Toc toc toc
POUM

Mais enfin c’est impossible ! Qui est là ?
C’est le facteur ! Enfin… la factrice !
Mais qu’est ce que vous faites derrière la fenêtre ?
Sous la fenêtre : J’ai grimpé a l’échelle ! Quatre barreaux  seulement !
Zut ! L’échelle !
Vous saviez que la porte du presbytère était grande ouverte ?
Alors vous auriez du rentrer, comme tout les matins !
Mais enfin mon père, on n’entre pas chez les gens sans y être invité .
Ah ! Redites moi ça plus fort s’il vous plaît !
On n’entre pas chez les gens sans y être invité !
Si certains pouvaient vous entendre !
Euh…Je n’y tiens pas trop !Certains comprennent vous savez !
Je ne parlais pas des allemands !
Ah !D’accord !J’ai appelé,et inquiète d’entendre des voix au grenier, j’ai fait le tour.
Vous avez bien fait ! On ne sait jamais par les temps qui courent !
J’ai cru a un voleur ! J’ai la main sur mon sac !
C’est très courageux mais il n’y a rien a voler dans un grenier de presbytère !
Et les lettres que vous attachez aux pattes de vos colombes ?
Madame la factrice ! Attention ! C’est un secret !
Oh  ! Quel imbécile ! Pardon ! Je l’avais vu partir !
Ce n’est pas grave ! Vu partir qui ?
Personne ! Sachez que je n’ai rien vu, rien entendu !
Qu’est ce que vous n’avez pas vu ni entendu ?
Même sous la torture ! Rien ni personne !
Madame la factrice ! Qui ?
Juste une colombe, euh non, une pie qui s’envolait !
Mais quand ?
Mais là ! Il y a quelques secondes !
Mais où  là ?
Ici ! A travers le coeur découpé dans le volet ! Mais j’ai du rêver !
Houla ! Si vous voulez bien me retrouver a la porte du presbytère, je viens a votre rencontre !
J’arrive ! Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! Sainte Marie ! Protégez moi !
Madame la factrice ? Tout va bien ?
Euh…Oui !
Ah ! Très bien ! Alors a tout de suite !

Toc toc
Pardon ? Qu ‘est ce que vous avez dit ?
J ‘ai dit « Toc toc »
Ce qui veut dire ?
Ce qui veut dire que je ne peux pas tendre le bras pour taper aux volets !
Ah! Et moi je ne peux pas répondre « Entrez ! » : Le grenier est devenu ma chambre !
J’ai regardé en bas !
Oui ! Et ?
Je ne peux plus bouger ! J’ai peur !
Ah ! Et ?
J’ai regardé en haut : j’ai vu la statue de la vierge marie dans le clocher !

Je connais bien quelqu’un qui nous prêterait ses ailes…
Vous voulez me faire voler ?
Si vous me laissez du temps pour y mettre un moteur !
Je risque de trouver le temps plus long sur votre échelle ! J’ai peur !
Nous allons vous arracher a la gravité de Newton ! Pensez a quelque chose de léger !
Une blanche colombe !
Voilà !
mon esprit s’envole. Je vous laisse mon corps !
Non non ! Accrochez vous  quand même ! soyez là sans y être,
Comme le chat des schrödinger…
Silence malheureuse! Baissez votre tête : j’arrive !
Croooouic !
Ma casquette ! Le volet a emporté ma casquette !
Oh ! Putain !
Qu’est ce qu’il y a ? Il y a quelqu’un derrière moi ? C’est un chien ?
Tout va bien ! Je ne sais pas ce qui m’a pris ! Veuillez m’excuser pour le gros mot .
Vous avez un foulard s’il vous plaît ? Mon chignon m’a dégouliné dans les yeux.
Oui ! Je vais vous trouver ça ! Mais d’abord donnez moi la main !
Oui !
C’est bien allons y !
…Euh…Non.
Comment ça non ?
Mes ongles sont plantées dans l’échelle !
Mais enfin vous n’êtes pas un chat ! Allons y ! Votre main  s’il vous plaît !
Pourquoi vous avez les yeux fermés ?
Parce que ça m’aide ! Allons ! A trois : …Un…deux …
Venez me chercher !
Quoi ?
Oui ! Vous m’attrapez par les hanches comme au rugby !
Mais enfin : quelle idée !
Quand vous soulevez vos camarades .
Mais non !
Mais si ! pour attrapper le ballon pendant la touche !

Mais si quelqu’un nous voit, nous allons faire rire !
Je suis en pantalon. Heureusement .
Pardon ?
Vous avez bien entendu : celui de mon mari .
Mais ça se fait beaucoup a Paris! J’en ai vu ! Presque toutes les factrices sont en pantalon !
Pour faire du vélo, moi c’est pour que les ronces ne me griffent pas les mollets.
Bon ! De toute façon vous n’auriez même pas été perchée assez haut pour que je vois vos mollets !
Ce qui veut dire que je suis juste a un petit saut de chat du sol  ?
Oui : aussi ! Mais vous êtes mieux qu’un chat, vous êtes un lion !
Je suis un lion !
Oui ! A la belle crinière et vous pouvez le faire !
Oui ! Ne m’aidez pas! Grrrrrrr !
Tactactactactac
Mais qu’est ce que vous faites ?
Je monte !
Ah ! Vous ne descendez pas? A un moment j’ai cru que vous alliez sauter !
Les chats ne sautent pas en arrière!
Houla ! En effet ! Si maintenant il faut vous retourner ! Quelle manœuvre !
Vous préfereriez m’attraper par devant ?
Oh non ! Maintenant vous êtes trop haute !
Vous ne pourriez pas ouvrir les yeux  s’il vous plaît !
Ça m’aide! Je vous assure que ça m’aide beaucoup.
Vos yeux s’il vous plaît ! Que je m’accroche a quelque chose…parce que là j’ai très peur !
Je tâtonne Madame la factrice, je tâtonne .
Ça fait une heure que vous me tâtonnez les poignets !
Combien vous pesez ?
Parce que si c’est a cause de mes cheveux, moi ça ne me dérange pas !
Vous avez entièrement raison :l’important est de vous sortir de là. J’ouvre un œil.
Est ce que vous pourriez pousser mes cheveux derrière mes oreilles s’il vous plaît ?
Vous êtes un peu basse ;je ne voudrais pas tomber .
Soufflez au moins sur mon front ! On croirait que j’ai des poux !
Pttttffff
Oh non! Ils sont collés !c’est insupportable!Pitié!Plus fort !
J’ai fait tout ce que j’ai pu!Peut être si vous montiez un barreau de plus…toute seule !
Emmanuel !Si vous voulez me sauver, il va falloir me toucher !
Madame la factrice ! Moins fort ! Le « chemin du château » passe juste au dessus !
PFFFF…Je vais me débrouiller…Pfffff….Au château ils en voient d’autres !
La colère vous alourdie. Faites vous légère !
Bon je saute !
Quelle heure est il  au clocher ?
Mais qu’est ce que j’en sais moi ? le cadran est sur l’avant pas derrière !
ah oui ! Excusez moi mais j’ai la bonne a aller chercher a la gare !
Mais enfin ! !Qu’est ce que vous faites ?
Je gagne du temps !Lâchez l’échelle ! Ne replantez pas vos griffes dans l’échelle !
Lachez moi! ou je crie !
Vous criez déjà ! A trois : un…
Non mais quand je disais « je saute », c’est « je saute en avant »  … vers vous… toute seule !
Deux …
Non ! Ma casquette ! Laissez moi ! Je dois descendre chercher ma casquette ! Aaaaa !(80 décibels)
Trois !
Pitié ! Je ne veux pas Au secours !Aaaaa !(90 décibels)
Voilàl Vous êtes arrivée !
Vous êtes fou Emmanuel, j’ai vu défiler toute ma vie !
Non ?
Si ! Et je peux vous dire que Dieu est bien un homme !
Je ne vous suis pas !
Parce que c’est bien un homme qui a écrit ma vie, surtout ces dernières minutes!
C’est nous qui écrivons nos vies Madame La factrice, Dieu se contente de les lire.
Je ne sais pas … nous verrons les prochaines.
Qu’est ce qui vous emmène Madame La factrice ?
Mais enfin Mon père, ne criez pas:je suis a dix centimètres de vous !
Vous voulez bien que nous nous séparions maintenant ?
Mais qu’est ce que vous faites sur le dos ?
J’ai amortie notre chute .
Et qu’est ce que je fais étalée ainsi sur vous  ? C’est indécent ! Je vous prie de m’excuser !
C’est moi qui l’ai voulu .Et qu’est ce que vous auriez pu faire ?
Me retourner !Par exemple !
Le problème ce serait déplacé ailleurs. Mais rappelez vous :vous avez essayé .
Je n’arrive pas a me dépêtrer de vos draps !
De  ma toge !
Ah oui : votre toge.
…romaine !
Oh!Il y a même des nœuds !
C’est que vous vous êtes battue comme un lion !
Ne me dites pas que c’est aussi moi qui vous ai griffé?
A moins que ce soient les pommes sur lesquelles nous avons roulés.
Vous m’avez prise sous les aisselles!Je ne supporte pas .
Elles ont la queue dure comme du bois !
Vous souriez enfin : la mésaventure semble finie .
Pas tout a fait, il faut nous dénouer et nous remettre debout !
Laissez moi essayer !  Je vous ai vu faire :c’est le même chemin mais a l’envers .
Faites vite : je ne tiendrais pas longtemps les bras tendus ainsi !
Je vous préviens : ça m’ oblige a nous tortiller un petit peu.
Tant que ça ça ne ressemble pas a un combat de chiens ! Vous croyez que les gens vont venir ?
Non : ils n’oseraient pas : la porte du grenier est grande ouverte .
La tête de mort sur la porte du grenier : c’est vous qui l’avez dessinée ?
C’est Fanfan !
Quel artiste ! C’est… C’est… horriblement… comment dire…
Explosif !
Oui ! Ce rouge…
«  feu de l’enfer  »
…Il a l’air de souffrir !
Le crane de mort ?
Le demi crane de mort ! Quelle horreur !
Mais c’est un méchant : regardez : il a un casque !
Un demi casque !
Comme ça, même les méchants qui ne savent pas lire sont prévenus.
Et Fanfan qui est si gentil ! C’est du sang ?
Non c’est de la craie .
Ça je le sais bien mais ce qui… coule sur son… demi …visage ?
Ah ! j’aurais dit que c’est le visage lui même ,il faudrait lui demander.
Au mort ?
Mais non , a l’artiste !
Je lui dirai que je n’ai pas du tout aimé .
Il sera ravi !C’est fait pour éloigner,pas pour plaire .
Non !Parce que il a une tête d’ ange !
Qui ?
L’allemand là, pourquoi il a une demi tête d’ange ?
Il l’a dessiné… sans modèle… et mort ! Il n’avait peut être que du rouge !
Demi mort !
Cette… explosion de sang… ou de chair… on ne sait !
De craie Madame la factrice, de craie ! Pouf le méchant ! Fallait pas monter !
Si un allemand découvrait votre laboratoire…
Laboratoire ?
Si un allemand découvrait votre grenier, vous le tueriez ?
Hein ?
Et Fanfan ?
Mais qu’est ce que vous nous racontez Madame la factrice ?
Je n’ai pas pu m’empêcher de voir ! Vous pourriez prévenir aussi !
Ce sont des essais… pour le carnaval !
J’aurai fermé les yeux le temps que vous les rangiez !
Il faut que je vous explique .
Halte ! Ne m’en dites pas trop… Je ne connais pas ma résistance a la torture !
Mais enfin pourquoi on vous torturerait ?
A cause de ce que j’ai vu  ! Vos spartiates tueuses plantées dans la poutre !
Ah ! Oui ! C’est une idée de Fanfan !
Ça tue ?
Mais enfin non ! C’est pour faire peur au loup !

Ah oui le loup ! ça marche sur les chiens ?
Je ne sais pas. Moins peut être .
Dans l’oeil !
Comment voulez vous que les chiens vous aiment  si vous ne les aimez pas !
Je pourrai les essayer ?
Elles sont dangereuses, je veux dire pour les chevilles de l’expérimentateur .
Je suis souple vous savez !
Je vois et je n’en reviens pas !
Ne me mettez pas mal a l’aise mon père .
Pardon !
Les spartiates ! Vous les avez essayées ?
Fanfan les a essayées !
Sur une cible mouvante ou statique ?
C’est un secret ! Moi même, je n’ai pas tout les détails.
Il les a testées sur des animaux c’est ça ?
Fanfan ? Il ne ferait pas de mal une mouche !
Mais a qui ont fait du mal avec vos spartiates a talons aiguilles ?
Mais a personne ! Même pas avec mes spartiates a talons plats !
Ah oui : c’est juste dissuasif !
Vous saviez que Fanfan dansait ?
Oui : le rock and roll !
Mais avec qui ?
C’est un secret ! Il les teste sur des pommes c’est ça ?
Mais ou allez vous chercher tout ça ?
Toutes vos pommes, là, dures comme du bois, avec leur queux qui piquent !
Mais une fois en confiture, vous m’en redemanderez !
La confiture de pomme, ça n’existe pas!
Avec qui le rock and roll ?
Sa cavalière a le droit d’être anonyme !
Ou même dans une tarte  : elles auront le temps de mollir .
Vous vous faites encore voler des tartes a la fenêtre de la cuisine ?
Je vois son père après la messe : je lui demanderai.
Vous savez que c’est une cavalière, ça ne vous suffit pas ?
On va voir si vous êtes bonne cavalière. Suivez moi, c’est comme une valse : je dirige !
Vous allez ramper sur le dos avec moi perché sur votre poitrine ! C’est possible ?
Je vous dit ça dans une seconde !
Attendez !
Clac !
Qu’est ce que vous faites ?
Je retire mes chaussures. Enfin les chaussures de mon mari .
Clac !
Pour ?
Pour trottiner sur mes orteils et nous aider !
Ah oui ! Comment n’y ai je pas songé .
Hé bien là, ça y est : nous allons faire rire !
Qui ? Les allemands que je cache sous mon lit !
C’est la dernière du corbeau ?
Et elle circule sans avoir été écrite : je remonte le fil.
Je crois que la bande de la belote croit vraiment a la rumeur précédente !
Celle de la boulangère !
Oui : j’ai peut être croisé le corbeau.
Je sais que ce n’est pas Bébert, les barreaux ne résisteraient pas a son poids,  mais qui ?
Le seul de la «  bande de la belote » qui ne pèse rien, c’est l’éponge !

Je ne l’imagine pas monter a une échelle mais qui sait ?  Le matin… a jeun.
Est ce que vous pourriez éviter de sautiller comme un petit écureuil ?
Mais comment voulez vous que j’avance ?
Essayez en ondulant comme un serpent ! Qu’est ce que vous faites ?
J’essaie d’attraper le pied du lit !
Mais ça tend le drap et ça m’étrangle !
Je vais essayer avec l’autre bras ! Aille !
Pardon quand vous tirez votre bras ça tend ma jambe ! J’ai l’impression d’être une marionnette !
Les ficelles sont bien grosses !
Si je pouvais vous aider ! Vous qui m’aidez tant !
Ne cherchons plus ! Qui fouille partout avec son nez ?
C’est Monsieur Le vieux !
Qui a les os poreux et ne pèse pas plus qu’une demoiselle ?
C’est Monsieur Le vieux ! Et qui n’y voit pas a plus d’un mètre ?
Monsieur Le vieux ! Et qui personne ne comprend plus vraiment lorsqu’il parle ?
Monsieur Le vieux !
Tant mieux car c’est un lourd secret a faire craquer tous les barreaux !
Mon père, il faut que je vous dise !
Parlez franchement !
Si vous l’aviez vu s’enfuir : il volait presque !
Il sautillait donc ! Comme… un écureuil …une pie… une colombe… un corbeau… Dites Madame la factrice !

Mon suspect a glissé en bas sans toucher aux barreaux …avec une dextérité de… de…
Pompier !
Non ! De singe !
Je n’ai pas de singe dans ma liste de suspects mais j’ai un pompier !
Il était plus féminin.
Plus féminin que Pinpon ?
Une légèreté féminine que même Pinpon n’a pas !
Vous avez cru qu’il sortait de chez moi ! N’est ce pas ?
J’ai cru que c’était une femme !
Ma liste de suspect pourrait diminuer de moitié.
Honnètement… je n’ai vu qu’une cape.
C’est bien Madame la factrice, on a toujours tendance a spéculer quand on ne sait pas.
De quelle couleur ? Blanc colombe ? Noir corbeau ?
Un peu blanche quand même pour une ombre… comme de la cendre… un peu noire.
Cette… cape ? Elle vous a vous a vue ?
Oui ! Pourquoi ?
Pour savoir !
Je ne veux pas d’histoires mon père, ça deviendrait pire au retour de mon mari.
Je vous promets que vous n’aurez pas d’histoires.
Et pire je ne peux pas l’imaginer !

Mon père ! Ne vous asseyez pas : ça m’assoie sur vous !
Pardon ! ça ressemble plus a un combat de chat maintenant !
Les chats n’ont pas de laisse !
Allons ! Imaginez que c’est un beau petit collier !
De diamants alors !
Preferez de grelots pour effrayer les corbeaux !
Vous allez m’attacher au poteau de torture ! je ne donnerai pas la danseuse !
Plantez vos griffes dans la poutre : nous allons chercher les spartiates !
Nous n’allons jamais tenir debout !
Mais si : je vais nous attacher.
Nous défaisons des nœuds, nous n’en rajoutons pas !
Surtout que ce fichu drap : on en fait de l’ élastique !
Si nous tombons, vous nous ferez tomber sur le lit ?
Mais non Madame la factrice : ce n’est pas mon intention !
Vous ne me donnez pas toujours l’impression de contrôler la situation.
Et puis voyez mon lit est pris !
Qu’est ce que vous avez encore ramassé comme animal perdu ? C’est une oie ?
Pardon ?
Elle va s’étouffer sous votre couette d’un mètre d’épaisseur ! Sortez la de là, elle souffre.
Vous plaisantez ?
POUF
Il faut tendre vos bras quand vous tombez !
Mh Mh Mh
Oui je vois ! La pomme ! Ma main arrive !
MhMhMh
Pardon : j’ai pris le chemin le plus court !
Mh Mh
Vous ne pourriez pas croquer un bon coup dedans ?
Mh Mh Mh
Elle est trop dure ? C’est ça ?
Mh Mh Mh
Ouvrez grand : je tire !
Cloc !
Ça va mon père ? Vous ressembliez a un petit cochon rôti !
RRRR TUP. Les spartiates !
Quoi « les spartiates » ?
Je les aurai  !
Qu’est ce que vous faites ? Vous allez finir tout nu !
Je passe le drap au dessus de la poutre transversale !
ça je le vois bien : vous avez l’air d’un cow-boy avec son lasso, mais pour faire quoi ?
ça y est !
Hey ! Vous n’êtes pas si maladroit ! Oh pardon : ça m’a échappé !
Robin des bois ! C’était mon idole !
Aîlle ! Ne vous balancez pas au bout de votre corde : vous me pendez !
Excusez ma maladresse !
Ce n’est pas de la maladresse, c’est comment dire…
Une folie ?
Oui : ça ne marchera jamais : vous rêvez !
Possible : je n’ai pas dormi de la nuit.
Moi non plus ! Avec ce feu d’artifice !
Quel feu d’artifice ?
Les canons allemands qui ont tiré sur un avion.
Alors je vous ai menti :  j’ai du dormir un peu quand même cette nuit .
Ça ment un prêtre ?
Beaucoup :ça ment pour faire plaisir …ça ment pour ne pas faire de mal…
Toute la vallée tremble et vous ça vous berce ? Je viendrai dormir chez vous !
Ils l’ont abattu cet avion ?
Je sais juste que ça a mis le feu a la montagne. Du coup, j’ai trié.
Le courrier est trié ?
Je n’ai pas eu besoin de bougies, juste a ouvrir ma fenêtre !
je monte ! Vous n’allez pas rester au sol ?
Ah non pas une deuxième fois ! Vous m’avez épuisé ! ça doit être l’altitude !
Et moi qui allait vous demander de monter au clocher. Des lettres du corbeau ?
Comment savoir maintenant qu’il change d’écriture !
Vous avez trouvé des lettres a l’écriture inconnue ?
Voilà !
Vous dégainez vos lettres comme un desperado son colt Madame la factrice .
C’est la seule que j’ai classé !
Merci ! Oh ! Elle m’est adressée ! Puis je la survoler ? Une seconde !
Faites ! Puisque le corbeau nous en laisse le temps .
Je l’ouvre avec les doigts !
Très beau timbre.
Il est pour vous évidemment.
Et où est votre aube ? Vous en auriez sorti votre coupe papier comme tous les matins !
Elle sèche ! Le coupe papier doit être sur la table de la cuisine.
Nous n’auront pas a faire bouillir de l’eau en attendant Fanfan !
Que du lait !
Et sa crème sur les moustaches de Fanfan !
Et l’aube ? Là ? sur le lit ?
C’est celle de Fanfan !
Il n’y aurait pas un défait nœud dans sa poche kangourou ?
Un défait nœud ! Comme c’est mignon ! J’en fabrique un dés que je peux .
Vous en êtes capable : vous êtes un génie !
Le temps Madame la factrice, il me manque le temps .
Alors c’est non ? Je ne fouille pas dans les poches de Fanfan !
Moi si  ! On a tous quelque chose de pointu pour se défendre !
Il a déjà ses chaussures.
je regarde ailleurs !
Oui, je ne vous bande pas les yeux !
C’est le corbeau ?
Einstein ? Non : un génie, un vrai lui!
Ah ! Il va bien ?
Oui ,du moins au moment ou il a écrit ! Le temps ! Il manquait le temps !
Ah ! Votre ami ne va pas vous attirer d’ennuis au moins ?
Pourquoi ?
Parce qu’il est juif et qu’il vous écrit !
Si cette lettre a été ouverte elle a du donner mal au crâne a plus d’un.
Vous auriez du me prévenir, on ne sait jamais, je l’aurai cachée .
Sa meilleure cachette était au milieu des autres !
Quand j’étais enfant je cachais notre courrier dans la maison.
C’est un grand savant Je devrais l’afficher !
Brûlez là !
Mais je ne l’ai pas fini : il y en a pour des heures,des jours même !
Il paraît que le corbeau volerait des lettres .
Si c’était vrai nous devrions les voir repasser .
Il a peut engagé son facteur personnel .
ça va faciliter le travail des gendarmes .
Nos gendarmes ? Ils attendent en dormant que le loup vienne lécher leur fusil !
Si le corbeau est le loup, ils feront d’une pierre deux coups !
Si le corbeau est le facteur, d’une pierre trois coups !
Un chien pourrait faire facteur ?
Si le corbeau est un allemand ,d’une pierre quatre coups !
Et si le corbeau était un corbeau,une pierre suffirait.
Oh ! Mais c’est très intelligent !
Merci !
Pas vous:un corbeau !ça expliquerait pourquoi ils ont tué vos colombes .
Pas toutes rassurez vous: l’étau se resserre ! Et le corbeau prend chair .
Fanfan attache une pomme sur la tête d’une oie ? C’est ça ? Comme guillaume tell.
Calmez vous ! On n’attache rien ni personne !
Le problème avec vos spartiates : c’est la ficelle .
Attacher, Détacher, Rattacher, il y a des jours quand je ferme les yeux je vois des nœuds.
Pourquoi toutes vos pommes sont trouées ?
Ce sont des trous de vers ! Vous avez beaucoup d’imagination Madame la factrice.
Son père aussi lorsqu’il pense un jour en faire un boucher. Quel imbécile celui là !
C’est sa façon de l’aimer.
Je suis contente quand son père vous envoie  Fanfan.
D’après lui ce serait plutôt Fanfan qui s’échapperait .
Je pense que c’est ce que je ferai aussi si j’habitai avec ce ..cet…Cette…
Cet ours?
…Non ! Je ne dis pas de méchancetés dans la maison de Dieu !
Le grenier du presbytère !
Oui… Qui touche la maison de Dieu .Où vous habitez, c’est tout comme !
Madame la factrice,j’aime qu’on parle librement dans mon grenier.
Ah oui?
A condition qu’on ne livre pas de secrets .
Je peux le dire Monsieur le sheriff ? Vous n’allez pas me pendre ?
Défoulez vous Madame la factrice !
…ce … Cochon !
Pas si fort ! Attention de ne pas réveiller mon oie !
Elles aiment bien mes mollets ces sales bêtes !

Madame la factrice !Attention !Elle comprend tout !
C’est une oie savante ?
Il ne lui manque que la parole.
Elle sait défaire les nœuds ?
Non ! Celle ci teste les patins a roulettes !
Avouez que quelque chose cloche !
J’avoue vous avoir menti .
Mentez moi si c’est pour mon bien  !
Elle est banale ! Bête comme une oie !
Banale ? Même celles du marquis ne sont pas si grasses ! Elle est tombée du ciel ?
Exactement ! Et ne peux pas y retourner !
Je n’aime pas ce que vous dites .
C’est une histoire pénible, je vais vous épargner les détails .
Elle ne peut plus voler ?
Clouée au sol !
Vous lui avez aussi cloué le bec ? Elle ronfle comme un ivrogne !
Mais non ! Vous dites des horreurs !
Votre oreille s’il vous plait ! je suis prête a parler.
Un mot suffira .
J’ai souvent préparé cette confession mais pas en un mot .
Parlez comme vous voulez !
Vierge !
Fanfan va danser un rock and roll avec la vierge ?

Mon père, j’ai promis de ne rien dire  a ce sujet !
Dites moi au moins qui le sait !
Vos poils d’oreilles me chatouillent le nez ! Je suis très chatouilleuse !
Ne reculez pas si vite nos pieds doivent se synchroniser !
Atchoum ! Pardon ! AAAAAAAAh ! Putain de spartiates a roulettes !
Ne soyons pas vulgaire ! Je vous tiens !
Par les fesses et j’ai les jambes en l’air !
Heureusement que vous n’êtes pas tombé en avant .
Ah Oui ! Le combat de bêliers ! Mais il me semble avoir rebondi sur votre épaule .
Je vous remets debout mais il va falloir que mes mains glissent dans votre dos !
Ah je croyais que vous comptez balayer le sol avec mes cheveux ?
Ah Ah Ah ! Non : ça c’est le travail de la bonne !
Alors faites vite!Rehissez moi ! Oh hisse ! Robin des bois !
Accrochez vos jambes autour de ma taille !
Oh non ! Là nous allons faire rire tout le monde… sauf mon mari !
Mince ! J’accroche votre veste!
Celle de mon mari ! Il pourrait vous tuer vous en me visant moi !
J’avance par petits bonds  je vous préviens : ça peut vous secouer !
Secouez moi mon père, secouez moi !
Nous avançons ! A grands bons ! Et la veste est restée ! Je suis content de moi !
Ah ! Je vais devoir accrocher mes bras autour de votre cou pour reposer mes jambes .
Vos lèvres ! Elles saignent !
Euh… j’ai bien peur que ce ne soit votre oreille !
Elle me brûle beaucoup en effet !
je suis désolée ! Je n’avais que ça pour m’accrocher !
Madame la factrice,ça va ? vous êtes toute pâle !
C’est a vous qu’il faut demander ça !
Le lobe de l’oreille saigne beaucoup mais de là a ce que je perde tout mon sang.
Je crois que je suis en train de m’évanouir .

Ressaisissez vous
pf!pf !
Mon père ! Vous ne me giflez pas : vous m’effleurez !
C’est que je suis entravé ! Je peux vous éventer si vous préférez.
Nous ne sommes pas au théatre!
Le sang est vrai !
Vous ne comptez pas sur moi pour vous la sucer j’espère !
Trés belle réplique ! Je vais me bander l’oreille
Agissez Monsieur la momie ! Agissez !
J’essaye d’atteindre mon oreille mais ça vous colle a moi !
Nous aurons tout le temps de nous décoller ! Sauvez vous !
Mais votre poitrine !
Stop ! Depuis une éternité nous tirons tout les deux chacun de notre côté !
Comme deux aimants qui se repoussent !
C’est fini : le mal est fait : nos corps se sont touchés, nous n’avons pas explosé ! Hé bien continuons !
Houla ! vous ne trouvez pas qu’il fait froid ?
Vous êtes livide !
Que nos corps se touchent si c’est pour mieux nous séparer !
Attrapez votre oreille ! j’arrête de respirer : ça stoppe les chatouilles.
Votre menton !
Qu’est ce qu’il a mon menton ?
Il me rentre dans l’ omoplate !
C’est ça l’omoplate?C’est pas plutôt la clavicule ?
Bref : votre menton s’enfonce!Entre deux os !
Il trempe dans votre lac de sang ! Pour une fois,Emmanuel,dépêchez vous !
ça va être très rapide attention :1…
Oh non !
2…
ça me rappelle quelque chose…
3….
AILLE !
Aille: j’ai accroché votre soutien gorge !
Il m’a fouetté jusqu’au sang !
Pardon !
j’ai réveillé tout le village mais c’est tant pis pour vous !
Vous pleurez ?
C’est monté tout seul!C’est peut être du lait !
Vous dites des bêtises Madame la factrice.
J’ai la tête qui tourne .
Qu’est que vous regardez?J’ai une auréole ?
Vos spartiates elles sont encore plus belles de prés !
Schpok
Voilà c’est l’outil parfait pour aller au coeur du nœud !
Non ça va atterrir dans mon œil!Lâchez cette arme !
Regardez:je plante je tire et …
Mais vous n’avez qu’un bras !
Aille ! Mon coude sur la poutre !
Il n’est pas planté  au moins?
Pas loin !J’ai reçu comme un choc électrique !
Mais quel con ! je veux dire le nœud, pas vous mon père !
Il a cassé la pointe du talon !
Ce n’est pas grave ! Vous fabriquerez des chaussures aux talons rétractiles !
Ce n’est plus autant persuasif !
Je pourrai en avoir ?…sur commande …Pour les chiens … après la guerre…..
Votre main s’il vous plait !
Mais enfin vous n’allez pas m’attacher les mains !
Pour détacher vos bras !
Mais… ? Mes pieds …vous m’attachez les pieds !
Pour détacher vos jambes !
Je rêve ou vous m’attachez les mains aux pieds !
Ça peut marcher !
Si vous me pendez au plafond comme un cochon, je ne vous pardonnerai jamais !
Vous voyez ce gros nœud ?
Oui! J’ai l’air d’une oie dans son ruban rouge !
Je tire dessus et…
Et ?
Rien !
Vous espériez quoi ?
Que tout se dénoue !
Et que je m’écrase au sol ? Merci !
Vous êtes a dix centimètres du sol !
Pour moi c’est déjà haut !
Fanfan les a testées sur le terrain !
Mon Dieu où est il ?
Dans mon lit : il est puni jusqu’à nouvel ordre.
Dites moi que tout va bien !
Il a descendu le chemin du château avec !
Au pieds ou aux mains ?
Aux pieds : cachés sous son aube .Imaginez si il était tombé sur une patrouille .

          Il arrive a marcher sur les cailloux ?
Et même mieux que sans !
Anguel, le chauffeur du colonel, aime bien ce chemin !
Il s’est mis dans la tête d’apprivoiser la renarde .
Il est gentil ce petit !
Vous me surprenez ! Et très agréablement Madame la factrice .
Les renards: ce sont les seuls chiens qui ne me courent pas après.
En même temps, si il fait semblant, avec le colonel, il a été a bonne école .
Ne regardez pas ma plante des pieds, ça me chatouille !
Attention ! Plus emmelés : ce n’est pas possible !
Ça donnerait un cocon ! Certaines de vos pommes ont un cocon ! C’est dégoûtant !
Comment ça s’est passé a la caserne ?
Ah je ne vous ai pas dit :Anguel était là !
Pour vous ? Ce n’est pas possible !
Pour remplir la citerne des pompiers avec l’eau de leur piscine !
La remplir lui même  ?
Non les gardes ! Et le pompier ! Lui fume !
Il n’est plus collé au colonel celui là ? Il sort de son cocon ?
Il leur a dit que ce n’était pas la peine de me fouiller !

Ils auraient du mal !
…. de ne pas fouiller mon sac !
Personne n’a touché votre sac ?
Ni a moi ni a mon sac! Ils me dégoutent !
Anguel commande aux gardes ?
Il leur a parlé gentiment comme quand il dit aux villageois « Ne courrez pas ! »
Oui mais sur nous ça ne marche pas  !Enfin : sauf sur Fanfan !
Fanfan !  Il le prend pour le loup ? Il en a peur ?

Au contraire ! Fanfan le toise !
J’imagine mal Fanfan agir ainsi !
Comme un chat toise un chien dont il n’a pas peur !
En parlant de loup : votre façon de denouer avec les dents, je trouve ça trop …sauvage !
ça vous choque ?
Si vous y croyez !
Pas vraiment et puis je parle avec moins d’aisance !
Alors tant mieux ! Vous me faisiez mal rien que de vous voir !
Mais alors qu’est ce qu’il veut l’allemand ? Ses papiers ? Le fouiller ?
Non ! Discuter… se faire des copains !
Pinpon, lui, il fume parfois une cigarette avec lui !
Ah ! Lui aussi s’arrête ? Là aussi c’est plutôt étonnant !
Non ! Quand il va remplir sa cuve d’eau a la caserne !
Ne m’en dites pas plus ! J’ai tout compris !
Le troisième copain ! Qui menace de séparer nos deux inséparables !
Ça rapproche de courir dans nos montagnes la nuit !
En tout cas cette nuit ils ont tous couru ensemble et dans tous les sens partout !
Ce n’était pas le moment de traîner dehors !
Si ! Pour les résistants !
Pourquoi vous me regardez comme ça ?
Pour rien !
Arrêtez je ne suis pas résistant ! Dieu merci ! Car ce n’est pas un jeu !
Mais je n’ai rien dit ! On ne peut pas vous regarder de prés ?
Pas a une longueur de talon aiguille : non !
N’ayez pas peur que j’ai envie de vous embrasser, vous êtes plein de bave !
Où ?
Partout ! Même sur la joue ! Je vais vous essuyer !
Non !
Aîlle ! Quand vous me repoussez, ne me repoussez pas a cet endroit du corps !
Vous vous doutez bien que c’est dévié par nos fils que mes mains ont atterri là !
Ce ne sont pas des coussins, ils ont mal aussi vous le saviez ?
Oui !
Comment ? On vous l’a dit.
Oui !
qui ?
J’ai l’impression de subir un interrogatoire !
Où ? Moi a Anguel je lui demande ce qu’il veut si vous voulez !
Un souvenir d’une sœur a l’orphelinat qui m’essuyait une tache sur la joue!
Les bois sont salissants Robin.
Elle humectait son mouchoir et frottait jusqu’à me brûler ! ça me dégoûtait !
Et depuis, vous n’aimez plus les femmes !
Quand elle a voulu m’écraser contre son coeur, je l’ai repoussée !
Vous aimez les femmes : celles qui vous repoussent !
J’ai déjà un confesseur ! D’ailleurs il passe demain !
Mon Dieu ! Le sous cardinal ! Il avait un jour d’avance : c’était lui a la fenêtre !
Et pourquoi pas la bonne ?

Quoi ?
Parfois, le prochain train sera tellement en retard …
… qu’il vaut mieux prendre celui qui sera en avance.
C’est elle ! Vous allez devoir l’engager dans la résistance !
Ah ! Ah ! Vous connaissez sûrement cette «  information » du corbeau a mon sujet ?
Laquelle ?
Qu’ils aurait muté l’ancien colonel parce qu’ils nous trouvaient trop proches .
Elle date ? Il faut laisser aux « informés » le temps pour la diffuser.
Ce n’est pas beau de mentir mais je vous comprends .
Je ne savais vraiment pas !
Vraiment ?
Je vous assure !
Merde ! Pardon Seigneur Jésus ! Devant une dame en plus !
J’en entend d’autres !
Pardon madame la factrice ! Devant Jésus en plus !

Des vertes et des pas mures !
Oui je connais ça parle des pommes ! Je n’arrive même plus a faire le signe de croix !
A l’envers et c’était le bucher !
Je sais ce que les allemands ont fait a votre père en 1914 !
Vous savez quoi ? C’est moi qui vous perturbe et j’ai peut être une solution !
Oui ! Laquelle ?
Vous avez dit oui ?
Non ! Enfin oui j’ai dit oui mais j’ai dit oui j’écoute pour savoir si je vais dire oui ou non !
Je sens que ça va être non .
Là je dis oui avant !
Alors c’est moi qui dénoue toute seule !
Pourquoi ?
On ne sait jamais si vous faites ou défaites ?
Hum…Merci…
Je me demande qui lui fait ses lacets dans sa petite ferme des alpages !
Il m’arrive d’en défaire un pour mieux en défaire deux ! Je vous ménage !
Que dis je «  je vous perturbe ! » Non ! Je devrais dire : « Je vous torture ! »
Pas vous , la situation ! Un peu !
C’est ce que je devrais me dire quand mon mari est irrité : que c’est peut être pas par moi .
Il vous a peut être caché que pour lui, la vie de facteur est plus difficile  que ce que l’on ne le croit.
Aaaah  ! Les tournées de Robert !
Si moi j’essaie de les faire courtes, lui savait les faire longues.
Celle blague là, je la  lui connais!  « On l’arrose cette nouvelle ? »
Moi je la connaissais pas !
Encore ! Mais quel con !
Votre «  soeur » ne vous a pas appris a ne pas dire de gros mots ?
Si mais ça revient ! Que faire ?
Mon père : un curé qui jure, ce n’est pas beau ! Mais un peu rigolo quand même!
Ce qui n’est pas rigolo, c’est qu’il levait les bras de la tranchée pour se rendre !
Deux bras en moins, pour se suicider c’est rigolo !
Dites moi le si je dois Je dois lever les bras ? j’ai l’air de quoi là !
Je n’osais pas vous le demander !
Râté ! Votre veste suit : on voit votre nombril !
C’est la veste de mon mari : elle me tiens chaud ! Osez ! Ne demandez plus !
Il reste la chemise ! Je tire ?
D’accord, vous allez me dire que ce n’est pas votre colonel qui a tiré l’obus !
Je vous dirais surtout que chaque fois que j’ai poussé plus loin la charité chrétienne…
…vous avez été récompensé ! C’est dans tous vos sermons tous les Dimanches.
Le nouveau colonel ! Fuyez le comme le diable !
Il s’en donne des airs !
Contrairement aux dames de la cour qui s’entouraient d’un singe , le diable a son bel ange !
Il n’a encore rien fait, mais si il est aussi méchant qu’il en a l’air , vous imaginez si il s’y met ?
Je peux vous parler franchement ?
Si vous ne dites pas de gros mot.
Comparé a lui, l’ancien colonel était adorable !
On l’a beaucoup secoué celui là.
Celui ci il ne faut surtout pas : vous me promettez Madame la factrice ?
Vous croyez qu’ils l’ont choisi spécialement pour nous !
Il a l’art pour nous espionner .
Pire pour nous sonder.
Encore pire pour nous piéger.
Nous manger la cervelle.

Votre poitrine bat a tout rompre !
Si seulement je pouvais récupérer des forces quelques secondes !
Faites :j’allais vous le proposer ! Affalez vous !
Il n’y aurai pas assez de drap pour nous couvrir un peu ?
Nous n’avons pas a rougir de nos intentions ! C’est a dire nous séparer !
Je n’irai pas jusqu’à essayer de l’expliquer a mon mari  si il rentrait dans le grenier !
Il y a des lettres venus d’Allemagne  aujourd’hui?
Suzette en a reçu encore une de son mari qui travaille dans la même ferme que le mien !
Je sais Madame la factrice, nous en avons déjà parlé !
Et a lui vous lui parlerez ? Si il revient…
Nos libérateurs font obligatoirement des prisonniers eux aussi , donc : pas de soucis ! Prisonniers contre prisonniers !
Ils tirent dans le tas oui comme ils ont fait en bombardant les ports les usines
Vous lui parlerez ?..
Après avoir descendu la statue de la vierge dans le clocher !
Mais Pourquoi  quelqu’un aurait fait ça ?
Pour m’embêter !
En plus faut être plusieurs !
Ou très gros !
Vous cherchiez une prise ! vous ne l’avez pas fait exprès !
Vous voulez voir les traces de ses crampons  ! il ne les a pas faites exprès
Je les ai vues ! Merci !
Il me faudra trouver quelqu’un pour la descendre du clocher !
…Mh…mh…la bonne
Oui : il faut d’abord aller la chercher a la gare !
mh…mh…. mh…
aprés il y aura la messe a onze heures .
Mh… mh….
Et a midi le repas pour souhaiter la bienvenue a la bonne. Vous viendrez ?
Mh…
Puis j’ai tout l’aprés midi pour préparer la procession de la vierge de demain.

Si votre mari arrivait dans l’après midi, ce serait parfait !
Zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz…
Madame la factrice ? Vous distribuez leurs lettres aux anges ?
Hein ? Oh je me suis encore avachi sur vous !
Ce n’est pas grave, j’en ai profité pour dormir un peu  moi aussi!
Longtemps ? J’ai ma tournée a faire !
Quelques secondes !
Moi j’ai réfléchie et au diable la décençe : je m’y mets aussi !
Allons y ! A quatre mains !
Les américains,ils ne les garderaient pas pour eux  les prisonniers ?
Et qu’est ce que vous voulez qu’ils en fassent ?
Ah oui ils ont déjà les mh mh mh
Voyons madame La factrice :il y a bien longtemps que l’esclavage est fini en Amérique!
Mon père faites attention ,vous m’avez baillonnée !
Une seconde !En passant !Parfois ,je tire sans trop savoir…
Vous avez même tiré sur le mors comme si j’étais un cheval : c’était humiliant !
Je ne suis pas sur votre dos!J’aurai demandé !
Vu comme vous êtes parti avec votre désaucisonnage, ça ne devrait pas tarder !
Ah ! Je vous retrouve un petit peu les cheveux en arrière,
Moi j’aimais bien aussi autour du cou !
Si vous pouviez éviter de nous regarder dans le miroir…
Mais c’est moi que je regarde ! On dirait une mariée !
Clock !
Aille !Vous m’avez donné un coup sous le menton
Désolé J’essaie de faire vite !
Quel punch !Vous devriez faire de la boxe !
C’est comme ça quand on tire et que ça lâche d’un coup !
Ça me rappelle Tonio !
Tonio le raseur !Vous fréquentez ce voyou !
Il habite a Marseille !
Dangereux voyou !
Il ne m’a jamais frappé, il ne frappe pas les filles!C’est écrit sur son bras !
Dans le secret du confessionnal Madame la factrice !
Il n’y a jamais rien eu entre nous !
Comme quoi,vous voyez bien qu » il ne faut pas croire le corbeau !
Pourquoi ?Qu’est ce qu’il dit le corbeau ?
Je ne veux pas répéter les bêtises que dit le corbeau !
Mais si!Allez y! Il ne m’écrit pas a moi !
C’est vous même qui me l’avez dit !
Je vous ai dit qu’il n’y a rien entre Tonio et moi !
Mais je vous croie, je parle de votre mari !
De mon mari et moi ?
Non!De votre mari et la fermière !
Allemande ?
Oui !
Vous croyez que le corbeau va parler de nous ?
Est ce que vous pouvez arrêter de mouiller vos lèvres s’il vous plaît ?
Vous grimacez ! Je saigne!?
Non!Mais arrêtez avec votre langue : on dirait un serpent !
C’est bien vous qu’on appelle l’anguille ?
Oui !
L’insaisissable !
Oui !
Alors glissez! Sortez de nos filets !Ça ne tiens plus que par un bout !
Tenez moi ce bout de drap s’il vous plaît !Tenez le bien tendu !
D’accord Je ne regarde pas au cas ou !
Nous serons bientôt libre Madame la factrice !
Et les russes !Ils meurent de faim Ils ne risquent pas de les manger leurs prisonniers ?
Mais enfin : ce sont nos alliés !Ne vous faites pas plus bête que vous ne l’êtes !
Mon mari a mis deux semaines !
A revenir?Il est ici ?
Non : deux semaines avant de mal me parler !
Je vous ai mal parlé !Excusez moi!Les nerfs !
Vous savez pourquoi il a attaché son vélo avant de partir pour l’Allemagne ?
Pour pas qu’on ne le lui vole ?
Pour ne pas que je m’en serve !
Ah !
!Parce que lorsque je m’en sers,ça fait danser mes seins.

Ne vous arrêtez pas!Dénouez!Dénouez !
Il est peut être resté pour s’occuper du mari de Suzette qui serait mal en point !
Mon mari?S’occuper de quelqu’un ?
La guerre peut changer un homme !
Il est a la campagne,il traie des vaches !Il ne fait pas la guerre!
Nous n’en savons rien : il ne nous écrit pas!
En tout cas, tous les autres ont réussi a s’échapper.
C’est bien la preuve qu’on y reste pas par plaisir dans cette ferme !
Ce n’a jamais été le genre a m’envoyer des lettres…
Il pense forcément a vous……puisque vous,vous pensez a lui !
…ni de colombes..Sauf a la figure, les mal cuisinées !
Si seulement vous acceptiez que l’on ouvre la lettre a Suzette  et me la…Aille !Encore !
Si vous voulez bien vous écarter de moi s’il vous plaît !
C’est fait !
Peut être un petit peu plus ?
D’en haut ou d’en bas ?
D’en haut !
Oui mais quand je m’écarte d’en haut ça me rapproche d’en bas !
Et quand vous vous écartez d’en bas ?
Ça me rapproche d’en haut !
Et au milieu ?
Au milieu ?
Creusez votre ventre que je puisse passer ma main !
Quoi? Je suis passé par là ?
Je vous assure que oui !
Aaaa !(1 décibel, inaudible a l’oreille humaine)
Respirez tout de même !
Plus jamais !
Comment ça plus jamais ?
Plus jamais je ne me marierai !Pourquoi vous m’avez marié a un monstre pareil ?
Plus tard Madame la factrice,dans le secret du confessionnal !
Ce n’est pas en faisant des galipettes  avec…!
Ah je ne la connais pas !
La blague du facteur ?: « je suis tombé du lit ! »
Non ! Lorsqu’il avait sa minerve autour du cou!
Il l’adorait !
Il l’a gardé longtemps !
C’est moi qui l’ai poussé !
C’est vous qui l ‘avez poussé!Le soir de la nuit de noces ?
Il puait le vin !
Certains hommes boivent pour se donner du courage !
Il boit de plus en plus et du courage je lui en ai jamais vu!
Si j’osais je vous demanderai …mais non !
Osez!Nous boirons aprés !Pour fêter la libération !
Euh …Les jambes ?A peine !
Menfin ! mon père !Voilà autre chose ! Je ne suis pas une gymnaste !
S’il vous plait !
Crac !
s’il vous plaitCe n’est pas grave!Ne fermez plus les yeux !Dénouez ! Dénouez !
Je n’y arrive pas je tremble !
Le temps éfface certaines images !
Quel accident dramatique !
Je sais a quoi vous pensez!
Je ne penses a rien: je me concentre !
Vous pensez qu »il sait  tout!
Aîlle !
Aplatissez vous sur moi !
C’est fait !Vous nous m’écrasez !On va traverser le sol et finir dans la cuisine !
Il y a quelqu’un !
A l’échelle ?Mon mari?Lachez moi !
Non ! Sur le chemin du château ! On nous espionne  a travers les arbres !
Mais enfin : lâchez du lest ! Laissez moi au moins tourner la tête !
Qui avez vous vu descendre a l’échelle tout a l’heure ?
Même si je le savais ,je ne sais pas si je pourrai vous le dire !
Restez collée a moi !
Comme si j’avais le choix !
Pop
Hey ! Mais vos mains sont libres !
Glouglouglouglou
Madame la factrice !Du bordeaux dés le matin !
Moi aussi j’ai des trésors cachés  !
Vous allez voir les chiens en double !
J’enverrai des poignées de terre plus grosses ! Vous avez du plomb ?

Vous priez mon père?
Oui :priez avec moi !
Vous essayez de traverser le plancher pour descendre a la cuisine ?
Je crois aux miracles !
Vous me rappelez un enfant : moi, qui priait pour être ailleurs !
Nous allons ramper jusqu’à la fenêtre et la fermer.
Et là nous pourrons faire ce que nous voulons !
Il monte a l’arbre ! Imaginez nous dans la cuisine !
Non ! Jetez nous dans les escaliers
Il nous faudra rouler sur les pommes !
Elles nous masserons le dos avant le grand saut !
Et leur queue ? Ce n’est pas de la paille tendre !
Pensez que nous sommes de la guimauve .
La blague des chenapans : drôle mais on ne sait pas pourquoi !
C’est quand la dernière fois que vous avez ri aux éclats ?
Pas en roulant dans un escalier !
Je roule souvent dans les escaliers. Déjà le premier soir mon mari m’a lâché.
C’est garanti ? Garanti rire aux éclats ?
Ecoutez moi pour une fois : soyons fous ! C’est la guerre : nous avons une petite vie minable .
Personnellement: tant que je n’ai mal nulle part…
Et puis si mon mari est en bas, il nous dira que c’est bien fait pour nous !
Robert a l’air d’être un garçon gentil !
Avec sa famille ses amis, ses voisins ! Même avec les curés puisqu’il le faut, mais pas avec sa femme !
Si bien que des jours on a envie qu’il soit ailleurs.
Il y est ! c’est moi qui aimerait être ailleurs que chez lui.
Ou d’être quelqu’un d’autre !
Ou de mourir !
Ne dites pas des choses comme ça Joséphine ! Je peux vous appeler Joséphine ?
C’est fait ! Je devrais vous appeler Emmanuel ?
Nous nous appellerons par nos prénoms comme des amis si vous le voulez !

Devant mon mari ?
Comme vous voudrez !
Je vais continuer a vous appeler mon père !
Comme vous voudrez !
Mon papa c’est le seul qui a a peu prés été gentil avec moi !
On vous embête ? Si oui : dites le moi !
Ses frères croient ce que disent ses sœurs de moi. Robert était le moins con !
Ils ne sont pas tous mauvais : laissez leur le temps.
D’apprendre a cuisiner ? Dire que je vais mourir vierge !
Et Merde !
AAAAAAaaaaaaaaaaaaaaaaa !

BOUM BOUM BADABOUM
Nous sommes arrivés ! Je ne l’ai pas vu passer.
Mh mhmhmh
Oui ! Attendez ma cervelle a fait des tours…
Mhmh
Comme une lettre a la poste! FFFF…comme dirait A…
Clac
Celle là c’est pour le gros mot!
Mhmhmh
Et si j’avais dit non ? Vous êtes trop entreprenant avant de faire quelque chose , consultez moi !
Mhmhmh
Vous ne savez pas comment vous comporter avec une femme !
Mhmhmhmh
Et lachez cette pomme,vous n’êtes pas un cochon !
poc
Marguerite !
Quoi ? Où Marguerite ?
Madame la factrice ! Vous n’aviez pas fermé la porte !
Je suis désolé mais vous comprenez , ce n’est pas ma porte !
Ce n’est pas grave.
Moi qui voulait vous demander de dire aux gens que je ne suis pas passé.
Il faut que je lui dise !
Quoi ?
Le soleil est si bas qu’il passe a travers sa robe entre ses jambes !
Laissez ! Le soleil monte vite.
Le nœud d’Alexandre !
Qui c’est celui là ?
Un roi macédonien ! Regardez sur la table ! La belle invention : des ciseaux !
Mais il fallait me dire plus tôt : j’en ai dans mon sac !
Et vous ne m’en avez pas parlé ?
Je croyais que vous teniez a votre toge, enfin a vos draps !
La bonne les recoudra !
A quelle heure est le train ?
J’ai horreur des rendez vous, j’ai peur de les rater !
Elle est comment ?
Je ne sais pas !
Elle a quelle âge ?
Je ne sais pas non plus !
Mais qu’est ce que vous savez sur elle ?
Rien ! Sauf qu’elle est… comment dire …simplette.
Oh ça y est ! Ils vous envoient une bonne dont il faudra vous occuper !
Elle s’occupera de moi, je m’occuperai d’elle !
Vous êtes gentil et ils le savent ! Bizarre que Fanfan ne soit pas déjà là !
Il ne vient pas avec moi.
Quoi ?
Il a fait une grosse bétise et il est puni.
Le pauvre ! Lui qui se faisait un tel plaisir d’y aller avec vous !
Il dort  dans mon lit !
Je vais pouvoir vous montrer mes ciseaux de défense.
Ils passent les contrôles allemands ?
Des petits ciseaux a bouts ronds !
A papier ? les miens coupent le tissu .
Ne soyez pas orgueilleux ! les miens coupent les ronces qui attaquent les boîtes aux lettres !
A condition qu’elles n’aient qu’un jour d’âge .
Et les fils d’araignées !
A condition qu’ils  soient  gelés et cassent.
Et leur secret : c’est que ce sont de véritable lames de rasoir.
Ah Oui ! Quand même !
C’est Tonio qui me les a aiguisés !
Il adore : il a toujours un rasoir derrière l’oreille .

Il est léger comme une plume !
Tonio ?
Non : son rasoir ! Mais revenons a mes ciseaux : Notez ce reflet sur la lame .
Ne l’approchez pas trop de mon œil !
Notez cette transparence sur le fil .
Il est si fin qu’on pourrait voir a travers !
Notez comme le fil vibre lorsque j’y souffle dessus !
Je note que vous avez bougé : arrêtez vous me faites peur !
On pourrait couper un cheveu avec !
Ah ! Mais même le plus ébréché des ciseaux a tissus y arrive.
Vous ne m’avez pas laissé finir : en faisant tomber le cheveu sur la lame !
Waouh ! J’aimerai bien voir ça ! On voit bien ?
Heu ! Moi il faisait noir !
Je note : sa banane lui faisait de l’ombre ! Noir corbeau ?
Faites voir !
Vous froissez le papier !
C’est du tissu! C’est illisible! Qu’est ce qu’il y a marqué ?
Un jeu de mot ! Le rasoir me rase !
Vous aviez une plume en bois ? Et vous ne me l’aviez pas dit !
Non ! j’aurais du ?
Je vous aurais dit : «  Oh le joli défait nœud ! »
Il a un tout petit tranchant mais il tache !
Il est énorme, on dirait une montagne, un cap, une péninsule, le mont blanc.
Vous n’en faites pas un peu trop Madame la factrice ?
Et ou vous l’aviez mis ?
Madame la factrice! Ne rêvez pas ! Découpez ! Défoulez vous !
Oui nous ne nous sommes pas dans les romans du marquis!

Abregeons ! C’est vrai ? Je peux ?
Mais puisque je vous le dit !
Clac
Et hop des bandelettes pour protéger mes mollets des chiens baveux!
Clac
Et hop une écharpe blanche ! Fabriquée en France ! Sans encre de chine !
Clac
Et hop ! Deux mètres de ruban pour la momie ensanglantée !
Clac
Un mètre pour faire un nœud autour de la taille de la mariée ! Sans tache !
C’est un héritage de mon père !
Pourquoi vous ne l’avez pas dit plus tôt ?
C’est maintenant un très bon souvenir !
Si ils vous voyaient, vous qui leur dites toujours qu’ils n’ont plus l’âge de jouer !
Fanfan dort !J’ai vérifié Pinpon n’est pas sous le lit!
Ils font tout ensemble alors pourquoi pas dormir!Enfin:tant que ce n’est pas un allemand!
Vous parlez comme le corbeau !
Je vous jure sur la tête de mon mari que je ne suis pas le corbeau !

Quoi? Vous me soupçonnez !
Pas du tout !
Clac…Clac …CLAC..
Emmanuel ?
Madame la factrice !
Aprés ce que nous avons vécus
CLACLACLACLACLACLAC…
Attention !
Vous n’avez pas une banane d’éléphant ! De gorille… des cacahouettes
je ne sais plus ce que je dis ! Parlez moi dites moi n’importe quoi : j’ai honte !
Le porteur de la nouvelle est la nouvelle.
Oui.
Si votre mari vous apporte la lettre en disant qu’il s’est échappé…
Non…Oui…
C’est lui qui est dans la lettre . Et vous dans mes draps !

Mais a quoi ça sert ?
A rien !
Tant mieux : j’ai rien compris !
Moi non plus : vous m’avez demandé de dire n’importe quoi.
De quoi parlais t on avant ça, ça me semblait sérieux .
De rire mais pas a n’importe quoi !
Et moi : pas avec un curé.
Avec les gens que j’aime, je souris discrètement !
On dirait que vous vous retenez d’aller aux toilettes !
Ah ça c’est drôle !
Mais non!
Mais non : je mens !
Je vous ai fait souffrir !
Tout fut douce souffrance.

C’est mon jardin secret et nous n’y sommes pas seul !
Comment ?
Dans la cheminée !
Je cherche une épingle a nourrice sur la table !
Pour lui piquer les fesses ?
Non pour attacher ma …culotte de draps !
Vous ressemblez a une statue de Jésus descendu de sa croix !

Attention si il vous saute dessus !
Des bottes vertes ! C’est le père Noêl !
Mais non pas en Aout ! C’est Pinpon !
Pinpon ! Imbécile ! Tu nous a fait peur !
Montez je m’en occupe!
C’est lui qui monte: il faut allumer un feu !
Ce n’est pas la sortie
Je voudrais que vous disiez a Fanfan qu’aujourd’hui il sera apprenti facteur
Oh il serait pas de trop! Mais…
Il n’y a pas de « mais » Madame la factrice et je voudrais faire vite !
Je monte ,je monte !

Clock… Clock…Clock…

Votre chambre est fermée a clé !
C’est celle de la bonne : la mienne est au grenier !
Vous avez fait rentrer une femme mariée dans votre chambre !Bravo !
Ne regardez pas le dessin il ne s’adresse pas a vous !
Je vais descendre la vierge avec le père noêl et vous faire votre tournée avec mon oie !
Je referme la porte derrière moi ?
Oui! . Adieu !
Clac !