Gare de Merlan, 14 Août 1944, pas un chat. Une pie fait les cents pas. Un papier de bonbon s’aplatit sur le quai. Le chef de gare ronfle si fort qu’il a peur d’être soufflé. Si le vent se lève et le retourne il va finir dans son nid.

Soudain sur une expiration, comme calculé :

Bam ( claquement d’une porte de toilettes qu’ un pied vient d’enfoncer )

Excusez-moi : je n’avais pas vu de pieds.

La nouvelle bonne, interloquée :

Et le loquet ?

Hoquette :

Ou le loquet est monté a l’envers et dit rouge pour vert ou vous êtes dadaltonien !

Je suis le Colonel Tardounet.…

vous venez de l’inventer pour passer pour français ?

Sans vouloir vous reprendre…

Ce qu’il allait faire durant des heures.

C’est le vert et le bleu que le daltoniens confondent.

Et vous ce n’est que les toilettes hommes et les toilettes femmes ou il y a d’autres choses ?

Fermé pour travaux : c’est écrit sur la porte !

Qui si je n’étais perchée sur le…

Elle cherche un mot pour trône. Et lit :

W. C m’auraient H E V. O Q P, même écrit au rouge a lèvres, c’est pourtant clair ! ?

Ce qui paraissait clair c’est que la vandale se pendait.

Je fais pipi debout et du plus haut possible !

La chaînette de la chasse d’eau autour du cou ?

Et sur votre tête si vous ne vous levez pas !

Tout ça manque de poésie ! ( Et encore n’avait-il pas encore lu les graveleuffitis)

je ne sais pas pourquoi dès que je vois une corde je m’y pend !

Moi j’ai toujours fait pipi assis, aujourd’hui j’ai enfin compris pourquoi.

Nous avons frôlé le mauvais roman de gare.

Je ne vous dit pas au revoir comme je ne vous ai pas dit bonjour puisque nous nous sommes jamais vu.

La prochaine fois tambourinez, ça fera plus français !

Le goujat au vrai nom absolument imprononçable pour un européen ne releva pas.

Je dois rejoindre mon char, ce n’est plus très pressé !

Il s’enfuit pourtant en courant et dois-je le préciser sans se retourner.