bonjour je suis un robot

Attention ! Salarde et satire !

Berk ! Salace et sadique!

Berk ! Les enfants , allez jouer ailleurs !

Berk ! Histoires d’adultes !

Berk ! Berk ! Berk !

Toc toc toc

Entrez ! C’est ouvert !

Tout vert ? Vert émeraude ?

Gris poussière cette fois-ci !

A l’odeur j’aurais dit gris cendre !

Il y en a aussi !

Il suffit parfois d’un grain bien placé pour coincer une porte !

Vous l’avez déjà beaucoup frappée alors maintenant pourquoi pas la secouer ?

C’est ce que je fais ! Des deux mains !

Et dés maintenant ? En donnant un coup d’épaule ?

TOCrac… CROOOOOOOUUUUUUUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIICCC

Zut alors : j’ai cassé votre porte !

Mais non : vous avez cassé mon balai ! Oublié contre la porte.

Désolé ! Je vais envoyer mon chauffeur vous en chercher un autre chez l’épicière !

Ah non ! Pas l’épicière ! Lâchez la poignée ! Je vous ouvre !

Paf

Aïe ! Mon nez ! Mais… ? La porte s’ouvre sur l’extérieur ?

Je crois bien oui !

Moi je crois que vous auriez du me dire de tirer, pas de pousser !

Si vous voulez bien vous donner la peine de vous pousser délicatement de devant la porte, je vous informe qu’elle va être violemment poussée !

Crouiiiiiiiiiiiiiiiiiic

Ah ! Ça alors ça ! Là…la…

Colonel ! Arrêtez d’écarquiller les yeux : ils vont tomber !

La la la…

Colonel ? Où est passé votre français parfait ?

La la la… Labobo..

Vous me souriez là ?

La la la… Labobo… La bobonne !

Qu’est qui vous arrive ?

Rien ! C’est que… C’est que… hum… hum… je suis allergique a la poussière !

Colonel ! D’habitude vous mentez mieux !

Allergique aux portes qui grincent ?

C’est que vous pensiez tomber sur Monsieur le curé !

Oui ! Monsieur le curé est là ?

Dans son bureau !

Bien ! Je dérange ?

Non : je range ! Et votre chauffeur ? Il est allé me chercher un autre balai ou il a eu peur d’une morte ?

Il me semble l’avoir entendu vous dire « Au revoir » !

En français joli ?

Je tousse toujours a ce moment là, pour couvrir, au cas ou ce serait un gros mot !

Vous toussiez comme un olifant en effet !

Un quoi ?

Un oliphant de mer, le clairon de Neptune !

On entend très mal avec toute cette poussière !

Elle boucherait même les oreilles d’un éléphant !

Qui pourtant les agite !

Entre nous : même un éléphanteau, s’il ne sait pas barrir, agite la trompe pour dire «Au revoir » !

Mon chauffeur parle : c’est moi qui lui ai appris !

Vous ne voudriez pas que les gens disent des allemands qu’ils ne savent pas saluer ?

Je l’ai clairement entendu dire « Bonjour ! » mais avec un chat dans la gorge.

Alors c’est vrai qu’il les mange !

Les mots ?

Les chats !

Ah Ah ! Oui : quand il n’a pas trouvé de bébé !

Vous devriez arrêter de caresser mon chien : il croit que vous allez le détacher.

Je pourrais : nous sommes venu a pied par les petits chemins.

C’est sa queue, elle fauche les fleurs, ça me fatigue, tout me fatigue, c’est pour ça que je m’en vais.

Il nous a fait la fête ! Ce n’est pas un bon gardien !

C’est mon chien, et comme le presbytère n’est pas sa maison : il ne la défend pas.

L’essentiel est qu’il prévienne quand même, qu’ il couine ou qu’il aboie, comme mon véhicule.

Vous avez encore calé sur la voie ferrée ?

Dans un ruisseau : la rouille va nous laisser plus de temps pour réparer que nous en a laissé le train !

Le ruisseau non plus n’a pas pu faire une embardée pour vous éviter ?

Ah ! Ah ! Comme nous le faisons avec les chiens ! Bien vrai le chien que l’on ne ferait jamais de mal a un chien ?

Waf !

Ne le secouez pas : il est vieux !

Pardon ! Je vais le repeigner! En avant ou en arrière ?

Comme vous voulez, ça se remettra tout seul.

Cette fois-ci mon chauffeur va passer a la tonte ! Fini le sursis ! Fini les faveurs !

Laissez moi deviner : il a attrapé des poux !

Par Diane la chasseresse ! Vous avez l’œil !

Le nez ! Vous mettez trop de vinaigre blanc ! Regardez comme mon chien fuit vos manches !

Mon chauffeur lui fuit les casques ! Il avait pourtant juré sur ma tête de le garder sur la sienne.

Ce n’était pas le moment où il l’avait dans une baignoire et les yeux pleins de vinaigre blanc ?

Comment vous savez ça ? J’avais coiffé ma seconde baignoire par dessus la première !

Vous avez réveillé tout le village .

Pas nous, mais Madeleine, elle a rameuté tout le village.

Pas intentionnellement : elle a fermé la boulangerie pour monter a la caserne , vous diffamez !

Avec aux fesses toute la file d’attente des lève-tôts, c’est bien ce que je dis ! Femme !

Oui ! Et souvent a l’encontre des femmes il me semble bien.

Vous qui avez du flair, vous ne devinerez jamais ce qu’elle cachait dans son dos ?

Vous pariez que je devine ?

Dix francs !

Vous avez des francs ?

Je me suis encore fait plumer par la bande de la belote !

Mais qu’est ce que vous faites ? La belote n’est pas un jeu d’argent !

Les paris ! L’argent va dans la boîte a don pour les gueules cassées !

Qu’ils détournent pour la leur !

Vingt francs que vous ne devinez pas ! Je le sens maintenant !

J’étais dans la file d’attente ! Mazette ! Elle a de ces fesses ! Je voudrais bien les mêmes !

Trente francs !

C’était un livre mais je n’avais pas mes lunettes !

Vous savez parfois je perd exprès, pour mieux les plumer la fois d’après, comme au poker !

Une poignée de Madeleines dans un sac en papier ?

Je les ai jetées !

Ce n’est pas très gentil ! Au fait : un champignonneur a laissé un livre pour vous !

Quoi ? Il était dans la boîte a gants du quatre-quatre !

« Traité sur les droits de l’homme » ?

Approuvés et signé par Hitler ! Le traité pas le livre !

Annoté par Madeleine ! L’encre n’est pas encore sèche !

Paf

Attention, les fourmis courent entre les pages après les miettes de Madeleine !

Vous saviez qu’il existe aussi des droits pour les animaux ? La loi du plus fort ? C’est violent !

Tout le monde peut attaquer plus gros que soi si il est acculé !

Même une fourmi ?

Combien de combats se sont terminés parce que le taureau ivre s’est tué tout seul ? Contre le mur !

Vous pensez qu’un chien peut attaquer un taureau ?

Les paris ont commencés ?

Et s’en sortir sans blessures ?

J’ai vu son dos au taureau du boucher, ne cherchez pas d’humain ! Ou alors le diable !

Avec sa fourche ?

Le diable au moins s’enterre lui même !

Avec une pelle ?

Comptez bien sept pieds pour votre prochain chien : les sangliers ont déterré le premier !

Vous n’en démordez pas !

Lassie l’aurait voulu, il ne lâchait jamais rien !

Oh ! Il suffit de leur souffler sur le nez !

Je ne vous demande pas d’installer des pneus sur vos pare-chocs, je vous demande de prendre le volant ! 

Ça me casse les bras !

Et votre garde du corps! Le Popeye ! Il a de gros bras !

Il lâche le volant  quand un pneu éclate ! Il est conditionné pour faire rempart entre un tireur et moi !

Oui : il y a eu assez de morts comme ça !

Même a roulettes, ces diableries, une fois arrêtées, ont l’air plus difficiles a déplacer qu’une vache morte.

Moi, ce que j’aimerai bien, c’est que Lassie ait une croix au dessus de sa tombe.

Nous secouons trop nos véhicules par ces chemins : ça les détraque !

Lassie avec un « e » ! Même si c’était un mâle .

Oui ! Qui cavale de val en val après sa Lassie, avec un joli « e » au… a la fin.

Il faudrait que la corde soit longue : elles sont toutes attachées !

Mais enfin l’essentiel est que nous ayons enfin trouvé la Cavascade !

Non : vous avez du trouver la Cavalcale , parce que la Cavascade, elle ne se trouve pas ! Pas sans guide !

C’est elle, j’en suis persuadé, parce que vous m’aviez dit qu’elle est vraiment magnifique et en effet elle l’est.

Attendez d’avoir vu la Cavascade !

Il faudra bien y retourner : nous y avons laissé notre véhicule.

Souvenez vous quand vous étiez persuadé d’avoir retrouvé le vieux moulin a vent !

Oui, d’accord, c’était le vieux moulin a eau… sans eau…mais encore plus ancien !

Deux cailloux ! Vous feriez mieux de chercher des champignons !

La carte est restée dans la boîte a gants ! J’ai peur que les loirs ne la mangent.

Ça ce sera au petit déjeuner : ils commencent toujours par les câbles ! Retrouvez-là avant la nuit !

Si ils s’électrocutent a la fraîcheur du soir, je pourrais entendre un petit coup de klaxon, ou voir un petit coup de phare !

Ils ne vous les vendent pas j’espère ?

C’est un véhicule allemand.

Fabriqué par des ouvriers français, je sais, mais je parlai des cartes !

Je l’ai gagnée a la belote !

Mais non : la chance n’intervient pas dans la belote ! Ni la triche ! Mais l’expérience !

En parlant de chance, vous ne devinerez jamais ce qui nous a permis de retrouver notre chemin !

Ah, ça c’est facile : le maire ! Sortant d’un fourré promenant son pendule !

Non : ce n’est pas un humain !

Ah ! C’est plus difficile ! Un objet ? Son pendule ?

Non : ça ressemblerait plus a un fourré !

Un animal ? Le mouton ! Vous avez retrouvé le mouton !

Non !

Le maire a retrouvé votre mouton !

Si vous voulez bien arrêter avec les moutons ! Ce n’est pas un animal non plus !

Végétal ?

Non !

Minéral ? Une éponge ?

Oui… Non… Euh… Attendez..

Bon j’abandonne : c’est trop dur !

Au contraire : c’est tout mou !

Une éponge mouillée ?

Presque !

D’eau minérale !

Un nu… ?

Un nu ? Un nubile ?

je vous ai dit pas humain !

Un mouton ?

Mais vous venez de le dire !

Ah bon !

Bon moi je donne ma langue au chat !

Mais vous ne pouvez pas donner votre langue au chat, il n’y a que moi qui peux !

Alors trouvez ! Un nu… ? a… ?

Un nuage ?

De poussière oui ! Visible a des kilomètres !

Une rafale de nuages !

Des longs… des courts !

Et je n’ai attaqué que les moutons.

Vous avez plus l’air d’une guerrière que d’une bergère.

Murs et plafonds ! Au plumeau !

Vous avez une plume sur l’épaule ! Permettez que je vous déplume !

Vous venez voir si on ne fait pas de signaux a la résistance ?

Ah ! Ah ! Ce serait une belle ruse d’indien. Non : j’ai rendez-vous avec monsieur le curé.

Vous êtes un peu en avance !

Vous êtes a l’heure allemande ?

Celle du soleil !

Alors je suis en avance.

Alors qu’est ce qu’il faut leur dire a la résistance ?

Qu’elle peut faire le morse tant qu’elle veut mais qu’elle arrête le phoque !

Vous décoderiez s’il vous plaît ?

Qui claque claque le sol avec ses dents ?

Aïe ! Le morse !

Et l’autre ? Qui fait tourner un ballon sur le bout de son nez ?

Euh… L’otarie ?

Et qui est plus grand que le lion de mer ?

Plus grand que le lion de mer, c’est l’éléphant de mer !

Bravo ! Et qui claque des mains en imitant le phoque quand il nous voit souffler par ces chemins marcher avec mon chauffeur ?

Je l’ai sur le bout de la langue ! Je vous la tire ?

J’ai mes jumelles autour du cou !

Vous en avez de la quincaillerie autour du cou ! Ils n’ont pas encore inventé le sac a dos en Allemagne ?

j’ai besoin d’en disposer rapidement !

Vous avez besoin de ne pas faire rire a défaut de faire peur !

On pourrait dire que j’ai réussi a le voir dedans !

Non ! Pas vu pas pris ! Soyez honnête  !

Ça la fout mal devant mes hommes : ça pourrait être des tirs de plomb plutôt que des insultes !

Courrez lui après ! Éventuellement, tirez en l’air ! Ça devrait suffire !

C’est fait ! Il nous fait tourner en rond par les chemin des vaches pendant des heures !

Bon d’accord : je vais lui dire que je vous ai donné son nom ! Ça, ça devrait suffire a lui faire peur !

A qui vous allez faire croire que vous avez fait ça ?

A lui ! Un message a transmettre ?

Euh… Vous lui direz qu’il ne faut pas confondre le foc et le phoque !

Il dit « fock »? C’est un gros mot anglais ça ? Il va avoir des ennuis !

Il dit rien sinon je reconnaîtrais sa voix !

Vous n’avez pas distingué la mienne de celle de Monsieur le curé.

Qu’il adopte le langage des signes comme un chat pour avoir un papillon, comme ça tout le monde rira de bon cœur !

Plus de clac-clac ni honk-honk pour avoir du poisson !

Dites lui simplement « stop », sans tambour ni trompette ! C’est court, c’est international…

On ne se répète pas en métaphores !

En télégraphie ça donnerait : « stop stop !». C’est économe… rien n’est répété !

Pas de chichi : siclacclacouhonkhonkpanpancucullephophoque ! Et puis stop ! En un seul mot ! C’est au mot les télégrammes ?

Ah non, ne lui dites pas ça ! Déjà que…

Une phrase en suspens ? Quel suspens ! Déjà que quoi ?

Rien ! Il pourrait être dans la cheminée !

Son père l’a mis en prison.

Elle n’a été construite que pour lui, il y a même une cheminée !

Et il y copie milles fois « C’est celui qui dit qui est » ?

Ça compromettrait trop l’« Opération patte de velours  »

Encore un fruit de la collaboration gendarmerie-armée ?

Ça consiste a faire remonter des informations.

Ça consiste a faire descendre un drôle d’oiseau dans la cheminée des gens !

Mais de quel genre ? Une cigogne ? Un manchot ?

Quelque chose dans le genre qui glisse sur la banquise ! Pas dans un trou ou alors pour s’échapper !

Moi je fournis le suspect…

Et une cheminée, il n’y a que le père Noël qui a le droit de s’y glisser.

… Ensuite son père reconnaît qu’il na pas le temps et cherche un volontaire…

Ou sinon on bouche le trou et on allume le feu.

… Et enfin le pompier se dévoue !

Parce qu’en général les gens n’aiment pas trop qu’on les espionne !

Vous n’êtes pas suspecte donc je vous préviens.

Merci mais j’étais déjà prévenu.

Comment ?

En brûlant mon journal.

C’était écrit dans le journal ?

Que certains lorsqu’ils ont décroché le fusil de dessus la cheminée l’ont tout simplement raccroché a l’intérieur de la cheminée ?

Oui ! Dans quel journal ? Ça date de cinq minutes !

Dans mon journal intime ! Je l’avais commencé pour mes treize ans. Belle fin.

Ah, et c’est comme ça que vous avez entendu notre drôle d’oiseau tousser dans la cheminée !

Si votre chauffeur était resté je lui aurais demandé d’aller y poser un gros caillou par dessus une ardoise.

Il aurait adoré , je le soupçonne d’avoir été chat de gouttière dans une autre vie !

Dans cette vie le couvreur devrait lui octroyer un pourcentage, vous êtes vraiment envahissants pour un simple poste de garde reculé !

C’est pendant son temps libre. Je l’envie, moi, j’ai le vertige. On dirait qu’il n’aime pas toucher le sol !

Mais là, si vous lui donnez l’ordre de revenir, en tant que soldat, il obéit ?

Bien sûr ! Anguel, reviens ici !

On dirait qu’il ne vous entend pas !

Il faut laisser le temps au son de le rattraper.

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Vous dites ?

Non rien !

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……………………………………………..

Vous n’avez pas votre trompette ?

L’oliphant ? Dans la boîte a gants !

Au fait : Tenez ! Et pas de questions !

Il marche plus vite que nous votre champignonneur. Ou plus droit ! 

Et en plus regardez ce beau panier de cèpes et de figues qu’il a eu le temps de me trouver!

Mon chauffeur aussi court vite, il pourrait rattraper les fuyards si il le voulait !

C’est comme ça que vous appelez les villageois qui fuient vos contrôles d’identités incessants ?

Ainsi s’il en arrive un nouveau, on me préviendra  enfin !

Votre tarzan mime des stops qui ressemblent a des saluts nazis ! Ça oblige !

Je lui apprend « Ne courrez pas s’il vous plaît ! », ça a plus d’allure que « Stop ».

Mais qu’est ce qu’il obtiendra de plus ? Les gens ne changent pas d’identités plusieurs fois par jour !

Il s’ennuie Madame… l’ennui… c’est terrible !

Du moment qu ’il se comporte comme il faut !

Vous savez qu’il passe toujours des heures chez l’épicière ? Il ferait mieux d’apprendre a remettre les tuiles en place !

Elle s’ennuie aussi . Alors elle fait semblant de ne pas comprendre.

Certains mots du langage des signes se comprennent aisément. Par exemple : un balai c’est ça !

Ça, chez la poissonnière, c’est un poulpe !

Chez la poissonnière je ne l’y envoie jamais ! Vous avez vu mon chauffeur mimer la dégustation d’une baguette ?

Non !

Tant mieux ! Parce que déjà le mime du pétrissage de la pâte, ça ne plaisait pas a monsieur le boulanger !

Et vous savez pourquoi  ça ne lui plaît pas au boulanger ?

Parce qu’il n’a pas de ticket de rationnement !

Parce qu’a force de voir le « boch » si bien mimer, le boulanger s’est dit, celui-là, il veut prendre ma place !

Je ne sais pas si l’ancien boulanger ira prendre sa place dans la file d’attente mais Madeleine, elle, reste a la caisse !

Votre chauffeur met plus de temps a ramener un balai de chez l’épicière sans file d’attente que pour ramener une baguette de chez la boulangère avec file d’attente !

Il est sur le châtaignier de la place !

Maintenant c’est sûr, il en a après mon chat ! Mais enfin, faites quelque chose !

Qu’est ce que vous voulez que je fasse ? Je ne vole pas !

Je ne vous demande pas de monter dans l’arbre avec eux mais enfin, soyez ferme !

Anguel ! Première somation !

Prenez mon balai ! Il s’appelle «Reviens » !

Il vole ?

Vous êtes sérieux ? Vous me prenez pour une sorcière ou quoi  ?

Non bien sûr, il faut le lancer ! Il vole bien quand on le lance ?

C’ est pour vous en servir pour le faire redescendre ! Comme un marteau !

Ah oui : c’est une discipline olympique ! Je le lance ?

Arrêtez malheureux ! Il est devenu pointu comme un javelot !

A moins que je ne l’abatte avec mon pistolet !

Dans le dos ?

C’est la loi de la jungle ! Il connaît : les tigres l’ attaquaient dans le dos !

Laissez ! Mon chat, quand on lui tire la queue, il ne pond pas des œufs, il les bats !

Ah ! Alors j’achèverai mon homme, ou ce qu’il en restera a ce moment là !

Vous avez bu Colonel ?

De l’essence. Accidentellement.

Elle a une drôle d’odeur votre essence !

Ça n’a pas passé le seuil de ma gorge.

J’ai été marié Colonel, ce genre de conneries, c’est dans mes oreilles que ça ne passe pas.

C’était le genre a passer souvent le seuil de la porte pour aller boire avec ses copains !

Ses copains des gens du voyage !

Ah oui : le peuple des hommes libres !

Et comme dans tous les autres peuples, la femme l’est un peu moins !

Il est où ? Dans un camp ? Mort ?

Je ne sais pas, je l’ai quitté car un soir, après être sorti, il a touché la clé, juste touché pendant une seconde, il ne l’a pas tournée ! 

Mais vous avez compris qu’il y avait pensé !

Avec le temps l’alcool se bonifie, avec le temps, l’homme alcoolisé se bonifie rarement !

Vous avez pris la porte ?

La fenêtre, c’était une caravane.

Si je dois vous faire le flamand rose, alors il faudra me laisser entrer.

Késako le flamand rose ?

Un test d’équilibre ! Les ailes écartées , une patte en l’air et le pouce pour bec !

Après tout, nous sommes en Camargue !

Je ne divulguerai pas le nom du propriétaire du réservoir que nous avons réquisitionné.

Antonin, le bouilleur de cru.

De père en fils ! Bien vu !

Le seul qui ne boit pas !

Le grand-père lui en a transmis pour plusieurs générations ?

Vous vous prenez pour le corbeau ?

Contrairement a ce que certains colportent, mon chauffeur ne fait pas partie de mon arbre généalogique .

Il est tout marron !

C’est du marron d’Inde !

Le seul marron que l’on ne glace pas ! Où est ce que vous l’avez ramassé celui-là ?

Dans un arbre.

Avec sa tête d’ange ? Un singe ?

Presque : il croit que la terre est plate !

Et que l’homme descend du singe ?

Et si je tirais juste en l’air ? Juste pour le faire descendre de l’arbre ?

Brillant mais bruyant ! Oubliez !

Mais si : Il reviendra voir si on m’a fait du mal !

J’ai dit non, si je vous voulez vous faire l’imbécile, attendez le carnaval !

Le carnaval ? Oh non ! Ne l’attendez pas cette année !

On ne sait jamais : et si la paix était signé dans la journée ?

Comme j’aimerais, mais pour l’instant des gens meurent, des enfants !

Au carnaval, Monsieur, les balles sont des fleurs et la poudre des confetti !

Déjà l’année dernière le marquis nous a embêté avec ça !

Je sais : j’y étais ! Et est ce que vous savez ce qu’il a répondu a votre prédécesseur ?

D’après mes hommes, quelque chose comme : « Ce n’est pas grave : on continuera dans les oubliettes ! ».

Et bien ce n’était pas pour plaisanter !

Vous y étiez ?

Marlène Dietrich.

L’année dernière ?

J’y étais aussi la première année.

Toutes ces photos qui circulent ! C’était vous ? Dans les bras de mes soldats ?

Tous très corrects ! Il y a aussi des croquis qui circulent, signés Cocteau !

En Marlène Dietrich ?

En tout ce que l’on peut imaginer ! Ils se sont tous battu pour me croquer : les cubistes, les dadaïstes…

Il y a prescription, mais, sans vouloir vous donner d’ordre, ne sortez surtout pas ce soir !

Vous cherchez a me faire sortir ce soir pour voir pourquoi il ne fallait surtout pas sortir ce soir ?

Sérieusement, ne m’obligez pas a vous dire !

Parlez ou je trouverai assez de peinture pour cacher mes rides !

Gaxuxa a clairement vu une dame blanche emprisonnée dans les branches de la forêt.

C’était Blanche-neige ! Elle reçoit Walt Disney dans sa boule de cristal ?

Je ne sais pas, je ne vis pas avec elle. Elle m’a dit « Une femme voûtée, brisée par la vie. »

Merci mais moi je ne m’habille qu’en noir, comme la reine !

Qui finit mal !

Je ne l’ai ni vraiment vu ni vraiment lu !

Votre mère ne vous l’a jamais racontée ?

Je ne sais pas, j’ai peut-être oublié !

Au fait : mon pistolet n’est pas chargé ! Je vous ai raconté des histoires.

Ah ? L’air de la campagne a enfin soigné votre maladie de la persécution !

J’ai statistiquement plus de chance qu’il ne me blesse accidentellement qu’il ne me sauve d’un ennemi.

Ah non pas du tout : j’ai fait votre horoscope , et le quinze août, c’est catastrophique !

Je ne comprend pas parce qu’en astrologie chinoise tout va bien ! Mais elle est lunaire, ça ne concerne peut-être que la nuit !

Je connais mon sujet : nous sommes tout deux nés le même jour.

Vous aurez le quinze août le double de mon âge.

Attention : on ne donne pas l’âge d’une dame, même pour trouver celui du capitaine !

Comme vous le dites, l’astrologie est une science, pas du cinéma !

Sans vouloir vous donner d’ordre, évitez tout conflit, et même toute sortie ce jour-là !

A minuit tapante, je rejoins la silencieuse !

C’est comme ça que vous appelez votre sous-marin fantôme ?

Par Thésée ! Taisez vous ! Non, c’est comme ça que j’appelle ma baignoire ! Le nom de mon sous-marin est secret !

Les secrets militaires sont les mieux gardés !

Parce que leur divulgation la mieux réprimés  !

«  Le secret  » ça sonne bien ! «  la silencieuse  » aussi ! Les deux sont biens ! Les deux existent ?

Mon véhicule pour une cartouche, vous n’auriez pas des cartouches ?

Allemandes ? Non ! Vous êtes venu sans cartouche ?

Dans la poche de mon chauffeur !

Elles sont cousues ! Les villageois qui n’ont jamais quitté le village vous croient normaux ! Pas moi !

Je pourrai peut-être penser exactement la même chose de vous madame la bonne !

Je pourrais peut-être avoir dans ma poche des cartouches de fusils de chasse français mais sans fusil.

Ça y est : je ne peux pas m’empêcher de regarder en l’air pour voir s’il ne pleut pas des soldats anglais !

Je ne suis pas un grand stratège mais… Statistiquement… En pleine journée ?

Apparemment l’astrologie et la maladie de la persécution ne font pas bon ménage.

Attention ! Madeleine vous observe depuis la boulangerie !

Elle ne fait jamais la sieste ? Avec le boulanger ! Il ne demande que ça !

Madeleine et les conventions de guerre qui disent que vous n’avez pas le droit de tirer sur un homme en l’air !

Je sais : j’attends qu’il se remette debout, plie son parachute et se rende !

Vous allez voir qu’elle va nous faire retirer les guirlandes de la fête pour que les anglais ne s’y prennent pas dedans.

Elle croit que son prince charmant va lui tomber du ciel ?

Certaines regardent en l’air … Alors qu’il est a leurs pieds .

Les mœurs évoluent mais le curé ne peut quand même pas inviter a danser la boulangère devant tout le monde !

Vous n’y êtes pas du tout : il y a un autre, ni prince ni charmant !

Ça y est ! quelqu’un a son ticket ? Pour parler comme les jeunes !

Pour parler comme un jeune soldat : c’est mieux qu’une bombe pareille se fasse désamorcer !

Évitons  de parler du bal : deux ou trois guirlandes, trois morceaux d’accordéon au grand air et on plie !

Et votre chauffeur ? Il viendra ?

Mais oui ! Pas armé, et peut-être même sans uniforme !

Il ne va pas se battre avec Fanfan ? Personne ne s’est jamais battu ni a Merle, ni a Cloche !

Sauf sur le terrain  de rugby ! Et un peu aussi dans le gradins !

Une fois sur dix !

N’ayez crainte je serai moi-même au bal ! Et vous ?

C’est un contre-feu ?

Un contre-feu ?

Votre petit bal de village ? C’est un contre-bal masqué de chez le marquis ?

Je risque gros ! Hitler n’aime pas l’accordéon !

Il y a peut-être une pédale a enclencher sur les pianos a bretelles, pour étouffer le son, comme sur les pianos de salon !

Hitler est quand même sensé être dans son bunker a Berlin !

En plus on dit qu’il pleut plein d’anglais en Normandie !

A Berlin, on dit qu’ils en seraient encore aux bombes !

Il y a eu un coup de feu cette nuit.

Un coup de feu ? De quel genre ? Allemand ?

Du genre a réveiller une morte ! Entre deux heures quarante et trois heures moins le quart !

Mes hommes ont l’interdiction formelle de tirer sur quoi que ce choix…pardon…sur quoi que ce chat… soit !

Soit, mais si il n’ont pas eu le choix !

Genre un de vos hommes se serait encore endormi sur son fusil ?

Ou aura voulu tester son silencieux en pleine nuit, défectueux !

Je vais m’informer !

Pour mon information, ça fait comment un coup de feu sous silencieux ?

Ça fait quelque chose comme « Chtou » !

Ça vous réveille vous un« Chtou » ?

Moi vous savez, dans ma baignoire…

L’inutilus, oui !

Non une vraie, une Jacob de la fonte ! Et bien dans ma baignoire une vrai baignoire, les « Chtou », ça ne passe pas vraiment !

Moi j’étais dans mon lit, un vrai lit, en train de mourir, tranquillement et là :« Pan »

Aie !

Pardon, je vous ai fait sursauter !

Vous avez restitué le bruit a merveille. De là a reconnaître si c’est un modèle

allemand ou français…

Vous avez fait résonner toute la maison en vous cognant la tête ! Ça va ?

J’aurai du accepter votre sceau !

Vous voulez que je vous jette un sceau d’eau ? Je sais que vous adorez l’eau !

Tout va bien ! Merci !Vous disiez ?

Après le « pfiou »…

Le «  chtou » ! Parfois, avec le sommeil, on déforme !

Oui : après le pet de lapin, là, j’ai entrouvert un œil, et il me regardait en souriant !

Le lapin ?

Le lapin, je le verrai demain sur l’étal du boucher !

Le chat ?

Mais non : le zigoto ! Les chats ne sourient pas !

Le zigoto souriait !

De me voir morte ! Oui !

Vous êtes sûr qu’il ne souriait pas de vous voir vivante parce que je vous assure que là vous avez drôlement bonne mine.

Merci ! Les morts ont toujours bonne mine ! Leurs traits se détendent.

Je n’ai jamais vu de mort de près.

Moi : pas plus tard que hier soir !

Mon homme ?

Pas le mien, je n’en ai pas !

Oui et si c’était le cas les affaires de… famille ne concernent pas l’armée allemande.

Sauf si il avait eu une arme.

Une arme ?

Un oreiller !

Mais vous m’avez dit qu’il souriait de vous voir morte, on ne re-tue pas les morts !

Il a voulu se faire plaisir !

Vous voulez dire… ? Non ! De telles horreurs n’existent pas !

Il a voulu vérifier comme le croque-mort mais sans croquer. En étouffant.

C’est qui le croque-mort dans ce village ?

Personne ! Il est mort ! Le zigoto aussi d’ailleurs mais il ne le sait pas encore.

Un mort qui voulait croquer une vivante !

Oui laissez ! Je m’ occupe d’arroser l’arroseur ! Qu’est ce que je disais déjà ?

Un nom ! Par Jésus christ ! Un nom ! Vous disiez son nom !

Tu n’évoqueras pas le nom de ton dieu en vain !

Jésus-Christ n’est pas mon dieu !

Si vous aviez été a ma place, vous vous en seriez vite trouvé un.

Votre place ? Non merci ! Quelle histoire ! Elle est vraie ?

Comme les voisines m’avaient remis mon dentier : j’ai failli lui jouer du morse !

Votre chien n’a pas aboyé ?

Il couinait !

Et le mort ?

Il faisait « Tetetetetetetetetete »

« Tetetetetetetetetete » ? J’émets là une interrogation !

Oui : « Tetetetetetetetetete » ! C’est une affirmation !

Oui : les morts gargouilleraient beaucoup !

Non « Tetetetetetetetetete » en claquant la langue contre son palais comme je le fais. Pour demander au chien de se taire !

« Tetetetetetetetetete » comme un kangourou ? Là c’est une interrogation !

Je ne suis jamais allé en Australie mais ça voulait dire « shuuuut ! ». Affirmatif !

Et alors ?

Et alors le chien a fait « waf ». 

« Waf  » ? Interrogatif !

« Waf » ! Affirmatif !

Ce qui veut dire : « Mais saperlipopette, cette mauvaise bonne comme le mauvais pain va t-elle enfin m’expliquer ce qu’il se passe ? »

Oh, si il avait fallu dire autre chose il l’aurait fait, il ferait n’importe quoi pour moi.

Je me demande quel animal fait « shuuuut ! »

Il a craqué quoi ! Il a dit : « Je ne peux pas me taire » ! Je te désobéi ! »

Désobéir aux inconnus, c’est mieux ! Parce que l’on parle bien d’un inconnu n’est ce pas ?

Puis sa queue a tapé sur le parquet .

Et là on reparle du chien.

Et ils sont sortis ! Sur la pointe des pieds ! C’est le « waf » m’a sauvé !

Voilà : moi qui voulait savoir, je sais tout ! Sauf quel animal fait « shuuuut ! ».

Mes cheveux s’en hérissent !

On marche un peu sur la tête non ?

Tonio !

Tonio ?

Tonio le coiffeur !

Qu’est ce qu’il a Tonio ? Qu’est ce qu’il fait ?

Tonio ? Pour moi ? Rien ! Tonio ne coiffe pas les mortes !

Tonio ? Jamais entendu parler de ce bonhomme là !

Normal : c’est un discret. Pas du genre a tirer en l’air pour s’annoncer.

Un silencieux donc.

Tonio ? Oh oui ! Très silencieux ! Parce que méticuleux !

Deux heures quarante et une : mon homme, méticuleux, dit, en allemand  a son collègue : « On devrait coiffer nos fusils de silencieux, on ne sait jamais, a contenir l’ invasion anglaise autant ne pas réveiller les villageois ! ».

Tonio, je l’ai testé le jour pour mon mariage ! Il a fabriqué avec mes cheveux une sorte de… Comment appelez vous ça ? Le machin avec le truc planté dedans ? Le plat ?

Deux heures quarante-deux : le second : « Tu ne vas pas nous faire tout un plat », en allemand toujours, donc : « Tu ne vas pas nous faire toute une choucroute sur ces maudits silencieux qui ne marchent pas ! ». 

Je n’aime pas les coiffeurs qui se saoulent de parole en travaillant. Et moi je préfère lire pendant qu’on me tripote les cheveux ! Vous pensez que je suis snob ?

Deux heures quarante-trois : le second, toujours un gars né a la campagne, simple donc, lui dit simplement: « Et si on testait mon souvenir de Normandie  ? ». Un silencieux anglais : on se vole beaucoup nos affaires entre belligérants !

Alors là une colombe se pose sur le machin, lui tourne les fesse et lâche une fiente sur son œuvre.

Deux heures quarante-quatre : Le premier moins méticuleux, mais bien plus simple, je vous le donne en mille entreprend ce geste absurde : visser un silencieux anglais sur un fusil allemand !

Tonio tire sur l’épingle planté sur le chignon qui se met a dégouliner sur mes épaules !

Et que pensez-vous qu’il arriva ?

En deux secondes, le petit doigt levé en l’air, il accroche son peigne a mon accroche-cœur, il était en train d’ effiler ma frange ! Au rasoir !

Deux heures quarante-cinq : le coup part accidentellement. Le second est mort sur le coup.

En silence ?

 tchoup » Un pet du lapin ! Le silencieux avait fonctionné !

Oh le menteur ! Oh l’assassin ! Laissez-moi le !

Les deux autres sentinelles postées cent mètres plus loin n’ont rien entendu ! Pas une mouche !

Emmenez les moi tous !

Pas un bruit donc si ça se trouve vous ne vous êtes jamais réveillé !

C’est votre chute ?

Oui, et il n’y a pas de morale.

Et pour le titre ? C’est « La mouche et la morte » ?

Je ne vais pas vous enterrer a peine mariée !

Vous saviez qu’en enfer les vieilles femmes creusent leur propre trou vu que l’employé communal ne fait aucune entorse a ses jours fériés.

Je vais y envoyer mon assassin : c’est mieux que porter des cailloux les bras en croix au coin de la cour.

Vous êtes un ange ! On a pas dû vous le dire assez souvent !

J’ai peut être été un peu dur ! Excusez-moi ! Vous avez peur de vous rendormir n’est ce pas !

Dormir ! Dormir !vous savez ce que je risque ?

Dormez deux secondes ! Je vous regarde ! Allez ! Dormez !

Vous me rappelez l’ancienne assistante du magicien !

Elle n’a pas gâché votre mariage j’espère ?

Non !

Et la colombe ?

Non plus !

Plus rien ne dégouline ? L’histoire se termine comme ça ?

Avec Tonio le petit doigt en l ’air !

Pincez moi ! c’est moi qui rêve !

Ne vous plaignez pas : moi je n’ai pas besoin qu’on me pince pour savoir si je rêve vu que j’ai mal partout !

C’était une baguette en bois dans un bol de riz ?

Une fourchette dans une plat de spaghettis !

Ah ! l’Italie !

C’est le fameux cardinal, le confesseur de Monsieur le curé, qui nous a mariés dans une des petites églises du Vatican.

Le grand homme ! Que j’aurai pu voir a Noël mais qui dormait dans votre lit.

Oui : j’ai dormi ici au presbytère sur cette chaise ! Ah non : elle n’est plus là !

Vous avez des photos de votre mariage ?

Dans la cheminée.

Les prêtres sont rarement sur les photos  de mariage.

Ce ne sont pas les mariés que vous vouliez voir ?

En premier lieu bien sûr… mais puisqu’il sera je suppose pour votre enterrement…

Si ils ne se fait pas bombarder par les chemins.

Les avions on les abats. Il viendra !

J’aurai aimé être enterrée sur une plage, pas contre une montagne…

J’aimerais être être enterré par les fonds marins. La Sicile est montagneuse ?

La Corse ! Vous me prenez pour une italienne ?

Je dois y embarquer quelques fuyards dans les jours qui viennent, si vous tenez, je veux dire, si vous y tenez, je vous y dépose.

Vraiment ? Je disais ça comme ça !

On pourrait même faire un petit crochet par la Sicile ! Si vous répétiez tout ça, je devrai vous tuer.

Dans mon île, c’est un peu sacré les dernières paroles que l’on dit a une mourante !

Mais dans mon île aussi ! Vous ne m’avez pas dit comment est la Sicile ?

Magnifique ! On en pleurerait.

La géographie, ça a toujours été mon point faible.

Moi ce sont les larmes !

Je suis plus fort en géographie océanique.

J’espère que je vais un petit peu plus rigoler chez les anges !

N’oubliez pas de parler de moi a Jésus !

Faites les rire, que ce jour ne soit pas que triste pour eux !

Si j’en vois un seul pleurer, je l’abats !

Non : soyez vous même, comme quand voyant le mouton devant la porte, vous la lui avez ouverte en lui faisant la révérence !

Je promets !

A une mourante ?

Je promets que si je vous vois au bal ce soir, je vous invite a danser !

Taisez vous ! Coquin !

J’ai du mal : quand je me suis enfui de chez mes parents, j’ai fait vœu de silence.

S’enfuir d’une prison pour aller dans un monastère, c’est ballot !

C’était par les routes ! Maritimes !

A quoi ça sert déjà de se taire par les routes !

A écouter autre chose que soi-même !

Et ça a marché ?

Pensez-vous !

Dans le village où je suis née, un silencieux, c’est ça !

Vous avez là une belle collection de couteaux !

Un notaire vous dirait que l’église est sur les trois quart des testaments, nous avons tant de veuves et d’orphelins !

Mais les trois-quarts sont cousins !

Les couteaux sont plus facile a redistribuer que les ânes, mais en pleine figure !

Il ne vaut mieux pas jongler avec, en effet !

Longs et pointus ! Il y a même une hache !

Elle ferait presque peur !

C’est pour la brioche ! Celle que nous avions partagé ensemble au repas de Noël ? Vous vous souvenez ?

Oui, je m’ en étais fait une petite boule que j’ai mise dans mon oreille gauche pendant que tout les convives contemplaient la fameuse descente de Pinpon en père Noël dans la cheminée.

J’ai tenté de vous prévenir, personne ne veut se mettre a côté de ce gueulard de boucher !

Oui mais avec Marguerite a ma droite, l’équilibre était parfait !

Je passais derrière vous, méfiez vous quand vous ouvrez votre carnet ! Ici tout le monde a appris a regarder de côté.

Je notais la recette du melsat !

Vous notiez que Ce c.. de Bébert était retenu chez sa c… de mère.

Je transcrivais les sous-entendu du boucher, pas ses confidences !

Et si monsieur le maire savait lire a l’envers ? Il fait tout a l’envers !

Quoi encore ?

Ce n’est pas son épouse qui vous faisait du pied, ne rêvez pas ! C’est plus le style du marquis !

C’est le bras qu’il a long, pas le pied !

Et alors ? Vous avez enfin découvert qui son long bras va tuer ? Pas moi ? Je ne me suis pas attablée  ce soir-là !

Je suis allé un peu vite mais ce marquis je ne peux pas le sacquer !

Le curé non plus mais le toit de l’église vaut bien une brioche !

La meilleure brioche au miel que j’ai mangé de toute ma vie !

Le miel conserve éternellement !

Et mon meilleur Noël.

Allons, Monsieur le colonel, les meilleurs Noël sont ceux de notre enfance !

Elle n’était pourtant pas gonflée a la sciure mais là elle s’est transformée en véritable bout de bois !

J’en fais du pain perdu.

Perdu ?

Trempés dans les œufs battus, saisis dans l’huile a ras bord, recto-verso, et saupoudré de sucre, recto-verso.

De l’huile de quoi ?

De pépin de raisins !

C’est digeste ?

Très !

Comment ils font pour séparer les pépins des raisins ?

Ils y arrivent bien puisqu’il n’y a pas de pépin dans le vin !

Votre tisane de valériane m’a fait dormir a poings fermés !

Pas trop fermés, j’espère : elle était faite pour vous détendre !

Ce n’était pas contre la « crève » ?

Non, contre la « crève », c’était le vin chaud sucré !

Ah oui : le vin chaud sucré. En réalité, j’ai sucé mon pouce toute la nuit !

On ne pouvait pas vous laisser partir dans un état de d’abattement pareil !

Le plus beau des cadeaux est la charité chrétienne !

Vous n’allez pas pleurer colonel ?

Moi, votre ennemi !

On essaie de faire comme Jésus qui n’a pas traité les soldats romains comme des ennemis !

Mussolini ?

Où ça Mussolini ?

Là : sur l’enveloppe ! Je n’ai pas pu m’en empêcher !

Ah oui : c’est pour la factrice ! Elle passe tard aujourd’hui !

Le « Duche » ? Il ne va pas l’héberger au moins? Je ne veux pas d’histoires !

Il l’ont assassiné je crois !

Son propre fils était du complot si ma mémoire est bonne !

Non, ça c’est César ! « Tu cooki my felly ! » quelque chose comme ça !   Vous avez plusieurs trains de retard !

L’expression est mal choisie puisque je vais tout les jours a la gare voir qui descend du train .

Si vous y reconnaissez le vrai Mussolini, demandez lui ce qu’il devient !

Celui ci n’est pas faux puisque le curé lui écrit ! Il lui écrit aussi ?

Un livre ! Les folles aventures d’un curé de campagne ! Rigolo !

Il m’en a même prêté un qui raconte la longue attente d’un colonel de réserve ! Triste !

Vous avez bien écrit au pape !

Oui : en italien, pour l’inviter dans notre palais, j’avais sept ans !

Vous avez toujours la photo de quand il a reçu votre père dans son bureau papal ?

Toujours ! Vous voulez la revoir ?

Mais entrez donc ! La poussière est retombée !

Poum

Aie !

Vous allez avoir une sacré bosse !

Sacré presbytère ! Ça fait un mal de chien !

Sa pierre est dure, c’est la même que l’église.

Soit vos ancêtres étaient très petits, soit vos maisons s’enfoncent !

Faites voir votre tête !

Je suis déjà a vos pieds !

Ne Baissez pas votre tête ou je vous la tranche !

Pfffff

Pourquoi vous soufflez sur mon œil ?

Parce vous allez pleurer ! Et ce n’est pas le moment !

Pfffff…t…t

Arrêtez ! J’ai l’impression que vous me postillonnez dessus !

Essuyez vous les yeux ! Polichinelle !

Qu’est ce que c’est ? Mes doigts sont noirs !

Vos larmes ont étirés des traits de cendre de lune sur vos joues !

C’est de la poésie ?

On dirait que Pierrot a collé son œil sur la serrure. 

Et voilà l’ innocent aux doigts pleins de confiture.

C’est ce qu’on appelle un secret de polichinelle !

Mais c’est bien sûr !

Qu’est ce qui est bien sûr ? Vos aveux !

Votre sol là, sec comme la mer de la tranquillité !

Une mer sèche ? Vous délirez ?

Du tout ! Avant d’y passer votre balai, vous mouillez votre sol !

Pas trop : c’est de la terre battue, pas du gazon !

Vous le saupoudrez d’eau !

Je ne le saupoudre pas de poudre  mais d’eau  en effet , d’eau mouillée !

Pour que la poussière, alourdie, ne s’envole pas !

Oui ! Oui ! J’éparpille l’eau sur le sol avant de l’attaquer !

L’attaquer : un terme militaire ! Vous ne devinez pas ce que ça m’inspire ?

Vous me rappelez un magicien : on ne devinait jamais ce qui l’inspirait, du coup quand on le découvrait c’était toujours très surprenant !

Si je mouille mes grenades, leur « boum » ne s’envolera pas !

C’est votre tête a fait « boum » ! Voilà ce que c’est que d’entrer dans le presbytère en frétillant !

En frétillant ! Quel joli mot !

Je voulais dire : « en sautillant » ! Comme un saumon qu’on appâte avec des miettes !

Ce n’est pourtant pas la première fois que je suis invité au presbytère !

Ce soir là, vous étiez moins sautillant !

Je tremblotais quand même un peu !

Se baigner un vingt cinq Décembre ! On n’a pas idée !

Ça me calme.

Je vous rappelle quand même que, plongeant a travers la glace, votre chauffeur vous a sauvé la vie.

A cru me sauver la vie : il a plongé sans casque, heureusement que moi je sais nager !

Et qu’il est rentré se présenter tout seul, et tout nu, a la caserne pour que nous ne soyons pas treize a table !

Je n’était pas fier d’avoir vidé l’église mais beaucoup d’avoir rempli le presbytère !

Encore une fois : ce n’est pas vous qui avez vidé l’église !

C’est quand même moi qui, en entrant, a laissé s’échapper le mouton de la crèche vivante !

C’est Madeleine qui s’est encore fait remarquer en lui courant après !

Et le curé ? Ça lui arrive souvent de courir après Madeleine comme ça ?

Plus en pleine messe !

J’ai eu si peur !

Quand il court après Madeleine, il voit rouge !

Je me demande encore comment Madeleine a pu autant le mettre autant en grogne.

Vous voulez dire en rogne ?

Non non ! Il grognait !

Arrêtez ! Déjà que personne n’y comprend rien !

Moi, ce que je ne comprend encore moins, c’est pourquoi elle continue a se confesser tous les jours. 

Comme ça le corbeau peut écrire que l’on ne sait plus qui court après qui !

Vous allez rire : au début j’ai cru que le curé courait après moi !

On ne court pas après les inconnus pour les lyncher, nous ne sommes pas des sauvages !

Je crois, pour parler occitan, que je me suis pris une grosse « care » !

Mais personne vous a vu, la preuve c’est qu’on vous a tous dépassé, curé compris !

Il est jaloux c’est ça ?

Vous vous souvenez quand vous m’avez demandé de vous prévenir si jamais vous posiez trop de questions ?

Parfaitement oui !

Et bien c’est maintenant !

Il vaut mieux que le curé coure après la plus joli fille du village qu’après un mouton !

Vous étiez obligé de la faire celle-là ?

Je l’ai entendue dans la file d’attente du boucher : elle m’a plu.

Les serpents a sornettes ! Entrez : il n’y a pas de file d’attente ici !

crr

Mais n’ayez pas peur, ce ne sont que des miettes !

Les voilà plus petites et plus nombreuses pour les oiseaux ! 

Vous sautez très haut ! Vous avez des ressorts sous vos bottes ?

J’ai simplement imaginé marcher sur des serpents a sonnettes !

Entrez que je puisse les balayer vers la terrasse !

Regardez comme les moineaux sont malins : ils se cachent derrière moi !

Eux l’ont bien vu filer mon chat.

Quand on dit qu’un moineau ça ne mange pas !

Les miens ne sautillent plus, ils roulent !

Je referme ?

Non ! Laissez entrer le soleil ! Mais passez le rideau sinon les mouches vont entrer !

En voilà une !

Zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz tac

Qu’est ce que vous faites ?

Je l’ai attrapée et maintenant je la secoue pour ne pas qu’elle revienne quand je vais la jeter dehors !

Vous ne tuez pas les mouches ?

Non, il y en a tellement ! Et puis c’est salissant !

Là ! Un taon !

Un tank ?

Ce n’est pas le moment de rire ! Arrêtez de respirer ! Il est sur votre épaule !

Clac

Vous êtes un as du coup de torchon !

Les années d’expérience.

Je vais vous appeler la dame de pique !ça vous plaît ?

Arrêtez !

Vous apprendriez a mes hommes ?

Pour quoi faire ? Ils font déjà un boucan de tous les diables !

Vous l’avez eu en plein vol. 

Elle allait se poser sur le lobe de votre oreille ! Vous ne l’avez pas entendu arrêter ses ailes et tendre ses pattes ?

Non : j’ai entendu ses os craquer ! Maintenant j’entends siffler.

Je vous ai  entendu siffler pendant que nous faisions valser les meubles !

D’admiration : ils résonnent comme des tambours d’orchestre classique ! Encore un défunt sans héritier ?

J’ai eu un petit peu peur pour les verres en cristal !

C’était déchirant, mais pour moi, les reines de cette symphonie étaient les assiettes en porcelaine !

Les casseroles en cuivre ont ma préférence ! 

Et Aucune bouteille n’a explosé !

Le côté bruyant, c’était monsieur le curé, le côté brillant c’est moi !

La fontaine dirait que leur plumage est aussi beau que leur ramage !

Ils vous plaisent ? Je les ai sortis de la cave pour le retour du petit prince !

Vous recevez un prince ? Alors tout s’explique !

Le frère d’Emmanuel pour mon enterrement !

Ah… je comprends ! C’est peut-être de lui que monsieur le curé voulait me parler ?

Il doit avoir laissé ses bouchons dans les oreilles ! Je vais vous le chercher !

Allez-y ! Je surveille les mouches !

Aux jumelles ?

Et bien sûr a travers le rideau.

Surveillez plutôt la jungle, que mon tigre ne griffe pas votre singe !

Attendez !

Quoi ?

Vous avez oublié d’enlever vos bouchons de nez !

Où ça mes bouchons de nez ?

Mais dans votre nez bien sûr !

Ah oui : c’est pour ne pas moucher noir !

Si c’était a cause d’un rat mort derrière un meuble, je ne serai pas entré !

Tenez moi ce sceau ! J’expire !

Plplllllll

Merci !

A votre service. Il vous reste du souffle.

Et vous ! Respirez ! Vous êtes tout pâle !

Trop pâle ? Ça se voit ? j’ai mis du talc !

A cause de la jaunisse que le maire vous a diagnostiqué ?

A cause des rougeurs que m’ont déclenché le vinaigre.

Parce qu’il est peut-être docteur en sciences, mais pas en médecine !

Puis c’était une crise de foi ! Fulgurante !

Puis c’était a Noël.

Ça avait beaucoup fait rire Fanfan !

C’est le melsat que vous ne digériez pas qui a d’abord fait rire Pinpon. Fanfan a suivi. Ils sont idiots !

Oui ! Fanfan se fait railler sur sa couleur de peau quotidiennement !

Il essaie d’effacer ses taches de rousseur hérité de son père adoptif avec je ne sais pas quoi et il se les étalent, ce qui le fait ressembler a sa mère soupçonnée : la poissonnière !

Sa mère soupçonnée ? Quelle drôle de formule !

Il la déteste ! Attention ! J’ouvre !

Toc toc

Dites lui bien que rien ne presse !

Crouiiiiiiic

Emmanuel ? Et où il est passé ?

Dans le jardin peut-être ? En tout cas par le jardin !

Oh le chameau : il a encore pris la fenêtre pour une porte !

« Shuuuut ! » : il est peut-être dans la commode !

Vous rentreriez un chameau dans une commode vous ? Vous n’avez pas le compas dans l’œil !

J’adore cette expression ! Il n’y a pas que les fenêtres qui sont interdites aux chameaux, il y a les trous d’aiguilles a coudre.

Bravo ! Et inversement !

Une aiguille le trou d’un chameau ?

Non s’il vous plaît ! Ce n’est pas le moment !

Ce n’est pas moi qui fait fuir Monsieur le curé au moins ?

Ça dépend ! Quelle est votre dernière bêtise ?

Confondre le trou que fait une aiguille et le trou qu’a une aiguille !

Votre dernière grosse bêtise !

Il n’y a pas de chat mais il y a un trou ! Normalement il n’est pas encore au courant !

Il est au courant de tout !

Comme Jésus lorsqu’il a parlé a une samaritaine auprès d’un puits ?

Vous, vous avez relu la bible depuis Noël dernier !

Comme annoncé !

Parfois il sait même avant même que ça n’arrive ! Comme quand il dit a Pierre : « Tu me renieras trois fois avant que le coq ne chante ! »

Il sait tout ?

Le curé ?

Il sait tout sur tout le monde ?

C’est surtout qu’il le sait et on ne sait pas comment !

Qu’il le sait même mieux que vous ?

Ne me faites pas peur ! Fanfan, quand il était petit, croyait qu’il faisait des miracle comme Jésus !

Et puis comme tout finit par se savoir dans les petits villages !

Vous avez grandi dans un petit village ?

Presque : un palais ! Et lui ? C’est quoi sa dernière bêtise ?

Holala ! Qu’est ce que ça boit un soldat allemand qui a grandi dans un palais ?

Ce que vous avez ! Je ne suis pas difficile !

Du thé ? Comme les anglais ! J’ai du thé du Japon ! Je l’ai trouvé au fond de ma chaussette de Noël. 

De la chicorée ! Comme les français !

Je fais bouillir de l’eau !

Des bédouins m’ont dit que boire de l’eau chaude en été est très désaltérant !

Il vous arrive donc de vous éloigner de l’eau mon colonel ? Je suis étonnée !

Ils voulaient traverser la mer rouge pour se rendre a la Mecque ! Avec leurs chameaux !

Et les chameaux qui n’aiment pas l’eau ! Pauvres bêtes !

Mais si ! Quand il y en a !

Alors pourquoi ils vont voyager dans des contrées où il n’y en a pas ?

Parce qu’ils ont deux bosses aussi remplies d’eau que la loutre de Bacchus l’est de vin !

Vous voulez dire l’outre ?

Oui, ce drôle d’animal en peau de chameau ! Les bédouins ne boivent que de l’eau ! Comme leurs chameaux !

Vous avez toujours votre aspirateur a eau?

Nous appelons ça une pompe ! Une pompe a eau !

Elle aspirerait l’eau sur mon tapis ?

Pas aujourd’hui : elle est aux mains de mon meilleur mécanicien !

Vous n’en fabriquez pas des électriques ? Il y en a marre des moteurs a explosions !

Il se demande s’il n’aurait pas rendu sa dernière explosion !

Les plus belles explosions sont celles que l’on entend pas !

Très joli !

Ça dépend de l’auteur !

Fanfan ?

Un de mes frère ! J’ai perdu mon petit frère dans les tranchées !

J’étais beaucoup trop jeune pour y être !

Il était dans les bras du gamin d’en face, tout deux s’étaient lardés de dizaines de coup de baïonnette !

Oui… oui… Le vin chaud, ça ne fait pas que nous faire voir double !

Mes parents étaient brisés ! Il me tarde de tous les retrouver maintenant !

Je comprend . Vous retrouverez le curé d’ici là ?

J’espère que son visage ne sera plus strié !

Parce que nous avions rendez-vous tout les deux !

Comme on strie un steak avant de l’allonger sur le grill !

Pffffffffffffffffffffffffffiiiiiiiiiiiiiiiiiiiooooooooooooooooooooooouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu

Un anglais !

PAN

La théière ! Vous avez troué ma théière !

J’ai a peine appuyé sur la gâchette ! Voire pas du tout !

C’est ça, et aussi il n’y avait pas de balle !

Quelqu’un d’autre a du tirer par la fenêtre ! Couchez-vous !

Non ! Vous, asseyez-vous ! Que je vous serve tant qu’il reste de l’eau dans la théière !

Glouglouglou

Il est bizarre votre thé !

C’est du café ! Du vrai ! Je voulais vous faire la surprise !

Mais je suis  très surpris ! Quoi que je n’arrêtai pas de me demander depuis un bon moment pourquoi ce thé avait une aussi bonne odeur de café !

Vous ne voyez pas que j’en moud depuis un bon moment ?

La théière n’est donc qu’une bouilloire !

Remplie d’eau que maintenant je verse sur la mouture !

La mouture oui ! Où est passé mon sens aigu de l’observation ?

Ailleurs apparemment. Et voilà ! Un nuage de lait ?

C’est du lait de vos chèvres ?

Désolé capitaine : si ce n’est pas du lait de baleine, son goût est beaucoup moins fort que son odeur, je vous l’assure !

Le même qui fait les crottins tout noirs ?

Oui : je fais mes fromages de chèvre avec le lait de mes chèvres !

Monsieur le curé essaie toujours de faire du sucre avec ses betteraves ?

Ça tache et ça sent mauvais mais ça fait du sucre !

Regardez : la goutte attend avant de couler !

Ça ne vous rappelle rien ?

De la mélasse ! Il y est arrivé ?

Goûtez ! C’est l’heure du goûter ! Vous me direz !

Cachottière ! Le sucre était déjà dans le lait, comme la cendre dans la poussière !

Il est toujours temps de me dire si ça ne vous tente pas, je ne serais pas vexée !

Deux nuages : un long pour le fond, un petit pour le dessus quand il y n’y aura plus de place au fond !

Glou

Vous avez déjà mangé des nids d’hirondelles ?

Quelle drôle de question ! A votre avis ?

Non ! A moi de vous poser une drôle de question : vous avez des enfants colonel ?

Pas que je sache, comme dirait le boucher !

Ne tirez pas ! Là ! A la fenêtre ! C’est Morphée ! Il vient peut-être vous féliciter de vous être lancé !

Félicitations a toi aussi Morphée !

C’est le bouc ! Ce n’est pas lui qui fait le lait !

Ah oui ! Il n’y est donc pour rien !

Un peu : il sème les chevreaux ! Ignorons-le : il va retourner a ses occupations !

Et les… euh… espadrilles de monsieur le curé ? Ça avance ?

Ça Clopine ! Ça Clopine ! Les espadrilles, c’est avec de la corde et du tissu ! Lui, c’est de la gomme !

Oui : comme ses bouchons ne sont pas en cire d’abeille.

Et le monstre des marais n’est pas né avec ses pinceaux a boue  au bout des pieds.

Si c’est monsieur le curé qui s’est chaussé comme ça au moins vous êtes sure qu’il n’est pas allé chercher son frère en Allemagne.

Quand il va chercher une bouteille dans le puits, c’est pour fêter les heureux évènements !

Ah oui : je vois ! Les naissances !

Pas toujours ! Vous pensiez  a quoi?

A rien ! Non vraiment je ne vois pas…ni ne devine…

C’est sûr, vous n’êtes pas Gaxuxa.

Ah non ! Ni ne devine !

Mais c’est là ! Sous vos yeux !

Ça ne me regarde pas !

Ça vous regarde !

Rien ! Le voile noir !

D’enterrement ?

Non ! Blanc !

De mariée ?

Non, non plus ! Rouge !

Pas un petit foulard rouge a pois !

Non ! Vert comme un petit pois !

c’est un feu d’artifice !

Un gros pois rouge qui explose comme un soleil !

Vous ne savez plus où vous en êtes !

C’est une grande preuve de confiance de me parler de ça !

Mais je ne vous parle de rien, le curé va vous parler de tout autre chose !

De toute autre chose parce que là je crois que j’ai poussé mon imagination trop loin !

Une histoire de lange ?

On peut rien vous cacher ! J’en ai honte !

C’est bien qu’il n’y ai rien entre Monsieur le curé et Madeleine car Emmanuel ne quittera jamais l’église : il est l’église !

Voilà une bêtise qui aurait fait sacrément de bruit !

Il y en a bien qui abandonnent leur enfant a la naissance, alors vous savez !

Ah, moi je ne sais pas grand-chose de tout ça !

Oui : puisque vous ne voyez rien non plus !

Plus du tout !

Je vous aide : c’est dans un torchon a carreaux !

Moi c’est comme vous voulez, si vous voulez que je la voie, je la voie sinon je la voie pas !

La voilà sa dernière bêtise ! Là ! Sur la table !

Une bouteille dans un torchon ?

Il l’avait préparée pour votre venue.

Pourquoi dans un torchon ? C’est a emporter ?

Oui, et tant mieux si c’est ce que je crois ! Vous je ne sais pas, mais lui, ça le tuerait !

Ce sont vos grenades maisons ? Il veut la faire boire a Madeleine ?

Non : Madeleine, elle fait déjà assez de bruit comme ça !

Puis ça imploserait plus que ça n’exploserait !

On dit même que c’est très bon mais une goutte seulement et sur un sucre !

Et flambé sur un sucre ?

Vous buvez mon colonel ?

Un peu ! Rarement ! En cachette, comme tout le monde.

Moi je crois que c’est que pour que vous vous rendiez compte de ce que vos soldats se mettent dans l’estomac !

Et pourquoi il ne l’aurait pas confisquée a un villageois ?

Non ! Celle-là ! Elle est pour les costauds !

Mais elle est pleine de poussière ! Elle ne peut que sortir d’une cave !

Ou avoir fait un long voyage ! Vous verrez ça avec lui !

Si vous voulez dire que pour en avoir une, il faut avoir croisé un contrebandier ?

Je ne dis rien, je vous laisse la sentir, elle n’est pas cachetée.

pop

Par le dieu des enfers, ça sent le souffre !

Le souffre c’est jaune. Là, c’est vert ! Ne respirez pas !

Mon nez restera loin, mais il faut que j’y jette un œil !

Et pourquoi pas de l’eau et des glaçons ? Ce n’est pas de l’anisette, c’est de l’absinthe, c’est interdit !

Emmanuel a donc bien fait d’appeler la cavalerie.

C’est de l’eau de feu , ils servent ça aux indiens, ça les décime.

Voilà, Emmanuel vous avait promis de dévoiler la clé du mystère, et bien la voilà !

Reste a savoir si ça circule sous le manteau ou se pose sur un comptoir !

Gaxuxa ?

Surveillez donc vos fréquentations si vous voulez vous intégrer !

Mais je l’ai rencontrée sur la route en rentrant de mon inspection de la gare ! Je l’ai raccompagnée!

En char ?

En ce que j’avais sous la main !  Elle est charmante vous savez ! Les villageois gagneraient a mieux la connaître.

Et les villageoises ? C’est bizarre comme elle ne charme que les hommes !

Elle loue sa maison au boucher et n’a le droit de servir que des cafés ! Moins bon que le votre d’ailleurs.

C’est vrai qu’ elle leur lit leur avenir dans le marc de café ?

Et elle prend soin de les varier ! C’est optimiste vu que la majorité va finir en chair a canon !

Où elle a appris a faire ça ?

Nulle part ! Elle brode ! Elle imagine !

Tout le monde pourrait faire ça ?

Vérifions ! Regardez au fond de la tasse ! Qu’est ce que vous voyez ?

Oh ! Mon avenir, je le connais !

Pensez a quelqu’un qui vous est cher !

Je vois les plus beaux yeux de Sicile !

Ah ? C’est qui ?

C’est moi, c’est ce que disais mon premier amoureux ! J’y étais en vacances !

Ah ah ah ! Vous parliez de votre reflet ! Vous n’aviez pas fini votre café !

Et vous ? Que voyez vous au fond de votre  tasse ?

Oh ! C’est cocasse ! Je vois clairement une main !

Faites voir ! Oh oui ! Avec un œil au milieu, comme dans la cabane du cantonnier.

Je suis désorienté ! Ça signifie quoi a votre avis ?

Le cantonnier dit que ça éloigne le mauvais œil, que ça protège ses outils, il ne ferme jamais ! Bizarre !

Vous avez dit bizarre ?

Bien sûr il est bizarre : il est algérien ! On aurait l’air bizarre en Algérie ! Bien que l’Algérie soit française !

Il y a des pyramides en Algérie ? Il m’a dit qu’il y avait été gardien de pyramide ?

Les frontières vous savez, ça va ça vient ! Les romains avaient bien posée une statue romaine au bord de l’ancienne voie romaine.

Et un curé qui a fait son séminaire chez les grecs orthodoxes.

Un échange : un curé orthodoxe a du faire son séminaire au Vatican.

Berlin m’a bien envoyé des marins qui n’ont jamais vu la mer. Nous avons de bon sous-marins !

Sacré curé ! Je suis sûr qu’il n’y en a pas deux comme lui au monde !

Ah mais si : il y a son frère !

Ah ! Mon dieu ! Emmanuel ! Pendu a un arbre ! Là ! Regardez dans ma tasse !

Par tous les dieux ! Mais c’est vrai ! Quel horreur !

Arrêtons là ! La divination est interdite par l’église et nous sommes au presbytère !

Et si nous gouttions la fée verte ?

Dans nos tasses ! Ça permettra de les rincer !

Pop glouglou

glouglouglou

Quelle bonne idée !

Stop ! Juste un doigt !

Dans quel sens ?

Vous remuez la fée verte avec votre petit doigt ?

C’est impoli ? Pour atteindre le curé au fond, je dois traverser la fée en surface !

Non, mais vous avez une petite cuillère !

Dans ma poche, je veux faire vérifier si elles sont bien en or !

Ça s’appelle du vol !

C’est bien ça ! Elle a du s’envoler !

Je vais appeler les gendarmes !

Ne les réveillez pas ! La voilà ! Sous la soucoupe ! Je plaisantai !

Le curé était pendu ! Je ne plaisante pas !

Par les pieds ! Comme sur une carte de tarot !

Bien sûr : vous étiez a l’envers, vu que c’est ma tasse !

De toute façon, c’était clairement une chauve-souris !

Vous pourriez frictionner votre bosse, ça va faire circuler le sang !

Aie, mais ça brûle !

Mais si vous avez une entaille, l’alcool va se mêler au sang ! Faites voir !

Pourquoi vous avez fait le signe de croix ?

Par réflexe : vous vous êtes fait deux entailles en forme de croix !

J’ai cru que mes racines teintes a l’eau oxygénée vous effrayaient ! Une coquetterie !

Je me suis surtout demandé pourquoi vous avez fait votre signe de croix a l’envers ?

Parce que je me suis trompé en voulant faire comme vous !

Ce n’est pas grave : c’est gentil quand même !

Ma mère m’a appris la langue sans les coutumes !

Si il n’y avait ni église ni curé dans votre palais, alors c’est normal. Il y avait une bible ?

Non ! Je crois, mais je ne suis pas sûr, que ma mère priait en cachette.

Ici, c’est lorsque l’on se confesse que l’on se cache !

Elle avait un confesseur.

On dit que les chinois n’ont pas de Dieu !

Excusez moi : je pleure, la fée verte doit être arrivée aux yeux !

Vous connaissez Confucius ?

Non : pas personnellement ! Encore un empereur romain ?

Vous vous moquez de moi !

Dieu a dit au prophète Mahomet qu’il ne fallait pas boire d’alcool !

Heureusement, il n’en a rien dit a Jésus !

Oui, parce que je vous propose de boire a sa santé ! Je vous attend avant de sucer mon petit doigt ?

Oui : je vais en prendre aussi !

Comment va votre fille ?

Marguerite ? Elle a attrapé un bon rhume.

Oui, elle sentait bon le cataplasme a la moutarde !

Attention colonel : ma fille est mariée !

Pas moi, je ne le serai jamais, mon prophète ce serait Casanova.

Ce choix ne cache pas une peur des femmes j’espère ?

Ni des maris ! Vous voyez le coucou ! « Pan ! »

Vous dégainez vite !

Ce que je fais a la vitesse du vent sous l’eau, je le refais a la vitesse de l’éclair sur terre !

Elles doivent aimer votre côté gamin !

Qui ça ?

Vos conquêtes ! Alors, vous avez appris a tirer sous l’eau ? Avec des sirènes ?

D’abord au cinéma avec John Wayne…

(Quel goujat celui-là !)

… aujourd’hui sur des poissons, au harpon ! Pardon ! Vous disiez ?

Du goujon ! c’est ça  ?

Non : le goujon c’est minuscule et d’eau douce ! Sur des requins, je leur troue les ailerons !

Mais c’est cruel !

Mais ils survivent ! Et ils y reviennent ! Alors on rajoute des trous ! C’est Popeye qui a lancé le jeu !

Vous fréquentez des gens qui ne sont pas dignes d’un prince !

La roussette dans le lavabo ! Elle n’est pas trouée ! Comment elle est morte ? Les filets leur laissent des traces !

Si vous répétez ce que je vais vous dire je vous tue !

Je serais curieux de voir comment ?

Sans laisser de trace !

Noyade ?

Le curé les tuent avec son gourdin !

Bon ! d’accord ! Je vous écoute !

Mais je viens de vous le dire !

Ah oui ! Le gourdin !

Votre français est littéraire ?

Ma mère le parlait couramment ! Ensuite j’ai dévoré la bibliothèque.

Ah bon, vous mangiez les livres ?

Tous, j’ai même mangé des livres de grammaire avec des fautes de grammaire ! Des livres d’orthographe avec des…

Allez hop ! Cul sec !

Glouglouglou ! Paf !

Madame ! Quelle descente !

A vous ! Ne me laissez pas seule !

Glouglouglou ! Paf !

C’était bien de l’absinthe ? N’est ce pas ?

Linda Coleman 

Et Dieu sait quoi encore. Regardez a contre-jour, quelque chose y macère.

Vous n’auriez pas pu me le dire plus tôt ? C’est quoi ?

Un champignon ? Comme dans le vinaigre ?

Ou une méduse ? Certaines paralysent ! Ça expliquerait mes disparitions !

Mais regardez leurs taches, c’est une amanite tue-mouches !

Quand les taches clignotent, ce sont des méduses !

C’est tout ce que vous avez trouvé pour expliquer vos disparitions ? Un coup de de gourdin fait la même chose !

Mes disparus, paralysés, se seraient fait dévorer par un ours ou un loup, il en reste vous savez.

Ils provoquent des hallucinations, vos disparus, drogués, ont signé dans l’autre camp, le pays de la liberté !

Signé ? Signé a qui ? Quand on signe, on n’ est plus libre !

A des pirates !

Vous, je vous soupçonne d’avoir laissé traîner vos oreilles au bon moment et au bon endroit. Et pas forcément dans un tripot.

Mes oreilles traînent mais ma langue reste bien rangée !

Pourquoi vous ne me dites pas ce que de toute façon Monsieur le curé me dira ?

On croirait entendre la Gestapo !

On n’est pas a Marseille, mes hommes sont gentils !

Surveillez ces voleurs de bouteilles de lait sur nos seuils et vous serez sûr que personne ne les empoisonne !

Leurs oreilles vont siffler !

Bouchez vous les oreilles ! Je vais siffler ! Et ne me tirez pas dessus !

Fuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

Aïe ! Si vous sifflez un chameau, c’est beaucoup trop fort, ça risque au contraire de le faire fuir !

Qu’est ce qui vous arrive ? C’est vous qui faites une tête de chameau !

Vos sifflements ressemblent a mes grincements !

Vos grincements ?

Un sous marin ça sonne creux. On se sent un peu comme dans un tambour !

Changez de métier !

C’est un peu ce que je suis en train d’essayer de faire !

Fuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

Deux coups si c’est un visiteur important ! Vous êtes un visiteur important !

Aïe ! Et un coup si le visiteur n’est pas important ?

Disons un coup si il n’y a personne !

Le premier rend sourd et pourtant le second paraît plus fort !

Au premier, il n’y a qu’un petit os qui vibre dans l’oreille, le second a du tous vous les faire vibrer !

Par le sol ? C’est un appel sous-terrain ?

Fermez la bouche vous allez gober une mouche !

Vous apprendriez a mes hommes ?

Pour qu’ils se mettent tous a se siffler en paume de loin en loin ? Pas question !

En morse ! Mon morse !

C’est bizarre . J’entends mon chien tirer sur sa chaîne ! Mais ce n’est pas lui que j’appelle !

Il est assez intelligent pour faire la différence ?

Son père, un collet, savait compter !

Bzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz

Vous pouvez aller voir s’il vous plaît ?

C’est que j’aurai bien aimer voir le curé sortir du puits !

Oh ! Et vous emmèneriez la mouche s’il vous plaît ?

Je vais voir !

Zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz tac

Je l’ai eu ! Sans torchon !

Coucou

Ah ! Qu’est ce que c’est ?

Clic

L’horloge a coucou ! Mais vous vous rendez compte si votre pistolet avait été chargé !

Ça aurait été dommage, je n’aurai jamais imaginé qu’il en existe de si beaux, en tous cas pas en France.

Et intelligent il n’a sonné que trois coups !

Exact ! Il est quatre heures !

Vous lui avez fait peur ! Lancez lui des miettes ! Il va ressortir !

On ne va le pas revoir avant cinq heures : il est a l’heure allemande.

Mais c’est l’heure du goûter ! Prenez la hache ! Vous allez trancher la brioche.

Non : le coucou va croire que je veux détruire son petit chalet pour le déloger !

Lâchez vous Colonel !

D’accord !

Voilà : maintenant vous avez l’air d’un bûcheron fou !

D’une majorette ! Regardez hop au dessus de la tête ! Hop ! Hop ! Dans le dos de la main droite a la main gauche !

Non ! Pas la gauche ! Arrêtez ! Si elle vous échappe ?

Rien ne m’échappe !

tactactactactactac

Vous dites ça alors que vous ne regardez pas ce que vous faites.

Tactactactactactac

J’ai peur de prendre une miette dans l’œil.

Et de perdre un doigt ?

Tactactactactactac

Ma main droite ne peut pas ignorer où est ma main gauche.

tactactactactactac

Oui d’accord : chacune a chaque bout de la brioche mais celle-ci diminue a une vitesse folle !

Voilà ! Est ce que je pourrai en donner a votre chien ?

Il n’a plus de dent !

je vais quand même voir pourquoi il couine !

Laissez ouvert, ça sent la poudre !

Je reviens couper une tranche en miettes !

Boum

zing

paf

toc

GRRRRRRR

ploc bim

tchouc

crac

Déjà de retour ?

Bzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz

Du nouveau de votre côté ?

J’ai entendu un plouf !

Un plouf sous-marin ? Parce que j’ai jeté des monstres des mers dans le lavabo !

Si il était simplement aux toilettes ? Nous aurions enfin notre chute !

Un plouf aérien ? Parce que j’ai reçu un sceau sur la tête, contenu et contenant.

Comment vous avez fait ?

j’ai poussé la porte !

Quoi ?

Parce que un sceau posé sur le haut de la porte d’entrée entrebâillée, par laquelle je sortais m’est tombé dessus.

Quel dommage que vous l’ayez poussée, si vous aviez l’aviez tirée…

Où êtes vous ?

Mais dans le bureau !

Je vous cherche ! Je vous entend mais je ne vous vois pas !

Dans la commode

 

Vous cherchiez le curé ?

Je nettoie ! C’est un coffre !

Ah d’accord ! il s’est refermé sur vous : c’est un classique.

Je dirais plutôt qu’on l’a refermé sur moi ! Et sur tous ces vieux souvenirs ! Quelle horreur !

Poussez  le couvercle ! Où est la poignée ? Je cherche la poignée !

Il n’y en a pas ! Et regardez : les tiroirs n’ en ont pas non plus !

Ça vous fait des trous pour respirer !

Ce sont des serrures ! Est ce que vous voyez les neuf épées posées à côté ? Ce sont leurs neufs clés !

Tout ça ! Mais qu’est ce que c’est que cette commode ?

La commode d’un magicien !

La commode d’un charpentier ? Il y a deux mille ans ?

Jésus ? Non ! Ah ça c’est sûr il m’aurait moins fait suer !

Suer  que qui ?

Que mon soleil, mon «  o solo mio  », brûlant … Mais suant.

Réaction tout a fait normale.

Il vous m’a promis la lune, encore et encore, mais je n’ai eu que son doigt.

Un classique aussi !

Dés le premier soir…

Je me passerai des détails, merci !

Dés le premier soir, il m’a choisi dans les spectateurs pour me découper.

C’est vous qui avez du lui faire voir votre lune : ce numéro est bourré de miroirs.

Il m’a promis des tournées mondiales  ! J’ai fini a tenir un stand de jeu de massacre dans une fête foraine a engloutir le stock des pommes d’amour.

Et ce bel amour a duré ?

Cinq minutes…. Dix minutes si on compte sa baguette…

Gardez ça pour votre journal intime ! Et faites attention : les pirates ont fini par trouver le mien ! Le mien m’a devancé dans les nuages !

Je ne peux pas croire que vous ayez fait disparaître une chose si précieuse ! Et si vous… comment dire ? Et si vous ne suiviez pas ?

Je n’ y avait pas pensé , mais oui : j’ai bien brûlé ma vie ! Pourquoi ça ne continuerait pas en enfer ?

Vous n’avez pas tenté de vous incinérer au moins ? Pensez a Pinpon !

Plantez les épées dans les trou et tournez ! Ce coffre me donne le blues, si vous me permettez un mot anglais.

Comme ça ? Comme au baby-foot ?

Vous êtes nerveux : on dirait un jeune marié !

C’est qu’il n’y a quelque chose que vous ne voyez pas de là où vous êtes.

Le monstre des marais est derrière vous ?

Click

Un ! Non il ne peux pas être derrière moi parce que, voyez vous, ce que vous ne voyez pas c’est qu’il s’est servi de la commode comme marche- pied.

Je l’ai quand même senti passer !

Et les traces de pattes de grenouilles pointent vers l’intérieur !

Élémentaire mon cher capitaine !

Deux !

Click

Click

Et Vous ne voyez pas non plus qu’il s’est aussi servi de votre tapis comme essuie-pieds !

Oh le cochon ! Ça c’est lui qui va le sentir passer !

Donc la trace de patte de grenouille qui pointe vers l’extérieur est plus sèche ! Ça saute aux yeux !

Vous tenez vos jumelles a l’envers !

Comment vous me voyez ?

Par le trou d’en bas a droite !

Vous pourriez me prévenir : je tire la langue lorsque je m’applique ! Trois !

Click

Click

Click

Et il faudra vous couper les poils du nez !

Faites plutôt attention aux vôtres… je ne sais pas dans quel sens vous êtes !

Votre analyse ne tient pas si il s’est essuyé les pieds, et est renté a reculons.

Et si il s’était comme vous dites essuyé les pieds, a remis ses palmes a l’envers et là, était rentré ! Quatre.

Click

Click

Click

Click

Oh non ! Vous me faites tourner la tête !

C’est pourtant simple : il rentre sec, il ressort mouillé !

Vous me faites tourner la tête au sens propre !

Pardon ! Je disais donc il est rentré… peu importe comment,…

… s’est renversé une cruche d’eau fraîche sur les pieds…

Une cruche d’eau fraîche ?

Pour nous, en signe de paix ! Posée derrière vous, sur le bureau !

Non ! Quand on n’ est pas invité, on vient les mains vides ! Vous avez la tête en bas ?

Dites tout de suite que c’est moi la cruche !

C’est que j’ai autre chose a faire que tourner cinquante fois la tête pour voir un monstre des marais me casser une cruche sur la tête ?

D’accord ! Faites donc l’autruche !

Avec panache ! Je n’enfonce pas mon cou, j’ enfonce mon épée ! Cinq !

Click

Click

Click

Click

Click

Le biographe du marquis m’a dit qu’il était payé a la ligne, avec notre aventure il serait servi !

Neufs épées ! Quelle saga ! Et de six !

Click

Click

Click

Click

Click

Click

Sept !

Click

Click

Click

Click

Click

Click

Click

huit !

Click

Click

Click

Click

Click

Click

Click

Click

Quand vous aurez introduite la neuvième épée, vous serez désarmé !

Neuf : croisez les doigts !

Pas la place !

Et a la fin de l’envoie, je tourne !

Cl…

Aie !

Ça va ?

Merveilleusement : le fond vient de s’aplatir et j’ai maintenant beaucoup plus de place.

Ce n’était pas vraiment le but recherché ! Mais si vous dites que c’est un mieux !

C’est bon signe : le fond recule pour mieux sauter.

Vous voulez dire que vous aller surgir comme un diable de sa boîte ?

Attendez d’abord que je m’habille !

Ah parce que vous étiez nue ?

C’est vous qui m’avez déshabillée avec vos épées.

…ick

Il compte ce clic ?

je ne sais pas, j’avais mis mon doigt dans le mécanisme !

Mais enfin pourquoi ? Un œil a la rigueur je comprendrais mais un doigt !

Pour huiler !

Mais où diable avez-vous trouvé de l’huile ?

Dans mon oreille !

A la guerre comme a la guerre !

Attention au neuvième clic, il faudra vous reculer : le fond est sur ressort !

Mais aucun clic n’en sort ? Et s’il se faisait hachoir ?

Tant qu’il cesse d’être boudoir !

Click

Deux !

Il vous a fait mentir !

Oui, ou peut-être « un » ! Vous avez enlevé votre doigt ?

A l’instant : je me rhabille !

Je sors mon carnet !

Pour ?

Faire des croix a chaque clic. Ils sont réguliers, espacés mais réguliers !

Clicliclic

Vous disiez ?

Quatrecinqsix !

Vous transpirez colonel ! Si un jour je sors d’ici, je vous essuierais le front : mes nouvelles semelles sont en éponge !

On se demande vraiment ce qu’un coffre de magicien fait dans un presbytère !

C’est ce que monsieur le curé me disait encore ce matin !

Click

Click

Sept… Huit… Hé ! Il manque un clic !

Tap

N’y tapez pas dessus : je voudrais le recycler !

Y mettre des roues ? Comme aux caisses a savon ? Jetez le au feu oui !

Attendez ! Vous n’avez pas tout vu !

C’est vous que j’aimerais bien finir par voir !

Vous n’avez pas de chance avec les objets !

Ils ne m’aiment pas !

Calmez vous ! Recomptez vos croix !

Click

Click

Neuf ou dix, il me cherche ! Ouvre-toi ! Andouille de coffre !

Andouillette ! Ça reste la commode du presbytère !

Mon œil ! Et pourquoi pas l’arche d’alliance ? Qu’est ce que ce coffre fait ici et surtout qu’est ce vous y faisiez dedans ?

Je révisai mes lois !

Même si par je ne sais quel moyen vous aviez réussi a introduire une bougie dans cette boîte de sardine, il vous faudrait l’élan nécessaire pour y gratter une allumette !

Elle a pris feu autrefois , l’ancien curé l’avait poncé, il trouvait son laqué rouge vulgaire !

Le pauvre vieil homme n’a pas pu finir ? Il n’est plus très beau a voir.

Moi j’aime. C’est moi qui lui ai offerte ! Il en a fait la plus simple des commodes du plus simple des curés.

Ça ne répond pas a ma question !

Je cherchai des preuves !

Des preuves de quoi ?

Que l’ancien curé est le père du nouveau !

Click

Mais quoi « clic »  ? Pourquoi « clic » ?

Chtong !

Fermez les yeux ! j’ai enfilé un gant de caoutchouc géant !

Par le dieu du vent, vous fusez comme un ballon de foire qui se dégonfle !

Attention ! Je n’arrive pas seule ! Confettis ! Confettis !

bflffpt…Blff… bflffpt…une panthère ? Rose ?

Ouvrez les yeux ! J’ai des ailes ! De papillon !

bflffpt… Je ferme tellement la bouche que ça me ferme les yeux ! tff…

Ce sont des feuilles d’or ! Aplaties si finement que vous pouvez y voir a travers ! Ne me perdez pas  de vue !

Roulez boulez ! blblblffff… C’est du chêne au plafond ! Bfffff…tff…tff…

paf

Pas eu le temps ! J’ai empégué une feuille d’or sur la poutre avec mon crane ! Ça fera un souvenir !

« Empéguer » ! Je note !

Ce n’est pas le moment de noter ! Rangez votre crayon pointu ! Le sol est-il mou ?

Bellew !

Non mais je rêve où vous êtes en train de placer votre avant-dernier mot occitan pendant que je meurs de peur ?

Peut-être !

Peut-être quoi ? Que vous allez écrire un poème en occitan ?

Peut-être que le sol est mou, il est devenu bizarre !

Je reste plantée mes ongles au plafond ou je peux compter sur vous ?

Choyez mon anchois ! Quittez votre frite de bois !

Quand le chat n’a pas le choix !

A inscrire sur votre tombe ?

Pof

Rangez ce crayon ! Je suis dans vos bras !

Oh ! Comment vous avez fait pour arriver si vite ?

J’ai poussé sur le plafond avec mes pattes de velours !

Si vous êtes un chapillon, votre trompe l’est aussi !

Vous êtes dégoûtant !

Il n’y a rien a manger dans un papillon !

N’inversez pas les rôles : c’est vous la proie !

Dans un chat par contre…

Vous lisez le menu a l’envers ! Regardez moi !

Ah oui : vous êtes a l’envers ! Ou plutôt en boule ! Une chrysalide !

Berk ! Arrêtez !

Racontez moi l’histoire de la cristalline !

L’émeraudeuse ? Mais c’est le curé qui la raconte !

Bon alors moi je vais vous raconter l’histoire de mon chat rose sans poils, a qui j’avais collé des plumes !

Bon d’accord : au début ça ressemble a une banale histoire de pilleur de tombes !

Banale ?

En temps de guerre c’est courant, elle est même offerte avec son dicton : « Quand tu vois la fée verte, tu arrêtes la fée verte ! ».

Verte et transparente, comme un feu follet…

Le curé est là, a son bureau, il veille, le feu follet est derrière le mur du cimetière, il scintille.

Comme une aurore boréale !

Puis il sort a travers la fissure du mur du cimetière ! Là ! Sous ses yeux !

Pourquoi il n’a pas pris par là où le mur est écroulé ?

Il ne choisit pas : il suit les courants. Comme un gaz !

C’est pour ça qu’il ne faut pas courir si vous ne voulez pas qu’un feu follet vous suive !

D’ailleurs, d’après Monsieur le curé, quand il s’est approché, ce sont les poules qui battaient des ailes qui devaient l’attirer.

Deux poules ! Une cinquantaine de mètres ! Tout de même !

Il traverse le jardin. Le problème c’est que le poulailler est juste là, sous la fenêtre.

Le curé va vider sa lampe a pétrole dans la carafe d’eau et capturer la fée !

Non ! Pas du tout ! Mais si vous avez une autre version !

Non.

Moi je répète ce que m’a dit Monsieur le curé. Je ne vous demande pas de me croire.

Heureusement.

Il ne m’a jamais menti, du coup je crois ce qu’il me dit.

Moi pas : Il couvre toujours les bêtises des autres ! Un jour ça va mal finir !

Il le répète souvent : « Je ne ment jamais ! Pour que l’on ne me mente pas ! »

Les gens qui ne mentent jamais, ça n’existe pas !

Il a un truc !

Quand on est nez a nez avec un feu follet, le truc c’est probablement d’arrêter de respirer !

Il a tout arrêté : de respirer, de bouger…

S’il a eu peur, il a dû même souhaiter arrêter d’exister.

Il a même arrêté de penser !

Alors ça c’est plus dur, surtout quand on ne respire pas !

Et ne plus penser, c’est prendre les pensées des autres !

Attention ! Ne révélez pas le truc !

Comme on le dit également dans la ville des magiciens : « Tout ce qui se passe a Merlan-Cloche ne sort pas de Merlan-Cloche ! ».

Moi j’ avais : « Tout ce qui se passe a Cloche ne passe pas Merlan ! ».

Avec toutes les bizarreries que l’on reçoit ici, nous aurions plus de touristes que d’habitants.

Je me doute que le curé, avec sa gentillesse, a lancé au feu follet  un : « Mais entrez donc madame la fée ! ».

Deux fois plutôt qu’une ! Vous pensez bien que pour un passionné de chimie comme lui, c’est une aubaine !

« Comment ? ». « Une belle fée comme vous n’est pas encore couchée a cette heure-ci ? »

Mais enfin ! Il n’a jamais dit ça ! C’est qui qui raconte ?

Vous ! Mais moi j’arrive bientôt ! Et ce soir-là je peux vous assurer que mon pistolet était chargé !

Et tout disparaît ! Briseur d’ instant magique !

Chasseur de résistants ! Excusez moi ! Qui est ce qui me caresse la nuque en ronronnant ?

C’est la queue du chat ! Fourrure synthétique !

Parce que si vous essayez de m’endormir c’est raté.

C’est une cavité, elle se remplie d’air comme le reste, je ne la pilote pas !

C’est raté parce qu’elle me fait penser a la trompe du papillon.

Arrêtez avec ça !

Je n’ai pas dit la queue sinon le cul serait la bouche !

Allons Colonel ! Tenez-vous !

Zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz

Colonel ?

Hein ? Vous disiez ?

Colonel ! Tenez moi !

Pardonnez moi mais c’est qu’en plus d’en avoir la couleur, vous glissez comme un saumon !

Vous dormiez ?

Non, ce n’est pas parce que vous m’êtes tombée des mains qu’il faut en déduire que…

Que je vous ennuie ?

Mes hommes m’ont réveillé a l’heure allemande : une heure quarante six !

Vous avez l’air d’un baroudeur avec votre barbe d’une demi journée !

D’un galérien ! Figurez-vous que j’ai attrapé des poux.

Je trouvai bizarre que vous n’enleviez pas votre casquette.

Oh mais vous pouvez même dire impoli, mais j’ai pensé que me raser la tête serait plus efficace que le vinaigre. Maintenant je fais rire !

Puisqu’on en est a parler des bizarreries : vous ne trouvez pas qu’il y a une odeur bizarre ?

C’est l’odeur du combat entre le jus de poisson et le savon.

C’est mon savon qui va gagner !

Il me faudrait un bain !

Restez sale un moment : j’ai encore du travail pour vous.

Vous avez l’air sortie de votre cocon avec vos ailes collées et dégoulinantes. C’est du savon aussi?

Heureusement ! Vous vous croyez où ?

C’est qu’il y en a beaucoup !

Vos savons sont comment a la caserne ?

Très bien ! Je ne dirait pas défectueux mais pas toujours de même texture.

Reconnaissez que pour faire des milliers de mini bulles qui volent ainsi il faudrait frotter et y souffler dessus !

Je vois : il est maison !

Cette fois ci, la diablerie est de Fanfan ! Il l’appelle le savon magique !

Quel génie ! A moins que ce ne soit une erreur ! Il paraît que c’est courant chez les inventeurs !

Il en a déposé chez l’épicière comme article de farces et attrapes !

Madame, le soleil a beau vous empéguer comme il n’a jamais empégué personne…

Oh … Je n’aime pas quand ça commence comme ça !

…mais je me répète, vous en mettez trop, comme a la rivière !

Colonel ! Et moi aussi je vous le répète : vous n’avez pas le droit d’approcher les lavandières, leurs habits mouillés sont transparents !

Et si je veux approcher le pont ?

Vous y passez dessus !… Dessous, ce n’est que les lavandières !

De dessus, elles ne m’entendent pas !

Elles en ont parlé a monsieur le curé, il va vous souffler dans les bronches.

Je lui soupirerai que plus je vais voir ces dames pour leur dire de moins en mettre et plus elles en mettent comme si elles voulaient que je revienne les voir.

Peut-être que chez vous, mais ici en France, c’est très mal vu que les hommes parlent lessive avec les femmes !

Chez moi c’est un sous-marin et j’y brosse moi-même le pont, a la brosse de crin !

Leur technique c’est de frapper le plus fort possible : elle ne s’applique pas aux sous-marins !

Le son m’intrigue !

Il est creux !

Le pont ? Mais pourquoi faire ? Écoutez : autant frapper du linge je peux comprendre : c’est pour faire s’envoler la saleté, mais un pont creux… je sèche !

Chut ! Vous n’entendez rien ?

De l’eau ! Mais oui bien sûr : il est creux pour faire passer de l’eau au dessus de l’eau ! C’est un aqueduc !

Moi je parle du coffre ! Et je vais vous demander de retirer son plancher et d’y jeter la cruche ! Rapidement !

Je ne préférerais pas : cette cruche n’était pas là tout a l’heure !

Rapidement, ça veut dire sans poser de questions !

Il y a quoi dessous ?

D’accord reposez moi : je le ferai !

Pshhhhhhhhh

Oh ! Trop tard ! Oh le beau feu de Bengale !

Pile en retard !

C’est magnifique ! Et vous qui vouliez jeter la cruche dessus !

Mais il n’est pas trop tard ! Excusez-moi mais la gerbe, je l’ai déjà vue mille fois !

Je vous préviens, si ça s’enflamme, ça va brûler votre tapis.

Je ne suis pas chimiste mais aux dernières nouvelles, de l’eau qui s’enflamme, ça n’existe pas !

Le curé et Fanfan passent leur temps a transformer n’importe quoi en n’importe quoi d’autre ! Je ne dis pas ça pour vous !

Reculez ! Si jamais une braise me touche, c’est moi qui vais faire «Pshhhhhhhhh » !

On vous mettra un confetti comme rustine : ils ont l’air autocollant !

Je suis la seule a être encore sèche dans cette pièce ?

On vous a déjà dit que vous en êtes légère comme un fagot de sarments de vigne !

Non : que j’ai les os creux d’un oiseau !

Vous êtes mieux qu’un oiseau, plus qu’ un aigle, vous êtes un phœnix !

Alors mouillez-moi avant que je ne prenne feu !

Attention a ce que vous dites, quelqu’un frappe a la porte !

C’est moi qui frappe votre dos ! Mazette ! Vous êtes sec comme une bûche de noyer !

Un noyé plutôt : je dégouline.

Est ce que je pourrais dégouliner moi aussi pour voir où ma combinaison est trouée ?

Vous savez que si vous la baladez a un mini-mètre au dessus, les papilles sur votre langue pourraient détecter le filet d’air ?

Je ne veux pas me tortiller dans vos bras ! Si quelqu’un entrait sans frapper.

Est ce que je peux vous lâcher d’une main pour fermer les volets ?

J’ai peur que ce ne soit pas un bon moyen pour trouver ce que l’on cherche ?

Les voisins cherchent aussi un moyen pour deviner ce que l’on peut bien être en train de chercher !

Il y a des barbelés tout autour du jardin.

Alors vous ne pourrez pas m’échapper ! Je veux vous aider !

Le gaz ne s’enflamme plus mais il est resté euphorisant !

Ah ! D’accord ! Je m’entendais parler bizarrement !

Vous êtes si brûlant que votre eau s ’évapore ! Posez moi ! Vous m’ébouillantez !

L’eau qui brûle ! Le feu qui mouille ! C’est l’euphorie qui gagne la matière !

Si vous voulez bien tendre votre bras de façon a que je puisse profiter de l’attraction terrestre et glisser vers le sol !

Patientez ! Le sol monte vers vous ! Regardez le tapis ! Il gonfle !

Et votre main vous l’avez bien regardée ? Vous vous croyez où ?

Vous êtes tenue un peu haute, mais bien tenue.

Mais, tout de même, en petite tenue !

Si je vous disais que mon membre refuse de redescendre !

Fittt

je vous dirai que j’ai l’option grattoir au bout de mes doigts pour peler votre perchoir si je le dois ! 

Vous rimez ?

Pas fait exprès ! Je dois aller faire pipi !

Je l’ai juste mise en crochet et… me retroussant les manches, vous y avez glissé… nid aux creux d’une branche !

Fanfan !!!!!!!!!!!!!!!

Quoi Fanfan ?

Le polichinelle !

C’est son surnom ? Ça lui va comme un gant de caoutchouc !

Il m’en a fabriqué des gants ! Pour laver la vaisselle… arracher les mauvaises herbes…

Son oncle m’a fièrement montré ceux pour découper la viande ! Ça pourrait aussi servir dans l’armée vous savez !

Il a même fabriqué des bottes a Pinpon pour marcher dans le feu !

Puis de fil en aiguille : cette combinaison ! Si je peux prononcer le mot aiguille devant cette merveille !

Comme disait le forgeron dont il était l’apprenti : « Quittons l’âge de fer, le plastique c’est l’avenir ! ».

C’est bien que Fanfan ai la liberté de choisir son avenir.

On s’est dit il a un don. 

Le boucher lui trouve un don pour la poésie !

Puis le curé est venu aider a la forge, finir les commandes de son frère.

Hitler croit beaucoup en l’acier ! 

Notre forgeron local ne forge pas pour l’Allemagne, il met de la poudre dans des obus.

Mauvaise donne !

C’est lui qui l’a piochée !

Tournée ou retournée ?

C’est lui qui l’a demandé… pour prendre la place d’un autre.

Ah ! C’est de famille !

Comme c’est lui qui a demandé a partir dans un camp de travail en Allemagne !

Depuis quand on choisit ?

Fanfan est apprenti curé comme il aurait pu être apprenti…je ne sais pas moi, apprenti cosmonaute !

Il croit que le curé est son père ?

Vous ne lui ferez pas de mal ?

Mais enfin le gaz vous fait délirer ! Pourquoi je lui ferais du mal ?

Parce que, par la Pythie, je peux vous prédire qu’il va vous en faire beaucoup !

Ah ah ah ! Fanfan ?

Les pires tortures que vous imaginez !

Mais par chronos ! Arrêtez ! Je dors beaucoup mieux en ce moment et j’aimerais que

Non ! Vous écoutez-moi ! Pourquoi un être aussi gentil vous voudrait-il du mal ? Répondez !

Je ne sais pas moi ! Parce que je suis militaire ? Donc un assassin !

Son père a voulu lui faire découper des animaux et pourtant il l’adore !

Parce que le christianisme et le nazisme, ça va finir par ne plus faire bon ménage ?

La seule catégorie qui ne fait pas bon ménage avec l’église, c’est la femme, car en cas de décès tout l’argent revient a la veuve !

Donc, a moins que Fanfan ne devienne une femme, jusqu’ici tout va bien.

Et ce qui ne fait pas bon ménage avec la liberté de choisir son chemin, c’est le nazisme !

Il n’y a qu’un seul chemin des vaches, un seul fil qui se croise et s’entre-croise lui -même.

Oh la belle image ! C’est a dire que l’on peut courir après un phoque et si il nous sème l’entendre subitement arriver dans son dos ?

Et ce chemin tourne parce que l’étoile du berger, comme le soleil, tournent, et les vaches s’y fient. C’est votre théorie ! Vous avez fini votre envolée sur les chemins de la liberté !

« Existe t il un endroit où les hommes sont libres ? » C’est ce que dit le prêtre a jean Valjean dans les misérables de Victor Hugo.

Oui : l’Amérique !

C’est un pavé de cathédrale aussi long et sinueux que les chemins des vaches ? Mais bien écrit ! C’est français !

Il prend une balle destiné a Gavroche… Quelque chose comme ça non ?

Gavroche ? Gavroche ? N’étais ce pas Causette  ?

Mais non, elle reste au monastère avec l’argent du chandelier. On ne sort pas comme ça d’un monastère !

Les dimanches de mousson j’apprenais que l’argent fait le bonheur : en lisant dans un ennuyeux palais !

Fanfan a cru un moment que dans un tableau si sombre, que son père serait la lumière !

La lumière sur la tranche ? Qui ne tache pas les manches ?

Là vous ne citez pas !

Monsieur Valjean c’est moi !

Oh oui : votre portrait tout craché ! Pourquoi ?

Par ce qu’il sourit pour la photo avec une boule et sa chaîne dans les bras !

Lâchez tout ça ! Vous êtes libre ! Personne ne vous fera de mal ! Mais fuyez !

Monsieur le curé de transformer mon fardeau en ballon d’hélium ! Je fuirai mais baptisé, Mobilis in mobile !

Ce n’est pas en spéléolego… spéléologer…

En faisant de la spéléologie ?

… En faisant vos trous de taupe partout, entre Merlan et Cloche, que vous trouverez votre bonheur !

Les trous de taupe c’est de l’archéologie !

FFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffff…pop

Qui a éteint la lumière ?

Par le dieu de la foudre : la gerbe s’est arrêtée !

Rien ne dure ! Si on me demande, je me change dans la commode !

On va finir par vous y enterrer dedans !

Pas dans cette tenue sinon je ne retournerai jamais a la poussière !

Gardez votre tenue jusque là : elle n’est pas crevée !

Toute flasque comme ça ?

Il y a un petit tuyau qui pend dans votre dos qui souffle dans ma paume !

N’y pensez pas : mes fesses en se gonflant entoureraient votre coude et mes seins pinceraient votre nez !

Les habit de sorcière qui brûlent, ça fait partie du spectacle ?

Ce sont les miens !

Oh pardon! C’est la faute au balai, on dirait qu’il chante !

Qu’il siffle les pompiers ! Jetez tout ça dans la cheminée !

Si son père relache Pinpon, il va me faire suer jusqu’au couvre-feu !

Non ! Pinpon n’est pas concerné par le couvre-feu ! Et puis qui respecte le couvre-feu ? Jetez la théière dessus !

Et le pain perdu ?

Oui ! Il vous faut manger autre chose que des pilules ! Vous perdez toutes vos forces !

Assez pour patrouiller avec mes hommes et leurs chiens dans la forêt cette nuit ! Et tant pis pour mon horoscope !

Tout ce que vous arriverez a faire en barrant le chemin qui mène au château,c’est déprimer encore plus vos hommes qui sont loin de chez eux !

Et pourquoi ils déprimeraient ? Ce sont les plus grand consommateurs de pilules « spécial combat »  de toute les unités allemandes.

Parce qu’ils comprendront vite qu’on empêche pas les amis d’un marquis de faire ce qu’ils veulent !

Surtout depuis que Berlin a bien voulu renflouer notre stock de pilules.

Laissez moi deviner : avec des pilules défectueuses !

Non : des pilules de nouvelles couleurs avec un questionnaire. Si vous voyez où je veux en venir !

Aujourd’hui ils voient des licornes ! Et si demain les anglais arrivent, accoutumés, ils verront des dragons et claqueront des genoux !

Dans la forêt, c’est sans danger pour les licornes puisque bien qu’ils deviennent aigris, les licornes attendrissent encore un petit peu mes hommes, mais quand ce sont des panthères…

Une, ces derniers temps, elle virerait au rose ; Le rose c’est attendrissant aussi.

Je la préférai noire ! Si elle vire femme-sauvage qui a pris son bain annuel, ils vont tous vouloir la capturer ! Je les connais !

Elle est comme cette flamme sous les pieds de Pinpon, elle est insaisissable.

Ne plaisantez pas, j’ai tiré dans l’âtre ! D’accord nos balles sont de plus en plus molles, mais une balle, ça rebondit !

Si vous tuez Pinpon, vous pourrez aller vivre dans la forêt avec la panthère parce que les villageois vous lyncheraient… Et le curé ne pourra rien y faire !

Vivement que la guerre se finisse !

Et cet hippopotame, il court toujours après son cirque ?

Une sentinelle l’aurait vu, de loin c’est préférable car ces petites bêtes chargent, dans la garrigue, du côté de Nojean.

Sijean !

Il doit vouloir rejoindre l’Afrique a la nage !

Si vous vous détendiez un peu et que vous me disiez ce que votre imagination vous fait voir dans les flammes.

Je ne prend pas de pilule !

Pas besoin ! Vous n’y avez jamais joué ?

Pas d’âtre dans notre salon, nous n’avions pas d’hiver, quant aux cuisines, elles m’étaient interdites !

Moi j’ai fait ça toute ma vie ! Je suis sûre que tous ces demi-songeries en ont influencée le cour.

Quel formidable casse- idées noires ! Je m’y mets tout de suite !

Vous avez tellement d’imagination, vous ne pourrez plus vous en passer.

Pour l’instant… ce ne sera peut-être qu’un feu de paille… c’est le cas de le dire…

De châtaigner, ça ne pète pas, sinon vous m’auriez déjà fait plusieurs crises cardiaques !

Pour l instant j’ai l’impression… que l’on vient de m’offrir le Graal…

Vous espérez trop, n’attendez rien, il faut juste se détendre !

Je vois une cheminée dans un sous marin… c’est ma première vision… 

Vous n’y êtes pas du tout , il faut vous plonger dans le feu, enfin votre esprit seulement ! Mais je crois que si nous ne nous taisons pas vous ne verrez jamais de seconde vision !

Une princesse et un crapaud !

Elle l’embrasse ?

Non… Il l’embrasse… Ils s’embrassent…

fuiiiiiiiiiiiiiii

Jésus Marie Joseph ! Vous entendez ? Le feu siffle ! Juste au moment où on parle de lui !

Le feu… Quand il chante en modulant… Il me fait penser a Fanfan pendant la messe !

Vous reconnaissez son chant parmi tous les autres ? Pas moi !

C’est le seul qui chante faux ! L’enfant de chœur !

C’est exprès ! « Pour deux notes que tu maries… J’en jette cents sur ton lit…

… Dont ton flot fait que des fûts… Dans ton flux fait défaut. »

C’est ainsi qu’il l’explique !

En prose : ça veut dire qu’il chante comme ça lui chante !

Chacun comprend ce qu’il veut ! Le jour où il nous l’a pondu, le curé était a deux doigts de le gifler !

Parfois le maire me fait discrètement entrer pendant la messe, mais c’est lui qui tient la porte.

Je sais, j’entends votre chauffeur distribuer ses premières pièces a la boîte a don de Madeleine !

Madeleine  !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Qu’est ce qui vous prend ? Vous avez vu un fantôme ?

Par le dieu de l’enfer : non !

Si Pinpon nous voyait plantés comme ça, il croirait que l’on a une attirance pour les feux accidentels !

Vu comme le genet fume ! S’il était dans la cheminée on l’entendrait tousser !

Tousser ? Lui ? Non ! Jamais !

Ou ce souillon nous aurait volé le manche en bambou pour en faire une pipe !

Taisez-vous son père ne sait pas qu’il fume !

Pourtant tel père tel fils !

J’espère pour vous que le père s’est endormi l’oreille contre la porte, sinon il va en déduire que vous êtes le corbeau !

Regardez ! Le bambou, lui, fume de l’intérieur, comme une pipe, il rend son eau, avec une odeur de vert en plus.

Allons Colonel ! Les couleurs n’ont pas d’odeurs !

Rimbaud en a bien donné aux lettres !

Je suppose que le eau est bleu ?

J’ai oublié .

Et moi j’ai oublié que quelqu’un m’avait cassé-tordu mon balai.

Allons Madame, le verbe « casser-tordre » n’existe pas.

Rimbaud ne faisait pas ça avec les mots ? Pour voyager léger.

Vous vous êtes servi de votre balai pour tenir le couvercle du coffre ouvert ?

J’aurai du emmener mon balai personnel. Au manche en châtaignier.

« Il frappait comme un manche, son troisième coup brûla les planches. ».

Et pour mes habits ? Une épitaphe ?

« nous restons, là-haut une feuille de vigne suffit ! ». Le bambou vient des marais ?

Alors là : bien vu Colonel! Mais comment avez vous deviné ?

Ben il est… Comment dire… il a l’air… Français !

Un pur produit français !

La serre de monsieur le curé se visite ?

Quand on y est invité !

On m’a dit que les parois changent de ton suivant le temps qu’il fait. C’est vrai ?

On m’a dit que ce n’est pas la peine d’y aller arroser ! Ça me suffit !

J’ai là, dans mon mouchoir, un grain de riz qui vient du japon !

Votre dernière escale si j’en crois vos récits !

Tous les hommes qui sont descendus a terre ont fouillé leurs poches, leurs chaussures, le moindre recoin de leurs affaires !

Et c’est là qu’est apparu le voyageur clandestin. 

Et savez-vous où ? Caché depuis fin Décembre…

Non ! Mais vous allez me le dire !

Dans le recoin d’un nombril ! On en avait trouvé un dans une dent creuse mais il était cuit.

PSCHIIIT 

Flûte !

Une grenade ! Couchez vous !

Non : la boîte d’ allumettes suédoises dans ma poche !

Les suédois devraient fabriquer des grenades !

Je n’ai pas entendu dire qu’ils soient rentés en guerre !

Il y a un temps pour tout, peut-être rentreront -ils dans la résistance au moment opportun.

On va plutôt rouler le tapis et l’essorer au dessus du Feu !

Un tapis mouillé ! A votre âge ? Avec cette chaleur ? re-sifflez plutôt ! Sans vouloir vous donner d’ordre !

Mais c’est fait mon colonel, et notre monstre des marais, j’ai bien peur qu’il ne sois plus dans les parages !

Je pense que le monstre des marais a un petit moteur relié a ses palmes !

C’est vrai qu’il y a pas mal de kilomètres entre le puits et la mer, en plus avec une cruche de nitroglycérine !

C’est ça : moquez-vous ! Et si je branche le petit tuyau qui fait « pssssssssss » dans sa valve ?

Je deviens vulnérable !

Comme un petit canard gonflable ?

Comme une femme.

Il y a un petit crochet ! Vous voliez suspendue à un câble ?

Le magicien m’y a oublié une nuit entière, mais heureusement vous ne buvez pas autant que lui !

Je vous fais glisser sur mon bras si au passage je branche le petit tuyau !

Et ça continue ! Heureusement, vous ne savez pas où est l’entrée d’air du petit canard gonflable !

Elle suce mon biceps !

Ah ! Vous allez vous fier a votre fameux flair !

Il ne m’avait jamais soufflé que vous aviez été une sorte de danseuse aquatique.

Si vous vous trompez, ce sera une première.

Et si le curé vous voit dans cette tenue, ce sera une première ?

Sa première crise cardiaque ! Oui !

Devant la vision miraculeuse de ce juste au corps aux capacités correctrices extraordinaires, ça se passera dans la béatitude !

Vous donnez l’impression de lire un catalogue.

S’il le voulait, l’apprenti forgeron pourrait même être joaillier suisse !

Il a eu sa période garde suisse, il dormait avec sa lance : un bambou !

Je l’ai vu l’autre jour faire tourner un bâton au dessus de sa tête, comme et aussi vite que les pales d’un hélicoptère, pour en faire un parapluie !

Ah bon ? Et ça a marché ?

Il n’a plu que deux gouttes !

J’espère que l’eau savonneuse n’a pas mises mes ailes de papillon hors-service : je m’échapperais bien.

Hors-série ou hors-service ! C’est la seule question !

Hors-normes ! Intelligent comme le coucou, qui attend le bon moment !

Un moteur intelligent ? Je l’entend ronronner comme celui d’ une fusée qui attend qu’on enclenche sa première vitesse !

Et atonique ! Un moteur atonique !

Atomique ?

Peut-être !

Par le dieu du soleil ! Il touche déjà aux atomes ? C’est un génie ! Sa place n’est pas ici !

Il y a nique !

Ionique ?

J’ai mis sur « off » ! Les essais ont cassés trop d’os et tranchées trop de chairs !

Ça peut intéresser l’armée !

Ainsi que la boucherie : vous allez voir comme elles viandanchent fin ! Je mets sur « on » !

Ça peut aussi voler au dessus de nos plages minées, et ça c’est plus embarrassant !

Elles ne préviennent pas quand elles s’envolent mais elles ne préviennent pas non plus quand elles atterrissent.

Résistante, elle fut démasquée !

Allez tous au diable !

clic

Ah ! On ne pourra dire que je n’ai pas de sixième sens, je n’ai eu aucune réaction !

clic

clic

Aucune réaction non plus !

Clic

clic

Vous n’allez plus savoir si vous l’avez laissé sur « on » ou sur « off » !

Clic

clic

clic

Défectueux !

Clic

clic

clic

clic

clic

Arrêtez votre charretée ! Ça a l’air fragile ces petiteries !

clic

clic

clic

clic

Fanfan l’aura saboté !

Clic

clic

A moins qu’il ne soit passé par une usine allemande !

Clic

clic

clic

clic

clic

Il était quand même censé être étanche votre engin de guerre !

clic

clic

clic

Je regretterais presque !

clic

clic

Bon ! Du coup je retire ce que j’ai dit ! Pour le diable !

Bon assez rigolé : je confisque vos ailes ! Quand a vous, je vous fais prisonnière… De guerre !

Vous n’êtes pas sérieux ! J’ai des amis !

Pas du genre butin de guerre que l’on butine, ça va sans dire ! 

Il ne manquerait plus que vous ne pratiquiez l’abus de pouvoir : vous ne seriez pas prêt de devenir chrétien !

Et qui plus est : vous n’êtes pas du genre a vous rendre a l’ennemi sagement !

On joue a la guerre, pas au docteur !

On peut jouer au magicien : je lis dans votre esprit que vous allez faire votre Madeleine !

Vous avez du me rater et lire l’esprit du plombier !

Vous allez me réclamer votre droit a toucher le sol français ! Dire que je vous déracine…

Non : je suis pas du genre a pleurnicher. Mais plutôt a ruser !

J’ai lu les fiches d’état civil de la mairie ! Vous saviez que Monsieur poireau a été docteur !

Oh le traître ! Et il nous a regardé en chercher un pendant des mois !

Je vous en vend un qui va vous asseoir !

Un quoi ?

Un renseignement ! En échange d’un baiser ! Des plus petits, les pointus !

Où ?

Tout simplement sur la joue !

Smack

Parlez ! Mais parlez bas !

Il a refusé la candidature de Céline !

Céline !

L ’écrivain ! Qui voulait venir se mettre au vert a Merlan- Cloche !

Un écrivain? Mais voilà une chose qui aurait beaucoup plu a Fanfan ! Plus que ce « Petiot ! ».

Qu’importe le docteur pourvu qu’il trouve les pieds plats a Fanfan !

Ou palmés… En ce moment il y met des roulettes !

Monsieur poireau n’a même pas décachetée l’enveloppe du docteur Louis Ferdinand Céline !

Mais celle du docteur Petiot non plus : c’est le prêtre qui a du s’en occuper !

Monsieur Poireau n’est pas un homme d’action ! C’est son seul défaut !

Il paraît que si on oublie de frapper, on le trouve a coller sa collection de timbres.

Les timbres de collection ne se recollent pas !

Où ses herbes ! Celles qu’il n’essaye pas de fumer ! S’il y en a.

Ce ne sont pas des herbes, ce sont des papillons ! Il n’aime pas a les épingler alors il leur arrache les ailes.

Ils ne font rien comme nous ces belges !

Étant dans ses petits papiers, je peux vous dire que ceux du Congo belge sont magnifiques !

Je les préfère battant des ailes.

Vous les avez vus ?

Je n’ai pas que ça a faire ! Qu’il les fume si il veut mais il faut brûler tout ces papiers !

Ils sont trop humides ! Les champignons poussent dessus ! Et des gros !

Et si vous vous en chargiez ? Par charité chrétienne ?

Mais ils pourrissent déjà !

Ils risquent de tomber en de mauvaises mains !

Ils sont déjà en de mauvaises mains, la maîtresse, manquant de papier commence a piocher dans ceux de la mairie !

Oui ! Où est le mal ? Même si elle se prend pour la reine, elle doit ranger au passage !

Hier, je donnais un bonbon a un enfant !

Ne donnez pas de bonbons a nos enfants Colonel , ça fait peur aux grands !

Je lui dis  « Oh le beau dessin que tu as là ! ». Du coup il me le montre, c’était une fiche d’état civil, toute caviardée !

La fiche de qui ?

D’un cosmonaute ! Un nom qui tournicotait comme une fusée malade !

Comme un spaghetti tortillon qui chercherait son île ?

Ça existe ça ?

Et le nom du peintre ? Il existe ?

Il était lui-même caviardé de la tête aux pieds !

Parce que Monsieur le curé cherche celle de Fanfan ! Déjà que comme c’est un enfant trouvé, on ne sait pas où et quand il est né !

C’est vrai qu’il a l’air toujours tombé de la lune !

De la lune dans l’eau, mais pas celle du caniveau, livré avec une dot digne d’une sirène de l’Atlantide  !

Vous n’avez pas de mots pour nommer une sirène de sexe masculin ?

Non ! Ici on n’a que des vouivres, mais on les voit aussi rarement que l’on voit des saumons dans la rivière.

Hercule me recule ! J’ai compris ! Son collier de perles ! Ce sont des vraies ?

Ce sont des bonbons acidulés ! Au moins je sais que Fanfan ne vous laisse pas l’approcher !

Peureux non pas comme un faon mais deux ! Faon faon !

Il n’y a pas plus inconscient du danger qu’un faon , une caresse, une odeur étrangère et sa mère n’en veux plus !

Je voulais dire désarmé, mais enfin ne dérapons pas, je ne veux pas le caresser, même pas lui pincer l’oreille.

Et en plus sa mère l’ a déjà abandonné !

J’avais juste une question a lui poser mais ce ne sera peut-être pas nécessaire maintenant !

C’est quoi cette question ? Je pourrais peut-être y répondre !

Pourquoi il savate mon chauffeur ?

Et vous envoyez votre chauffeur lui soutirer une réponse ?

Je ne vais pas lui courir après moi-même… ou lui envoyer une lettre que tout le monde lira !

Parce qu’il a peur ! Tous les enfants ici ont peur !

Il pourrait : mon chauffeur pourrait bien ne pas se laisser faire ! Et lui offrir des châtaignes.

Je précise : il n’a pas peur de votre chauffeur, il a peur de déplaire a Pétain !

Pétain ? C’est qui encore celui-là ? Ça ressemble a un gros mot.

Le papi sur le portrait accroché dans l’école ! Le maréchal !

Ah oui : votre héros de guerre ! Il leur apprend la savate française ?

Il leur demande d’exceller et Fanfan a vingt sur vingt en tout, sauf en composition de poésie pour ne pas l’encourager.

C’est malin pour bouter les anglais hors du royaume.

Ou tenir a distance un voleur de collier de perles !

On y privilégie les coups bas ? C’est étrange pratiqué par un ange ?

C’est courant pour un diable de simuler des blessures que personne n’ira vérifier !

La prochaine fois je lui demanderai de se laisser arracher les yeux !

Et si ce n’était pas un collier qu’il voulait lui arracher mais un baiser ?

Ce serait a mes yeux de païen une toute petite paille !

Dans votre œil mais chez certains ça peut faire autant effet qu’une poutre sur le front.

Vous aviez parlé de dote !

D’une note, elle est chez le notaire. Je vous faisais marcher !

Vous me faites boiter : une dote, ça ne concerne que la gente féminine non ?

L’affaire du collier de perle de la reine ? Je veux juste voir jusqu’où on on peut vous faire marcher avant que ça ne trébuche !

Oh et je sais bien que votre costume ne vole pas !

Pas sans câble !

Il faudrait peut-être que Madame la pas papillonne arrête de me prendre pour un cocon ?

Ça faisait quand même assez d’air pour buller mon savon et pour enflammer les grosses braises au dessous de Pinpon !

C’est un début !

Maintenant que l’on a bien rigolé, je me dégourdirais bien les jambes ! J’y ai des fourmis !

Et moi j’ai des papillons dans le ventre ! Et vous en êtes la cause !

Vous allez me faire regretter mon coffre ! Vous n’auriez pas un câble ?

Pet

Oh ! Alors là : je vous promets que ce n’est pas moi ! Ni un papillon !

Oh mais j’ai déjà entendu un homme péter, même le pape une fois, mais cette histoire là, je vous la garde pour un autre jour !

Ce serait le balai ?

Il pète sec, là c’était mou !

Votre vilain petit canard de plage ensorcelant semble être un coupable tout trouvé !

Je ne sais pas ! Chaque fois l’ orchestre jouait a tout rompre.

Vérifions ! Marchez un peu ! Je vous libère !

Zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz

Mon dieu que c’est bon !

Ce n’est pas vous !

Merci !

C’est organique !

Merci de m’avoir posé ! Vous me passeriez votre long manteau d’hiver !

Je ne peux pas : il appartient a l’armée !

j’avais le nez dans votre uniforme et je n’ai pas pu m’empêcher de regarder vos abdominaux !

Avertissez, que je les range !

Vous les rangez quand vous allez voir les lavandières ? Sans chemise !

Pour vous aussi je n’ai pas de chemise et sous mon manteau que des bottes…

Si vous ne m’aviez pas enfin lâché, c’est là que j’aurai crié !

Vous ne m’avez pas laissé finir : j’avais prévu de repartir me baigner si les villageois faisaient la sieste.

Ah ! Et c’est là que vous me dites que vous avez un maillot de bain !

Un caleçon !

Et que moi je vous dis vous avez une méduse collée sur le ventre !

Quelle horreur ! Je vais avoir des boutons !

Plfff

Ça vous fera une chemise pour aller voir les lavandières !

Plfff

Vous entendez ? Qu’elle se remplisse ou qu’elle expulse, elle fait le même bruit !

Plfff

Arrêtez de torturer cette pauvre bête ! Ouvrez la fenêtre et jetez-la aux poules !

Plfff

Plfff

Les seiches sont très résistantes et puis regardez comme je suis gentil : je les remets a l’eau !

plouf

Pas dans le vase de fleurs !

Je visais la carafe !

Menteur : vous visiez le vase de fleurs coupées, seulement, vous tremblez ! Visez le vase !

Plouf

Damnation ! Raté !

Visez la carafe 

Plfff

Cette seiche-ci rejette une jolie encre bleue,

Prenez une photo avec votre appareil, là, vite !

Là ? Autour de mon cou ? Mais ce n’est qu’un un gros téléphone.

Oui : un talkie-walkie ! Il m’arrive de sortir le Dimanche. Mais américain.

Ils sont certes bien gros mais ne font pas de photos.!

Il faut montrer ça a Monsieur le curé ! Si il a quelque chose a teindre !

Vous pensez a quoi ? Un mouton ?

A un livre ! Et vous ?

Vous me soufleteriez sans même enlever votre gant qui vous va jusqu’au pieds.

Dites ou je vous gifle quand même !

Elle pourrait par capillarité, teinter ses roses blanches.

Vous avez trois secondes ! Une…

Ou remontant vos jambes votre toison d’Hélène !

De Troie !

pafpaf

Une gifle a gauche en même temps qu’une gifle a droite ! Bravo ! Je ne connaissais pas !

Vous m’inspirez !

Bravo !

C’est un applaudissement ! Pour votre imagination.

Je n’imagine pas j’observe !Permettez que la poésie serve… et égaye un sujet qui mal lancé par trop de verve effraye !

Si il n’y a pas de petite baguette agitée, pratiquez, je trierai !

Le rosier du tapis quitte ses labours, a l’assaut de vos interminables tours !

Oui ? Ça vous laisse sans voix ! Tant mieux ! J’avais peur que vous ne criez !

Prise d’hilarité : la teinture de la moquette, par capillarité, imprégnait ses soquettes,

Mais j’avais compris ! J’appréciais !

Non vous n’aviez pas compris : vous appliquiez la méthode du curé avec Fanfan !

Le regard vide ?

La tête vide, comme si son âme était allé faire un tour !

Je suis avec vous, mon âme ancrée, les pieds dans l’encre.

Je crains que l’encre du tapis atteigne et teigne votre… pelage de panthère rose !

Cette comparaison là, elle ne vaut même pas son pesant d’encre !

C’est de l’encre de chine, c’est vicieux, ça peut teinter la peau… et jusqu’aux os, a vie.

Mais qu’est ce que vous regardez ? Ma rigole ! J’ai la rigole noire !

Bleue pétrole !

Et ça vous fait rire !

Jaune. Je rigole jaune !

C’est la cruche que j’aurai dû vous lancer en pleine poire !

J’ai une tête de poire ?

Bien jaune ! Oui un tête de cul !

Plfff…plfff…plfff…

C’est horrible ! Cette seiche-là s’est partagée en petits morceaux !

Mais non, c’est cette seiche-ci qui a accouché sous ma chemise !

Vous entendez ?

Non : rien !

Les oiseaux ! Les oiseaux ont arrêté de chanter !

Plfff

Encore un heureux évènement ! Mais plus petit !

A peine nées, elles accouchent déjà !

Par le dieu des enfers, je tue des bébés !

Plffrout

Là ! C’est elle, c’était la poulpe-mère !

On dit « le » poulpe, non ?

Le poulpe père ! Comptez les bras !

Mais je ne presse plus ! Je suis a sec !

Plffrout

Ça vient de plus bas ! C’ est le chien ! C’est le chien qui a pété, ou pire !

Mais non : d’encore plus bas ! Regardez : c’est le tapis !

Des bulles qui font « prout » ? Ma remplaçante ne va pas tenir une journée !

Ça sent la bouillabaisse : je devrais peut-être ouvrir les volets !

Vérifiez qu’il n’y ai personne derrière ! Moi, je vais me servir un verre d’eau fraîche.

Couicouicouicoui…

Vos fesses ! Elles couicouinent en glissant l’une sur l’autre !

N’en faites pas étalage : on n’est pas chez le boucher !

Vous saviez que le boucher a dû prendre un apprenti ?

A la boucherie ?

Non: a l’arrière-arrière boutique, pour s’occuper de ses bêtes, discrètement. Clandestinement.

Cette inhérédité, ça ne lui a pas fait plaisir au boucher.

Inhérédité ?

Fanfan ! Le maire lui a dit que pour Fanfan, c’était… Comment ?… Patrologique !

Son incapacité a être boucher ? Une maladie ! Pourquoi pas ?

C’est la psychologie, un jour on est normal… Le lendemain fou.

Excusez-moi mais Fanfan est tout sauf normal, disons qu’il n’est pas fou !

Et bien en médecine, quand on les oblige, certains normaux deviennent fou !

Fou dangereux, oui, c’est ça qu’on veut d’un grand guerrier !

Fanfan, a un penchant pour la folie douce, celle qui rend incapable de tuer !

Je suis quasi certain que cette médecine n’est pas bien vue en Allemagne !

Nous en 14-18 on en a eu pleins incapables d’y retourner ! Vous n’auriez pas dû d’attendre trente ans.

Nous, nous poirotons : je ne crois pas avoir un seul soldat qui ai un jour tué !

C’est vrai qu’ils sont venu s’installer sans trop se fatiguer ! C’est le temps qu’ils tuent !

Et ils me fatiguent ! Jirais bien chez un docteur pour qu’il me prescrive de m’allonger cinq minutes après mon bain.

Moi c’est le docteur Petiot qui ne me semble pas vraiment normal !

Je ne l’ai jamais vu ! Et a peine entendu parler de lui ! Il se cache ?

Il patiente sans patients : ici il faut que l’ancien introduise lentement le nouveau !

Le bizutage !

Non, l’introduise dans les foyers, le présente aux familles !

Ah je préfère !

Ce qui n’ a pas été fait, et vous savez pourquoi ?

Parce que Petiot ne préférait pas ! Non, parce que les villageois ne préféraient pas !

Parce que dans les Ardennes, notre docteur avait une croix rouge dans le dos, une balle amie s’est amusée a s’y loger en plein milieu !

Vous voulez dire une balle ennemie ?

Les allemands sont nos amis non ? Moi je compte m’ enfuir, vous me laisseriez deux secondes d’avance ?

Les deux de la galanterie !

Deux de plus pour me dire si mes fesses sont bien en place ?

Plus les deux de la goujaterie !

C’est parti !

A pied ? Votre roue de paon pliée derrière le dos ? Vos griffes rangées ?

Aie ! Je tangue !

Ne bougez plus !

Si ! Un peu ! Juste pour ne pas tomber !

Mais malheureuse ! Vos chevilles ! Et vos jambes qui s’arquent comme un cow-boy qui descendrait d’un destrier obèse !

Adieu chevilles, genoux, hanches !

Vous étiez presque arrivée a votre cruche providentielle !

Vous m’emmerdez avec votre cruche, c’est l’eau des fleurs ! J’ai pu mettre mes bras en balancier ! Le reste ne m’appartient plus !

Pourtant on voit a chaque effort chaque muscle tressaillir ! Continuez ! Raidissez-vous ! Je viens !

Vous allez rire, mon projet serait au contraire de me mettre a genoux pour attraper mes semelles !

Vos semelles gonflées sont la cause de votre déséquilibre !

Qui a frappé ?

Moi : le sol !

Vous vous invitez a tanguer argentin avec moi ?

Non : je provoque des vagues qui montent sur vos jambes et meurent sur vos fesses !

Je dois faire une pointure de quarante huit ! Vous allez me marcher sur les pieds !

Puis vous me dépassez déjà d’une tête ! Si ça continue, je pourrais bientôt passer entre vos jambes !

Attrapez donc mes bras ! Que j’arrête de balancer comme un funambule !

Je ne peux pas : vous êtes trop haute !

Menteur : je sens votre souffle sur ma nuque ! Passez devant que je vous gifle, et passez par le côté !

Non ! Votre corps sert de rempart entre la cruche et moi ! Je suis un lâche !

C’est pour ça que vous avez mis vos lunettes d’aviateur noires?

Il y a des femmes aviateurs ?

Vos lunettes noires d’aviateur blanc ! Vous ne deviez pas ouvrir la fenêtre ?

Et si nous profitions plutôt des dernières veloutes de fumées dans les rayons de lumières.

Dommage ! Vous verriez peut-être passer une aviatrice !

A cette distance, même les avions blancs sont noirs, comme les flocons de neige !

Pourquoi vos mains ont glissé de mes hanches a mes cuisses ?

Pour que vos deux genoux restent collés ! Résultat : vos fesses ne tanguent plus.

Plus de gauche a droite en effet mais je lutte pour que ça ne devienne pas d’avant en arrière !

Et parfois une par une : Vous luttez et c’est beau. Contre la troisième dimension !

Vite ! Tenez ma main gauche dans votre main gauche et avec votre main droite soulevez ma jambe droite, moi je n’y arrive pas !

Le but étant que vous attrapiez l’éponge sous votre pied droit avec votre main droite ?

Oui mais doucement ! Je sais que l’on patauge mais ne nous refaites pas le lac des cygnes !

Si, puisque je vais vous demander d’enchaîner la même chose du côté jardin !

La teigne m’ a déjà atteint ? Qu’est ce qui vous presse tant ?

Vous ! Vous vous pressez sur moi !

C’est vous qui me pressez sur vous, mais vu que je suis sur un pied, a t’on vraiment le choix ?

Vos fesses ! Elles tentent de m’attraper !

Oui, je vois le problème ! Mon popotin ! 

L’arrivée du perchoir que l’on n’a pas invité !

Dites lui que si je me retourne en serrant mes jambes, je peux retourner le perchoir avec moi !

Bon finissons-en  avec ses pieds aux semelles de mousse !

Mais vous me prenez pour une chaise pliante ? Asseyez vous sur moi tant que vous y êtes !

La mécanique féminine n’est pas vraiment mon fort !

crac

Ce n’est rien : le gaz dans les genoux !

Je vous pose sur le bureau ?

Pliée comme ça ?

Assise alors !

Si ça ne vous dérange pas : oui !

Ça vous dérange si je garde mes lunettes noires ?

Faites ! Vos yeux ne me manqueront pas ! Jetez moi  sur le bureau !

Prout

Par l’Etna. Même prévenu… cette fois-ci c’est sûr, c’est le canard !

J’ai visé le buvard du bureau ! Pour l’encre !

Vous êtes sûre que ce n’est pas un billard ? Il a six trous !

Sûre ! Puis ce n’est pas l’important !

Vous êtes bien installée ? Tout est bien en place ? Intérieur et extérieur ?

Je voudrais croiser les jambes ! Vous voulez bien vous pencher un peu ?

Mais avec plaisir !

Pas en avant ! En arrière !

paf

Aie ! Vous m’avez savaté !

Pardon ! Je n’ai jamais appris !

Ce n’est rien, heureusement que vous n’aviez pas vos sabots de bois !

Déchaussez-moi !

Paf

Aie ! Deux genoux pour un seul menton !

Scratch

Scratch

Non ! Ne les jetez pas !

Le chien ! Il a kisnappé vos semelles d’éponge !

Si il réclame de l’eau il ne faudra pas le servir ! Et vous ? Je vous sers ?

C’est de l’eau du puits ?

Oui, de pluie, mais au lieu de tremper dans un puits ou un sceau, elle trempe dans une cruche ! Je vous en met dans un verre ?

Le curé s’est trempé dans l’eau du puits ?

Seulement si il y est tombé dedans !

fffffffffffffffffffffffffffffffffffff

Comment ? En ratant une marche ?

L’ échelle est fine et rouillée.

Pas de corde ?

Il transforme les cordes en guimauve de fête foraine ou je ne sais quoi d’autre !

Pas de sceau ?

fffffffffffffffffffffffffffffffffffff

Vous l’avez sur la tête !

fffffffffffffffffffffffffffffffffffff

Je ne sais pas pour vous mais pour moi les ordres, et ils tombent de très haut, sont formels : tout ce qui rentre ou sort de ce puits ne nous regarde pas !

Sauf bien sûr quand c’est du vin blanc et pétillant !

Fffffffffffffffffffffffffffffffffffff

Ce qui, au pays ou il est rouge et lourd, est déjà un mystère !

Vous aimez le brandy ?

C’est vieux comme le monde : je vous dis oui et vous me dites que vous n’avez qu’une cruche d’eau !

fffffffffffffffffffffffffffffffffffff

Est ce que vous pourriez arrêter de souffler dans votre verre s’il vous plaît ? Que je puisse y verser de l’eau !

Excusez-moi ! Je chassais un grain de pollen !

Il s’accroche ! Ce n’est pas une bête au moins ?

j’espère que vous n’avez pas mal interprété mon geste : vos verres sont très propres !

J’ai bien envie de verser un peu du contenu de la cruche sur le tapis.

Une coutume de chez vous ?

Pas du tout : pour voir si ça fait un gros trou ou si ça fait boum !

Dans les palais, on regarde d’abord si ce n’est pas du poison.

Et sur qui vous voudriez qu’on le teste ?

Sur le coq !

Peut-être que le nom de l’empoisonneur va nous apparaître dans un nuage de fumée ! Je verse !

Popopopopopopopopopoopopopopopopopopopopopopopopopopopopopopop

Ce n’est pas de l’eau de Lourdes !

Elle est légère !

Vous voyez : ça fait des milliers de bulles ! Comme si le tapis soufflait ! Ce n’est pas normal !

Désolé mais si ! De l’eau, du savon, un courant d’air !

Ce tapis est vivant ! Il respire !

Oh ! Il y en a une bulle qui vient de mourir sur mes lèvres ! C’est du savon !

Crachez ! Vous allez être fécondée ! c’est de la méduse !

Arrêtez de dire des horreurs !

Et le chien qui gobe les bulles !

J’ai ce qu’il faut pour ses intestins !

Une boule de billard ? Vous êtes sûre ?

Voilà ! Vous arrivez a lire là ? L’étiquette ?

Brandy !

Yes !

Vous voulez « da » ! En est ce ?

Non ! Ce serait du lait d’ânesse, ça ne serait pas transparent ! … vous allez de moins en moins bien !

Brandissez ! Je suis a vos pieds !

A mes genoux ! Pourquoi vous êtes tout bleu ? Vous avez encore pressé un calamar ?

De quelle couleur était votre tapis ?

Fleuri ?

La couleur d’arrière-plan ?

Vert ?

Ce tapis est nouveau ? Il y a encore cinq minutes, il était « bleu encre de calamar » dilué !

Mince alors ! Si la mer est bleue, c’est l’œuvre des calamars ?

Là ils œuvrent sur le tapis et ça vire « mer nuit sans étoiles » !

En parlant de dilution, regardez les belles fleurs que le curé fait macérer dans ses tubes a essai !

Oh le beau bouton de rose ! Oh la belle fleur de lys !

Pas du tout ! Lisez les étiquettes ! Choisissez un tube ! Celui qui vous appelle !

Sans hésiter, l’étoile de mer ! Non, ce serait trop facile , innovons : je choisis le nénuphar !

Bravo ! Le seul défectueux, c’est une couche de pourriture !

Alors ça n’a jamais macéré dans du brandy ! Je change ! Je choisi celui-là.

Mais vous ne l’avez même pas regardé !

Je crois au hasard !

Il n’y a rien dans le brandy !

Parce que la fleur a fondu, du moment qu’il y a du brandy !

Innovons ! Ouvrez là ! On va rallonger un peu la macération !

Ça assomme non ?

Moins qu’un parachutiste anglais mais là vous êtes prévenu !

L’étiquette me pose problème ! Il y a écrit « sexe » !

Oui ça résout également les petits problèmes, ce n’est pas que pour le goût.

Heureusement parce que des fleurs qui s’appellent « sexe », je n’en connais pas !

C’est le nom du problème !

Oh la belle fleur de réglisse !

Mais pas du tout ! Lisez !

« pé…dan…pé …don…cul… ».Je prend celle sans étiquette et sans contenu !

pop !

A ras bord ?

Oui, vous m’accompagnez j’espère ?

Tant qu’il ne m’allongera pas sur le bureau !

Et si monsieur le curé arrive et nous voit sur son billard, ça fait beaucoup non ?

On l’entendra : la maison est cernée par les curieux ! Vous voyez la croix du christ !

Heu… Déjà je n’aurais pas voulu la porter mais en plus avec le christ cloué dessus !

Regardez ses yeux !

Non il me fait peur : il est grandeur nature !

Il est vraiment bien fait n’est ce pas ?

Quelques kilos de plus n’y aurait pas fait de mal !

Plus précis on verrait ses poils de jambes !

C’est quel bois ? Là au moins les clous sont justifiés !

L’œil est en creux et la pupille en relief : les ombres font que l’on a l’impression qu’il nous suit des yeux.

Et je crois que quelqu’ un d’immobile verrait également ses yeux bouger, mais à la vitesse de la course du soleil !

Il regarde les tubes, si je me concentre je vais deviner lequel !

Son œil est perçant a ce point ? Espacez les tubes !

C’est celui-là !

Mais non c’est celui-là !

Nous n’avons pas le même angle de vue !

Alors c’est le mien ! Qu’y a t’il écrit sur le votre ?

……… Et vous ?

……….

Tchin tchin !

Ah non pas « tchin tchin » : c’est du chinois! A votre santé : c’est du français !

Vive la France  !

Que chante le coq et que braille l’ânesse ! Mais se taisent les armes !

Merde a nos petits soucis !

Et merde a nos insomnies !

Et merde a toute cette merde !

Madame ! J’ai soif !

Allons-y ! Et glou et glou ! Cul sec !

Ah d’accord : je viens !

Qu’est ce que vous faites ? Mais vous n’y pensez pas !

Je fais comme j’ai vu faire Pinpon et Fanfan !

Se grimper dessus ? Ça, ça m’étonnerait beaucoup !

Non : l’églouetglou !

Qu’est ce que c’est que cette farce ? Le copain du flamant rose ?

C’est comme deux tasses dont la hanse seraient prisonnière l’une de l’autre !

Ah ! Entourer nos bras avant de lever le coude ! Attendez donc : je vais m’asseoir !

Attention en faisant tinter nos verres, ils sont si fins !

Non ! Pas dans ce sens !

Ding

Il faut soit deux droitiers soit deux gauchers sinon ça ne marche pas !

Ding

Mais si regardez si je…non…Et Là ? Non : vous avez raison !

Ding

Bon ben je vais mettre mon verre dans l’autre main ! Il n’y a pas plus facile !

Ding

Non vous ! Enfin oui, c’est pareil ! Attention ! Ne renversez pas mon verre !

Ding

Tenez moi ça ! Voilà merci ! Tenez ! On est bon là ?

Prêts pour la hanse !

Dieu merci !

C’est parti !

Sanpaï

Bien sûr sans paille, sinon on s’éborgne ! Allons-y ! Cul sec !

Glouglouglouglouglouglouglou

Glouglouglouglouglouglouglou

Ça pique rouge ! Celui qui noircit le cœur ! C’est bien anglais !

Mais ça passe !

Deung

Ça casse ! Attention !

Au bruit : un verre s’ est fendu !

Je le jette ? Comme les grecs ? La bonne nettoiera !

Mais ? Au coin de vos lèvres ? C’était ma fleur !

Ne m’apprenez pas seulement maintenant que ces macérations contiennent des hallucinogènes !

Votre langue a enroulé ma fleur comme l’aurait fait celle d’une vache 

Si j’ai brouté votre fleur sur mes lèvres, alors où est la mienne ?

Soyez modeste ! A quoi ça servirait que l’on vous empoisonne ?  Vous seriez remplacé la seconde qui suit ! Et nous punis !

Il m’a dit qu’il allait l’empoisonner.

Pourquoi vous parlez doucement ?

Le clairon !

Vous allez supprimer le clairon du matin ?

Non ! Le détraqué ! Le « vous savez ! ».

Ah ! Le notre !

Nous avions un arrangement !

Pas pour l’empoisonner, pour le droguer !

Je suis sûr que la drogue est dans la carafe !

Au vin ! Le droguer au vin ! Où vous voyez du vin ?

Dans la marinade du coq au vin pardi !

Assez  ! Si Fanfan vous entend ?

PLaf

Oh la belle gerbe ! D’eau cette fois-ci !

Pour les claquettes ! Le sol est un peu trop mou !

Par Gaïa ! Vous avez un de ces coup de talon !

Et ça ne va pas être un tango !

Si c’est du sumo, votre poitrine ne risque-t-elle pas d’exploser ?

Ça me fait tomber les dernières fourmis dans les jambes ! Oh mais qu’avez-vous derrière votre oreille ? Des castagnettes !

Du flamenco ? J’adore !

Tactactac…tac

Désolé ! Le flamenco se danse solo ! N’ essayez pas de déchiffrer du morse : il n’y en pas !

Je ne pensais jamais dire ça de ma vie, mais quelqu’un frappe sous ma plante des pieds !

Ça se dit beaucoup ici parce que vous êtes sur la trappe de la cave !

Qui s’ouvre vers l’extérieur, rassurez-moi !

Et qu’est que notre morse dit ? Si ça dit pareil que moi, c’est l’écho !

Pareil que vos mains ou pareils que vos pieds ? Ce n’est pas facile !

D’accord ! Je m’arrête ! Toutes les fourmis sont tombées !

Vous entendez ?

Non, mais je suis très sourde ! Qu’est ce que ça dit ?

Ça dit qu’il va falloir rouler le tapis et regarder qui est dessous !

Oh ça va probablement être le plombier ! Il vérifie la plomberie dans la cave !

Vous auriez pu me prévenir !

Je croyais qu’il s’était échappé par les tuyaux mais gros comme il est le pauvre !

Je vous entend Fernande !

Le problème c’est que moi il y a bien longtemps que je ne vous entendais pas ! Qu’est ce que vous faites ? De la natation ?

J’étais sur la place du village ! Enfin : mes oreilles !

Les tuyaux mènent jusqu’à la place ?

Oui, et je vous préviens : il faut tout changer !

Pas jusqu’à la place quand même ? Là c’est pour la mairie !

Puis il faut changer de plombier ! Je suis retombé sur la tête de gland en robe orange !

Surveillez votre langage : on a du monde !

Le tibétain ! Il était par dessus mon épaule, qu’est ce qu’il a dit ? Ah oui  : «  Le pingouin est au zénith du manchot ! » 

Le colonel est là !

Dites lui que je n’ai pas noyé Fanfan ! J’ai noyé la cave, un petit peu !

A ras bord !

Peut-être même débordé un peu ! Mais je le suis aussi… Débordé ! Ah ! Ah ! Ah !

Ne me dites pas que Fanfan est sur la place !

Il a coupé la corde pour remonter sur la place ! Par la bouche d’égouts ! Aider le curé !

C’est la dernière fois que le prête vous le prête !

Tant mieux : parce qu’ il me fait pitié ! Rachitique ! Un squelette ! Forcez le où il va tomber malade !

C’est ce que l’on fait ! Et le votre ? Il se porte bien ?

Castor junior ? Huile de foie de morue ! Tout les jours ! Il adore !

Il adore les kilos de bonbons pour faire passer le goût !

Si c’est bien ce que je crois dans le lavabo, c’est encore plus beau dans le noir !

C’est simple : plus ça vit dans le noir plus c’est blanc, comme les étoiles !

Au moins ils ne voient pas arriver le boum !

Le colonel est là pour tuer le coq !

Boum !

Rapidement ! Discrètement ! Boum ! Merci ! Au revoir !

Je file ! C’est ça ?

Vous voyez que vous pouvez être rapide quand vous le voulez !

Je sais m’adapter : il y a une demi-heure, je ne savais pas nager !

Et puis vous n’avez rien vu, comme ça, votre cerveau fatiguera moins !

Il va lui tordre le cou ? Dites lui que nos flamands roses, ils ont le cou déjà tordu !Ah ! Ah ! Ah !

Ça ne vaut pas le coup de gourdin du curé ! Mais il y a des choses qu’on ne peut pas faire soi-même.

Pourquoi il le jette pas dans le puits sans fond ?

Vous aussi vous croyez que les boyaux sous l’église mènent jusqu’en Champagne ?

Moi je crois ce que j’entends !

Justement : vous entendez bien les bouteilles exploser pendant la messe.

Il ne doit pas en voir beaucoup des poissons comme ça dans sa rivière le saumon !

Le colonel parle couramment le français !

Ah bon ? Il ne va pas plomber le plombier ! Plomber le plombier ! Ah Ah Ah ! Il l’a comprise ?

Lui croit que ça vient du large !

Remarquez notre curé parle bien… le quoi déjà ? l’hirochimoi ? Il y est muté quand notre toucan ?

Ce sont des conneries colportées par des cons !

Ce n’est pas moi qui raconte a Fanfan que les pattes d’araignées de mer sont des branches de cactus de Paparousie !

C’est tout une histoire pour lui faire manger de la viande a celui-là !

Et quand c’est plus mou ça devient un champignon de Paparousie !

Le pays du caoutchouc ! Où le lion couche avec l’agneau. Pas vu de chats ?

Chats ? Rats ? Il fait noir !

Ils sont bien quelques part ces chats !

Il y en a un sur le châtaignier de la place.

Au moins celui-là on sait où il est !

Un chat ça s’enterre, ça se mange, ça se noie dans un sac, mon père leur enflammait …

Moi je n’y connais pas grand-chose en plomberie mais peut-être qu’en fermant le robinet sous l’évier ? En passant !

Ah ? Je l’avais laissé ouvert ?

Vous ne connaîtriez pas un vrai plombier ?

Crouic

Un marseillais ! Il est cher ! Et dans l’évier ? C’est du bar ou du loup ?

C’est du phosphore ! Et qui tintent dans la sacoche ? Ce sont des bouteilles ou des cloches tibétaines ?

Ce n’était pas pour moi !

Ah ! C’était pour nous pardi ! Oh quelle méprise ! Mais non merci sommelier !

Ah ? J’avais cru entendre !

Puis mal comprendre ! La faute a vos cheveux qui se collent sur vos oreilles, je vais en parler a Tonio !

Le marseillais ? … Celui qui coupe les oreilles en pointe ?

Celui-là même oui ! Tonio !

Holà ! Pitié, j’ai une femme et un enfant, qui compte pour deux !

Ils boivent du vin ?

Oui, coupé a l’eau ! Castor est enfant de chœur ! Il a le foie et la foi ! Ah ah ah !

Plouf… Plouf… Plouf !

Ouste ! Si encore vous m’aviez dit que ce n’était pas pour les boire mais pour les vendre ! Pour du pain !

Vous me l’ôtez de la bouche.

Et attention a la porte : elle est fragile.

Si le niveau d’eau ne baisse pas, rappelez moi !

Commencez par partir si vous voulez que je vous rappelle !

N’appelez pas le marseillais !

Si vous passez par la place, appelez moi Fanfan !

J’y cours ! Il y a du grabuge là-bas ! Au revoir !

Si vous courez sous ce soleil jusqu’à la place : adieu serait plus approprié !

Quant a moi, je ne vous donne pas ma carte : nous avons avons déjà un plombier a la caserne ! Un verre d’eau  pour la route ?

Colonel ! Laissez le ! Pour lui, vous n’êtes pas là !

Je le trouvais impoli de ne pas m’avoir dit au revoir.

Dites moi plutôt : les bouteilles vides flottent et les pleines restent au fond ? C’est ça ?

Il avait quand même un tire-bouchon derrière l’oreille : ça aurait dû mettre la puce a la votre !

Certaines étaient certainement… comment on dit ?

Piquées ! Certainement !

On ne peut pas boire autant !

Donc, monsieur le curé n’a pas mis tous ses œufs dans le même panier ?

Celles-là : ce n’est pas lui qui les a pondus !

Tandis que celles qui explosent sont sa création.

A moins de, comme il le dit, croire en la réincarnation.

Il dit ça ?

Les trois « piquées » dans la besace du plombier étaient centenaires !

Non ? Je n’ai pas vu la date mais leur provenance : elles vaudraient drôlement cher !

Colonel ! Vous croyez tout ce que l’on vous dit ! Mais plongez et vérifiez ! L’eau est fraîche !

Et transparente : je vois même des amphores !

Qui vous a fait croire que Monsieur le curé accepterait qu’on zigouille son coq ? Cet animal compte trop pour lui.

Pourquoi m’avez vous présenté comme un tueur ?

Fanfan, qui a failli être boucher, s’est proposé pour opérer le coq.

Je l’ai vu a Noël découper la dinde sous les engueulades de son père, c’est un as.

Je ne sais pas si il parlait des cordes vocales ou autres mais il avait l’air sérieux.

Fernande ! Et si vous me disiez qui a découpé la bouillabaisse ? Et aussi avec quoi ? C’est important !

Vous ne trouvez pas ça… bizarre ? Opérer sans anesthésier, c’est de la torture !

Le phosphore ! Fernande ! Son cerveau fatigue .

Il y a tout ce qu’il lui faut dans le lavabo de la cuisine.

Oui ! C’est bien de l’eau salée  que j’ai avalé quand j’ai reçu le sceau sur la tête !

Vous êtes sur ? Ça dégorge parfois, comme les escargots !

C’est la cuisinière qui torture les escargots en les salants, pas le cueilleur !

Il y a tellement de choses que je pourrais vous apprendre mais vous posez toujours les mêmes questions.

Si votre chien pouvait parler !

Mon chien ? Vous comptez me l’offrir ?

Ah ! J’attendais ce moment ! Il semblerait que ce chien ne soit pas votre chien !

Bien vu !

Pourtant je vous promet qu’il était attaché a la place du votre !

Oh le fils de pute !

Madame ! Par Neptune ! Comme vous y allez ! Expliquez-moi plutôt !

Pas vous ! Le livreur ! Il m’a laissé sa tornade !

J’ai failli vous demander ce que le livreur lui donne a manger pour qu’il perde soudainement quinze ans !

Ça c’est un berger allemand, le mien est un chien-loup ! Vous êtes un peu nul en chien !

Je n’en ai pas eu enfant !

Oh mais arrêtez donc !

Ou alors dans mon assiette et mon père me forçait a en manger !

Celui-ci, c’est le chien du diable, le bon Dieu a inventé les épines aux roses rien que pour lui !

Je l’abattrais bien mais comprenez que si c’est un kidnapping, il servira d’échange !

Rintintin est champion-truffier, celui-là, c’est un aspirateur a limaces !

C’est ce que je me suis dit quand je l’ai vu gober les méduses qui tombait du lavabo avant même qu’elles ne touchent le sol !

Et sans mâcher alors vous pensez avec une truffe ! 

Si il ne fait que la gober alors vous pouvez les récupérer…

En plus celui-ci n’a qu’une corde qu’il va ronger ! Le mien avait une chaîne !

Ne nous exaltons pas s’il vous plaît : les gens vont croire que l’on se dispute !

Arrêtez ! Laissez mes plumes ! Ou alors demandez avant  !

Vous êtes beaucoup plus distante depuis que je vous ai libérée !

Occupez-vous plutôt de ce chien qui est en train de me casser les jambes a petit feu avec sa queue !

Je pense justement me lancer a la poursuite de celui qui d’habitude est au bout de sa corde !

N’oubliez pas les truffes, et ne discutez pas avec lui, vous reviendriez avec des champignons venimeux !

Vous savez que si vous me donnez son nom, j’ai un walkie-talkie, nous vous réglerons ça en moins d’une heure !

Je ne donne jamais de nom !

Évidemment, dés que le chien m’a vu, sa queue a tranchées toutes vos fleurs !

C’est le curé !

C’est le curé qui vous a dit de dire  ça !

Désolé : l’innocent prend la place du coupable ! C’est sa stratégie !

Déplacer les gens comme s’ils étaient des pions dans un jeu d’échec ?

Stratégie chrétienne : on sacrifie le roi pour protéger un pion.

Il est échec et mat votre pion : son chien des enfers va me mener a lui !

Vous ne le rattraperez jamais, vous ne rattraperiez pas votre ombre !

Une fois mort, il fera un monstre des marais comme les autres !

Tartarin de tarascon !

Qui ? Lui ? Il s’est donné ce surnom ridicule  !

Non : vous ! Lui, son nom je ne le connaîtrai jamais. Tout le monde l’appelait « fils de pute » ! Moi c’était bien la première fois !

Et moi, sous son sceau, c’est la première fois que je fais une crise de claustrophobie !

Vous lui en voulez ?

Lui m’en veut ! J’ai vu comme la petite lumière rouge des sous-marins clignoter en mode alarme !

Plus l’araignée de mer au plafond !

Et je voudrais lui demander si il compte m’en faire d’autres comme ça !

Et le sens de l’humour ? c’est le plus vieux gag du monde !

Je n’ai jamais rien vécu de plus sérieux ! Une véritable illumination ! J’ai peur de rester mais j’ai aussi peur de fuir !

Je vous le dit : c’est le diable !

Lucifer ! Le porteur de lumière ! Il m’a rappelé que la pression marine broie un sous-marin mieux que l’herbier de Monsieur le maire écrase une physalis séchée !

Le corbeau n’a pas été tendre avec lui, ni avec sa mère.

Le corbeau a déjà été tendre avec quelqu’un ? Éclairez-moi !

Je ne peux pas, c’est trop gros !

Vous préférez que je demande a la bande de la belote qui vont me la passer a la moulinette et y rajouter des poignées de piment d’Espelette ?

Le corbeau dit que ce n’est pas son fils, et qu’ils dorment ensembles.

Crac

Vous avez entendu ? Jésus se tortille sur sa croix tellement ce que vous colportez n’est pas beau.

Sainte Marie de la mer qui monte ! La croix a son pied dans l’eau !

Pourvu qu’il ne quitte pas le mur, il y est appuyé contre ou accroché sur ?

Sa croix lui servirait de planche !

Là vous n’avez pas lâché un sceau mais une bombe. Puante.

Et si vous y lâchiez votre armée de chiens  aux fesses ?

Déjà fait ! Ce n’est pas la première fois qu’il pose soucis ! En vain ! Il a un don pour la guérilla ! Il tient ça de son père : Ramouncho !

Tiens ? Le revoilà lui, il y avait longtemps !

Il me jette des mottes de terre pendant que je me baigne.

Ramouncho ? Il est mort fusillé en Espagne !

Son fils !

Mais enfin, si Gaxuxa vous dit que ce n’est pas le fils de Ramouncho, ayez la politesse de la croire ! Elle sait tout de même avec qui elle couche !

Vingts mètres en amont de la rivière, pour troubler l’eau, pour pas se faire attraper.

Une lavandière qui en a assez de voir vos fesses !

Je connais trop bien l’eau pour savoir qu’on y voit très mal ce qu’il y a au dessous quand on y est au dessus !

Vous pourriez me la refaire celle-là ?

Je ne suis pas exhibitionniste !

Monsieur le curé n’est pas voyeur et pourtant il est connu pour ça jusqu’ à Camarguet !

L’ornithologie mène a tout !

Il reconnaît bien être tombé sur de drôles d’oiseaux mais par hasard !

Et bien moi je ne demande qu’a me baigner en paix sous le pont, mais c’est automatique, comme par hasard, deux secondes après, une lavandière arrive !

Pas de baignade au pont le quinze août ! Ça sent le neuf de pique ! Le mari jaloux !

Il faut que je vous dise : l’ horoscope du curé n’est pas bon non plus pour le match du quinze août !

Qu’est ce qu’ils manigancent  encore ?

Rien de moins que le déculotter devant le stade entier !

Même dans sa propre équipe ?

Allons ! Vous délirez !

Pas besoin d’avoir fait le tour du monde pour connaître l’âme humaine !

Les paris étant énormes !

Vous pouvez parier : c’est moi qui vais coudre la ficelle de son short !

Merci pour le tuyau !

Contrairement au plombier, le tuyau est gratuit !

Je sais ce que Monsieur le curé a du faire pour Bébert. S’éloigner de Marguerite !

Il ne l’a pas fait pour Bébert, il l’a fait pour elle !

Le mari est jaloux, le frère se retire ! Stratégie chrétienne ?

Demi-frère ! Et ça, ça change tout !

Vous savez où est Bébert ? J’aurai besoin de lui !

Ce n’est pas parce qu’il a vu le monstre des marais une fois qu’il a son adresse !

Ce n’est pas pour une information, c’est pour un service.

Vous connaissez l’adresse de Bébert cette nuit ?

Ici ! Chez vous ! Avec son épouse ! Votre fille ! Marguerite !

Non !

Qu’est ce qui se passe encore ?

Je vous informe qu’il est parti emmener les enfants en camp de vacances !

Il revient quand  ? J’ai urgemment besoin d’un homme de confiance.

Trop tard ! Vous avez une armée de bonhommes, pourquoi vous venez chercher les nôtres ?

Pour faire quelque chose que je voudrais cacher a mes hommes.

J’espère que ce n’est pas urgent, parce qu’ils campent au pied de l’abbaye.

Et toutes les bières qu’il pourra siffler avant de reprendre la route !

C’est toujours ça que les allemands ne leur achèteront pas !

Il rentrera dormir ? Vu qu’il est jeune marié, il devrait !

A la mairie, Ils ont signés sur un cahier d’écolier et a l’église bebert n’a pas sorti un mot !

Je vais envoyer des hommes le raccompagner, que le monstre des marais ne nous le mette pas dans un sceau.

Oui : on ne sait pas trop ce que ça livre comme on ne sait pas trop ce que ça mange !

Des mouches j’espère !

Vous en discuterez avec lui lorsque vous le rencontrerez !

Pas a votre table : il n’ y a pas l’air invité !

Ici ? C’est la maison du bon Dieu : tout le monde est invité, sauf Bébert peut-être.

Et vous ? Vous ne demanderiez pas au monstre des marais de déposer sa livraison et disparaître ?

Si, pour une fois vous avez bien deviné, je ne veux pas qu’il croise Monsieur le curé, ça ferait des étincelles !

Je penserais bien au fils de Gaxuxa mais le gabarit ne correspond pas !

Bébert s’est enfui a toutes jambes et le gabarit, ça dépend beaucoup de la distance.

Et la précision des portrait-robots dépend du temps qu’a duré le face a face !

C’est sûr qu’avec cette horreur de portrait robot ou il a les dents pointues et la bave aux lèvres…

C’est moi qui l’ai dessiné et il m’ a félicité pour sa ressemblance.

Excusez moi mais s’il ressemble tant au curé, c’est qu’il rêve de l’ abattre !

Bébert m’a confié qu’il rêve toutes les nuits de ses longs doigts qui s’agitent !

Peut-être qu’en lui offrant un peu moins de cafés, il n’aurait jamais commencé a s’agiter !

C’est vrai qu’en offrant une tournée générale, j’en ai eu de tous les modèles et de toutes les couleurs !

Mais j’y pense : ça pourrait être vous : vous vous baignez tout le temps ! Faites voir vos pieds !

Ça pourrait être un homme grenouille anglais ! L’ennemi des sous-marins !

Votre sous-marin, j’y croirais quand je le verrai !

Vous y seriez reçue au sec !

Vous savez qu’il arrive encore a monsieur le curé de se faire avoir par le coup du sceau !

Ah ah ! Le monstre a eu raison d’insister ! Rien que pour ça : chapeau bas !

Vous comptez quand même enlever votre sceau de sur votre tête ?

Pas tant que je ne sais pas avec précision où est passé la grenouille ni sous quelle forme !

Manque de courage ou excès de prudence, ça va faire réfléchir quand vous sortirez !

Quand je pense que j ’ai failli le croiser ! A quelques secondes près !

Failli en effet, vu que c’est Bébert qui l’a inventé pour que les gosses n’approchent pas ses pièges.

Il paraît que ça le met drôlement en grogne au monstre des Marais qu’on braconne des oiseaux sur ses terres !

Vous avez redit en grogne au lieu d’en rogne !

L’ornithologie devient passionnante expliquée par un passionné d’ornithologie !

Si vous tenez jusqu’à l’ornithorynque, alors là c’est plus que de la passion, c’est de l’exaltation !

Certaines espèces d’oiseaux sont protégées !

Par quoi ? Un bout de papier ?

Un garde- chasse !

Vous rêvez ! On en a pas ! Les gendarmes sont les premiers a les manger !

Moi je crois que monsieur le curé a une âme de résistant !

Moi aussi ! Mais vous ne risquez rien, vous ne comptez pas faire de mal a un oiseau n’est ce pas ?

Pas un seul, de quelque espèce que ce soit, je vous le promet.

Coucou

clic

Encore !

Vous comprenez pourquoi je ne charge pas mon pistolet ! Pas un mot de ce trouble s’il vous plaît  ! A personne !

Heureusement que le modèle roulette russe n’existe pas ! Il n’existe pas n’est ce pas ?

Non ! J’ai un ami qui a le même modèle dans son château en Bavière : c’est la porte qui s’est coincée. Vous me faites confiance ?

Non… euh … je veux dire oui !

Pour lui claquer le bec, je vais claquer sa porte.

Souvenez vous les dernières fois que vous avez eu affaire a des portes !

Avec cette grosse miette de pain sec dont je vais faire une boule ! Je suis un champion aux billes.

Crachez dessus où vous n’y arriverez pas !

Heu … je vais la gratter elle sera plus petite mais… Aie ! Je me suis taillé !

Et déplacer un coffre ? Ce serait dans vos cordes ?

j’ai le casque de mon chauffeur , vous fournissez les roues ?

Je comprend de mieux en mieux ce que monsieur le curé vous trouve !

Vous me parliez d’un coffre !

La commode ! c’est la solution !

Vous allez enfermer le coq dans la commode ? Attention a son cou en fermant les tiroirs !

Non : y loger de nouvelles poules, plus de poules c’est moins de cocorico ! Avec l’âne, ça a marché !

Bravo ! Vous venez de passer du coq a l’âne ! Je suis a vos ordres ma colonelle !

Vous l’attrapez par dessous et on la fait glisser sur le rebord jusqu’à ce qu’elle tienne l’équilibre en son milieu !

Mais elle n’a pas de pied : il n’y a pas la place pour y passer ses doigts dessous !

Alors faites comme moi : une main sur la poignée du bas et une main sur le côté !

Il faut vraiment que je retouche a ces épées ?

Non, elles ne taillent pas, elles serviront de perchoir !

Et si elles tournent a nouveau ?

Pour l’instant, retirez en une, un doigt dans le trou du tiroir du bas, une main sur le côté et soulevez avec moi !

Je ne mets pas mon doigt dans un trou !  

Bon d’accord : je fais ça toute seule ! Et hop !

Dites donc : elle a l’air légère !

Et maintenant, vous, léger comme une chèvre, vous sautez dans le jardin pour que je la fasse glisser sur vous !

Ou comme un saumon passe une cascade !

Voilà ! Sauf qu’un saumon ça glisse entre les doigts et un cabri ça peut s’attraper par les cornes !

Comment je fais ?

Mais qu’est ce que j’en sais moi ? Je sais juste que si vous vous dépêchez on aura peut-être le temps de boire un autre verre !

Je vais simplement poser mes deux mains de côté et jeter mes deux fesses sur le rebord !

Vous partez de face et tournez vos fesses en route ou vous partez de dos a la fenêtre ?

Je ne sais pas ! Pourquoi ?

Parce que si vous partez le dos a la fenêtre, donc face a moi je peux vous y aider en mettant mes mains sur vos hanches !

Je choisis de dos !

Hop ! Voilà ! Vous n’avez pas le vertige ?

Vous voulez rire ? Je pourrais toucher le tapis rien qu’en tendant la pointe de mes pieds !

Et maintenant ?

Dites moi !

Ben non : c’est vous qui vous avez voulu être assis ainsi, moi je n’aurais pas du tout fait comme ça !

C’est sympathique pour la causette, nous sommes a la même hauteur, mais nous avons seulement fait la moitié du travail !

Vous n’aviez pas imaginé la suite ?

Et vous ?

Vous pourriez peut être sauter en arrière comme un parachutiste anglais de son avion !

J’ ai fait un peu de gymnastique étant petit !

Quelqu’un de souple et confiant pourrait d’une pirouette arrière se retourner sur ses pieds ! Mais…

Holà ! Je vous arrête : le niveau du jardin a l’air plus haut que celui du bureau, je n’aurai pas le temps !

De toute façon, même seul, un gymnase n’arriverait pas a faire ce que nous allons faire a deux : la toupie !

La toupie ? Sur un seuil de fenêtre a côté d’un commode qui tient en équilibre ?

Juste un demi-tour vers le jardin ! Repliez vos jambes, genoux contre épaules !

Pourquoi vous m’enlevez mes bottes ?

Parce que vous risquez d’atterrir sur des œufs ! Vous n’avez pas de chaussettes ?

Elles sèchent sur une branche !

Alors vous arrêterez de respirer ! Allez ! En voiture Arthur !

zzzzzzzzzzzzzzzzzzz

Aie !

Où de l’ail ? Dans le jardin ?

Vous me poussez de la main droite assez fort pour faire cent demi- tour et ensuite vous m’arrêtez de la main gauche des le premier demi-tour !

Ne chipotez pas ! Faites vous tout mou comme un escargot !

Pourquoi ?

Pour pas que je ne vous casse en vous poussant dans le dos !

Qu’est ce que je dois faire ? Mettre mes bras en croix ? Tendre mes dents en avant  ?

Votre ironie masque votre nervosité. C’est votre premier saut ?

Un saut ? Je n’ai qu’a tendre mes orteils et je suis posé.

Maintenant ! Go ! Go ! Go !

Paf

Banzaï !

Qu’est ce que vous dites ?

Aïe ! Mes omoplates !

Mes plus omoplates excuses  !

Aïe ! Le sol pique !

Félicitations ! Vous voilà sur l’herbe fraîche !

Aïe ! Des orties en l ’occurrence ! Aïe ! Mes chevilles !

Que d’ail ! Queue d’ail ! C’est une gousse entière !

Vous ne venez réceptionner le poulailler avec moi ?

Je ne suis pas équipée pour enjamber les fenêtres !

Vous n’allez pas me croire : un tiroir s’est ouvert sur l’arrière alors que la commode est sur le dos !

Oui je me souviens : l’arrière des tiroirs tapait dans le mur !

Non seulement elle n’a ni haut ni bas mais elle n’a également ni avant ni arrière !

Elle pouvait même s’ouvrir et ne plus avoir ni intérieur ni extérieur avant que l’ancien curé n’y mette quelques clous par ci par là.

Ce qui est encore plus incroyable c’est qu’ une robe de french cancan en est tombée !

Juste quand je parlais de lever la jambe !

J’y vois comme un signe de la providence, que dis-je, un appel !

Mais vous voulez vraiment me pousser dans les orties ! D’accord ! Envoyez la robe !

Oh ! Il y a aussi un pistolet !

C’est un accessoire, il ne lance qu’un drapeau ! Je vous l’offre ! Gardez le !

Merci ! Il fera une très légère arme de dissuasion !

Vous pourriez vous tourner s’il vous plaît ?

Bien sûr ! Ah ! La statue romaine !

Non ! Vous allez lui faire peur !

BANG !

C’est un drapeau anglais ? Il est bleu ciel avec des rayons rouges !

Ça ne vous suffit pas de tirer sur les oiseaux, vous tirez aussi sur les femmes ?

Avec une arme factice, et sur une femme factice ! Qui n’était pas là il y cinq minutes !

Si, mais dans l’ombre des branches.

Et le soleil ça bouge, pas les statues !

Dites donc ! Si tout les hommes étaient comme vous, le monde serait bien vide !

Elle m’a fait peur ! C’est la vierge Marie ?

Non ! Monsieur le curé ne la laisserait pas se rouler dans la boue !

Qu’est ce qu’elle fait dans le jardin ? Elle protège les tomates ?

Elle fuit les vandales ! Si vous saviez ce qu’ils sont capables de faire a une statue sans défense !

Si j’ai sursauté c’est qu’elle est bien faite ! Quelle grâce !

Merci !

Merci ?

Grassouillette ! C’était mon second prénom a cette époque.

Vous n’avez pas l’air d’ une grecque.

D’une Sicilienne ! Les grecques perdent leur bras.

Alors ce n’était pas la fameuse « Noli » ?

« Noli me tangere ? » La vieille déesse romaine a la croisée des chemins !

La bande de la belote m’a dit qu’elle était tombée dans les ronces.

Là, elle est dans le fil de fer barbelé , ils ne viendront pas l’embêter !

Je sais que c’est eux qui ont gravé son nouveau nom sur le socle, c’est fin pour des vandales !

Le temps qui fait et qui passe avait effacé l’ancien. Mais la patine sur les rondeurs c’est bien eux et c’est beaucoup moins fin !

Vous féliciterez le sculpteur ! Quelle splendeur !

Monsieur le curé a du la déplacer avec un âne ! C’était pas du caoutchouc !

Si c’est du métal, j’ai ordre de réquisitionner mais je tournerai les yeux !

Pourquoi votre atelier construis un zeppelin avec une armature en métal ?

Fine comme un cheveu !

Il y a plein de bois ici !

C’est un petit pour, justement survoler les bois et prendre le linx d’en haut !

En photo ?

C’est le curé qui a fait les plans, c’est lui qui l’habillera !

Moi je l’aurai habillée cette statue mais Monsieur le curé a dit que ça lui ferait perdre sa divinité !

C’était peut-être leur vierge ! Elle est en quoi ? La nature a eu le temps d’y rajouter sa touche !

On ne touche pas ! Vous ne voyez pas sa pancarte autour du cou : « Noli me tangere ». 

Pardon ! Elle a de bonne dent ! Elle sonne creux.

Mais non, ce n’est pas une cruche mais elle est en terre glaise ! Rodin et Camille Claudel l’ont faite ensemble. Pendant une scène de ménage.

Ah ! Je comprend mieux, vous en avez reçu quelques éclats !

Me voilà immortelle : la nature va me polir a l’eau et me rhabiller de lichen au soleil jusqu’à la fin des temps !

Comme dirait Lahaut-cestout : « Préfère le vrai au faux ! ».

C’est a dire ?

J’ai fait tous les ports du monde, et pas seulement en Sicile, vos yeux sont inimitables, insurpassables.

Vous voulez faire rougir le modèle.

La déesse a cette odeur de mousse humide qui m’envoûte !

Le curé a arrosé les tomates dés qu’elles sont entrées dans l’ombre du mur du cimetière.

Nu, pour les faire rougir ?

Oh que vous êtes vulgaire ! Faites moi penser a ne plus jamais vous ouvrir la porte !

Je l’enfoncerai avec un bandeau autour du front, mon père me faisait faire ça avec des blocs de glace !

Colonel ? Vous venez de me parler dans une langue très étrange !

Je disais que l’ancien curé n’aurait jamais laissée une femme nue dans son jardin !

Dixit : « Avec le réalisme on ne sait pas si c’est du lard ou du cochon ! »

On m’a dit qu’il se privait bonne chair et qu’on le surnommait brin d’herbe !

Nourri qu’au vin de messe et a l’hostie !

Heureusement que je n’évente pas son histoire sinon mes hommes creuseraient des trous partout dés que j’aurai le dos tourné.

De temps en temps, ils font quand même tomber une grenade ou deux ! Ce n’est pas pour les oiseaux !

Ça aére la terre et donne des vers aux poules.

Enfin bref : son trésor au curé c’était moi ! Voilà ! Vous pouvez vous retourner !

Oh ! En effet ! Votre tenue de french cancan vous va a ravir !

Normal : c’est la robe de l’assistante d’un magicien ! Effet spécial !

Elle fait disparaître vos longues jambes ! On doit les deviner !

Vous reculez pour attraper la commode ou pour me contempler ?

Votre corps est tout raidi .Vous êtes au garde a vous !

Et je vous ordonne de revenir descendre la commode. Allez ! On y est presque !

Tout cambré !

Pour pousser la commode : a trois je pousse ! Un !

Tout gonflé !

De gaz pas d’orgueil : deux !

C’était donc le nombril, l’entrée de l’arrivée d’air !

Regardez donc mes yeux, c’est la seule chose de naturelle ! Trois !

Pouf

Mais par les titans ! Vous venez d’esclaffer l’ancien poulailler !

Il tombait en poussière, la fouine n’avait qu’a gratter un trou pour y faire son marché sans entrer !

Enfin j’exagère, un peu comme les marseillais, disons que vous l’avez sérieusement bancalé !

Vous utilisez de drôles de mots, un peu comme Fanfan ?

crac

J’ai marché sur un œuf !

Un œuf fécondé ?

Si c’est comme des œufs de tortues de mer, je dirais pas fécondé !

Il n’y a qu’un pirate venu d’une île au sable blanc pour parler ainsi !

Popeye les embroche sortis de l’œuf et les cuit dans le jus de leur tendre carapace !

CRAC

Alors là c’est réglé, il ne bancalera plus !

Ça y est : c’ est une crêpe… Et aux œufs, j’en ai plein les pieds !

Et combien de poussins ?

Attendez que je les compte. Un, deux, trois, ils seraient plus difficile a embrocher que des tortues! Quatre, cinq, six ?

Très bien ! Revenez ramasser de la paille et fourrez-la dans les tiroirs !

j’enlève les épées ? Ou elles feront perchoirs ?

Non, je les connais, elles vont s’y embrocher !

Vous ne venez pas m’aider ?

C’est mon plus beau costume !

crouic

Oh le beau costume de pirate ! Ça doit être pour vous ! C ’est votre taille ? 

Je l’essayerais bien mais ce n’est ni le moment ni l’endroit !

Tingdilingdilingdiling

C’est votre dernière chance, vous entendez la petite musique ?

D’une mécanique qui referme doucement le tiroir !

Dans quatre mesures il va disparaître ! Un !

Dans le cas où j ’enlèverais mon long manteau d’hiver, ne vous inquiétez pas, je garderai mon caleçon !

J’en ai déjà vu beaucoup, ceux que vous semez sur les berges de la rivière, mais jamais sur vous! Deux !

Il n’y a que du cimetière que l’on peut nous voir ?

Et les visiteurs font grincer la grille ! Trois ! Vous avez de la chance, ce n’est pas une valse !

Qu’est ce que je dois faire ?

Dites Stop : ça suffira ! Quatre !

Stop ! Je l’essaye !

Attention : pourquoi vous déposez vos affaires dans le tiroir du haut ?

Parce que c’est pratique : je ne vais pas le poser sur le dessus de la commode, il y a une minute c’était le dessous !

Si jamais vous le fermez, votre manteau d’hiver pourrait disparaître.

Alors je ne le refermerai pas.

C’est dans la commode que Monsieur l’ancien curé mettait tous les objets confisqués !

Je commencerai par essayer le cache-œil !

Le perroquet d’épaule est un vrai ! Pas empaillé mais séché par les ans !

Et embroché : ce n’est pas gentil. Le collier d’oreilles coupées est drôlement bien imité !

Je lui ai dit : « Vous tuez un innocent qui ne comprend pas les mots qu’il répète ! ».

Tiens donc ! Qu’avons nous là tout au fond ?

Il a quand même dit sa formule magique !

Une jambe de bois ? Je l’enfile !

« Va brûler en enfer ! » ! C’est ce qu’il lui a dit ! Parce qu’il n’aimait pas spécialement les oiseaux et détestait le marquis ! « Va brûler en enfer ! » !

Tingdilingdilingdiling

La petite musique ! Elle revient !

Oui : ouvrir le tiroir du bas ferme celui du haut !

Et maintenant si je referme celui du bas, ça ré-ouvrira celui du haut ?

Oui : claquez fort celui du bas.

Panclac

crouic

Vous aviez raison : le tiroir du haut s’est bien ouvert et mon manteau d’hiver s’en est allé !

Il a du tomber dans le tiroir du milieu ! Tirez sur le tiroir du milieu !

Il est coincé !

Vous arriveriez a tirer les trois tiroirs en même temps ?

Il me faudrait une troisième main, vous arriveriez a enjamber la fenêtre pour venir me donner un coup de main ?

Oui ! Attendez ! J’enfile mes talons-aiguilles !

Ils vous mettent sur la pointe des ongles des orteils ! Et si vous tombez ? De si haut !

C’est juste pour faire un pas !

Vous allez enjamber en ciseaux ?

J’ai une culotte de dentelle tout a fait présentable si c’est a ça que vous pensez !

Je pense que vous pourriez vous retrouver coincée a califourchon entre le bureau et le jardin.

Mais non, vous allez voir ! Attention a mes talons aiguilles, vous n’avez jamais eu autant besoin de vos yeux !

Je ne peux pas reculer, j’ai coincé mes doigts dans les serrures du tiroir du haut et du tiroir d’en bas !

J’arrive !

Et si vous passiez sur les côtés, en grimpant aux rideaux !

A mon âge ?

J’ai une idée : je vais introduire la pointe de ma jambe de bois dans la serrure du tiroir du milieu !

Dire que je devrais être allongée dans mon lit a attendre mon cercueil !

Clac clac clac

Ça a marché !

Vous êtes libre !

Pas vous ! j’attrape vos jambes ! Sortez vos griffes du rideau !

Vous allez me refaire prisonnière ? 

Est ce que vous me procureriez un tournevis ? Il faut désamorcer cette rôtissoire avant que des poules ne s’y installent !

Vous y voyez des vis quelque part vous ?

Pour être franc je me serais bien servi d’ un marteau !

Non Colonel, elle rend les coups ! Ouvrez les yeux ! Ou touchez plutôt ! L’intérieur est tapissé d’un drôle de caoutchouc tout mou qui ne brûle pas. 

Un pied de biche, vous avez un pied de biche ?

Vous ne comprenez pas ? Vous ne pouvez pas gagner. Regardez sur la tranche, en sandwich entre deux planches de bois, c’est une plaque de quoi ?

De métal ! D’accord : j’appelle l’armurerie, on va faire avec mes outils ! Comme de la dynamite par exemple !

Pour que la dynamite se retrouve au grenier ? Pas question !

Je ne comprend pas ! Comment la dynamite se retrouverait au grenier ?

Oui : un jour que l’ancien curé a voulu s’y attaquer, il a disparu, sous nos yeux. Enfin pas vraiment sous nos yeux puisqu’il y bricolait dedans !

Il y a toujours un truc. Moi je n’y suis pas dedans !

Vous auriez vu nos têtes quand les quatre planches se sont ouvertes sur… Rien ! Plus personne !

Par contre mes doigts, eux étaient dedans !

Et si vous aviez vu sa tête quand il a descendu les marches qui mènent au grenier.

Clac clac clac clac clac

Quoi ? Il l’a refait ! Il s’est déplié comme un origami !

Un quoi ?

Il est plat comme une feuille de papier ! Et mes habits ? Où ils sont ? Au grenier ?

Pas un geste !

Facile a dire : vous m’avez fait sursauter ! Vous criez aussi fort que vous sifflez.

Retournez vous ! Doucement ! Très doucement !

Je dois lever les mains ?

Vous devez le regarder dans les yeux, c’est la procédure !

Ah voilà l’entrée du magicien : il a ressuscité ?

C’est vous qui êtes mort si vous ne faites pas ce qu’il faut !

Qu’il m’abatte dans le dos, je ne lui ferais pas ce plaisir !

Arrêtez, vous êtes pathétique !

Gaxuxa m’avait dit que je finirai dévoré par des harpies dans la forêt, mais je finirais donc abattu dans le dos dans un jardin de curé qui pue le bouc ?

N’en rajoutez pas !

J’avais notés quelques mots pour ce grand moment mais elles sont dans le carnet que vos complices ont subtilisés. Par le soupirail de la cave, c’est ça ?

Je peux bien vous le dire puisque vous allez mourir, c’est ça ?

Mort ! Trépas a quelques pas ! Je ne te crains pas ton glas…

Allumez votre talkie-walkie, il craint les sons nouveaux !

Le tour n’est pas fini ? Il manque sa tirade ?

Les bip-bips, ça va le faire réfléchir, puis vous en profiterez pour sauter sur le fond de la malle et replier les parois sur vous !

Et je finis au grenier ? Je ne crois pas a la magie !

C’est une malle : elle a des poignées a l’intérieur ! Tentez -le !

Vous me kidnappez ? Je vais rejoindre les déserteurs ?

Si je pouvais jeter quelque chose ce serait sur vous, pas sur Morphée !

Le mâle !

Oui le mâle qui va vous rentrer dedans si vous ne rentrez pas dans la malle !

Vous voulez dire qu’il est attiré sexuellement par moi ?

Est ce que vous pouvez arrêter avec les salaceries : les américains nous écoutent a travers leur talkie-walkie !

Parce que Morphée tire très fort sur mon caleçon. Heureusement que je ne me suis pas retourné!Maintenant, vu comme il me compresse, ce serait impossible !

Et si vous appeliez Popeye ? Il en a une peur bleue !

Oui ! Il les adore !Vous me sauvez la vie !

Clic…Criiiiicriiiiiicriiiiiii

Vous m’en devrez une !

Cricriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

Popeye l’a ramené de ses vacances en Normandie.

Bien mal acquis ne profite jamais ! Et ne le notez pas, retenez-le !

Il aurait été difficile d’avoir la paire ! Les américains la lui échangé avec la jeep contre un tank ! Je n’ai pas plus de détails !

Vous savez qu’il peuvent nous écouter sans qu’on s’en aperçoive ?

Impossible il faut pousser ce gros déclencheur voyez : ici, noté on/off.

Ils savent facilement le déclencher a distance.

Clic !

Allo !

Ça y est ça remarche !

Criiiiiiiiiicriiiiiiiiii

Parlez lui !

Mais il est reparti !

Au bouc ! Vous êtes tout rouge, il vous étrangle par le bas !

Mais qu’est ce je lui raconte ?

Racontez lui une histoire !

Alors c’est l’histoire de monsieur Seguin, il a une gentille chèvre…

J’espère que les rideaux vont pas se déchirer parce que je les escaladent !

Ne montez pas si haut !

Je décroche les tringles a rideaux pour les lancer autour de ces cornes ! Ça va le rendre fou ! Votre engin ne marche pas !

tac tac

Mais tenez vous des deux mains ! Vous allez vous rompre le cou !

J’ai fini par tenir un stand de fête foraine, je m’entraînais quand il n’y avait personne !

La chèvre n’écoute rien et résultat le loup la bouffe !

cloc cloc

Que le grand cric me croque ! Vous avez vu comme c’est bien visé ! Sans voir la cible !

Il l’a lâché sa proie pour jouer au bilboquet prisonnier !

Vous inventez des jeux, comme Fanfan ?

Allo ?

Allo Popeye ? Je suis chez le curé et le bouc menace de m’attaquer ! Parles-y ! Fais y peur !

Allo ! C’est le champignonneur !

Mais où est Popeye ? Il n’écoute déjà pas sa maîtresse, pourquoi il écouterait un inconnu ?

Passez moi le bouc !

D’accord ! Hey, le bouc, c’est pour toi !

waf waf waf waf

Il charge ! Jetez le talkie-walkie, c’est le talkie-walkie qu’il charge !

Une seconde ! Allô ? Champignonneur ? Vous êtes sur on ou sur off ?

Clic…criiiiicrrrrrrrrrrrrrr

Mais ne jetez pas le talkie-walkie sur Morphée mais a côté! Qu’il le charge !

Le champignonneur m’a raccroché au nez.

Criiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii…Clic

Il le charge, le traîne, le frappe, l’ouvre, le mange…

… S’arrête et me regarde !

Vous y teniez ?

Si je perdais mon caleçon en même temps que la vie, vous promettez de le remonter !

Pinpon dit et répète qu’il ne faut pas toucher a une scène de crime !

Il éteint bien les feux, les trois-quarts sont criminels !

Cocorico !

Cocorico vous a sauvé la vie en attaquant Morphée ! Si il savait !

Non : il attaque le talkie-walkie !

Il croit qu’il a une épée !

Mais quelle force ! Il la tord, la retord, oh ! Il y fait même des nœuds !

Fanfan joue souvent a la bagarre avec lui ! C’est un guerrier redoutable ! « L’increvable » ! qu’il l’appelle !

Shhhhrrrrrrrrrrrrr

C’est moi qu’il regarde comme ça ?

Ah le rideau se déchire ! Je meurs ! Quelle était la dernière tirade de Sarah Bernard ?

J’arrive ! Faites vous légère !

BIM

BADABAN

CLOC

BOUM

TAC

POUF

Relevez-vous !

BIM

BADABAN

CLOC

BOUM

TAC

POUF

Non! Il a du fer aux pattes, des lames de rasoir !

BIM

BADABAN

CLOC

BOUM

TAC

POUF

Et donc sur vos lèvres, c’est bien votre sang ?

BIM

BADABAN

CLOC

BOUM

TAC

POUF

pft… une plume ! Une plume de Paon ! Qui va ranger son éventail !

BIM

BADABAN

CLOC

BOUM

TAC

POUF

Vous boitez ?

BIM

BADABAN

CLOC

BOUM

TAC

POUF

J’ai trébuché ! Sur un poussin ! Que dis-je un poussin : un blanc d’œuf !

BIM

BADABAN

CLOC

BOUM

TAC

POUF

BOUM

C’est fini ? Ne vous endormez pas aussi !

Arghhhh !

Bing

Clac

Dong

Et merde !

Floc

Glups !

Ah non ! Pas Morphée !

Arghhhh !

Bing

Clac

Dong

Et merde !

Floc

Glups !

Je lâche !

Arghhhh !

Bing

Clac

Dong

Et merde !

Floc

Glups !

Je plonge !

Chtong !

Trop tard : je meurs debout, talons plantés aux planches !

Celle-ci n’est pas mal  non plus ! C’est Molière ?

Vous arrivez une demi seconde trop tard !

Heureusement : vous m’auriez transpercé de haut en bas avec vos talons-aiguilles !

Excusez moi : j’ai les mains glacées  mais si je ne me tiens pas a quelque chose, je vais me casser comme une vieille poupée, en commençant par les pieds.

Ne vous excusez pas, c’est ma main qui est bouillante !

Je vais rester enroulée dans les rideaux si ça ne vous dérange pas car je crains les courants d’air.

Vous avez fait tout ce qu’il fallait pour vous alléger ! Ainsi je peux prendre votre vrai pouls.

Je pars comme arrivée, honteuse cette fois-ci !

Je n’ai vu que le plus beau corps du monde, pas votre âme ! Restez encore un peu discuter avec moi !

Mon plus beau corps est là mais a l’intérieur tout mes os se sont tassés au fond de mes chaussures.

Votre crâne est là et je vois y battre une veine sur la tempe !

Et vous vos lèvre tremblent, appuyez-les sur les miennes, je voudrais quitter la scène sur un baiser !

Le baiser d’un ex-prince ?

Je n’ai plus jamais embrassé personne d’autre que mon mari !

Et moi je lui ai juré de n’embrasser personne d’autre qu’elle !

Faisons nous un baiser de cinéma  : sans roulis ni trempette, dos au talkie-walkie !

Pour vous faire plaisir car je vous aime beaucoup ! Et aussi un peu parce que personne ne m’aime !

Quelle âge aviez vous ? Quand vous lui avez pris la main comme ça pour la première fois.

Ma première danse ?

Votre premier baiser !

Elle m’a mordu ! Elle me trouvait trop ardent, on l’a brûlé !

Vive ?

Mais non : morte, du choléra ! C’est elle qui avait la fièvre ! J’ai voulu mourir !

Vous croyez aux sirènes colonel ?

Je n’en ai jamais vu !

Alors le rat que j’entends nager dans la cave est bien gros !

Le rideau n’est pas tombé, nous irons voir ensemble, sous toutes les planches du monde !

On me l’a déjà faite ! Passez moi l’eau du puits dans la carafe ! Versez-m’en dans la bouche !

Non ! Respirez d’abord !

Je peux boire et respirer en même temps ! Ne me laissez pas mourir en mourant de soif !

Je vous dis que c’est une drogue pour assommer le coq !

Servez-moi cette carafe ou jetez moi dans le puits mais j’ai besoin d’eau !

La grille du puits a des barreaux épais comme des bras !

Je plaisantais !

J’en bois d’abord !

Non :c’est du sérum de vérité ! Vous allez vous étouffer ! Versez !

Bien sûr ! A votre service madame la bonne !

Pas sur le front ! Ce n’est pas un baptême !

Deux gouttes !

Je bois quand ?

Elle est gazeuse !

Je sais ! Ma gorge adore !

Buvez a petites gorgées !

C’est fou !Du champagne sans alcool !

S’il vous enivre, alors je vais vous demander si il existe une carte de toutes ces galeries ?

Ça ferait votre malheur ! Et celui de vos fourmis !

Je disparaîtrai et toutes mes fourmis avec, ça ferait le bonheur de tout les gens que vous aimez !

Vous me ressuscitez ! Trente secondes et je vous la donne !

Mais vous gribouillez sur mon carnet ! C’est mon carnet !

L’assistante d’un magicien est obligatoirement pickpocket !

Merci mon Dieu, Merci ma déesse ! Si je ne me retenais pas, je vous donnerais aussi ce baiser !

Mh…

Mh… ma chapardeuse !

Mh…

Mh… mon pas-chat pas- paon !

Mh…

Ah non ! Pas le french-kiss !

Non ! Vous m’avez cassé un ongle !

Pff…

Attention ! Vous vous envolez ! Ma plume ?

Votre crayon !

…fffffffffff

Vos griffes !

Au secours ! Le gaz part !

…ffffffffffffffffffffffffCRAC

Ahhhh !

Toctoc

Il est là ?

Je ne sais pas si l’ancien boulanger ira prendre sa place dans la file d’attente mais Madeleine, elle, reste a la caisse !

Prenez mon balai ! Il s’appelle «Reviens » !

En tout ce que l’on peut imaginer ! Ils se sont tous battu pour me croquer : les cubistes, les dadaïstes…

Il est au courant de tout !

Avec toutes les bizarreries que l’on reçoit ici, nous aurions plus de touristes que d’habitants. 

Colonel ! Et moi aussi je vous répète que vus n’avez pas le droit d’approcher les lavandières, leurs habits mouillés sont transparents !

il déplace ses pions comme sur un jeu d’échecs

Comme un petit canard gonflable ?

Comme une femme.

institutrice

bonne

couturière