Il y très longtemps dans une lointaine Occitanie. Place de la caresse :
Un chat ronronne, mais qui est-ce à le caresse ? C’est cette lumière, si particuliere, reflétée dans l’eau douce de la Camargue.
Un chien soupire, mais qui caresse encore ? La lumière toujours, reflété dans l’eau douce de la Camargue.
Si doublon y a, c’est que, clins d’ yeux, Merlan-cloche est aussi appelé « La place des jumeaux ».
A ne pas confondre avec Cloche-Merle. Plus au nord. Autre histoire.
Ni avec une place de Marseille, sa lointaine banlieue.
« Le monstre des marais, première : »
Paf !
Le vieux : Comme on ne peut pas déplacer le soleil, Il nous déplacerait la table le Bébert ?
Le boucher : Ah, parce que c’est au soleil que tu fait de l’œil le Tarzan de Sigean ? Moi je croyais que c’était a ta mamanoutang !
Bébert : Si ma Marguerite apprenait qu’ en plus de m’ avoir vu faire le mur, on m’a vu rentrer au « Rendez-vous »…
Le plombier : Paf ! Belote ! Bon on joue ou on s’encule, les poètes ?
Le vieux : Mais je ne veux pas me rendre au « Rendez-vous », je veux m’y mettre a l’ombre.
Le boucher : Le Bébert, il est bien où il est, où il ne voit pas tes cartes, et le Bébert, il va se mettre au vert s’il ne veut pas perdre sa femme.
Bébert : Comme tu y vas le boucher ! Il y avait le feu a la montagne, ce n’est pas une bonne excuse pour découcher ça ?
Le plombier : Maintenant que ta belle-mère t’a foutu dehors, tu vas devoir exercer ton devoir conjugal au grand air mon Bébert, c’est drôlement romantique !
Le vieux : Moi je vous dis que pour jouer aux cartes, je dois me cacher derrière le châtaigner : la mamamoutang me croit dans le maquis.
Le boucher : Ne t’inquiète pas mon Bébert, tu vas voir, je vais y parler au colonel. Tu sais ce qu’il m’ a dit ? Il m’a dit j’ adore « Ceux de l’arrière », j’ai failli rire ! Et tu vas monter en grade, tu vas pouvoir t’acheter la plus belle maison du village pour y ranger ta Marguerite.
Bébert : Et pourquoi je ne t’achèterais pas le « Rendez- vous « ?
Le plombier : Bébert en infirmier ! Ça aussi c’est romantique.
Le vieux : Mets-y du cœur Bébert, et ta Marguerite elle te mangera dans la main !
Le boucher : Tu verras leur doctoresse ! La seule vache dans l’arène !
Bébert : C’est quoi l’atout ?
Le plombier : A quoi vous jouez vous deux ? A la belote basque ?
Le vieux : Et toi ? Qu’est ce qu’elles te mangent dans la main tes vaches le boucher ? Du trèfle !
Le boucher : Elles mangent des vaches et mes cochons ton cadavre ! Tu ne poses pas ta carte tant que je n’ai pas posé ma carte !
Bébert : On a le point là ?
Le plombier : Et… Reux… Et reux… Petit patareux ! Et rebe ? Et rebelot ?
Le vieux : Pose-la ta reine ! Que je la recouvre !
Le boucher : Ce serait comme faire un carreau avant que le gars ai mis sa boule sur le cochonnet !
Bébert : C’est que la vieille m’ a quand même dit : « Qui part a la chasse perd sa place ! »
Le plombier : Ce serait comme prendre un poil de cul pour mesurer le point parce que tu n’as pas de mètre, je veux faire les chose, c’est a dire vous mettre « kaput « , comme il faut.
Le vieux : Et paf ! Tiens voilà mon cœur cœur cœur cœur, tiens voilà mon cœur !
Le boucher : Tiens, voilà Fanfan ! Mon fils, il na jamais joué a la belote, ni au rugby, ni a la pétanque, mais je suis sûr qu’il vous fout la fanny a tous !
Bébert : Gaxuxa ! On a retrouvé ta cape !
Le plombier : Fanfan ! Tu rendras a Gaxuxa le tire-bouchon que tu lui as emprunté par mégarde ce matin. Après on accuse Marius !
Le vieux : Fanfan, toi qui est poète, si je te dis Fanfan : « Tu m’éblouis ! », comme ça a la volée, en te faisant un clin d’œil, qu’est ce que tu te dis ?
Le boucher : Il se dit qu’il ne sait pas ! Il ne sait jouer qu’ au poker ? De toute façon, personne ne sait jouer ici a part moi.
Bébert : Il te dira que son marcel, c’est au cas ou il glisserait en découpant des scalps et son jean au cas où il glisserait sur les genoux en attrapant une vache.
Le plombier : Et comme c’est le fils d’une sirène, il peut faire des choses qui n’existent pas. Emprunter par mégarde, par exemple.
Le vieux : Et ton domestique argentin, il ne peut pas nous attraper Fanfan au lasso? Je te la lui coupe moi sa queue avant que le colonel ne le passe en revue.
Le boucher : J’attendais qu’il couche avec l’ennemi pour le raser avec ma tondeuse a mouton, c’est fait. Dix francs de récompense a celui qui me rase mon attardé de l’arrière. Sans blessure, sinon les dix francs sont pour moi. Et je lui apprend la tonte.
Bébert : C’est vraiment parce ça te fait mal au cœur que tu ne le fais pas toi-même ou c’est parce qu’il t’a volé ta tondeuse ?
Le plombier : Ce gosse, personne ne le tient ! Et il déteint sur le mien. Son vrai père lui a même rajouté une autre maladie moderne : la cleptomanie.
Le vieux :On ne sait pas si c’est un un chat, un loup, un chat loupé, un loup châtié ! A son âge j’étais déjà marié.
Le boucher : Mon Rouletabille, Courbetabosse, il aurait vite trouvé que le plateau d’argent de Gaxuxa ne te sert pas qu’a miroiter sous sa jupe mais aussi a miroiter le jeu du vieux sous la table.
Bébert : La toux ! C’est un code ! Le soleil te pique les yeux ! C’est comme quand tu te grattes la gorge ! Mais pas la gorge qui pique ! La gorge qu’on coupe ! C’était du code ! J’étais dans la lune.
Le plombier : Dans la lune d’ on sait qui !
Le vieux : En parlant de se gragratter dans la glotte… Qui c’est qui raconte qu’il y aurait une certaine poupéepeaudouce qui aurait vu notre loup ?
Le boucher : Oui, dans les dunes, tout le village l’a vue en allant sauver Gaxuxa du dauphin.
Bébert : Il l’a croquée toute crue le gareaugarou ! Il va finir chevalier dans notre table ronde.
Le plombier : Tout le village a vu sa plume, a vu son scalp, mais pas vu sa touffe au phacochère.
Le vieux : Et les parties de jambes en l’air, c’est comme la chasse ou la pêche, on peut exagérer.
Le boucher : Attention ! Carte posée : carte jouée ! Je peux encore rappeler Fanfan pour me passer l’épée a sabrer les bouteilles de champagne piquées du marquis.
Bébert : Tu as perdu tes lunettes dans le maquis en baisant l’hippopotame ? Le colonel est caché dans sa colonne de fourmis ! Garde ton épée dans ta canne Lord Greystoke.
Le plombier : Fanfan, reviens ! Une histoire ! « Jeu de marmaille, jeu des fourailles ! » ça va briller !
Le vieux : On dira que tu m’as dit de couper et qu’on s’est mal compris ! Ça va gicler !
Le boucher : Bébert, toi qui est de la partie, dis moi ce que tu penses de mon plaquage ? Comme avec mes moutons !
Bébert : Je pense que tu vas faire aboyer les chiens de la patrouille pas trouille qui passe fadasse !
Le plombier : Moi je paie le paquet de carte si tu nous le coupe en deux ! Pas celle-ci, les truquées sont plus chères ! Mais je ne paie pas les pots cassés !
Le vieux : Toi disparais donc au cas où le colonel voudrait revoir tes papiers, contrairement a moi, l’encre vieillit très mal.
Le boucher : C’est ça ! Vas-y ! Un plombier, ça ne se fait pas attendre ! Va biser nos femmes pour ceux qui en ont !
Bébert : Le plombier va finir plus riche que l’épicier ! Tu lui achèteras Marilène.
Le plombier : Bon moi je préfère aller travailler, pourtant je n’ai pas besoin d’argent, et Marilène je l’ai quand je veux. Gratuitement. De bon cœur.
Le vieux : Pourtant, quand on voit les prix qu’il fait, on pourrait se demander si il n’a pas peur d’en manquer ce menteur prétentieux de plombier.
Le boucher : Insinue que c’est notre ami le plombier qui perce les tuyaux pour que les caves s’inondent ! Corbeau !
Bébert : Il n’a pas la trempe de sa plume. Un plombier c’est trop con pour avoir avoir imaginé comment Marguerite a vu le loup.
Le plombier : Je suis encore là ! Je récupère mes cartes !
Le vieux : Le corbeau ne dit que des conneries : l’épicier a connu des jumelles au Vietnam : bien sûr qu’on fait la différence au lit. C’était le jour et la nuit.
Le boucher : Oui on connaît l’histoire : sa femme lui en a tiré une alors l’autre est dans ses charentaises qu’il n’enlève que pour se doucher, c’est a dire pas souvent puisque « L’eau de la rivière lui rappelle l’eau des rizières. »
je crois que le boucher n’ira pas faire un dernier coucou a l’épicier sur l’échafaud.
Le boucher pourra puisque le clocher a failli tuer son fils unique mais toi avec ta brûlure de corde en travers du front, tu risques d’être sur l’échafaud aussi.
C’est ça la guerre il y a souvent des dommages collatéraux.
On n’a aucune preuve que c’est lui, même si le piège avait l’air tout droit importé de la jungle.
Le curé c’est prouvé qu’il sauve l’armée allemande de terribles chaude-pisses avec son caoutchouc, Ce sont les ordres ! Comme ça il est prévenu !
Quels ordres ? Criés des Pyrénées, par des gens qui n’osent pas venir foutre les pieds ici !
Tais-toi le boucher ! J’ai une mauvaise nouvelle : on va devoir peut-être payer une tournée a toute une patrouille !
Et comme la vierge ne portera pas plainte de dedans son tonneau, on va dire que c’est moi qui l’ai attachée et qui l’ai montée.
Bébert ! C’est avant qu’il fallait jeter tes cartes que tu avais sur les cuisses, et ça ne se plie pas en boule !
Je paie la seconde !
Et moi la troisième !
– Une main caressait l’épaule du boucher. Mais qui est ce à la caresse ?
Gaxuxa, dés que je parle d’amour tu apparais !
Le colonel, d’un vieux maître qu’il avait eu enfant :
La viande du voisin est toujours moins fraîche que celle dans son champ.
Coupez !
Je parlais de son frère ! Pas de l’épicier !
En parlant de champ, personne n’a vu Rodrigue, il en a pris la clé !
C’est Rodrigue ! Dés qu’il y a une connerie a faire ! Vous l’avez vu suivre Fanfan comme un petit chien. Encore un con d’étranger qui croit que c’est une fille !
-Le boucher, par réflexe avait fait comme les autres : accusé l’étranger.
– Foutu pour foutu, Levieux essaya de trancher la tête du colonel . Son sacrifice lui vaudrait peut-être une statue sur la place. Derrière le chataignier.
Fffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffff
–Le boucher venait de tuer la poule aux œufs d’or. Son piège découvert, le colonel n’avait plus besoin de Gaxuxa et de son neveu Rodrigue.
– Le boucher eut le temps de se baisser mais comme le colonel est petit comme on ne l’imagine pas, le coup était passé a un doigt du sommet de sa tête. En un mot :
Râté !
–Et en plus long :
Si j’avais eu un chignon ben je n’en aurais plus !
–Le boucher en se relevant ne regardait déjà plus Levieux de la même manière mais comme quelqu’un qui ferait partie de la prochaine fournée d’exécutés quotidienne.
Vous savez ce que l’on va faire ? On va rentrer l’épée dans son fourreau et dire qu’elle ne l’a jamais quitté
-Elle reflétait les rayons du soleil avec une telle force qu’un maître de taï-chi aurait pu sans vigilance mettre le feux aux feuilles mortes environnantes.
Merci pour votre aide Monsieur le boucher ! Levieux, me jeter un hameçon quand je me baigne, passe encore mais là, devant mes hommes, essayer de me trancher la tête : Non !
C’est Bébert qui pêche a la grenade pendant vos manœuvres !
Et ça nous rend bien service ! Nous enregistrons les secousses sismiques pour trouver la grande salle au trésor, je vous l’apprend peut-être ?
Avec Bébert, la pratique de la belote a développé notre lien télépathique. Il ne peut rien me cacher.
Plus tard la télépathie. Dans mon bureau. Il faut que je vous parle de Fanfan !
Du saucisson blanc ! Comme celui de Noël chez le curé ?
Je vous expliquerai télépathiquement pourquoi il ne faut pas.
En tranche ? Comme nos jetons de bois transformés en jetons d’or.
Levieux ! Votre goutte a fait se renverser le vase de la moisson. Je vous arrête !
Cette nuit il est sorti pour éteindre le feu avec nous et il a été possédé par l’esprit de la forêt ! Regardez l’amulette a son cou : il meurt si on lui enlève.
Merci Monsieur le boucher mais j’ai déjà mon espion.
Attendez !
Puis comme Hitler n’est pas complètement fâché avec le pape, vous m’enverrez Emmanuel pour qu’il le confesse, puis éventuellement sauver une vierge dans un tonneau, si j’ai bien suivi.
Raconte au colonel comment tu as vu la femme sauvage, quand tu sortais retrouver ton hippopotame dans la garrigue. Aux quatre chemins.
Non ça c’est déjà fait ! Le jour où ’ai du abattre son chien enragé. Il n’écoutait plus son maître.
Allez savoir avec la télépathie.
Le dessin, a l’identique, de la pin-up de Décembre sur le calendrier dans la cuisine de l’épicier. Une photo !
Le corps de cet homme est toujours là mais ça tête est partie et il a failli faire subir la même chose !Mais elle va revenir !
Désolé mais, a moins que la vierge lui soit apparu dans une grotte, je n’ai plus rien a en tirer. J’avais annulé les manœuvres, les villageois entendrons la fusillade !
Les meurtres fascinent. Et je vous donne un secret : plus le meurtrier dégoutte mieux c’est. Il y a pourtant des actes tout aussi impressionnant, comme par exemple le suicide.
Après avoir noté , sans les additionner, les points engrangés au stylo quatre couleurs, inventé par Fanfan, outil du futur de millions d’écrivains, le boucher se leva pour retrousser ses manches.
Puisque je vais défendre la vie de mon ami jusqu’au bout, vous voudrez bien demander a votre patrouille de se désarmer : je la prend a la loyale, au poings, dix contre un.
Gaxuxa ! J’offre un petit vin blanc pour Le boucher , dans une tasse de café seulement !
Dans un calme olympien :
mon nom de guerre est Odin !
L’expression dit : « Bien tenté ! », pour être bien précis nous dirons « Tenté ! » Sans moi ,les mandibules de mes fourmis vous auraient ignoré ou caressé en fuyant. Mais…
-En allemand :
« Vous m’embarquez celui-là aussi ! »
-Erreur de stratégie, la tournée de bière n’avait pas été offerte. Les allemands auraient refait la saga des dieux norvégiens avec lui. Gaxuxa versa dans la tasse de café de d’absinthe, le boucher vieux allait pouvoir faire des étincelles.
-Bébert, acheté, n’avait pas bronché.
Le boucher en amocherait cinq et en aurait fait encore tomber deux ou trois si la matraque d’un tricheur, qui avait du s’y réessayer une seconde fois du haut d’une chaise, ne l’avait mis k.o.
Si vous voulez bien me suivre, la visite continue : nous prenons la petite rue des grandes grues, calme, ombragée.
Attendez ! Au cas je mourrais sur le champ de bataille, je veux faire une déclaration !
N’exagérez pas Odin, vous n’êtes pas si vieux !
La nuit des ragnanas, le taureau lâche des gaz inflammables, la science et l’histoire confirmeront.
Oui je sais : ma sœur jumelle est chimiste ! Vous pouvez activer un peu : j’ai une grotte a trouver.
« Épicerie Duponton et fils. Sans thé ni dés ». le fils n’est pas au pluriel .
Temple aux rouleaux d’or pépités de mouches.
Une corne d’abondance.
Double carillon : un poisson, lame fine d’ acier, attachée par un hameçon dans l’œil a la luette d’ une cloche. Grosse comme le poing.
Le vieux barbu n’additionne plus ses francs, il a piqué du nez.
Parfois l’oncle descend, sa tapette a la main, défendre ses hareng-saur, le reste du temps il fume sur son lit en attendant Marilène.
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Des aiguilles. On tricote. C’est l’ennui. C’est Marilène. Qui était madrilène. Dans la cuisine. Vous suivez ?
Clic clic clic clic clic clic clic clic clic clic clic
Des mandibules ? C’est Georges. Son mari.
Surgie du marécage, une gigantesque mante religieuse attaque l’homme de fer ( A moins que l’armure ne contienne une femme. )
Lui : Qui sera le suivant qui le fera se lever pour aller le servir ?
Elle : Qui va monter servir l’oncle ? Quel est le service suivant ?
C’est suivant.
Qui va entrer ?
Le chien dresse les oreilles.
Fanfan vide son esprit :
« Se faisant, la porte poussée ébranla ces pendantes. »
DING DONG
L’épicier : Putain c’est quoi ce bordel ?
L’ épicière : C’est Fanfan: le seul qui entre comme il faut, sans réveiller le père.
Bien alors puisque tu es debout…
Ferme ton journal illustré ! Lève-toi feignasse.
Quel salaud cet homme de fer, c’est lui qui a attaqué : la mante venait en paix.
Espérons que l’ amante va l’ouvrir : on sera qui c’était cette salope.
Vu tous les trous de serrures où il a mis sa clé, une sacrée salope.
-L’épicier avait gardé ses derniers mots pour lui.
Tu vas finir par rouiller des pieds dans ta bassine.
L’eau froide me les dégonfle mais comme mes charentaises gonflent.
Ce ne serait pas une excuse pour que ce soit moi qui aille au jardin ?
Tu ne vas pas aller au jardin sans tes bottes rouges ? Espèce de courge !
Je n’irais pas du tout avec le mal de dos que tu m’as foutu.
Au moins, sur les sabots, je pouvais inscrire mon nom.
Et je n’ai pas mal rien qu’au dos : j’ai besoin de la bassine.
La botte de caoutchouc ne veut pas qu’on la grave, la première chose que je fais une fois libéré est d’aller tatouer mes vertes au fer rouge.
Parce que j’ai l’impression que la main rouge a encore frappé…
Tu avais déjà des bleus ! Je suis peut-être daltonien mais je sais reconnaître une forme de main.
Excuse moi de ne pas contrôler la forme de mes bleus.
Le colonel contrôle bien ses hommes : trois fusillés par semaine.
Je te dis qu’une patrouille fusille le cul des lavandières a la motte de terre. Lâche !
Je te dis que le même si c’était vrai, ce serait un accident.
Le caillou dans la motte ?
Tu ne leur a rien fait. Moi non plus : c’est moi qui les sers. Et largement.
Mes voisines avaient des fleurs sur leur motte.
Toi si je ne t’ai pas encore chevrotiné, c’est que je n’ai pas encore son nom.
C’est toute une garnison, je n’ai pas tous les noms.
– Les pieds dans la bassine firent des ronds dans l’eau.
Pour l’instant, en attendant de le farcir, ce sera la main bleue !
C’est peut-être l’ aubergine, c’est vrai qu’il a la main verte.
Tu l’appelles l’aubergine ? C’est un code ? Rapport a son… Non ? … Ma vilaine Marylène ! L’aubergiste ?
-Qui était une aubergiste.
Le pape ! Et lui quand il me tue, c’est par centaines de coup de crosse !
Puis les pieds firent des vagues.
Chante tes louanges plus fort : il t’entendra peut-être !
Mais mon assassin est là. Il nous entend.
Fanfan et Rodrigue, qui entendaient tout, se regardèrent . Si Fanfan acquiesçait en hululant des yeux, le sourire du garçon-vacher n’en ruminait pas large.
L’asperge ?
En y étouffant de la main le même rire qui accompagnait les mottes de terre , Fanfan sauva la vie de Rodrigue, qui pour le remercier y planta vingt huit dents.
Mon petit bourgeon vert oui.
C’était le moment pour Fanfan de tousser avec sa main libre.
Il arrivait que Fanfan ouvre simplement la porte pour que, sous sa surveillance, Wafwaf le joli nom joue avec Beowulf loulours blanc.
Mais quand Fanfan, trop poli, avança sa main devant la bouche, Rodrigue y colla ses deux siennes.
Il fut récompensé.
Il ne te ferait pas bien mal.
J’ai le feu au cul, je ne vais pas descendre a la rivière !
-Qu’il ne faudrait surtout pas sortir de son contexte.
-Un jour Rodrigue demanderait qu’on lui en fabrique des grands comme un paquet d’allumettes.
Tu ne peux pas monter sur l’évier ? Je t’ai vu en faire d’autres.
Tu me prend pour tes femmes a poils qui font n’importe quoi ?
Bien sûr puisqu’elles n’existent pas, ce ne sont que des dessins alors pourquoi est-ce que tu m’emmerdes ?
Alors pourquoi tu leur écris ? Pour lire dans le courrier des fans que tu es aussi con que les autres ?
Toi, tu écris a Pétain.
Doté de la même bande magnétique que les enregistreurs gros comme une boîte a chaussure, sa durée d’enregistrement ne serait que de quelques phrases.
« Travail. Famille. Patrie . » qu’il disait l’autre.
Et si on les faisaient fondre ? A l’eau bouillante ?
Moi j’en abreuverais bien des sillons..
J’ai l’impression de revivre mon armée en Indochine. Les pieds dans les rizières.
Ce qui n’existe pas un homme qui gardent leur pipe a la bouche en bisant … En tout cas il ne la renverse pas !
Ni qui saute avec ses charentaises dans les bottes de sa femme en criant « Je vais bêcher ! » : je ne savais plus où j’étais ! Pour ça je m’excuse.
Et tu pourrais ramper de la cuisine à l’épicerie ? Il y a trois mètres, ça, ils ont dû te l’apprendre a l’armée.
A servir les hommes. Toi tu sers les femmes et les enfants. Jusqu’à preuve du contraire, Fanfan en fait partie.
Tu ferais mieux de relire notre contrat de mariage.
Il y a une close qui est dans tous les contrats de mariage, c’est se laisser remplir.
Tais-toi, ta mère ne dort pas.
C’est ça, elle ferme juste les yeux pour ne pas te voir !
Si c’était du deutschemark, elle se serait levé mais pour un franc de bonbons…
La tienne se couchait pour moins !
-Plus fort, presque hystérique pour Fanfan :
Si c’est pour des bonbons, sers toi je t’en offre pour cinq francs mon ange !
–Marie était partie de chez elle beaucoup trop jeune mais comme disait son mari le roi de la belote qui n’avait fait aucune guerre planqué en Indochine : « Un coup c’est vite parti ! »
Salope !
Tu as peur que je le prenne par la taille comme une tonkinoise ?
Voilà ! Merci ! Toi tu ne couches pas, non, toi tu touches !
Sers-toi pour dix francs mon ange ! J’ai trouvé le trésor ! Au fond du jardin !
Je n’y ai pas droit moi a mon ange ?
Jaloux d’ un enfant ! Pauvre type !
Il te mangerait sur la tête.
Il ne va pas me donner la grippe espagnole, vu là où je lui arrive !
Toi aussi je vais te prendre en photo, tu verras que tu ne les respectes pas les distances de sécurité.
Si tu faisais tomber l’auge a cochon, tu pourrais agrandir l’épicerie !
Mon cochon il est quand même meilleur que ceux en boîte, même que ceux du boucher qui ne mangent que du bois mort.
–Encore plus fort, pour celui qu’elle croit être Castor :
Et castor, il reste sur le seuil, je l’ai vu sucer des bâtons de réglisse que je n’ai pas vu m’acheter !
–L ’ordre de l’épicier tomba, violent comme lui pouvait l’être.
Va pour cette fois ! Servez-vous ! Ne cassez rien !
-Ce fut la tohu-cohue-bohue au cachaos
Si je suis pleine, je le ferais passer par la couturière.
-Un casse : les « Ding » sur les bocaux de friandises seront interprétés par les ongles de fer de Fanfan.
Je t’avais ramené un bouquet. En parlant de Marguerite.
-Les « Dong » seront interprétés par les ongles noirs et sales de Rodrigue.
Va crier son nom sur les toits.
Je crierais le tien si tu me faisais une soupe d’orties a l’ail de l’ours pour le souper. En parlant de mon bouquet. Mais ça passerait dans le journal !
-Fanfan et Rodrigue allaient tous les deux disparaître dans la nature avec cent francs de bonbons.
-Georges reprendrait la lecture du supplément illustré de son journal en tirant sur sa pipe.
-La vie reprendrais son cours comme un livre sans couleurs. Le suivant, le plombier paraît la note.
Paf
-La tapette de l’ongle en forme de main écrasait une mouche.
-Voilà pour ce mystère. D’autres viendront.
-Fanfan amadouait l’épicier :
Tout sera fait a la pince !
–Rodrigue visait le père.
La caméra de surveillance s’est arrêtée de ronfler et a vient d’ouvrir un œil !
Calme-toi, il va se rendormir. Berce-le !
Hey ! La statue ! Casse-pas ta pipe aujourd’hui, on accuserait le « Pavupapri » !
Ding
Les blancs menthe blanche, les noirs réglisses ! Et merde au maréchal !
-Les « pop » a l’ouverture ne seront pas mentionnés.
Mais t’es con du cul ou cul du con ? Les murs ont des micros !
Du coton ! Le colonel a annoncé l’heure des « manœuvres militaires » sur un dazibao cloué sur la mairie !
Ça l’a rendu sympathique de coucher avec la bonne.
Tu sais elle a été belle jeune. Elle aurait pu être mannequin !
Les trucs de couturières ? Sur trois pieds ?
A faire craquer le pape.
( A personne : ) Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, sa sainte papauté, les sirènes a trois pieds …( a Fanfan: ) Hé ! Pédale ! Doucement !
Hé ! Toi ! Recule-moi moins fort. Tu me baves sur le cou !
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, pas le pape, il a horreur du sang, pour son exécution publique…
Privée.
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, pour son exécution privée, notre sirène a deux pieds va vous interpréter … « Tout vu tout pris ! »
Non !
Un requiem donc, vas- y Fanfan !
Hum… hum… Pardon Mozart : ( Sur le ton de la Marseillaise, comme un pied ) « Aeeeeentre deux pommiers, El réééééésistor, Dans ton hamac doooort mangeux zet mord !…etc……etc……etc…. Au cul le cubitus !…etc……etc…etc……. retououuuuuuurne le sillon ! Pomme pomme pomme. » Pardon a Homère aussi !
Bravo. Si j’étais Napoléon, je crois que je te tripoterais l’oreille.
Dong
les pinces-oreilles séchés, là !
Tu es mon pape, percé de flèches en haut du Golgotha, l’annoncé a Fatima.
Merci Nostra Cidus ! Je suis fier d’être mort comme Jésus-christ. Et je voudrais remercier la fée bleu a sa fenêtre qui j’espère se reconnaîtra, pour m’avoir offert mes magnifiques ailes.
Merci a toi Larose : Tu attrapes les balles derrière ton poteau avec la grâce d’un joueur de base-ball Pas les bras en croix évidemment mais le menton en l’air ! La poitrine en avant !
Dong
Tout le monde l’a vu ! Les deux gros rose là.
A part mes bourreaux, personne. Mon exécuteur, adepte de torture douce n’a même pas daigné pencher sa tête par la fenêtre.
La gloire ne vient pas comme ça.
Quand le colonel ne s’invitera plus chez les villageois à toute heure pour compter les verres sur la table, ils penseront a moi.
Tu veux que tout le monde t’aime. Le syndrome du beau gosse.
Je voudrais être aimé par qui je n’aime point.
Moi j’aime mes parents et mes parents m’aiment, toi tu es orphelin, tu aurais dû te noyer.
Dong ! Le petit poisons rose là.
C’est du lard !
Je prend quand même !
Il y en a pas mal qui ont fini par lui poser un verre, par exemple quand il a enlevé la sentinelle sur le rocher des lavandières pour garder le pont…
Tu l’as pris pour un père ? Il se teint les cheveux a l’eau oxygénée comme toi.
-Fanfan resta évasif quant a ses sentiments…
-Tout un idéal de fraternité s’était enfui.
Moi c’est dans les chaudrons lui dans ses baignoires
J’ai vu les deux duvets ! Je te le donne Émile : le coq et le poussin ne sont pas de la même race.
Il a dû en voir passer du trafic et des trafiquants. Le pont, pas la sentinelle. Ah ! Ah ! Ah ! Scccccchpiiiiiiiiiiiiiiiiing !
–Et Rodrigue évasif quant a sa fascination pour le chemin des chèvres et ses ramifications internationales.
« Goûte un tague Cheu reugardeux le ponte » Qu’il disait, après ils ont tous fait des rondes.
Avec la propagande, on ne sait plus pour qui il y a de la bière dans la choucroute, pour qui il y a de l’eau de boudin !
Lui qui sursaute a la moindre queue d’écureuil lancée entre deux arbres ! Ça va lui faire bizarre les gros bateaux sur l’horizon !
Puisque c’est un grand stratège, la fureur, pourquoi il n’est pas allé fureter en ville ? Il y en a là du trafic.
Aux Saintes Maries par exemple.
Moi j’ai la réponse.
Mesdames, mesdemoiselles messieurs, Fanfan a la réponse.
Parce que ce tortureur d’eau douce voulait une médaille, il voulait rentrer dans les livres d’histoires, il voulait le grand chef ! Le général !
Faute de l’être ! Parce que lui son bras droit c’est un sauvage, son bras gauche c’est un pirate.
-Sur le ton de « Maréchal, nous voilà » :
« Furet tuuuuuuuuu peux forer, Degaulle vaaaaaaaaaa te fourrer »
–La plume était de Pinpon.
Il n’a pas soutiré un seul coin a champignon a un seul merluclochon notre grand maître de l’hypnose.
Dong
Deux morilles de gorille ! Là !
Parce qu’il y a une a une asperge qui se voit de loin avec sa péninsule au milieu de sous le képi, même d’un périscope.
Bravo, et qui en a de l’adresse… de la postale. Elle clignote !
Mais ce n’est pas ce général-là que veut l’ambitieux, c’est le général de la résistance basque.
Les souris sont dans le gruyère !
Qu’est-ce que ça veut dire ?
dong
La petite souris grise ! Là !
Mais enfin Fanfan de la patrie, ça veut dire que la saucisse de l’envahisseur est prise entre la résistance et le libérateur.
Parce que a propos de souris… Popeye…
Je vois venir le jour de la libération, car sur cette plage, ils n’ y en a que deux mais bientôt ils seront des millions.
Popeye… sa petite manie… avec sa longue vue…
Pas des millions de libérateurs, non, peuple orgueilleux, mais des millions de libérés.
Et a propos de gruyère, le « Rendez-vous », toutes ces grande fenêtres ouvertes, Popeye…
Et si il doit y avoir un seul premier, je serai celui-là !
Bon ! J’ai tenté de te prévenir Brutus ! Popeye observe le « rendez-vous », vous devriez clore vos volets la journée.
Et l’argentine sera le petit cornichon qui pique qui se pique sur le sandwich !
Bon c’est ton discours ou c’est mon histoire ?
Je finis. Blablabla… blablabla… Ah oui : comme le disait la grand-mère de celui qui écrit mes discours : « Aimez-vous, tuez-vous mais ne vous faites pas mal… Blablabla… blablabla… Dernière page : quand l’amour pour les miens me rendra a la mer.
Bravo ! Adieu l’ami argentin !
Comme mon ami Fanfan, qui a perdu la sienne.
Va-t-en maintenant !
Fanfan, à qui je rend la parole.
Bravo !
Va, fils de boucher, enveloppe-nous tout ça ! Camarades, applaudissez el faune.
Clapclapclapclapclap clap clap
Je disais : rien que hier soir, sur la plage, j’en ai croisé deux, tout droit débarqués d’Espagne, bien tranquilles, plantés.
Plantés ?
A découvert ?
Ben oui ! Pas enterrés ! Leurs fesses posées sur le cul d’un bateau retourné.
Retourné ?
Tu vas répéter tout ce que je dis comme un perroquet ? Euh… Qu’est ce que je disais ?
Tu disais qu’ils avaient le cul sur un bateau !
Oui ! Même que si j’avais eu la force, j’aurais fait la même chose avec celui-là, tiens.
Aaaaahoooooucon ! Fanfan ! Des assassins ! Chez nous ! Tu déconnes ?
Quand ils m’ont dit » On est des résistants espagnols « , j’ai rajouté pour moi » …prisonniers alors, aérés pour une besogne « . Mais J’ai cherché leurs gardiens autour. Nada !
Si les culs n’avaient pas de nom, le bateau en avait un ?
je n’ai plus posé de questions. Et je n’y irai plus jamais.
Je remarque chez toi une grande tristesse, nouvelle, malgré tous les pépins qui viennent de t’arriver.
Il y a des rencontres qui laissent sur le cœur des traces plus profondes que des pépins de tournesol.
Ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo
Toutes ses traces autours ! On dirait que tout un troupeau d’éléphants y a… De la nostalgie c’est ça ?
Habituellement, le flamenco ne se danse pas sur du sable. Ni sur la sardine ! Qui depuis n’est plus qu’un squelette !
Le cul de deux espagnols sur le cul d’un bateau français ?
J’ai rajouté une rondade a mon flamenco et lu son nom !
Ce sont les traces de pas que je ne comprend pas ! Quoi a chargé qui ? Qui a chargé quoi ?
Désolé pour toi mais souvent quand la concurrence débarque, c’est sans faire d’étincelles, quoi que je dis ça mais ils avaient des bâtons de dynamite a leurs ceintures.
Ils ont déchargé une baleine. Et mes éléphants étaient des mouettes.
Ils nous ont religieusement proposé de partager une poignée de sardines grillées, moi j’ai refusé sans expliquer pourquoi. Le végétalisme.
Des contrebandiers ! Tu as bien fait parce que c’est du marché noir ! Au cul d’un camion ! Reste a m’éclairer si ce marché de nuit était au gros ou au détail.
Il sentait bien meilleur que celui servi au château, massacré par la poissonnière.
Ne me dis pas que ma tante a pris son bain de minuit devant un marché bondé !
Dong
Le poisson rond transparent
Que nenni ! Ta tante, laisse-là dans sa baignoire. Je te parle de la sardine. Le flamenco se danse seul alors on a pas eu le choix !
« On » ? Et comment on peut-être seul quand on est « On » ?
Claque dans tes mains et je te le chante.
Dis moi avec qui tu as appris le flamenco ou je t’envoie mes pieds te faire danser.
Au flamenco, il n’est pas question de qui claque des mains, des pieds ou des castagnettes, il est question d’un grand tourbillon ! C’est ça le Flamenco !
-Sur le ton de l’internationale :
« avec quiiiiiiiiiiiiii le flameeeenco ? Co-coco ! Est qu’il yyyyy aaaaaa du lasso ? Allô ? Allô ? »
-La danse du lasso avait été inventée par Madeleine au cas ou la fête du village aurait lieu.
Rodrigue avait mis un temps fou a en comprendre les règles et les pas.
Voilà qu’il pleure maintenant ! Explique-moi ! Pas le flamenco bien sûr, le cour était parfait.
Oublie Gaxuxa ! Ce n’est pas Gaxuxa.
Hé ! Le sentimental ! Moi, je ne t’oublierai pas l’enfante de cul.
Merci. Je m’en fous.
Et moi tu m’oublieras ? Si l’argentin t’envoie des lettres d’or ?
Ben oui, le plus tôt possible, j’ai une vie, toi aussi je te signale, bien plus pourrie que la mienne.
C’est sûr qu’en Argentine on ne danse plus le flamenco depuis des siècles !
Avec Carrry Boop, on a dû danser chacun son tour car on n’avait qu’une robe !
Carry Boop ? Tu me le montreras. Ce joueur je ne l’avais pas !
C’est une canadienne !
Montée ou démontée !
Ding
Deux lasagnes molles et rouges ! Là !
De la police montée ?
J’aimerais bien pleurer mais ça te ferait plaisir.
Montée en neige ?
Donc merci d’être là.
Tu va remonter a ses boutons ou a sa barbe et ce sera le père Noël ta danseuse de flamenco !
Cette fois-ci c’est pas de la pagnole !
Alors ça vient de chez le marquis !
Une beauté !
Marine ?
Cosmique ! Michel le photographe en aurait été fou a en oublier tous les étoiles du ciel et tous les animaux du monde.
Encore un poète a la flûte de Pan ? Qui c’est Michel ? Je n’ ai pas l’image de celui-là non plus !
L’ami du curé. Un saint ! Pas du genre de celui qui terrasse le dragon sur le mont Saint-Michel mais un autre sorte de saint !
Pourquoi on ne l’entend jamais lui dans ton roman a l’eau argentique ?
On ne peut pas parler en même temps qu’on prend une photo.
Tu veux ma carte de l’ange Gabriel qui nous joue de la trompette au pays du pipeau ? Je l’ai en double !
Elle a quelque chose… d’unique, au milieu de la multitude.
Comme tout le monde ! Ta gitane, si ce n’était pas le curé ou son frère ou même un cardinal et je sais qu’il en passe, alors ce n’était personne !
Pauvre type comme dit l’épicière au plus riche du village.
Tu ne sors pas seul en plein couvre-feu ? Mignonne comme tu es ! La famille de l’église te garde sous le boisseau.
Toi tu es personne pour elle mais un jour tu entendras parler d’elle.
Tant qu’elle ne parle pas de moi.
Alors, comme ça, tu n’as jamais embrassé personne ?
Plus bas le thon ! Tu nous fait la sirène ?
Ce serait trop galère pour marcher. Prie pour ne jamais en être une.
ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo
-Fanfan, yeux aux ciels, coudes sur la rampe du balcon :
Sainte Marie, mère de Dieu, faites que j’ atterrisse au monastère des petites sœurs des pauvres tout en haut de la montagne, pas a l’abbaye des moines trappistes apiculteurs tout en bas.
Une soubrette apparaît, comme par enchantement, enguirlandée de fines juliennes de chou blanc. Il y a même un grain de genièvre.
Toc toc ! Message du portier : » Il y a un enturbanné qui demande a voir le marquis. «
-Dans un anglais parfait, Fanfan étant doué :
« Cieleux une flamandeux albaltroseux !
–Plus une pointe d’accent allemand Fanfan étant gravement surdoué.
-Pratique pour rimer dans la soudaineté.
C’est être ancheux commeux tes aileux de géanteux volâtreux.
-Seule devant la garde-robe la soubrette s’était dit qu’une tenue bavaroise changerait du classique noir et blanc.
– Pour Fanfan une faute de goût, mais, enfant de cœur, il allait vite pardonner.
– Fanfan avait gardé son aube, mais drôlement ficelée.
– Trop heureuse qu’un autochtone parle enfin sa langue, la soubrette bavaroise, parlant d’elle a la troisième personne du pluriel claquota des talons ( Elle l’ avait répétée ) :
C’est qu’elles en renversent des cruches les baudruches alors entre deux Hitler, elles patinent sur deux serpillières !
Rimbaud… Frédéric ! Serveur ! Pour tout servir !
Euh… Géronimette…Euh… Soubrette… Sert a tout….
Pas ton nom de guerre, ton vrai nom.
Pas droit de le dire. Quel âge tu as !
Dix huit ans ?
Et toi ?
Pas le droit de le dire ! ( Elle se trouvait trop vieille )
Et mon vrai nom c’est Fanfan. Je vois des espions partout. Paranoïa.
Je t’appellerai Faon !
Mais quel génie ! Ce sera plus rapide !
Heureusement que l’on s’est rencontré : en dix huit ans, les secondes perdues ont dû se transformer en heures.
Et pourquoi Poupy poupette donner elle message a moi ?
Sur le questionnaire d’embauche j’ai coché muette.
Dis lui que tu as lu « mouette ».et pousspousspisspouette.
J’ai aussi coché sourde.
Que tu entends des voix, que la case manquait. Puis poufpoufpifpouf. La colombe s’envole.
On est en Colombie ? Attention si tu mens !
Jamais, pour aller au paradis, mais toi tu peux !
C’est méchant !
Non c’est normal. Merci !
Ne pas se fier aux apparences ! C’est la clé !
Mots pour mots l’annotation d’Emmanuel sur le livre de bagarredebâton du vieux curé.
Fanfan reconsidéra la soubrette qu’il avait crue jusqu’alors superficielle.
La clé de quelle serrure de quelle porte de quelle maison de quel pays du monde ?
J’ai dit merci au portier quand il m’a ouvert la porte, il m’a grondé mais j’ai été bien inspirée.
Inspirée ? Inspirée de quelle galaxie dans quel univers ? Dis ! Tue ma muse.
J’ai dit que j’avais besoin d’argent !
C’est bien ! Universel ! Tout le monde a besoin d’argent !
J’ai été aussi un peu tentée par le besoin d’aventure mais ça je ne lui ai pas dit.
Et ça l’a touché le compatriote ?
Oui, quand j’ai rajouté « Comme vous ». Lui aussi rêve de son petit château a retaper.
Tu veux dire que c’est lui qui a la plus belle cravate, le plus bel étui a cigarette, le plus beau flingue dans son plus beau fourreau , la dernière montre, le plus beau costume avec les plus beaux boutons de manchettes et qu’il n’y trouverait pas deux dollars dans sa poche pour me les prêter ?
Euh… Son barbier le rase gratuit, c’est son ami.
Tonio, le petit ami de mon meilleur ami…
Tu connais un homosexuel ?
Pas droit de le dire. Et toi ?
Il sont tous a New-york ou Hollywood.
Tu parlais d’apparence ?
Ah bon ? Désolé ! J’ai oublié !
Il y a beaucoup de parties de cache-cache dans les couloirs. Alors un conseil, si tu t’y crois seule, ne te fie pas aux apparences.
Bien Monsieur !
Et puis, est-ce que j’ai une tête de marquis ?
Non ! Une tête de… Ah ! La marquise !
une cruche tombe.
crac
Où ça la marquise ?
Mais toi !
Moi ? La marquise ?
Alors la fille du marquis ?
Bousin mais t’es zinzin ! Je ne suis la fille de personne !
Pardon ! Tu es la petite fille du marquis ! C’est ça ?
Madame et Monsieur le Marquis n’ont pas d’enfants ! Ils n’ont pas de fille !
Alors vite, lèche-moi les pieds ou ça va nous porter malheur !
Quel serpent t’a fait croire que du vin sur les pieds porterait malheur ?
La soubrette leva un sourcil :
Pourquoi ? Ça porte bonheur ?
La femme serpent ?
Justement, son boa albinos m’a attaqué, j’ai fermé les yeux….
Elle fait partie du spectacle, tu n’as pas a la servir !
Comme j’avais la tête qui tournait, quand j’ai ouvert les yeux, j’ai eu l’impression que le boa m’avait avalé puis recraché.
Parles-en a ton docteur ! Le boa n’est peut-être pas compatible avec les électro-chocs ! Tiens moi mon plat manchote !
Fanfan frotta énergiquement ! La plume de pie dans les cheveux de l’apache s’agitait.
Mais pensa immédiatement a l’apprentie Marie- madeleine.
Comment tu fais pour tenir un plat sur ta tête !
Je l’ai vu faire ! Passe-moi la cruche !
En Afrique ?
Il pensa
Cet air renfrogné les sourcils cette jambe lui appartenait
il y avait du muscle
de plus en plus prés
une rondelle de caoutchouc !
Non la cruche d’eau ! Cruche !
L’Afrique est venue a moi !
Oui j’ai croisé le cantonnier, il est tout frisé ! Ici les hommes se coiffent lorsqu’ ils croisent une femme ?
Ça dépend si on est une souillon ou Cendrillon !
A ses mots Fanfan frotta de plus belle.
Comme un garçon.
Ils sont comment les garçons dans ton village ?
Ce vin là tache même les cruches !
Comme dans la brochure ? Un béret sur la tête ?
ils sont blonds aux yeux bleus comme ceux qui ont un casque.
Sur le fascicule dépliant, tout le monde a un béret !
L’africaine qui leur apprendrait a mettre leurs sacs de cailloux sur la tête avec leur sac dessous, nos fançais comme nos allemands l’appellent l’hippopotame.
Parce que votre Hitler n’est pas vraiment blond.
C’est pas vraiment Hitler !
Celui qui t’appelle Founfoun avec cet accent allemand a tombé sa moustache dans son verre.
Tu m’étonnes que Joséphine Baker fasse la tête avec Hitler a table.
Allez ! Mon poulpe !
– la soubrette caresserait le nez de Fanfan comme le ferait un poulpe toute la soirée.
Laisse mon nez tranquille ! Déjà toutes ses plumes !
-Ses chatouilles atteignaient Fanfan jusque dans son ventre.
Qu’est ce qu’il y a ? Je sens des doigts ? j’ai pas touché de poissons ! Je suis allergique au poisson !
ils ne pourraient pas enlever leurs masques pour manger ?
En Amérique, on se découvre a table. ils n’enlèvent même pas leurs perruques.
Ils n’ont pas non plus dit le bénédicité. Tu ne devais pas monter un verre d’eau a madame Baker ?
Il faut savoir se faire désirer.
Tu vas enfin oser lui parler ?
Oui ! A ton contact je me sens plus forte, je me sens plus intelligente.
Dis quelque chose pour voir ?
Je donne mon tour pour lui monter un grand verre d’eau . Contre un petit message a donner.
Non ! Tu ne peux pas tout monter en une seule fois ?
Mais bien sûr que tu vas transpirer toute la nuit avec ta robe de moine avec la chaleur qu’il fait !
Une toge romaine ! Le minimum syndical.
Elle te bouse sur les … !
Si elle ne bousait pas, elles ne pendraient pas jusqu’au genoux. C’est a ça que sert la corde.
Je l’avoue : ce n’est pas la cruche qui m’a taché ta robe au dessus des genoux
Les seins de Marilyne se mirent a danser
les lecteurs de romans érotiques ont déjà eu affaire a la phrase qui va suivre :
Tu fais quelque chose gonfler en moi.
N’allez pas chercher des informations ailleurs pour ce que ça peut être, ça pourrait être moins drôle :
Si l’individu est une fille, ce sera son bouton de rose ou la pointe des ses monts
Si l’individu est un garçon ce sera son centre du monde ou le centre de son monde. c’est pareil.
Fanfan il faut que je te parle. J’ai entendu ta prière. Voilà, je ne vais pas y aller par quatre chemins…
C’est long ?
Je ne sais ni si tu es une fille déguisée en garçon qui aime les garçons ou une fille déguisée en garçon qui aime les filles, ni si tu es un garçon déguisé en fille qui aime les garçons ou un garçon déguisé en fille qui aime les filles. ?
Comme Fanfan soufflait sur sa mèche, Marilyne s’en la saisit pour mieux saisir sa réponse.
Le plateau ne trembla pas.
Fanfan trembla un peu.
Mais au dernier moment une question qui lui parut beaucoup plus importante saisit Marilyne :
Tu mets de l’eau oxygénée sur tes cheveux ?
Ça me kaleidoscopique les yeux ! C’est du sucre ! On est dans la pâtisserie ? Dans la tapisserie! Le rouge, le noir, le blanc le rose. Je suis ni sucre ni sel !
Klong ( chute d’un plateau d’argent, rempli de choucroute )
A ce bruit le marquis (En fuite pensant qu’il s’agissait vaguement d’antropmorphologie et que le rouge , le noir , le blanc, le rose passaient la casserole ) qui passait dans les couloirs a pas de roi faisant mine de désintérêt dans grand manteau d’une centaine d’hermines, un peu gênées. Ne put s’empêcher de tourner la tête.
Un cumulonimbus ! Devant la lune ! Derrière le pastourel !
Et si elles l’avaient pû, les hermines ( vous pouvez prononcer la liaison ) l’auraient fait aussi.
Marilyn et Fanfan s’étaient tout deux figés.
Le marquis fit de grand geste comme pour décrire un tableau qui prendrait tout le mur.
Et derrière le rideau ! Le pape ! Pour ton pastiche !
Je suis dessus !
Cent autres Marilyn auraient dit que le marquis était bon pour l’asile.
Si l’aube est trop chaude on a des costumes frais dans les chambres.
Sur ce, la meute d’hermine reprit sa longue glissade.
Vous irez dire après votre pause a Brutus que personne ne me dérange pas, je monte voir les étoiles.
Marilyn reprit vie.
Il ne m’a pas regardée ! c’est la première fois que j’ai cette impression de ne pas exister. Il n’est pas un peu… perturbé la reine d’Angleterre ?
« Sourde par la sirène, muette par tant de beauté. » résonna dans les couloirs .
Le marquis m’aide a écrire mes poèmes « Marilyne sous la glycine », tout ça !
Pourquoi tu ne m’a rien dit ? Je suis restée muette !
Zute en or ! Le message ! Là tu as tout mangé !
Je suis resté plantée là a tirer sur ta frange pour en cacher mes taches !
Aucune importance ! Il ne t’a pas regardé !
« Qu’ on ne me dérange pas, je monte voir les étoiles ». Tu as vu comme il te parle ?
Ah mais c’est a toi qu’il a demandé ça, pas a moi !
Mais il ne m’ a pas regardé !
Les apparences toujours !
Tu fais pipi dans la choucroute ?
Et voilà ! Si les plats sont posés par terre c’est parce que j’avais besoin de joindre mes mains pour prier et si je suis accroupi c’est parce que tu m’as tellement fait peur que j’avais la « têtequitourne ».
« Les serveuses sont nerveuses ».
Qu’est ce que tu fais ?
« Cherchez le mâle » .
Une liste de titre de films ?
Je vous laisse dans le noir ?
Je connais un seul qui s’enturbanne au village et c’est le cantonnier parce qu’il est frisé !
Tourne-toi et penche toi, tu en verras du long et raide !
Ah ! J’oubliais ! Nous avons aussi un maire, qui est frisé de la moustache.
Vous ne voulez pas que des villageois vous voient ensemble c’est ça ?
Mais qu’est ce que tu cherches dans le lierre ?
Quelqu’un qui est monté t’embrasser, quelqu’un en train de redescendre…
Deux quelqu’uns ?
Quelqu’un qui pourrait remonter.
Tu regardes combien de films par jour toi ? Il ne supporterait pas dix kilos, je n’embrasse pas les macaques.
Il s’est enturbanné la bouche avec sa chemise… Il est torse nu… Un jeune… Fougueux… Trop jeune.
Tu n’avais pas un message du portier pour le marquis a son sujet ? Tête de linotte !
Peut-être un retardataire !
Oui ! Alors sois chou, n’ajoute pas a son retard a l’attardé ! Ni au mien Je travaille comme deux ! Va mon sucre d’orge !
La taille !
Quelle taille ?
j’ai oublié la taille.
Tu veux tailler quoi ?
La particule !
Tu tailles une particule de quoi ? Tout est sécable.
J’ai mangé un bout du message au marquis !
Tant que ce n’est pas un bout de messager ou de marquis ! Répète le ton message.
Il y a un enturbanné, de la taille, qui désire parler a Monsieur le Marquis.
Qu’est ce que tu as dit ?
J’ai dis il y a un enturbanné de la taille qui…
Rodrigue ! Ce n’est pas possible ! Et le couvre-feu ?
C’est qui Rodrigue ? Il t’en fait de l’effet !
Normal ! Un assassin !
Un assassin ! Un vrai ?
Un boucher ! Avec une épée ! Sous une cape !
Mais il faut prévenir le portier :
II (Un beau départ de cri qui aurait pu atteindre dans les quatre vingt décibels, arrêtés a dix huit décibels qui n’a duré que zéro virgule soixante treize secondes par un éclair pâtissier )
Schlllproooouf
Heureusement que tu as prévenu, mais moi par contre, chocolat ou café, je n’ai pas eu le temps de te demander.
Toi ? Le complice du boucher !
Rodrigue ? Un piqueur de vachette avec une épée de théâtre. Je me suis emporté.
Et moi donc ! Touche-moi ! Je tremble.
Bizarre !
Pourquoi tu dis bizarre ?
Mais je n’ai pas dit bizarre ! Il a l’air con ?
Je n’ai pas mes lunettes ! Le portier me les a confisquées.
Bizarre que tu appelles le portier, ça aurait pu être lui le complice.
C’est quoi un couvre-feu ?
Le portier ne t’a pas expliqué ? C’est quand on ne sort pas sans le portier !
Ah oui, j’ai lu la brochure, le cinquième Reich contrôle le pays.
On ne court pas dans les bois comme ça !
c’est beau, on dirait une chanson, ou un vin français, un blanc d’Alsace !
Tu es capable de suivre le premier qui te raconte qu’il est beau, jeune, milliardaire.
On ne s’est pas encore embrassés que tu me fais déjà une scène ?
C’est un déclaration d’amour ?
Les pantalons de torero serre a l’entrejambe.
Qu‘est ce que tu fais ? Tu m’embrasses ? Sans prévenir ! Faon ! Je plaisantais ! Je n’aime pas les filles !
C’est ta bouche que je voulais, pour ton nez !
Çasent le bonbon mentholé !
La publicité dit sucez-le avant de l’embrasser.
Marilyn savait patiner.
Le contrat dit on ne boit pas !
Mais je ne crache pas, c’est dégueulasse !
Les œnologues le font, ils sont moins dégueulasse que toi.
Bon ça y est ? Il a ce qu’il voulait l ’alcootest ?
Oui, je vais pouvoir te dire : ce n’est pas avec moi que tu ries, c’est avec l’alcool !
On me force.
Non : on te demande.
En français !
Tu finis les fonds de verre dans les couloirs.
Ce n’est pas moi c’est…
Tu sais où qu’ils finissent ceux qui boivent du vin dans la bible ?
Linda Colleman
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