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( Un grillon ? )

Un crayon.

« Miss terre :

Camargue. Quatorze août 1944.

Eau… Mouillée  Plate… Bombée sur l’horizon. Fraîche.

Soleil… Plat… Rond. Brûlant.

Sable brûlant.

L’air ondule. Un insecte passe. Le monde dort.

Non… En son centre… Un nombril… Plat… Rond… Brûlant… Et mouillé se bombe….

Un chuchotis :

Mais un baiser a tout prendre, qu’est ce ?

( Deux trois insectes se figent, un entame un virage ). Un clapotis :


Pssssssssssssssssssssplop…plop…plop…pssssssssssssssssssssssssssssss…plop…

Un…

.._.R . ..O. _… D.._.

Rodrigue ! L’ imbécile signe son délit.

IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! (Cent vingt décibels )

Macaréna ! Qui plume une 🐓vivante ?

Mais Macarine ! Qui ose me faire pipi sur le nez ?

MamaPapaetoutelapampa ! Secouez moi ! Un bateau qui parle !

Il parle a ceux qui savent lire. Sur son front, c’est « L SⱯNTⱯ MⱯRIⱯ », pas « URINOIR PUBLIC ». Tu es chié toi !

Eh ? Oh ? Qui me blablatte ?

Oh ? Eh ? Mais Fanfan ! Pas la vierge !

Fanfan el nino ni niette de corason ?

Oui !  l’enfant de chœur ! Tu en connais d’autres ?

Mais où qu’il laid ? Dans ma caboche ?

Dans ta poche ! Pauvre cloche !

Caché sous la bâche !

Cloche de vache… Vache de boche… bouse de…

Oh la puta ! Tu m’as fait chalouper le tchatchatcha !

Parle comme il faut, Cabossamochée, j’ai l’ oreille d’un 👼

Ben Macarel, tu m’as fait une de ces peurs, au moins bleue… Je ne suis pas bleu ?

Plus tard ! Là j’attends la nuit… La plus noire possible.

Pour ?

Mais pour fuir…

Wahouwahouwawwwww.

Libre…

Wahouwahouwawwwww.  

Vivant.

Wahouwahouwawwwww,caramba.

Et ?

C’est tout ! Adieu !

Toi tu as la barre en quart ! Toi tu as de la corona ! Va Fanfan ! Fend la biaise !

Il y a quelqu’un quelque part pour traduire le « débité mal chatte t’y es », même en moyen français ?

« Que tout cœur qui soupire embrasse ce qu’ il désire ».

Et viva la révoluchions !

Ffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffff ( Long soupir de Fanfan )

Jésus Marie Joseph pourquoi  je ne tuerais point  ? Prophète Mahomet, dois- je tendre ma joue droite ? Les anges et tous les saints, inspirez-moi que faire  !

Ppppfffffff ( Court soupir de Rodrigue )

Je te laisse a tes prières ! A Diou Fanfan qui quette  ! Tous mes vœux de bonne chance !

C’est ici que les amateurs d’histoires courtes nous quitteront, ici que le baluchon en bandoulière de Rodrigue fit, en virevoltant, de drôles de tintements… Argentins. Or, c’ était son garde-manger, et le métal, a moins d’être un robot, ça ne se mange pas.

Qu’est-ce qui peut remplacer une poignée de fins de jambon ? Des conserves ? Américaines ? Du beurre de cacahuètes ?

Cette argenterie ( A la poignée d’os plus longue que le corps ) allait mener Fanfan plus loin encore que les célèbres chandeliers de Hugo avaient mené Jean Valjean .

Bonne chance ? Tu parles ! Avec ton harpon, tu m’as tiré dessus !

Dit-il comme pour clôturer, dans sa barbe nonne encornée.

Faux pas pousser grammaire ! J’y ai pensé seulement ! Par réflexe ! Sors de ma tête si tu n’es pas un fantôme !

Rallumant la machine a faire suer.

Et tu aurais jeté mon cadavre aux poissons ! Vautour a cou pelé !

Magie de la censure, les noms d’oiseaux volants trop bas seront également changées en noms latins de meilleur niveau.

Tu as peut-être de l’avenir mais tu ne le lis pas, sourie of l’apprendre to you, Colombe de bénitier !

Un coup pour le curé, nommé Emmanuel Colombe. Ou son frère, Manuel.

Et où est l’intérêt de se balader avec, même un bazooka, sur le dos si on ne sait pas s’en servir ? Ça me l’apprendre tu pourrais pour faveur ?

Mais ce n’était qu’un tir de somation ! En l’air !

Avec un harpon ? Sans le 🔊 ni l’🖼? Qui t’envoie ? La poissonnière ?

Agacé, Rodrigue changea d’angle.

Elle aurait de la graisse l’ espèce de Roux marin ?

Pas sur moi, le thon c’est à la poissonnerie ! Espèce d’argenthym !

Là, le coup venant de Fanfan, escagassé plus qu’agacé, il visait forcément la poissonnière.

Du 🍗 de montagne ! Un petit bout de gras blanc ! Ma gâchette se grippe. Je tranche et j’applique.

Rodrigue, lui, visait la besace d’un fils de boucher. Ses parents n’avaient pas eu une bonne idée de l’envoyer enoccupée. Le régime nazi rationnait selon age, poids, sexe…

Et surtout, race. Celle des guerriers avait la part du lion. ( Les civils allemands n’étaient pas mieux lotis que les français ).

Ici pour accéder au pêché de gourmandise, il fallait tricher.

Vade retro torero de marécage !

Le tir de somation, parti vers le zénith, n’y ayant rien croisé ( Comme il se doit a la logique ) retomba ( Comme il se doit a la physique ).

SCHLAG ⇓

Merde ! Ma flèche !

Bien moins discrètement qu’ elle n’était partie, vraisemblablement piquée qu’on ai pu l’oublier.

Rie au Bravo John Wayne ! Tu as troué la bâche !

Rodrigue venait de comprendre pourquoi, lorsqu’il avait décroché le harpon suspendu dans son dos, la flèche était absente et l’élastique détendu.

Fanfan ? Ça va ?

Mais qu’est ce que tu fais ? Tu ne peux pas te tuer toi-même ?

Tu es touché ?

Tu visais Dieu le père ?

Dieu je l’emmerde ! Ton père, lui, par contre, il ne va pas me rater !

Mauvaise nouvelle : tu as troué le bateau, bonne nouvelle: la bâche seulement, pas le plancher !

Un trou qui se coud ? Un « nivuniconnu »  ?

Je te le souhaite ! Tu n’as pas de fil attaché a ta flèche ?

Et pourquoi pas un moulinet ?

Et si tu harponnes un espadon ? Ça file moins doux qu’un thon ! Couillon !

Aussitôt dit, Fanfan noua un fil sans fin, qu’il garderait pour lui, au chas de la méchante aiguille. Accrochée a sa pointe dentelée, pendouillait déjà un fil qu’il n’avait heureusement pas reconnu, celle d’une grenade allemande.

Et si je harponne le monstre des marais ? Au bout du fil je ne tiens pas trop a rester. Pédé !

Retire ou je crie a l’assassin ! 

Je retire !

La flèche s’est arrêtée a un millimètre du fond de mon nombril : je n’ose plus respirer.

Ne respires plus ma colombe : j’arrive et je retire !

Sans fil ne fais jamais magicien !

Un tour.

Je cours pour lire dans tes entrailles car je suis le méchant prêtre qui aime bien enlever sa robe noire pour courir.

Deux tours.

Peut-être tes druides argentins ouvrent ce qu’ils veulent pour faire leur saloperies, les nôtres ouvrent des livres pour évoluer.

Trois tours.

Qu’est ce que Nostradamur peut bien dire des futurs ? Ah que n’a-t-on pas lu ? Bien avant le cunéiforme.

Et pleins d’ « etcaetera ». Rodrigue se « rebraguait » comme on le dit en Occitanie…

Prend ton temps ! Je meurs.

S’enroulant un ruban rouge autour de la taille, en guise de ceinture.

Tu n’entends pas battre ton cœur ? Le mien me rejoue du tambour.

Se braguer, c’est glisser sa chemise dans son pantalon, c’est le remonter, resserrer sa ceinture…

Saperlipaupiette ! De toute façon, c’est de l’intérieur qu’il faut tirer sur la flèche, de l’extérieur ça agrandirait le trou.

A ne pas confondre avec « se braguetter » qui est dans le dictionnaire français : « Tirer sur sa braguette ».

Je n’oublie jamais de remonter ma braguette, je n’en ai pas !

J’aurais eu le temps de faire tout un jeu de l’oie ! Avec la case cimetière !

Que votre bon cœur excuse ma lenteur mais non seulement je dois me « rebraguer » mais je dois en même temps rebander ma blessure de torero.

Quand on te répète d’attacher ton chien pour ne pas qu’il se fasse écraser, ne dis pas que tu n’as pas de laisse, elle fait des kilomètres.

Tu vois mon gars, la difficulté est de bien serrer à la taille et pas trop a l’entrejambe.

Serre quand même ! Qu’elle ne s’accroche pas aux cornes d’un taureau pendant un saut de l’ange ?

Rodrigue avait a sa disposition, pour s’entraîner a saute-mouton, tout un troupeau de cochon. Qu’il feignait de garder pour voler le boucher, il les marquait sur le dos avec des « mains de boues » comme un homme des cavernes.

Alors je m’exclaferait ! Merci pour le conseil. Gringa !

Et pendant que les cochons dormaient, il traçait sur leurs flancs des sortes de hiéroglyphes, pas tout a fait égyptiennes, au goudron, ( Cloche-merle en produisait une flaque, souterraine je vous rassure, dont se servait le curé pour mille expériences ) Ses dessins, comme on en trouve dans les bulles a jurons des bandes dessinées, différenciaient ainsi ceux qui fuyaient, s’arrêtaient, tournaient, tournoyaient, s’envolaient. Chaque cochon y allait plaisamment de sa ruse, dans sa charge, dans sa fuite, pour ne pas que Rodrigue lui pose ses sales mains sales de moucheur sur le groin.

De rien, c’est normal pour un 👻 des landes parfumé a la lavande mité en son milieu !

L’imbécile signe son délit vous dis-je. Si il y avait eu témoins, ils auraient jurés que les cochons riaient aussi. Il y a des livres entiers sur toutes les bêtises que Rodrigue a faites.

Moi je crois au destin : si mon trident certifié acier chromé a tremper a tenté de cercler ton nombril … J’accours pour en découdre.

Les bigotes avaient envoyées deux des leurs demander au boucher de les effacer. Pas seulement les hiéroglyphes haineux sur le cochon qui mord. Le cochon c’est cochon.

Bouger ses fesses au bon moment, tout est là !

Dicton vaguement tahitien.

r a ⊂ ⊂ r a ⊂ ⊂ r a ⊂ ⊂ r a ⊂ ⊂ r a ⊂ ⊂ r a ⊂ ⊂ r a ⊂ ⊂ r a ⊂

Et toute une série de subtilement différents craquements trop craquants. Comme une planche qui craque entre yéti et glacier.

r a ⊂

Que les huskys boivent de la vodka si c’est ma flèche qui a fait ça ! Les 🐀 ont du bouffer la résine entre les planches et toi, tu as mis tout ton poids dessus.

r a ⊂

A : le monstre des marées ! B : mes osselets ! C : des dés jetés sur des petits chevaux ! Collecoche la bonne datche, cosaque a nova !

r a ⊂

Pensant qu’ elle pourrait bien être sa dernière phrase, pour cause de réponse A, Rodrigue s’appliqua :

Ma peau de vacher frissonne au son de maracas que ce serpent entonne.

r a ⊂

Que le grand cric me croque : je n’ai jamais aussi bien craqué.

r a ⊂

Carambaconcassé ! Ça pour craquer tu craques ! Crac c’est ton second nom ou ça reste Larose ?

Crac,crac,crac et re-crac ! Pfiouuuuuuuuuuuuuuuuu, quelle épreuve !

Ça va ? Tu t’es fait mal ? Inspire… Comme chez le docteur !

Je n’y suis jamais allé. Madeleine est allé début Juin chez le docteur petiot.

Il faut dire trente trois !

Aaaaaaaooooouuummm 

hum ! Hum !

Ça a fait dire au corbeau qu’elle avait du recevoir un pain dans le four. Et pas du boulanger Laitcommilet.

Fanfan ! Tu es là ? Au Tibet ? Intubé ?

Je ne titube pas j’ondule… Comme l’ondine.

Mais garambas et tortilles ! Moi je veux entendre que ça va ! Ça vient ?

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du cirque.

C’est cette 🎼-là qu’on devrait interdire ! Pas le jazz !

Fanfan tira sur la flèche. Vers lui comme annoncé.

Voilà : chapiteau démâté ! Pas de trou au plancher, je confirme.

Bravo ! Il ne sera pas dit que l’argentin t’a décloué du lit pour t’y reclouer.

Et tout deux appréciaient une histoire sans trop de trous. Jusqu’à ce que :

Ssssssssssssssssssclklikssssssssssssclicssssssssclicssssssliclicli ( Diamant qui roule sur le plancher )

Mince alors, c’est un peu gros ! Le mou ne tient plus le dur ?

Qu’est ce que tu as perdu ? Une vertèbre ?

Une balle allemande ! Par le nombril ! Je précise.

Jusqu’à présent ils ont toujours tiré a côté ! Du plâtre ! J’y ai eu droit moi aussi ! Si je n’avais pas avalé tant de plâtre, je me serais pissé dessus !

Fanfan, persuadé d’ avoir avalé de vrais morceaux du mur derrière son corps troué, doutant de sa chair, allongea son index vers le ciel, un peu comme le saint JeanBaptiste de Léonard De Vinci, le plongea dans la bâche et appela Rodrigue a l’aide.

Est-ce-que tu pourrais me dire si tu vois un serpenteaupantin danser ?

Heu… Pas beaucoup.

Son petit sourire d ’ange se pinça alors plus qu’il ne l’était déjà.

Je dessine avec un morceau de charbon alors ne regarde pas le noir sous les ongles. Comment tu trouves ?

Tes ongles ? Courts !

Fanfan rappela alors son doigt flétri, pour vérifier si, a cause de la moiteur, son fauxongle ne se serait pas décollé.

C’est moi qui les fabrique, c’est Pinpon qui me les colle. J’ai fait la forêt avec !

Constatant que l’ongle était en place, ( La colle fabriquée par l’église, collait tellement qu’elle en rongeait les ongles dans l’épaisseur), sourcil froncé, il replongea son doigt.

Ça fait de long doigts ! Comment tu trouves ?

Ton doigt : … euh… court ! Tu pourrais l’avancer un peu plus !

Je ne peux pas : j’ai les mains palmées, imbécile !

Par contre, tes bras sont longs… Longs… Comme… Des jambes !

Mais qu’est ce que tu regardes ?

Rodrigue ne regardait pas autre chose mais par ailleurs.

Ben toi pardi ! Dans le trou du bateau.

Un nœud dans la plus haute planche.

Fanfan et Rodrigue, maintenant œil contre œil :

Pousse ton œil du trou que je te rende ta flèche.

Comment tu as fait pour tordre la pointe de ma flèche ? Sans forge, sans marteau, sans enclume ? Tu es un robot ?

Un Tyrannosaurus a queue plumée ! Prend ta flèche, comme ça tu pourras te dire que tu ne m’as pas manqué.

Comment tu fais pour pondre des diamants ?

Tu pourras aller te dire que tu ne m’as pas manqué quand tu seras parti.

Tu manges une boule de charbon ?

Et toi tu manges des conserves en fer ! Fais voir ce qui s’entrechoque dans ta « banana » !

Tu fais pipi bleu pétrole ?

Et toi comment tu fais pour ne pas cligner des yeux si tu n’es pas un robot ?

Je les cligne, bien sûr, seulement toi tu les clignes en même temps que moi ! Machinalement !

Pendant que ton sale œil marron cochon me pique les beaux reflets bleus d’amoureux du mien.

Idem.

Les deux yeux se rapprochaient tellement que bientôt leurs cils allaient se battre.

Berk ! Il est troué, même que j’en vois le fond.

comme Narcisse, Fanfan se retrouvait

Et moi j’ai vu le fond de ton nombril… A travers un diamant.

Et tu n’as pas remarqué que le diamant avait un trou ? Il est tombé d’un lustre.

Les diamants ne tombent pas du ciel comme dirait un mineur.

Et un lustre, ce n’est pas vraiment fait pour s’y balancer !

Et il est tombé directement du lustre dans ton trou ? Il faut le faire !

Non : je passais par là. Sans moi le cristal se serait brisé en mille morceaux sur le carrelage, c’est déjà arrivé. Il y des lustres.

Comme ça on comprend mieux les ailes sur ton dos…

« Sous tout faisceau dans tout noir de tout chapiteau, tout est faux. » 

En fait tes longues ailes d’anges qui pendent sur ton cul te servent a dépoussiérer.

Quand j’ai voulu le rendre on m’a dit « Gardez-le », ils ne vont pas remonter chercher son crochet parmi les centaines pour un qui tombe tout tremblements de terres.

Mets le autour du cou ! Tu as peur de le casser entre tes pectoraux d’asticot ?

Bon ! Assez ! Qu’est ce que tu veux ?

Le bateau : je dois aller 🎣 J’aime bien celui-là.

 


Ah non ! Pas avec mon sauna finlandais !

Ton quoi ?

Ma tente de sudation amérindienne.

Ce n’est pas cette invention pour fondre ? Sur des cailloux brûlants !

Mmmmmmmmmmmmm…spa ça…C quand on te masse le dos. La princesse aux petits pois quoi !

Et dans ton invention, tes ailes chatouillent les bras de qui ?

Pour l’instant, l’invention, c’est que je n’ai plus a me mouiller les doigts pour tourner les pages, c’est pour dire si je dégouline.

Fais attention a ce qu’a force de fondre, ton cerveau ne s’ évapore pas aussi ! Tu n’as déjà plus de voix !

Et plus du tout de salive !

Tu as soif ? Il faut que je te montre quelque chose.

RRr… tup ( Dernier Crachat de Fanfan )

critch ( Frottement d ’une pierre a aiguiser sur une épée )

Quelque chose que quelqu’un a déjà vu ?

Critch…critch

Que personne n’a jamais vue !

Ni coupé ?

J’ai découvert une source où l’🥛 parait bouillonnante alors qu’elle est

Quoi ! Tu as découvert notre hammam ?

Une grotte !

critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch

Notre hammam ! Par où tu y rentres ?

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Par la mer.

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Par la mer, c’est vague !

critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critchcritch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch critch

Par la plage abandonnée… La Madrague …  Plus loin… A gauche.

critch

La chouettiboudepistrelle ? N’importe quoi ! Et les mitraillettes sur la falaise ?

Le  🐡est pour les soldats.

Et les mines sur la 🏖 ?

Il suffit d’observer, il y a des couloirs. C’est quoi un Hammam ?

Une grotte ! Le colonel est au courant ?

Je ne crois pas puisqu’ on m’a demandé que ce soit pendant qu’ils font péter leurs caisses de grenades.

Ne me dis surtout pas que tu pêches a la grenade ! Attends ! Je m’évanouis ! A tout a l’heure !

Jeunes filles égarées, quittez ce drame pour jeunes hommes écrit par un vieux corbeau. 

Si ! Un petit boum caché parmi les grands !

Sataneries sans satin. Le bain de sang contre l’eau de rose.

Hé ho ! Fanfan Larose !

Fanfan, revenant a lui :

J’avais oublié pourquoi tu n’as pas d’amis ! Recule ! Pas de gestes brusques !

Et tes amis a toi, où ils étaient pendant que tu te faisais fusiller ?


Ils levaient une armée ! Tu vas voir : bientôt ça va 🤐 des 🤐

Ah ! C’est le colonel qui va être content ! Ses soldats se fusillent entre eux tellement ils s’ ennuient ! Une pomme sur la tête, du cidre maison dans la gourde.

Comme dit le théorème qui n’existe pas encore : « La résistance, a force de la chercher, on finit par la créer. ».

Quantique.

Dans le genre de tragédies grecques qui n’existent plus, ça donnerait : « Il la crée, elle le détruit. ».  

Tu sais on peut aider la résistance autrement qu’en tuant son prochain.

Tu sais, en Espagne, il y a des curés que ça n’a pas trop gênés !

Par exemple, en cachant des gens. Je ne dis pas que le curé a quelque chose a cacher.

Il cache déjà la boulangère 🧖! Sous ses draps quand il est a la fenêtre et sous son 🛌 quand il est a la porte.

Berk ! Ça m’étonne que le bon dieu ne t’ai pas fait exploser avant que tu ne sortes une 🐛 pareille ? Il a le double de son age !

Ton père, a l’apéro, a supputé que c’est peut-être pour ça que l’église a envoyé une nouvelle fiancée au curé. Ça a fait rire le plombier qui a lancé : « Oh celle-là con, elle vaut bien une tournée ! Ah ah ah ! Je rie…

D’une voix et d’un rire désagréable, difficilement descriptible veuillez m’en excuser.

…Comme riz le cantonnier ! Pas toi alors tais-toi.

Riche crésus comme il est ! Il peut ! Le césar !

Son fils Marius c’est mon copain, c’est moi qui le protège, l’argent ça ne protège pas de la méchanceté, au contraire.

Notre plombier français ! Heureusement que les tuyaux sont gros !

Ça te plairait qu’on se moque de ton père ?

Marius ne pouvait pas être là : avant de rejoindre la plage, Rodrigue l’avait vu penché au dessus d’une fourmilière de fourmi d’argentine. les fourmis d’argentine venus par bateaux sur des bouquets de fleurs s’étaient très bien adaptées au climat méditerranéen. Petites, mais ne se battant pas entre elles, elles boutaient les locales. Toute leur force était là. Notre monde a l’envers. Les fourmis inspirant Marius inspirèrent Rodrigue.

« Gaxuxa ! Une Anisette pour Monsieur Rose ! Dans deux verres ! »

Tais toi !

«  Personne a gauche ? Personne a droite ? On est les deux premiers !  T’en fais pas Prune brune , l’eau c’est pour moi ! » 

Celle là je la connaissais pas, « Leau c’est pour moi ! », elle est profonde !

Et tu sais comment il dit qu’il a gagné son argent ?

Je ne sais pas parce que les blagues de la bande de la belote elles ne m’ intéressent pas.

« En pompant putain ! Comme dans les bains de Rome ! »

Mon cheval pour deux bouchons d’oreille !

Et que « Tentaculesaucul ! C’est pas la faute aux romains si dans vos caves c’est Venise

Je peux t’avoir du coton !

Colonial ? Ensanglanté par le 🩸des esclaves ! Non merci !

C’est du coton propre ! Dans leurs sachets stérilisés !

Fanfan avait vu que le coton qui pansait la panse de Rodrigue était extrait d’une caisse parachutée par les américains. C’était un peu mal vu, surtout par les allemands sur qui les américains larguaient aussi des bombes…

Dis moi de quoi tu as besoin ! Je te le trouve  !

D’un coupelangue !

J’ai vu des trucs qui y ressemblent. j’ai une liste.

Non je préfère t’écouter que te lire.

Tu écrirais pour moi ?

Alors là tu peux te gratter. Repasse pour tes mémoires !

Sur un panneau « Caverne d’ Ali-Baba. Ni repris ni échangé » ? 

« Discrétion assurée  » ? Parce que tu diras a celui ou celle qui a sorti du coton estampillé « U.S.A. » de sa trousse a pharmacie que ça peut lui coûter la vie.

…Ou des tonnes de questions, la région était calme, la saison chaude, et retracer l’histoire d’un objet issu du marché noir, une source d’épuisement. Même Fanfan avait craqué sur leur chocolat.

Américaine la fumée de cigarette que les deux sentinelles (qui avaient promis de regarder ailleurs pendant la pêche de Rodrigue ) devaient souffler dans le canon pointé sur l’horizon.

Américain aussi le chewing-gum dans leur poche qu’ils mâcheraient et avaleraient rapidement si le colonel pointait le bout de son nez.

Ça sort de la boîte a gant du colonel, qui, au cas où tu ferais cas de mon cas, a poliment fait remarquer a ton ton patriarche que dans son pays, on ne sait toujours pas lequel, on traite ainsi ses servants, pas ses hôtes.

Il te nourrit, il te loge, il t’aère, il t’apprend plein de choses qui pourront te resservir.

Il ne paye pas.

Tu préfères être emprisonné dans le camp avec les républicains espagnols ? Ton argent roulé dans le derrière ?

Tu rêves : je suis Argentin fillette, et l’

argentine les allemands la respecte.

Tu parles ! Quand Anguel te voit il confond le frein et l’accélérateur ! Il sent bien qu’un argentin a rien faire ici. Il a du flair.

C’est pour rire ! la preuve : il klaxonne,où plutôt il s’arrête de klaxonner, il m’a expliqué que chez lui les bouchers sont intouchables !

Et les vaches sont sacrés, explique plutôt ton histoire a toi pour voir !

Pour la centième fois : ma tante voulait revenir passer quelques jours dans le pays où elle est née. Je l’accompagne. Juste pour l’été. Point

Si tu le dis ! Seulement la Gaxuxa comme elle n’y a pas grandie, au pays des santons, ben les santons l’a un peu oubliée.

Ont voulu l’oublier. Les anciens la connaissent.

Pas tous la reconnaissent ! Et vous êtes là depuis deux mois.

Ils sont tous sourds et muets. Moi, quand tu veux avec qui tu veux je m’explique, avec toutes les preuves.

Non ! Même la plus Robinson Cruzoétée des familles ne prend pas l’océan atlantique en pleine guerre pour se promener.

Fanfan se frottait le menton se demandant si ce caillou dans sa chaussure ne cachait pas une anguille sous sa roche. Rodrigue imitait le regard de chien de faïence que les anciennes jetaient sur Gaxuxa, lèvres pincées prêtes a cracher. Nous laisserons les anciens en dehors de tout ça pour la paix des ménages. La jalousie se cache mieux avec les années mais persiste longtemps ( Vous ne pouvez pas savoir puisque vous n’êtes pas vieux ).

Et pour éviter que vous vous frottiez les yeux derrière votre fenêtre, blasé par les pistes étoilées qui papillonnent en tous sens, voici une confidence, profitez il n’y en aura pas d’autres.

Le colonel voulait faire croire a un résistant que Rodrigue était son fils ! « Comment » me direz-vous ? Facile, le résistant avait bien connue Gaxuxa. Ce connu-là comme on l’entend dans le sud de la France, comme on l’entend dans le Nord et comme on l’entend dans tous les pays du monde. Mais pas ce « comment » là me redirez-vous alors : le « Comment que ça finit » pas le « Comment que ça commence », et là je vous dirai, Anguel qui suit Rodrigue jour et nuit assommera le piégé venu de derrière les Pyrénées voir si l’enfant lui ressemble.

Mon père nous a bien retrouvé des ancêtres vikings dans les archives de la mairie !

Ils brûlaient pas les ceux là ?

Mais non, éventuellement un totem pour griller un animal inconnu sur une plage inconnue !

Tiens ! J’ai une d’une inconnue. Pour ton père.

Alors pourquoi tu me la donnes a moi ?

A qui tu crois qu’ il va demander de la lui lire ?

Bravo pour l’effort d’économie d’effort. C’est de la part de qui ?

Pas droit de le dire ! Ni a toi ni a lui.

Alors un conseil : il vaudra mieux lui dire qu’elle t’est tombée du ciel.

Pas besoin, j’ai juré.

Bref on ne va jamais savoir le nom de l’expéditeur. Merci pour nos méninges. 

Un pistolet dans le dos, un sac sur la tête, je n’ai rien vu.

Dans les tranchées, quand il fallait découdre la bouche d’un prisonnier allemand, c’est a mon père qu’on l’envoyait. Le déboucheur ! Tu vas lui réveiller la main !

Et sous la fenêtre du « Rendez-vous » où logeait Rodrigue, les deux compères ressassaient le bon vieux temps de leurs belotes et de leurs anisettes sur l’arrière-front, comme si ils n’avaient rien fait, ni rien vu d’autre. Un homme qui se tord sous un drap en appelant sa maman doit être quelque chose dont on ne veut pas reparler.

Il était brancardier, avec Bébert ! A l’arrière. Ton déboucheur ! De chiottes ! Il y trouvait des portefeuilles, des lettres d’amour, une fois une bague de fiancai…

Stop ! Je connais  ! Fais un tube avec ta lettre et envoie-moi ça par le trou !

Pop

J’ai eu ma pièce : tu ne me dois rien !

Ce matin, j’ai aidé la factrice, personne ne m’a rien donné. C’est la guerre ici.

Je ne t’ai rien demandé !

Il me faudrait un 🐈

Pourquoichat ? 

Parce que si le chat ignore la lettre quand on la lui fait sentir, c’est que la poissonnière ne l’a jamais touchée.

C’est possible ? Merde a l’or, si j’avais de l’argent, je paierais pour voir ça !

C’est elle ? Les mauvais se rencontrent.

Où il est ton patou, Beowulf, siffle-le qu’il descende, je veux voir si mon petit loup en a peur !

Il ne viendra pas : il n’est pas venu quand j’ai crié.

Carambor ! Il est mort ?

Il est attaché ! Met un foulard rouge au cou du tien ! Il vaut mieux encore qu’il passe pour Rintintin chez les allemands , que pour Ysangrin au village.

Scrcriscrischriiiiiiii

Du calme ! Déscratchette proprement ! Une enveloppe blanche ça ressert !

Pas les chiens et les chats qu’ écrase l’envahisseur.

La lettre, écrite de la main gauche, signée « Le corbeau » disait : « Ton chapon est une poule ».

C’est vrai qu’on ne sait jamais trop ce qu’il vend ton con de père !

Tu es dans la résistance ?

Hola que Non !

Alors sors ton 👁 de mon 🕳 C’est un lettre top secrète.

C’est un peu dur pour un billet doux qui sent bon la cocote.

Attention ! Un nez ça se croque mieux qu’un œil !

Écoute poussin : moi je veux bien aider mais il faut que je sache dans quoi je trempe.

Rentre te tremper dans ton pays, ça suffira pour aider !

Le colonel m’a prévenu qu’a la prochaine incartade, je rentrerai chez moi entre quatre planches.

Il y a plus grave : il faut que le curé « dégraphologue » ça ! Tu lui ferais passer ?

Rodrigue, peut-être pour cacher qu’il n’avait pas compris le mot ( Puisqu’il n’existe pas ) et en apprendre plus, s’engouffra dans la brèche.

Pourquoi pas ! Ce serait l’occasion de lui voler la tarte aux pommes de quatre heures sur le seuil de la

Attention ! Tu dois lui donner en main propre !

Je ne peux pas lui glisser sous la 🚪 ?

Non ! Comme ça tu auras de de la crème chantilly sur ta 🍕aux 🍎

Fanfan mentait : la vieille bonne sicilienne était allongée sur son lit, son cercueil a un mètre d’elle.

Et pourquoi pas l’assiette en porcelaine et la petite cuillère en or ? Parce que d’habitude on me propose des coups de pieds au cul !

C’est dommage, tu aurais tapé a la porte et serais allé voir a la fenêtre Madeleine passer sous le lit.

Toutes les 📮 du pays étaient plus épiées que la montre d’un chef de gare parisien.

Imposé à un lâche qui pensait pouvoir nuire avec facilité, ce nouveau mode de distribution pourrait bien faire dormir l’ imprudent en prison dés ce soir.

La langue bien trop pendue de Rodrigue finirait par donner le nom du premier maillon. Le curé n’aurait plus qu’a remonter la  qui ne pouvait être bien longue : les gens du coin étaient simples, leurs manigances aussi. La prise était très belle.

Et c’est sans risque de se refaire assommer cette livraison ?

Bien sûr que c’est sans risques : c’est le principe du message que l’âne transporte sans pouvoir le comprendre.

Quel âne ? Les ânes ils explosent en ce moment !

Approche ton oreille !

Pour quoi faire ?

Tu as peur d’un poussin  ?

Un torero n’a peur de rien ! Mais il y a le monstre des marais !

Qu’ est qu’il a fait encore le monstre des marais ? Il a agité ses doigts ?

Il parait qu’il est intelligent ! Qu’il parle comme toi et moi !

Tu m’étonnes Gorgone ! Dans un tuba ! C’est bizarre que les scouts ne t’aient pas encore fait souffler dans le derrière d’un dahu !

C’était fait.

Il pourrait imiter ta voix.

Pour te planter une horreur dans l’oreille comme par exemple un bâton de dynamite !

Ou m’aspirer le cerveau avec sa trompe, un truc dans ce genre !

Sauf que moi, les monstres, je n’y crois pas et que je ne fume pas de l’🌿 du 👿

Tu crois que je n’ai pas compris ce que tu me fais faire ? Je crois livrer une lettre mais c’est moi que je livre !

Alors si c’est toi la lettre, tend-moi ton dos d’âne que j’y écrive un mot dessus !

Écris donc au dos de ton billet sur ton dos de contorsionniste !

Attention, j’y colle un sort de Mère Grand : tu ne dois pas le lire sinon les yeux te tombent.

Schrii… Schrii… Scriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii…… Toc… Schrii… Schrii…Toc… Toc… Scriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii…

Tu utilises le télégraphe ?

Mon carnet de poèmes ! C’est bien la première fois que j’écris dessus plutôt que dedans !

Tu y appuis trop sur la couverture, tu vas graver, c’est gravement « cadeau » pour les espions qui ont un morceau de charbon.

Nos espions ne grattent pas, ils écoutent les grattements ! Qu’est ce que j’écris là ?

Scriiiii…

Scriiiii…

Deux traits qui se ressemblent ! C’est un x.

Attend…. Charles… Oh… Charles… Attend… Il manque un trait…

Un astérisque !

Nous avons déjà deux petits traits parallèles : un petit trait pour son chapeau plus trait pour son pied… Et maintenant, voici le troisième ! Écoute !

Scriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

Il est plus long… Mes oreilles me suggèrent que tu ne grattes pas le papier dans le même sens que pour les deux autres…

Tu les féliciteras, mon trait relie le chapeau et les pieds, sans les traverser.

Un Z.

Les relie perpendiculairement !

Monsieur « I » majuscule se tient droit, glacé comme un thé, pas flambé comme une téquila !

Bravo ! Et maintenant voilà les minuscules.

Scriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

Ce n’est pas le même bruit.

Cest que la ligne n’est plus droite mais ronde.

Un o !

Une moitié seulement !

Un c ! Comme courbe.

Bien mais la lettre n’est pas finie : c’est le retour du trait vertical qui vient boucher le c.

schriiiiiii

Un q ! Q comme une courge.

Dans l’autre sens !

Un p comme perdu !

Pas ce sens-là !

Je ne sais pas moi ! La raie du cul d’un demi-cul !

Un d … Comme dur.

Ça l’était.

Écoute, là maintenant ça ne l’est plus :

schrii…

Une raie de cul !

Non !

Tac…

Un trou de cul !

Facile, un trait plus un point : c’est un « i ».

« i » pour toi, point d’exclamation pour moi.

La dernière :

schriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

Carambasussurétiré, c’est long.

Infini.

Un s qui serpente.

Non : qui se mord la queue.

Un o !

Voilà, tu lis avec les oreilles.

Waoh ! Merci Fanfan ! Je lie les bruits.

Du calme ! Toutes les bêtes font ça.

Les diamants vont me pleuvoir dessus.

Des billets feraient moins mal.

Planqué sous la nappe, je vais deviner ce qu’écrivent les gens sur la table aux esprits.

Ce sont des étriers de shérif qui vont te pleuvoir dessus.

Il ne manquerait pas un « t » a ta démonstration ?

Les « t » c’est chaud. Je n’aime pas leur sombrero et leurs bottes pointues, argent teint en chocolat.

Bon ! Pour la lettre au curé ? J’ai bien entendu tes conditions, si on parlait des miennes ?

Post-scriptum : « Veuillez rendre son épée, pointe tordue, a mon ami Rodrigue ».

« … Et excusez-le d’avoir cassé votre vitre avec un caillou enrobé de ce billet car c’était mon idée !  » 

Mais quel monstre ! J’espère que si le colonel te tombe dessus, il va ouvrir mon billet plutôt que ton🧠  ! Il va s’en régaler !

Ne t’en fais pas : si quelqu’un approche par le chemin de sable, les cigales se tairont.

Chut ! Observes Cow-boy  ! Ne vois-tu rien venir ?

Du haut de ma tour ? Non, il me faudrait un 🐴

Il te faudrait être moins petit ! Dans le ciel ? Ne vois tu rien venir ? Lève-toi !

Il me faudrait… des échasses ! Il me faudrait… une catapulte !

Mais montre moi ton dos que je glisse mon billet dans ta ceinture ! Il te faudrait un autre bon coup sur la tête.

Que dis-je une catapulte ?  Il me faudrait un balcon a cotillon ! Une corde a grappin ! Les épaules d’un copain !

Et je rajoute une pièce. Arrête d’ahaner maintenant.

Rodrigue eut le pressentiment qu’on le manipulait et Fanfan, jusqu’à aujourd’hui était l’enfant le plus sage du monde.

Sauf…

Sauf aux dires du boucher, lorsqu’il était en compagnie de Pinpon ou de Madeleine !

Tu me prend pour un âne ? Le masseur ? C’est Pinpon ou sa sœur ?

A Noël, Madeleine aurait donné, une inoubliable interprétation théâtrale de la vierge Marie, heureuse mais dépassée ( Devant un vrai bébé ).

Et avant l’entrée en scène de Rodrigue, n’était-il pas question d’un baiser de théâtre ?

Mais si ! Sur la mer ? Ne vois-tu rien venir ?

Rodrigue, sans jamais quitter le bateau des yeux, espérant Madeleine.

Pas un🐑 ! Ni sur mer ni sur ciel. Ni sous mer ni sous ciel ! Si quelqu’un compte fuir, c’est maintenant ou jamais !

Ah bon !

j’aurais pu voir un sous-marin peut-être, s’il n’y avait pas eu d’eau.

Quand on ne sait pas faire le guet, on ne sait pas faire le guet.

Qu’est ce qu’on attend là ?

Que tes yeux s’ouvrent !

Ah ?

Oui ? Quoi ?

Il vient une broussaille !

Aïlle !

A moins qu’elle ne s’en aille !

Soit elle vient soit elle va ! Décide-toi !

Elle se dresse. Un pied dans notre monde, un dans celui de l’onde.

D’une dune chardon arraché ou houleuse algue échouée ?

Rodrigue, lyrique :

Elle a perdu tous sens, ses racines, ses branches.

Moi c’est le fil de l’histoire.

Elle a perdu le ciel… Elle a perdu la terre… Elle a perdu la mer.

Rodrigue, il n’y a pas de marée. C’est comme ça chez nous.

Elle doit être amarrée.

Tes yeux ont vu une boule, ils ont voulu qu’elle roule.

Elle n’a pas démarré ?

Dautant plus que de vent d’autan il n’y en a plus autant.

L’entrain fait dérailler

Le vent d’autan aussi.

Puis des gens ratent des trains, plongés dans leur bouquin !

Il existe ton buisson ?

Mais exister, mais qu’est-ce ?

C’est a croire que la mission que l’espion argentin s’était fixée était de rendre tout le monde fou.

Tu vas voir si je roucoule ! Tu vas en voir des caisses !

Croa ! ( A l’intérieur du bateau )

Pas mal ! Tu as un appeau a corbeau ou ce n’est que ta bouche ?

Croa ! Croa ! ( Sur un arbre abattu )

Ah d’accord : tu parles aux corbeaux maintenant !

Je les comprend aussi, celui-ci demande : « Qui appelle ? ». Tu le vois ?

Oui : il marche vers nous, prudemment, il doit te prendre pour une « corbeille ».

Tue torero ! Retend ton élastique ! Dépêche !

Ça se mange le corbeau ?

Ça mange les 🕊 de🕊

Il est marrant celui-là : on dirait qu’il comprend que le harpon est une arme !

Si tu le rates, protège-toi le visage !

Tu clauchemardes grave ! Les corbeaux n’attaquent pas l ’homme !

Ce n’est pas une raison pour lui sourire comme tu le fais !

Chaque fois que je fais mine d’attraper mon harpon dans mon dos alors « hop », il fait trois petit sauts en arrière !

N’attends pas de voir le blanc de ses 👀 : il n’y a que du noir !

Et quand je déplie mon coude, « hop » : trois petits sauts en avant. Un… Deux…

Tout le monde a compris ! Ça suffit !

Croaaaa… Pff… Pff… Pff… Croaaaa… Pff… Pff… Pff…

Pas mal le bruit des ailes ! Qu’ est ce que tu lui a dis ?

Alerte : dangereux torero !

Merci ! Comment tu fais le bruit des ailes en même temps que tu croasses ? Frimeur !

Mon livre fait les ailes ! Dismoi si il est parti !

Hola que non !

Il est moins bouché que toi : il a compris que je ne suis pas un corbeau.

C’est vrai qu’il a l’air intelligent !

Pourtant c’est lui le plus bête des deux !

Ah ! Parce qu’il y en a deux ? Comme les👮

Oui : un idiot et un intelligent qu’on ne voit jamais, et qui sait que tu n’as toujours pas retendu l’élastique de ton harpon !

Fanfan ! On dirait qu’il t’a entendu ! Mon numéro ne marche plus ! Nous avons affaire a l’intelligent !

Ah non ! Il faut que ce soit l’idiot ! L’idiot est gentil !

Celui-ci tourne autour de moi et me regarde de travers !

Regarde sur le sable ! Pas de traces de l’autre ? De l’invisible ?

Fanfan, je peux rentrer dans le bateau avec toi ?

Bon : ça suffit!

Β∀Ν ( Claquement de gros livre qu’on ferme)

Fanfan ? Ça va ? Qu’est ce qui a explosé ?

Mon livre ! Et le corbeau, il est parti ?

Il a plongé dans la mer !

Ce n’est pas possible, la morphine t’est monté des fesses a la tête !

Il est peut-être dressé !

Mais ici la première personne qui dresse des corbeaux, elle se fait brûler pour sorcellerie !

Je l’ai peut-être vu glisser dessous alors qu’il glissait dessus ?

Mais le Cap ? Droit sur le soleil ?

L’horizon pour seul espace ! Mes yeux en gardent la trace !

Explication scientifique : une illusion d’optique.

Oui. Ouf ! On a bien failli faire d’un mirage un miracle !

Moi-même j’ai vu s’envoler un avion entre le monastère des petites sœurs des pauvres au dessus de l’abbaye des moines trappistes apiculteurs.

Ce n’était pas un tunnel ? Entre le monastère des petites sœurs des pauvres et l’abbaye des moines trappistes apiculteurs ? Où l’ancien plombier aurait retrouvé un cadavre d’enfant ?

Ils auraient sacrément le raboter le chemin des mines avant d’en faire une piste.

Fanfan ! Les traces ! Viens voir !

Quoi les traces ? Je ne peux pas jeter un œil dehors ! Fais voir !

Et comment je te fais voir des traces ? En ramassant du sable ?

Qu’est ce qu’elles ont les traces ?

Pendant que je regardai le corbomoran, l’autre est venu dans mon dos jusqu’entre mes jambes !

La lettre ?

Volée !

Et envolée. Comme l’idée que Madeleine aurait pu profiter d’une diversion pour rejoindre ni cour ni jardin mais coulisses.

Saperlipopiette ! Qu’est ce que c’est que cette farce ?

La pièce ! Volée aussi !

Mange-la donc, le Kid  ! Je réfléchis !

Désolé Fanfan ! Qu’est ce que je peux faire ?

M’apprendre a 🏊  ? Puisque tu veux faire sauter mon bateau !

Ce sera fait ! Je le jure ! Mais le message ?

Ah oui, le message… C’était… C’était  : « Demandez a Rodrigue ». 

« Demandez a Rodrigue » ?

Oui Bravo ! Quelle mémoire ! Enregistre-le bien !

Et me demander quoi ?

Vis jusque là tu verras ! 

Parce que moi je ne sais rien !

Pas « Qui de l’œuf qui de la poule… », ne t’inquiète pas ! Qu’est ce qui fait le moins mal ? La pendaison ou la noyade ?

Qu’est ce que j’en sais ? Quand je plonge profond ça fait mal aux 👂

Ah ben voilà, tu vois que tu en sais des choses !

Il paraît que les pendus d’échafaud, ce n’est pas leur cou qui fait « Gloups » mais leur nuque qui fait « Crac ». Je n’irai jamais vérifier.

Je plongerai pendu a une grosse pierre, je viendrais te raconter sous la table aux esprits !

Et tu sais ce qu’il faut a la mandragore pousse aux pieds des pendus ?

Par pitié, arrête de me répéter les merveilles dont mon père te fait part, je les connais par cœur.

Que veux tu ? Je le colle du matin au soir, c’est comme un second père pour moi.

Je trouverais ! le monde sera qui tu es et pourquoi tu es là !

Tu as prévenu ton père que l’exécution était une fausse ?

J’ai prévenu tout le village, je leur ai chanté l’opéra ! Ils ont fini par me débander les 👀 pour me bâillonner la bouche.

Ah c’est pour ça que tu as une voix d’outre-tombe.

Prêt pour te remplacer sous la table aux esprits ! A moins que tu ne veuilles reprendre ta place une fois poissonnier pané.

Les esprits ne parlent pas, ils frappent.

Un coup pour oui, deux coups pour non ? Rien pour peut-être ?

Tiens, d’ailleurs ça me fait penser que j’ai une bosse a rendre !

Ah ! Un esprit peut-être !

C’est toi qui va me le dire vu qu’on m’a attaqué par derrière !

Ah !  ?

Surtout si tu veux que je fasse passer le message de la diva au curé.

A Qui ?

Qui c’est ce « A » ? Je ne le connais pas.


A … Euh…

Je ne connais pas de « Euh » non plus.

Ah où qui euh… Aaaaaaaaaaheuuuuuuuuuuuhouuuuuuuuhouiiiiiiiiiiiiiiiiiii

La diva a fini ses vocalises ?

A 1 !

Quoi A 1 ?

On joue a la bataille navale ! Tu nous laisses s’il te plaît ! Au revoir !

Avec qui ?

Touché ! Pioches ! Pique ! Rouge ! Impair et passe !

N’ importe quoi !

Le cheikh est peut-être mat ! Parle a ton tour.

Qui ?

Avec Pinpon le pompier !

Toujours là lui ! Il te tenait la main devant le peloton d’exécution ?

Fanfan tenta d’imiter Pinpon :

« La 🔞 »

Salut Pinpon ! Où as-tu garé ta citerne ?

« Je l’ai jetée a l’eau ! Elle se remplit toute seule ! »

Tu me ferais ton inimitable imitation de sirène ?

« L’ animal ? »

La machine !

« pin…pΟn… pin…pΟn…pin..pΟn… »

Bon ça va ! Stop ! Ce n’est pas lui ! Tu es seul !

Il a avalé des braises toute la nuit sur les feux de montagne !

Quand ton père me demandera, je raconterai que vous jouiez au streap-poker.

Je te préviens qu’il va te demander de lui expliquer les règles et s’ il ne comprend pas, c’est toi qu’il va secouer pour faire répéter !

Seul tu n’as aucune chance !

Je ne suis pas seul ! Parole de scout !

Quel dommage que Fanfan craigne Rodrigue car celui-ci allait lui proposer de le cacher parmi les bibelots dans le grenier du rendez-vous où il aurait vécu de tous les fonds de casseroles, servi par Gaxuxa en personne.

Mon cul ! Tu n’es plus scout depuis que tu en a 🍡 trois !

Scout un jour scout toujours !

Mon cul !

Cest une demoiselle, alors tiens ta langue.

Une demoiselle ? Timide comme tu es ! Alors là je m’excuse mais « Mes fesses ! »

Tes fesses, elles se sont encorner ! La nouvelle fait tout doucement le tour du village.

Mes fesses, elles s’occupent de leurs fesses !

Ça me va comme ça puisque je ne te parle plus.

Prout !

Et la résistante inconnue ? Elle résiste a ton charme ?

Dis-moi Œil de lynx, en guettant, tu n’ aurais pas vu un bouchon en liège sur le sable par là ?

Pour quoi faire ? C’est toi qui viendra me le mettre ?

Pour reboucher le trou dans la planche du🛶 Pour l’odeur !

C’était un faux ! Un prout d’aisselle ! Avec la main !

Je m’en fous patte de loup !

Prout… Prout… Prout … pfffft…

Ah ?

Hein ?

Prout…Prout… Prout…Prout…Prout… Prout…

Ahhhh !

Bon ! Moi je dois travailler mon latin ! Adios Latinos !

Ta maîtresse est parti enterrer un vieil oncle a Marseille. Tu peux te relâcher !

Elle a déjà fait le coup l’année dernière. Pas deux fois.

Elle se farci déjà toutes les cloches qui merdent et tous les merles qui clochent tout le reste de l’année à l’école ou a la mairie alors pas pour la fête.

Je partirai après minuit pour pouvoir l’inviter a danser, je suis le seul qui peut l’ inviter sans faire traîner son nez dans sa rée des seins.

Les roses que les patrouilles jettent sur son balcon s’entassent !

Qu’ils piquent dans les jardins… C’est vrai qu’elle est si grande que ses beaux seins font de l’ombre.

Mais carambatte en berne, je te dis qu’elle est partie !

Quand a la caserne il y avait les français, la fête, c’était tous les soirs.

Maintenant ils dansent entre eux dans des camps de prisonnier. En sourdine.

Mon père m’a dit qu’ils demandent a leurs femmes de leur envoyer de leurs affaires pour se les mettre dessus. Ça m’a traumatisé, je te le dis au cas où ça te traumatiserait



aussi.

Des fêtes clandestines pour le quinze Août, si je m’y met, je t’en trouve vite une autre ! Un village sans caserne.

Et comment qu’elle ferait pour se rendre dans un autre village ?

Tu la mènerais en bateau ! Elle te paierait en boutons dégrafés ! Et ça vaut jusqu’au nombril.

Si tu apportes mon message au curé, il te dira peut-être qui t’a assommé ! Adieu !

Le curé il a disparu aussi, emmener les Jeannettes camper au monastère des petites bonnes sœurs des pauvres.

Je sais : et les scouts camper devant l’abbaye des moines trappistes apiculteurs.

Je ne vais pas courir après  tout ce beau monde ! j’attendrai que le curé revienne.

La nouvelle bonne est avec l’ancienne : elle lui passe le flambeau… Le relai… Le balai quoi.

La nouvelle bonne va venir m’ouvrir la porte ?

La nouvelle bonne, arrêtons de biaiser, lui avait fermé les bourses.

Ça fait partie de son nouveau boulot ! Vas-y sans grenade !

Pourquoi tu n’as pas commencé par ça ?

Je te fais mûrir un peu : si elle te tutoie, c’est parce que tu es un gamin !

C’est ce jour que notre héros décida qu’il porterait la barbe.

Elle m’a dit qu’elle qui viendrait personnelement voir quand m’enlever mes points de sutures.

Un seul point ! Dans quinze jours ! Nous nous sommes renseignés.

Rodrigue, sur la gégène :

Elle a dit ça ? Vraiment ! Que j’étais un gamin ?

Découvrant Rodrigue beaucoup plus sensible qu’il ne l’aurait cru, Fanfan leva le pied.

C’est chouette qu’elle te tutoie : le vouvoiement éloigne.

Je lui ai tenu les mains pendant qu’elle me tenait…

Rodrigue allait mieux…

Tu nous passes les détails s’il te plaît ?

Je n’ ai pas pensé à aiguille ou a fil ! Non ! Je n’ai pensé qu’à ses doigts.

Un peu trop mieux peut-être.

Seulement, pardon mais en France, quand un gamin tutoies une dame, il se rend ridicule et la rend mal a l’aise.

Ce qui l’aurait gêné, c’est que je vois a travers mes larmes qu’elle aussi pleurait.

La bonne lui avait offert un bâton a mordre, il serait retrouvé dans sa poche, d’abord pensé comme un cigare cubain puis jeté avec dédain, non mentionné par ses bourreaux.

Le soldat : « Quel est ton nom ? »

Le chié : « Il n’est pas dans mes poches… Appuie sur la gâchette et non pas sur mes côtes, gamin. »

-Tu ne veux pas de procès ?

-Les procès ! Je les connais, j’en ai fait.

-Pas de nom sur ta tombe ?

-Pêcheur dans votre barque, vous chargez Ramouncho.

-C’est quoi ça Ramouncho ?

-C’est le roi de la montagne… Libre… Vivant… »

Ils furent impressionnés. Il leur chantonna « Ramouncho » pour son exécution, sa dernière pensée serait pour la douce France.

Je dis ça pour aider. Je ne donne pas de leçon.

Et non ! Quoi alors ? Des cours de savoir-vivre ?

Quel caractériel ! Tu dois être invivable !

Tu sais ce qu’on va faire ? On va faire a ma manière : je vais te rendre la bosse a toi, et puis toi tu la rendras a qui de droit.

Et là où il aurait suffi que Fanfan dise « Le boucher », Fanfan fit un roman.

Je ne l’avais jamais vu !

Il vous a donné son nom ?

Un nom ! Pas ses papiers !

Donne ! Ça vaut ce que ça vaut.

Ça vaut gros : c’est « Ramouncho »  !

Ramouncho comment ? Ramouncho les marrons chauds ?

Ramouncho !

Et où est ce qu’on le trouve ?

C’est lui qui te trouve.

Qu’est qu’il fait ce Ramouncho ? Il ramone ?

Il frappe.

Dans une balle ? Contre un mur ?

Ben c’est le roi de la montagne… Pyrénéenne. Dans tout ce qu’il veut !

Il me fallait bien un roi.

Toi il t’a tapé avec son petit doigt ! Pas avec le nerf de bœuf qui lui sert a frapper le cul de son animal. Ni avec sa hache ! Heureusement pour toi !

Rodrigue bien qu’ayant déjà, craignant maures et morts, intérieurement abdiqué, rajouta pour la forme :

Tu lui diras qu’il ne m’approche pas parce j’y balance une grenade. Je ne vais pas me fatiguer a fouiller la montagne pour accoucher de ton Mikey mousse.

Pour moi le vrai roi de la montagne, c’est l’ours. Combien tu pèses ? Tu te battrais avec un ours ?

Une armée !

Avec une armée d’éléphant ?

Mais Mahâbhârata ! J’y songe tout accoudé ! Et si il n’avait pas fait ça tout seul ! Si il avait été aidé par ses aides de camp l’ Hannibal ?

Si tu aides un résistant tu deviens résistant !

Il a bon dos l’ Hannibal ! Allez ! La vérité ! Crache !

Dans ton œil ?

Dans ta trompe d’oliphant ! Et ne te trompe pas !

La vérité ?

Et je ne te donnerai qu’une gifle. Parce qu’une gifle ça secoue mais ça ne fait pas vraiment mal !

Bien vu ! Il n’osera pas appeler son armée pour si peu ! Par fierté !

Et il se dira après tout il l’a mérité car on n’attaque pas un plus petit que soi.

Ce sont tes règles a toi !

Plus petit en nombre puisque tandis que toi et le curé m’occupaient par devant votre acolyte m’attaquait par derrière. Une règle de meute.

Désolé, j’ai déjà subi un interrogatoire aujourd’hui. Au revoir. Tu salueras la meute de Ramouncho de ma part.

Deux hommes, pas les pires des Pyrénées.

Dont un qui lorsqu’il avait joué de l’accordéon ( A la petite collation donnée pour l’arrivée de la bonne ) avait tellement séduit le colonel, éméché, que celui-ci avait déclaré : « D’accord, mon bon ami Hitler l’interdit parce que l’on ne s’amuse pas quand le monde est en guerre, mais ni l’un ni l’autre n’en sauront rien.»

Ah ! Enfin ! La sortie ! J’ai failli attendre. Là c’est toi qui te torturais tout seul a te faire frire comme un merlan.

Désolé mais il ne me reste assez de courage pour aller reparler ornithologie avec cet ornithorynque de colonel !

Mais va donc piquer une tête ! Vite fait ! Comme le martin-pêcheur ! Je fais le guet.

Si mes ailes n’étaient pas factices, je serais déjà allé tout simplement suspendre ma tête en bas dans un endroit plus frais.

Vous êtes tous des lâches, y compris le colonel, c’est pour ça que je te dis, a Merdan-Cloche, du résistant, il n’y en a pas plus qu’en toi et moi.

Tu en as bien croisé un toi !

Un de passage ! Un jour, en Amérique, j’ ai croisé Zappatta, le roi de la pampa, qui passait sur une plage, je te vend son autographe ?

Et le grand Ramouncho, tu n’a jamais eu affaire a lui ? Réfléchis bien avant de répondre.

C’était la première question que le colonel avait posée a Fanfan.

Non et toi ?

C’est a peu de chose prés ce que Fanfan avait répondu au colonel.

Sa seconde question fût : « Comment feraient les chauve-souris pour pondre des œufs si c’étaient des oiseaux ?  ». Elle détendit l’atmosphère et en riant ensemble, Fanfan et le colonel devinrent vite amis.

Oublie ces histoires de Ramouncho, moi j’ai vu une vieille branche de pommier bien chargée se détacher et t’écraser. Et pour les incrédules, cerise sur le crumble, elle doit y être encore.

La fameuse providence. Mais la voilà enfin !

Que l’athé que t’étais étayait ! 

 La main de Dieu !

Sa maman. Le miracle est flagrant ! 

Et même fragrance, ça sentait bon la rose, la fleur pas ton père, lui il sent le roux.

La vierge de la Guadelupe a du te suivre depuis le 

    

Depuis, par tous les seins, je parle déjà mieux ! Pas vrai le cornichon ?

Affaire classée.  Le bureau des réclamation ferme.

Ferme après moi ! Je n’ai peut-être pas fait la queue mais j’ai fait le guet !

Moi je crois que dans ce genre de cas, tant que les allemands n’ont pas l’adresse du résistant…

L’adresse a tomber des arbres ? Comme les homo-sapiens ?

Ou a faire pipi du haut d’un arbre comme toi !

L’épisode était vraiment advenu. Et sera relaté. 

Bien sûr, tant que tu ne donnes pas l’ adresse sur le champt, alors tout va bien, il a tout son temps pour déménager avant que les allemands n’arrivent pour le cueillir.

Là, je lui ai répondu : « Dans les arbres », et alors j’ai eu droit a un verre d’eau de vie ! sur le champ !

Oui, je connais les méthodes du colonel ! Veinard !

Fanfan avait tout de même fait preuve de coopération en donnant son avis sur l’endroit idéal pour les réunions clandestines : la poissonnerie.

Un verre d’eau de vie forcé !

Ah oui ! Pardon ! Là c’est différent !

Le hic c’est que je ne tiens pas l’alcool, alors au deuxième verre c’était moi le chef de la résistance !

Moi il a fallu deux bouteilles, mais j’ai forcé le colonel a boire avec moi. Et j’ai vendu ton père, c’est le seul villageois que je fréquente.

Tu dois faire un mauvais espion : tout le monde te jette des pierres !

Pourquoi faire un effort puisque le colonel ne paye qu’en promesses.

Oui, moi aussi je connais les méthodes du colonel.

Aussi, ne t’inquiète pas : je ne sais rien sur personne et en plus je ne veux même pas savoir.

Mais je ne m’inquiète pas, ce ne sont pas deux envahisseurs étrangers fraîchement débarqués la fleur au fusil qui vont découvrir ce que les villageois leur cachent.

Pour ça ils ne sont pas cons tes collègues, pour me prendre pour un con.

C’est leur don. Ils l’utilisent !

A Marseille on fanfaronne, zim boum zim boum, c’est exagéré. Ici, c’est plus gascon, on pipote, cuicuicuicuicuicui. Oui, je vois la nuance ! Tu fais partie des seconds.

Aux village des jumeaux, la botte secrète, c’est quand c’est toi, et que tu insinue que c’est ton frère. Tout est dans le gazouillis !

Et l’autre pousse un sifflement en se soulevant le béret car ça boue dans sa tête.

Et se demande si il doit aller voir le frère qui risque de le renvoyer a la case départ. Et ça ne finit jamais.

Va- t- il se gratter la nuque, s’étirer le menton ? Allonger son oreille ? Si le dilemme dure, il s’essuiera le front ! Mais où est son mouchoir ?

Sherlock Holmes tirait sur sa pipe. Pas des bonnes choses ! Heureusement qu’il avait un docteur personnel toujours sous la main.

Ça a l’ai bien de lire !

OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO

Je préfère écrire.

Du coup je les ai observés tous ces merles sous cloches et tu sais ce que j’ai remarqué ?

Que ça pipeaute fortissimo au pays du pipeau !

Que même un marseillais a côté on le jugerait tout fanfaronnant.

Tu le veux le secret ?

Oui ! Donne !

Je vend ! Tu es prêt a le payer ?

Oui !

Ton vrai nom !

Ernest… Tu le gardes pour toi !

Le secret c’est qu’ on se rend mou du ciboulot et c’est tout un boulot.

Les yeux de merlans frits flambés a l’Absinthe.

On se saoule nous même en s’écoutant parler !

Comme certains oiseaux ! Ça arrange bien des chasseurs !

Va démêler le vrai du faux quand la personne qui te ment a oublié qu’ elle ment ?

Il faut un sacré instinct ! Les animaux ont ça ! Ils te devinent !

Est-ce que je t’ai dit que le colonel m’avait gentiment proposé de m’apprendre a nager dans la baignoire de son bureau.

A cette nouvelle, Rodrigue siffla ! Et se gratta un endroit que je ne nommerai pas.

Avant ou après t’avoir proposé de te fusiller ?

Là il ne m’ a pas gentiment proposé, il a même imposé au peloton d’avoir les yeux bandés.

Il monte clairement d’un cran ce léopard.

C’est sadique pour les viseurs comme pour les visés.

Tu leur a chanté quoi ?

Que les résistants  dorment sous un arbre ! Pas besoin de les cacher !

Ou même entre deux arbres si ils ont un hamac ! 

Rien que hier soir, j’en ai rencontré deux sur la plage.

Ils n’ont qu’a mieux les garder leurs plages si ils ne veulent pas qu’on recoive des résistants. 

Ils nous ont fait danser le  flamenco a Marilyn et  moi. 

Marilyn ? Qui c’est celle-là ? 

Personne ! Mais un jour tu entendras parler d’elle !

trés bien ! J’espère qu’elle entendra parler de moi aussi.  

Je ne sais pas ce que je lui ai fait pour qu’il m’en veuille comme ça.

C’est toi leur nouveau brancardier ! Tu t’es fait bizuter ! Tu as eu droit a la petite touche du colonel sur une vieille tradition, et même celle de l’armurier.

Les brancardiers ce sont ceux qui vont rester a l’arrière si les 🗽 débarquent ?

Oui ! Ton père est dans le coup ! Il a acheté la place au colonel ! Tu devrais un peu plus parler avec lui.

Non merci !

On s’habitue a tout, au bout d’un moment, tu devras bien t’arrêter de leur vomir partout.

Ça reste de la boucherie. Ce cochon de Bébert en supplément.

Il va te pousser au cul que tu vas te retrouver dans le brancard avec ce bon vieux la Ramonche. Il me tarde de voir ça.

Il te tarde de voir ça ? La guerre ? Le sang ? Moi rien que d’en parler ça m’ évanouit.

Les sentinelles ont parfois des insolations !

Drôle de binôme. Le yin et le yang.

Si les allemands se rendent, ici il n’ y aura pas de lynchage. Peut-être un petit caillou sur une nuque par une femme quand il remonteront dans leurs camions.

Où une lettre d’adieu. Qui glissera dans son col.

Les plus hautes têtes préféreront se condamner eux-mêmes, un tribunal, c’est indiscret. Alors si tu passes brancardier arrière, accrochetoi aux poignées, il file drôlement vite le Bébert !

Moi aussi quand il s’agit du Bébert, a tire d’aile, ni devant ni derrière et dans le sens contraire. Qu’il sauve des allemands puisqu’il les aime bien. Moi c’est moi qui me sauve !

Tu n’avais pas déjà déserté les scouts, raton laveur ?

Pas d’animaux américains !

🐿 zélé !

Ne m’appelles pas comme ça ! Je ne suis plus scout ! Ils me faisaient faire leur lessive.

Il y a deux secondes, tu l’étais pour toujours !

Fanfan, qui allait introduire deux ongles longues comme quatre dans ses oreilles se ravisa in extremis pour y poser les paumes.

Et entonna :

Prenons « ANGUEL » : l’axe de symétrie qui coupe le « A » et le « U » est vertical , celui qui coupe le « E » est horizontal. Le « N » le « G » et le « L » n’en ont pas !

Fanfan n’avait plus sa tête. Perdue dans le monde des mathématiques.

Dis-moi pourquoi vous vous battez tout le temps Anguel et toi ? Ça ne s’aime pas entre eux les petits anges en laisse ?

Parce qu’il est chien et moi je suis chat.

Le boucher t’a bercé trop prés du mur.

Je marchais déjà quand il m’a trouvé couvé par les chats dans mon panier a poisson.

Ça marche dans sa tête ou sur la tête une sirène a queue fourchue ?

C’est pour le faire suer, moi je n’ai aucun souvenir, et lui, des tonneries.

Je te dis qui est ton vrai père si tu me dis qui m’a assommé dans le champ au taureau !

Comme si tu le savais !

On se confie plus facilement aux mourants : la nouvelle bonne a dit que sous ma belle chevelure, mon crane était peut-être fendu comme une pastèque.

C’est déjà une pastèque !

Et là ton père, il a grimacé.

Je le comprend ! Moi ta tête, je grimace rien que quand j’y pense !

Je l’ai regardé puisqu’il me regardait. Et ton père. Il a pleuré.

Mon père… Pleurer.

Il a bien pleuré à ton baptême parce qu’ il avait peur que sa petite sirène se noie.

Il ne t’a pas raconté ?

A moi si.

C’est moi qui t’ai assommé !

Cucurbitacée ! Je le savais ! Je vais te découper en rondelles comme une saucisse sèche !

Quand tu t’appliques pour 🤺, ne tire pas la langue, c’était moins une que tu ne la perde enfin.

Ne me donne pas de conseils, je ne veux rien te devoir !

Quand mon père te pendra par les👣n’ essaye pas de te décrocher tout seul sauf si tu veux t’ évanouir plus vite.

Ah ? Parce c’est dans ses projets ? Pourquoi ?

Seulement si tu avoues, sinon ce sera par le gros orteil, et dans ce cas, c’est plus dur de ne pas bouger vu qu’on se tord de douleur.

Merci de me prévenir.

C’est ce qu’aurait dû faire la personne qui t’a envoyé vers lui. C’était qui ?

Quelqu’un qui pend par le cou !

Devine qui va venir te décrocher…

Qui encore ?

Les gendarmes ! Ils te cherchent !

Ah ah ! Celle-là ma tante me la fait tout le temps. A quel sujet ?

Pour une estafilade !

Au sujet du taureau ? Non mais le le curé le lui a bien dit : les coupables seront innocents !

Au royaume des cieux ! Tu as mal compris son français ! Ici quelqu’un est allé te dénoncer.

Toi ?

Non ! Quelqu’un qui a peur pour toi.

La bonne ?

Ne rêve pas !

Je ne rêve pas : je cherche… La bonne personne.

Dans le sens où tu cherches, réveille-moi quand tu auras trouvé.

Je tâtonne. Qui voudrait faire du mal… Pour son bien… A un être peut-être innocent… En l’accusant ? Quel est ce merle en Cloche ?

C’est comme arracher un sparadrap : quand ça doit faire mal, il vaut mieux faire vite.

Le boucher ?

Mais si tu préfères compter les poils…

Non le boucher il ne les aiment pas. Je parle des gendarmes, pas des poils.

fffffffffffffffffffffffffffffff

Je ne soupire pas, je souffle sur mes ongles et mon petit doigt en profite pour me prévenir que maintenant tu vas proposer le curé.

Le curé bien sûr ! Mais quel salaud celui-là ! Me vendre après m’avoir pardonné.

Sa religion lui interdit ! Même pour sauver le monde.

Au pays des droits de l’homme, j’exige de savoir ! Qui m’accuse ? 

N’oublie pas le taureau. Puisque tu ne veux pas trouver.

L’évidence.

Oui ?

Non ?

Non qui ? Dis !

Pas Gaxuxa quand même ?

Désolé. On n’est jamais aussi bien trahi que par les siens.

Même si c’était vrai ? Pas vu pas pris !

Pas besoin : Gaxuxa a filé au commissariat leur demander de te mettre en prison. A titre préventif.

Les gendarmes me cherchaient avant même que j’ai commencé ?

Et même ils t’ont vu faire. Pas besoin d’aveux.

« Vu mais pas pris » ? Ça n’existe pas, tu bluffes !

Ils ne vont pas te courir après vu que le curé leur a garanti que tu viendrais te livrer.

Pour me retrouver en prison avec Pinpon ? Ils peuvent toujours m’attendre.

Ce matin, Gaxuxa a brûlé ses petits pains sucrés.

Comment tu sais ça toi ?

Alors elle est allé acheter ses petits pains a la boulangerie.

Pas pour moi, l’hôtel a reçu un voyageur, un Monsieur Ping…

Et tu ne devineras jamais…

 …Ou Pong.

Paf, au moment de mettre sa cape sur le pif…

je sais : Pouf, cape disparue de sur le porte-manteau.

Ainsi que l’une des deux épées derrière le bouclier au mur.

Si le curé ne me les avaient pas volées, et la cape et l’épée seraient déjà retournées a leur place.

Confisquées.

Et où il l’a planquée mon épée ? Sous ses jupes ?

Enroulée comme un couvercle de boîte de sardines pour pouvoir la mettre dans sa poche.

Menteur : je l’ai retrouvée cachée dans le tronc creux d’ un pin !

Aux menteurs on peut mentir !

Et sans détecteur de métaux, non ! Juste mon 🐕 Et je ne lui avait rien demandé !  

Facile : elle devait être enroulée dans la cape !

Elle est où la cape de ma tante ?

Avec l’épée ! Dans le pin !

J’ai dit dans le foin !

Et toi ? Tu te dis que tu es dans le pétrin ou dans le purin ?

Ce n’est pas un chiffon. Elle va le bouffer tout cru ton curé si il lui abîme ses affaires.

L’épée, il la lui rendra refondue en médailles de la sainte vierge.

Hé ! Ho ! Il la remet a sa place et elle mettra de la colle ! La cape vous ne la reverrez plus !

Surtout pas le taureau et surtout pas sur elle !

Ça fait plusieurs jours qu’elle dit qu’elle va en faire une nappe pour poser sur le guéridon aux esprits.

Elle sert déjà au cantonnier pour dévier l’eau d’une rigole !

Tu rigoles !

Quand je regarde mon taureau à qui il faut que je recolle une corne, pas beaucoup non !

Moi non plus ! Ma tante va revenir porter plainte a la gendarmerie ! Pour vol !

Elle ne sort pas sans sa cape.

Enfumer le village pour une épée de décoration ? Que la coquille d’un escargot ébrécherait, que le courant d’un ruisseau tordrait.

Que le dos de mon taureau aurait croisé.

Prouve-le ! Et je me pend moi-même ! Par les pieds ! Et là où personne ne viendra me décrocher.

Les gendarmes, que mon taureau ne laisse pas approcher, avec leur jumelle au verres fendus, ils y voient l’attaque d’une bête.

N’implique pas des jumelles au pays des jumeaux : ces deux-gendarmes-là ne verraient même pas une abeille se noyer dans leur anisette !

Et comme par ici, on n’a pas de grosse chauve-souris, ils disent que c’est ton chien.

Tout le monde le sait que le curé reçoit des roumains pour sa procession ! Ils ont du emmener un cercueil dans leurs bagages. Et oublier de clouer tout ça.

Ça te fait rire ? Des hommes que l’on cloue ?

Découvrir qu’une canine.

Jusqu’au jour ou tu en verras un vrai.

Là, dit comme ça, sous trente-cinq-quarante degrés, ça ne fait pas vraiment peur.

Moi j’aimerai bien voir un roumain a notre procession mais si ils ne restent pas planqués dans leur forêt, les allemands les ramassent sur les routes et on ne les revoit plus jamais.

Je n’aurais pas dû !

N’en parlons plus !

Accuser les autres, ça fait coupable !

Qui a commencé a attaquer l’autre ? Mon taureau ou ton chien ?

Adolphe ? Hola que non : le taureau est assez intelligent pour comprendre qu’Adolphe n’est qu’un bébé.

Justement : les bébés font pleins de bêtises.

Dire que le taureau doit m’avoir déjà oublié !

Tu peux dire qu’ Adolphe t’a fait trébucher comme ça tu ne seras pas seul a ton jugement, puis lui sera acquitté.

Moi, a mon arbre pendu, je les ai vues de près les estafilades, et je peux témoigner : il n’y a pas de quoi recoudre.

C’est toi ! Je suis content que ce soit avec une épée, c’est moins rempli de microbes qu’une griffe de puma.

De puma ? ’Tain mais c’est Ricain ça ! Une mascotte ?

Tu t’es défendu du haut de ton arbre, serpent, tu seras acquitté, tu devras juste me le tenir quand l’onguent qu’on va lui appliquer sera prêt !

Sur son dos !

Oui pas sur la queue ! Ou les oreilles ! Anesthésie locale !

Tu vas bien arriver a lui poser un chiffon d’éther sur le museau, il t’aime bien ! Après je lui attache les pattes au cas ou ça pique et le réveille pendant que tu verses l’alcool dessus !

Et si je le recoud ? Si je le vaccine ! Si je veux y poser de la gaze pour que les mouches n’y pondent pas dessus ! Tu dois lui tenir les cornes.

Je vous ai entendu reclouer la barrière en deux coups de cailloux ! Ça ne me paraît pas assez !

On passera par en haut ! Allez ! Abandonne la pêche et viens a ma corrida !

Pour qu’un con de gendarme qui boit l’alcool dans sa lanterne me confonde avec un vampire !

Il a été un bon papa avec Pinpon et Madeleine mais l’ alcoolisme est une sacrée maladie ! Et qui en cache une autre, plus répandue encore, la tristesse.

D’accord ! Je parlai de l’autre ! Le chef ! Celui qui a fait la guerre derrière un bureau.

Dire que mon taureau t’a peut-être pris pour un courageux ! Il s’est blessé aussi ! Tu pourrais avoir un peu de compassion !

C’est pour toi que j’ai peur. Pas pour le taureau !

Le 🐂avait bien compris que c’est sur l’ homme qu’il fallait foncer et non pas sur la cape, aucun torero professionnel n’aurait voulu le toréer, même les yeux bandés.

Rodrigue n’était pas très rassuré et ça rassurait Fanfan.

D’accord ! Moi, de derrière la barrière, je l’amadoue avec de l’herbe a taureau du jardin du curé, toi, de derrière un arbre, tu tires le lasso dés qu’il y a les quatre pattes dedans ! On finit de le nouer ensemble. Tu y arriveras ?

Rodrigue avait déjà toute volée au curé et toute donnée au taureau la fameuse herbe.

Ce ne se règle pas du haut d’un cheval en commençant par le cou ?

Et comme ça pour te remercier, je ne dirais pas a ton procès que je t’ai vu cinq fois planter ton épée de décoration dans le dos de mon taureau. Cinq fois.

Si il y avait un procès, le juge t’expliquerait bien ce que coûte un faux témoignage.

Je l’ai tellement ressenti de tous mes autres sens que je pourrais le jurer sur la bible.

Si tu parles comme ça la main sur une bible, les merloisclochus vont te brûler pour sorcellerie !

Ça j’ai bien compris que ce serait nul d’être prêtre dans mon pays !

Si tu veux t’enfuir, il y a une ambassade argentine a Marseille.

Il n’y a pas de train pour Marseille. Des rails disparaissent. Comme par sorcellerie !

A mon tour de t’informer sur la marque du diable. Ce n’est pas un coup de patte ou un coup de gueule, ce n’est rien !

Le taureau ne veut pas que je passe dans son dos, il me donne le tournis ! Tu lui ai appris a danser la corrida ou quoi ?

Mais rejoins le par derrière ! Tu avances a pas de loup, ou de chat, de n’importe quoi !

A pas de moi par exemple !

Si tu ne vois pas sa griffure du diable, tu as vu au moins la planche pleine de clous qu’il a arrachée a la barrière ?

C’est moi qui l’ai reclouée au poteau avec un gros caillou.

Avec les mêmes clous laissés aux mêmes endroits ?

Bien sûr ! Vite fait ! Les anciens clous dans les anciens trous.

Alors je suis tranquille, l’arme du crime est bien rangée sur la scène du crime, prêtre a prouver que si il fallait recommencer, elle signerait de la même façon.

Le curé avait dit : « Laissons lui le temps, si cet enfant est coupable, il avouera et alors on avisera. »

A ta décharge, si 🔥le père de notre vieux Monsieur Levieux disait hier encore en avoir tué un loup lorsqu’il était enfant, notre Levieux qui pète le 🔥dit ne plus en voir.

Ajoutant que la vrai règle d’or est de faire confiance aux gens…

Le vieux serait monté pour une séance de spiritisme pour parler avec son père, lui demander si ça va.

Mais croire en Rodrigue était facile a ce moment là : il était assommé…

Pourquoi le guéridon aurait une nappe jusqu’au sol si ce n’est pas pour y cacher quelqu’un dessous ?

Et non pas assommant !

Comment tu y vois là dedans ? On y voit moins que sous une table nappée jusqu’au sol !

J’ai mon auréole !

Qu’est ce que tu lisais aux ?

J’écris :

« L’opportun s’en alla, et le cul lui pella… »

Avec quoi ? Je n’entend rien !

Avec mes yeux lasers.

Flash Gordon ?

Ce n’est pas la même planète.

Dis quand même ! La ?

Ce n’est pas la même époque.

Tu auras bien le temps de la lire quand tu seras curé l’apprenti curé !

L’archer d’ Ivanhoé avant l’arche de Noé.

Tu me lis un passage ?

Tiens je te le prête ! Tu me raconteras la fin.

pop

Le livre était si épais que même roulé très serré, il faillit ne pas passer.

« Proust » ? C’est 😹 comme nom ! « A la recherche du temple perdu » !

Fanfan, insomniaque, qui l’avait emporté pour le lire la nuit prochaine au camp scout, ne voulait pas y perdre son temps, le personnage qui s’était longtemps couché tôt lui ayant déplu dés la première ligne.

C’est pour toi, il y a de la cape et de l’épée ! Va le lire dans ton coin !

Prδut

Adolphe ! Excuse-toi !

Quelle basseur, honte sur son hauteur.

J’aidais ! On ne trouve pas ça dans tous les livres !

Fanfan, trouva immédiatement la rime : contrairement a Molière lorsque, fait véridique, cela lui arriva en compagnie du roi.

J’ai fait le camp scouts alors moi tu sais les prouts…

Oui, note sur ton carnet ficelé : Rodrigue rajouta : « Ouïe comme les pins craquellent, un mauvais vent se lève ».

Oui, ça fait dicton local ! Essaie avec un accent provençal pour voir.

Rodrigue, avec un accent chinois :

« Prosternez-vous bambous ! Mon cul sonne l’haikou ! »

Il n’aurait pas un éventail l’espagnol ?

L’argentin !

Je le noterai dans mon carnet, pour le moment, je m’évente avec.

fffffff…ffffffff…ffffffff…ffffffff…ffffffff…ffffffff…

Oh le beau bruit de canari qui s’échappe de sa cage !

J’ai faim !

POP ( D’ ouverture d’un pot de confiture )

Un sortilège d’amour emplit l’air. Fanfan en était immunisé pour s’y être enfant coincé la main dedans.

Kesskisspasse ?

Slurp ! Ça se passe bien ! Merci !

Mêkesskisspasse ?

Au secours ( 3 décibels)

Qui a chuchoté ?

Mais moi ! C’est la voix que je prends quand je me parle a moi même.

Ce n’était pas du théâtre : tu essayes de chiquer le 🐽 d’une chiquita !

Arrête donc avec ça !

Un nom au minimum !

Peut-être par orgueil, peut-être par lassitude, Fanfan libère sa voix blessée.

Et un nom :

Roxanne !

A moins que la tournure « Un nom au minimum » ai plu : la vraie y était sensible.

Avant de partir a la guerre, quelle que soit la bannière, on demande un baiser, c’est une tradition !

Mais espérer que cet apparition, par solidarité masculine, aurait pu éloigner Rodrigue, c’était mal le connaître.

Ah bon ? De quelle sorte ?

Ah oui, le français n’ayant pas froid a la langue, il y a « baiser » et « baiser », je m’explique…

Rodrigue voulait aider. De la sympathie pure. Celle des imbéciles.

Expliquez ! D’abord : où se joue cet heureux évènement ?

Ça se joue pile entre les deux joues… Et de face.

Sur le nez donc.

J’aurais dis entre les deux oreilles.

Ne serait-ce pas cette chose qui fait« smack » que nous appelons un « schlurp » ?

Rodrigue devinant que le mot était viking rectifia aussitôt :

Ici c’est un pointu. Un petit point c’est tout.

Oh !

C’est ça ! Comme un « o », mais qui voudrait dire « u ».

Ou dire que tout ce qui est pointu senfonce.

Celui-ci se pose en douceur. Il chutechote.

Ah !

C’est ça ! Comme un « a », tout petit… Silencieux.

Le pointu s’ouvre comme un parachute ?

Pas le glups ?

En fait, et fait d’époque, aucun des deux n’ y connaissait grand-chose.

Le « schlurp » rebondit, si il bouchait une bouche, il se ferait vite mordre : respirer c’est vital !

Alors le pointu rebondit aussi, seulement, il s’accroche une seconde… C’est peut-être son défaut.

Aux lèvres ? En refermant ses dents ?

Mais non ! A un espoir, juste en fermant les yeux, les mains derrière le dos.

Quelle drôle de façon d’atterrir. Sans demander en plus.

Les mains derrière le dos de l’aimée.

Ah ! En plus il faut aimer.

Pas « Aimée » le prénom.

Dommage : c’est le prénom de la nouvelle bonne. Et le parachutiste ? Il ne s’est pas présenté !

L’écureuil ailé ?

Oui ! La bête ! Elle rebondit plus loin j’espère !

Tant de cas de figure existent… C’est de l’acrobatie, au grès des vents changeants.

Sa cible reste un cercle… Dans un arbre.

Comme un cercle dans une planche sépare nos dos nus.

Et quelques attributs.

Qui dos de plume, qui dos de plomb.

L’un ailé l’autre armé. Incompatibles.

Oh le beau conte de fées !

Dans les nôtres, les guerriers démembrent la princesse a force de se la disputer. C’est écrit par des hommes.

Et arrive le « i », la belle montre les dents.

Hé ! Un « i » qui sourie c’est déjà mieux qu’un « i » qui crie.

Les deux brisent le cœur.

C’est que j’imaginais une bouche en cul de poule !

Euh…

Ici voici le « e ».

Sachez que je ne livre rien qu’on ne m’ait commandé.

Fanfan, lèvres pincées, voici le « m » :

Mh…mh… Encore heureux. Mais un peu d’air quand même.

Il ne faut pas croire tout ce que l’on voit au cinéma mais avez vous vu comment le prince apporte un nouveau souffle a la belle ?

Mh mh… Non… Comme les fesses du cheval au nez du charretier ?

Euh… Le charmeur est français.

L’argentin est charmant.

Ah !

Pas dans toute les bouches ! Je parlais de la langue.

Je vous offre mon chewing-gum ?

Non merci, c’est fabriqué avec du boyau de chat.

Oui ! Je sais ! Et le Coca-Cola ronge comme le vinaigre.

Ça tourne de plus en plus laid.

De ce lait-là qu’on lape ? Et de langue qui rappe ?

Attention : ça dérape !

Car un nouveau acteur trépigne en coulisses.

Et moi qui bêtement croque un oignon sauvage !

Et bien moi c’est un caillou de lentille !

Et pourquoi tant d’« Oh rage » pour un sceau d’eau ?

De désespoir ! Pour un chat qui vient de naître et se noie ravalé par une gorge.

Roxanne, sidérée :

Vous avez offert le rôle de l’allégorie gore a deux innocents chatons que vous allez faire se rouler sur le paillasson ?

Vous m’avez vu venir : mon plaidoyer va maintenant se diriger vers le 💏 français !

Roxanne, griffes au plafond,

HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII (94 décibels)

déchaîna l’élément vent.

Petit con de puceau, je vous prierais de ne plus jamais dire d’obscénités devant moi !

pffffff… Pardon ? pffffff…

Je ne voulais pas vous souffleter !

pffffff…Je ne demandais pas pardon, je disais Qu’essuie-je ? pffffff…

De sirène !

pffffff…Qui m’ensable ?

Pour l’amour de Dieu ! Je ne suis pas qu’une sauvage débarquée sur un dragon de bois. Ma bouche n’appartiendra qu’à un homme. Et si ça devait être mon cousin germain comme vous le laissiez entendre, ce serait a l’église. Nous sommes civilisés. Et si Jésus m’appelait a lui, je n’embrasserais que ses pieds de plâtre dans un couvent. Éventuellement avec la sainte vierg…

Une bavarde… Rodrigue qui ne l’entendait plus a cause de ses oreilles qui sifflaient encore, la coupa impoliment :

J’entends bien Roxanne ! Mais Carambamou, quel organe ! C’est de l’ acier trempé ?

Du plus vibrant ! Quelle efficacité : si vous n’aviez pas été entravé par votre ruban ceinture, vous seriez en fuite.

Rodrigue, décoiffé, fesses au sol, palpait de ses mains le sable brûlant

Ne pas m’enfuir m’aura appris que la sirène hurlulote dans la bouche aussi divinement qu’elle chuchote dans l’oreille.

Amoureusement comme un assoiffé averti, le ferait avec un mirage.

Ce n’est pas parce que je l’élève un peu mon organe qu’il faut que ça vous abaisse. Debout ! M’entendez-vous ?

Lentement, avec une basse voix de gros chat fumeur :

J’avoue que si on ne vous avez pas déjà volé votre tête de proue je l’aurais dans les mains ! Punissez-moi !

Ne vous frottez pas a moi. Je ne suis pas un meuble.

J’entends des petits oiseaux tourner autour de ma tête ! Permettez que je me rebrague avant que mon petit oiseau ne s’envole vers vous !

Le charme de la sirène. Ulysse avait traité le problème avec un mat, une corde et de la cire d’abeille. C’était une malédiction pour les sirène aussi, la plupart regrettait leurs appétit carnassier.

Puisque vous flattez mon ramage, massacrant la poésie, allez jusqu’au plumage !

En langue romane si il plaît a Roxanne !

Puisque votre cul me parle, parlons du mien ! Si vous flattiez au lieu de flatuler ?

Contrairement a d’autres, jusqu’à la fin ma plume, restera dans l’encrier.

L’avez vous vu ?

Et si je vous dit que je n’ai vu que des plumes ! Ça vous inspire ? Une oie ?

Sur un dos ! Précisez !

Ce fût un bricabrac mais rien ne se précisa.

Le dos d’un serpent a plume, qui pour se le gratter, passerait entre ses jambes.

D’un Icare la parure. Arpionus in goudronus. Que l’Amérique, latine, se rassure.

Cette version me convient. Mais je dirai partout que j’ai vu une poupée de caoutchouc, louchant, faire claquer ses genoux, une ceinture de bananes a la taille.

Je m’en moque puisque vous avez vu de Fanfan la cousine germaine de passage.

Vous vous en moquez puisque j’ai vu de Fanfan la cousine germaine de passage.

Bien. Nieb en vikinois !

C’était du petit gris ( L’écureuil pas l’extra- terrestre )

Bien. Nieb en… D’ailleurs je me disais bien qu’il y a du viking dans votre cri. Il tue si il ne cesse ?

Votre chien l’a compris, je crois qu’il court encore !

Il a suivi le bruit pour aller le croquer avant qu’il ne s’estompe.

Maintenant qu’il est loin dites moi : n’est-il pas 🤪 ?

« Adolf » ? Ce qu’on m’a dit de lui c’est qu’il est de race pure.

Ça n’empêche pas la consanguinité.

Il s’appelait déjà Adolf lorsque les allemands me l’ont offert. Germaine !

Moi J’adore l’ 🍊 appelée sanguine, me si elle pique lorsque je la pelle.

Moi, je lui changerais bien !

N’attendez pas trop, sinon vous allez le perturber plus qu’il ne l’est déjà !

En attendant, il ne réagit a aucun, alors je vais le siffler.

Essayez avec « Prout », pour l’odeur qu’il nous laisse, a moins que ce ne soit pris.

Le fameux « Tu pues  » !  En ces temps de rationnement sur le savon, il allait faire mouche.

Bonne idée ! Ça détonne, a coté même Adolphe sonne. Je vais l’appeler « Proust », avec un « s », ça siffle mieux.

D’habitude, un 👖 de torero n’est pas coloré ou à paillettes ?

Seulement pour les grands soirs : celui-ci est en cuir.

Les taches sont d’origine ou c’était une normande ?

Il m’ a bien protégé des cornes de taureau.

Ce ne serait pas le 🐂 qui vous aurait sonné ?

S’appliquant a éloigner Rodrigue, insinuant que le garçon-vacher sentirait la vache, Fanfan oubliait qu’ une fois le charme passé, ce qui n’allait tarder, il paierait pour chaque pique accordée a Roxanne !

Que Roxanne me tutoie avant que ça ne me tuemoie !

Et si il ne te chargeait pas, si il venait avec amour ?

Le doute insinué, la gène germerait. Fanfan s’en régalerait.

Je me souviens d’une ombre au dessus de moi ! Puis m’être réveillé dans une balle de paille !

Une balle tombée du ciel ? Comme la poutre sur Cyrano ?

Comme la misère sur le monde ! En un

Et le sol n’a pas tremblé ? Bizarre !

C’est peut-être le dieu de la foudre qui a envoyé une botte de paille pour y mettre le feu !

En tout cas quelqu’un qui a eu peur de t’ attaquer de face et ça c’est plutôt flatteur pour toi.

Enfin, il m’a d’abord jeté son🔨 si c’est au viking qu’on pense.

Et pourquoi pas la vierge : elle écrase le serpent !

C’est bien parce qu’elle est en pierre, sinon ça ne serait pas prudent.

Jeanne la pucelle lui couperait la tête !

Du haut de son cheval ?

Lui piquerait la tête avec une lance !

La picadora ! Je voudrais la revoir !

Et comment je l’appelle ? En sifflant ?

Ça existe les picadoras par ici  ?

Et mon taureau, c’est de la vachette ?

Parce que j’aurais demandé qu’elle vienne me rebattre si c’est tout aussi bien fait !

Je te vois arriver avec ta brosse a reluire. On dit que les 🐺 lorsqu’ils sont en rage, en oublient toute ruse.

Moi je caresse dans le sens qui me va bien ! Je caresse dans le sens du poil !

Non ! Elle, tu la caresses déjà dans l’autre sens !

Je ne te demande pas d’organiser une revanche, juste de nous mettre en présence.

A bonne distance alors, parce que là, on sent ta fièvre même sans te toucher.

Son coup n’a pas tremblé ! C’est une courageuse !

C’est de l’adresse ! Doublée de ruse !

C’est plus que respectable.

Attaquer par derrière, ce n’est pas de la lâcheté ?

Le picador n’est pas obligé d’attaquer de face. Le torero cache bien une 🗡dans sa cape, il peut comprendre, même si lui reste devant.

Les jeunes vierges chrétiennes dans l’arène restaient devant, toi tu t’enfuyais !

Preuve que je ne lui veut pas de mal a ton taureau, je t’explique que je veux juste revoir celle qui m’a assommé pour la féliciter.

Pas elle ! Je crois que c’est clair !

Je connais ton secret.

Je n’en ai pas !

Je t’ai vu sur la terrasse du marquis : tu as servi au château !

Ah… ? Ben voilà : tu connais mon secret !

C’est un très beau secret ! Merci.

D’autant plus que j’ai signé un contrat de confidentialité…

Il n’y a aucun problème ! Personne ne fracture mon 💀.

Un contrat qui dit que j’aurai des ennuis avec les avocats du marquis si je parle de tout ça a quelqu’un.

Peut-être avant le bal pour ne pas que des espions se fassent inviter pour venir fouiner mais maintenant c’est comme si le bal de minuit n’avait jamais eu lieu !

Sauf si tu voyages dans le temps !

C’ est un buffet ? Ou il faut s’attabler ? J’hésite !

Dommage parce que tu y verras la femme serpent faire la table en se contorsionnant !

Moi, une fois, le marquis m’a giflé. J’avais regardé la marquise avec trop d’insistance. C’était avec un gant de soie. J’en rie encore.

Mais tu plaisantes ! C’est un appel au duel ! C’ était pour mieux t’embrocher sans témoins au fond d’un bois !

En argentine on règle ça sur le champ ! Témoins ou pas témoins. Avec ou sans témoin ! Il m’a caressé la joue, tu ne croyais pas que j’allais accepter un rendez-vous avec quelqu’un qui m’a caressé la joue lui au fond des bois ?

Évidemment, tout ça n’était pas vrai !

Avec la marquise encore je ne dis pas ! Mais vu comme ça : non !

Le reste l’est. Nous y étions.

Elle aurait été habillée comment ta femme serpent ? En maillot seconde peau de serpent qui a bien besoin de muer ?

Habillée ?

Comme sur l’affiche du cirque ?

Elle datent de l’avant guerre !

Si elle a changé et bien tu as changé aussi : tu étais plus sympa !

Elle était nue ! Mais peinte ! Pour imiter le bois. Pas de 👙

Quoi ? Tu as vu ses poils ?

Ce n’était pas visible. Des faux-cils ça compte ?

Moi, quand les boutonneux m’ont déroulée l’affiche, je leur ai tout de suite dis : son maillot serre tellement, que si elle avait des poils, on pourrait les compter.

Moi j’ai l’ours comme affiche. J’ ai arrêté de compter, ce ne sont que des coups de pinceaux.

Si tu ne veux pas parler des poils, parle du reste.

Un ver luisant qui aurait avalé deux énormes noix de coco !

Comment elle fait pour mettre tout ce qu’elle mange seulement dans ses seins ! Je voudrais faire la même chose avec mes🦾

Je n’y ai pas demandé : je n’ose pas parler aux tables.

Moi je n’y connais pas grand-chose mais on dirait des faux !

Mais ça n’existe pas !

Le bal dans les caves du château n’existe pas non plus !

Je n’ai jamais vu d’affiche.

Seulement les fenêtres des chambres ont clignoté toute la nuit. Et ça, ça en affiche.

Il y a ceux qui foutaient le feu, il y ceux qui l’ éteignaient, puis il y a ceux qui n’avaient pas grand-chose a faire.

Et toi ? Qu’est ce que tu faisais ?

Si tu m’as vu a un balcon, c’est juste pour aérer, j’ai fait un peu de ménage.

Bientôt il va t’embaucher pour lui faire son linge ! Il t’appellera lalavandière ! Ça en jette !

Des invités sont montés salir ses draps ! Beaucoup de cocktails !

Pourquoi tu t’es habillé en soubrette ? Tu avais fini des fonds de verre ou quoi ?

Une descendante d’ esclave noire m’a fait remarquer que j’étais habillé en esclave blanc, j’ai pris la première chose qui me passait par la main et c’était un costume de femme de chambre !

Ça te fait de belles jambes de girafes mais préfère l’aube quand même.

Moi qui aime qu’elle touche le sol pour qu’on ne voit pas mes chaussures, avec les mini-jupes du marquis, j’étais servi.

Ce ne sont pas les petites sœurs des pauvres ou le curé qui nous feraient des blagues pareilles  !

Le marquis portait bien un kilt écossais et la couronne d ’ Angleterre sur la tête ! Ça sert a ça le carnaval ! A ne plus savoir qui est quoi !

Comme le dit l’ornithologue au mycologue : « On ne reconnaît pas toujours la lavandière a sa tête !  ». 

Je sais que c’est toi qui lance des mottes de terre sur le cul des lavandières.

Rodrigue confiant, protégé par son fameux dicton porte-bonheur « Pas vu pas pris » :

Je n’en ai pas encore vu une seule enlever sa culotte pour la laver sur place mais je ne désespère pas qu’un jour…

Si tu savais ce qu’on te prépare, tu ne me parlerais même pas.

J’aurais dû dire « Les lavandiers » : le masculin l’emporte sur le féminin.

A la rivière, ce n’est pas l’ usage de la grammaire ni l’age de la grand-mère qui fait la loi, c’est le nombre, comme avec les harpies.

Et en cas de bagarre la grosseur de la planche.

Moi je n’en ai pas : je préfère le rocher a la planche et mes ongles a la brosse, mon savon est le gros courant.

Tu as peut-être ton propre style, le poète, mais ça reste une activité de gonzesse.

Mon père, cette nuit il a fait la cuisine et la vaisselle au château, vas-y le traiter de gonzesse !

A la rivière, les femmes jurent, pètent, rotent comme des hommes.

Maintenant je préfère aller au lavoir où personne ne va.

Elle est belle, le Moustaphacochère y laisse le cresson en surface et les algues au fond. j’y vais souvent écouter le robinet.

Ah c’est toi qui écris comme un cochon sur la mousse verte de la pierre polie ?

Pour toute réponse le cochon lui siffla un « A la claire fontaine  » qui voulait dire oui.

Moi je ne l’efface pas pour ne pas faire voir que je suis passé.

Tu sais ce qui siffle aussi comme les détecteurs de métaux des allemands ?

Non ! Un détecteur de métaux argentin ?

Un détecteur de fille.

Fanfan avait préparée sa réplique depuis bien longtemps :

Si c’est pour moi, oui, j’ai tout de fin, la voix, les traits, les bras les jambes, et peut-être un peu l’âme. Pas les ongles.

Ni le cul !

Ah ! C ’est donc là que ça siffle ?

Tu demanderas ça aux bandits de grands chemins. Tu vas en croiser pas mal si il y a débâcle.

Je ne prend pas les grands chemins, je prend les grands flots. Là où même une motte de terre lancée depuis l’autre bout de la terre n’atteindrait pas mes fesses.

Holattention, cette nuit les bunkers ont arrosé le ciel pour un banc de mouettes alors ils peuvent bien aussi arroser la mer pour une coquille de noix.

En quelques tours de rames, je serai une petite chiure de mouche sur l’horizon !

Ça ne les gène pas, leurs balles y arriveront, elles ricochent très bien sur l’eau.

Ne me met pas la pression ou je me connais : je vais me luxer une épaule !

Ils lancent des fusées éclairantes de temps en temps, ça prouve au colonel qu’ils ne 💤 pas.

Je le tente quand même ! En mode rameur sage, prêt a lever les mains en l’air.

Ta fuite est courageuse : c’est difficile de naviguer sans voir la terre. 

J’ai une boussole… J’ai les étoiles… La foi.

Tu as aussi des mines flottantes tout le long de la côte, je te conseille d’emporter du coton pour tes oreilles d’âne.

Même si je partais droit devant ?

C’est possible : je connais les passages !

Direction les  ? J’ai aussi des vivres !

Retourne plutôt en arrière, comme ça ton vieux sera tellement content de te retrouver qu’ il en oubliera de te filer ta rouste ! Ça peut encore finir bien.

Oui mais qu’est ce qu’il y a de bien si je regarde en arrière ?

Qu’est ce que tu feras quand tu auras visité les pyramides ? Un… Deux… Trois… Soleil !

Déjà il y a le du vieux Levieux. Il a une voile. En plus il est a l’ombre !

Comme la pomme sous sa branche feuillue, aurait dit le serpent.

Tu peux quand même aller au moins y attendre la nuit, il te doit bien ça, c’est quand même lui qui a déclenché les hostilités avec sa pétoire a perdreaux.

Il visait des grives ! Mais comme les allemands sont partout, même dans les fourrés…

Tu pourrais même lui emprunter son bateau.

Je pars loin ! Ça pourrait prendre longtemps ! C’est un pèlerinage.

Où ? Il reviendrait béni !

Compostelle, un peu plus bas a droite, en ESPAGNE demander un miracle.

Quel genre de miracle?

Le genre ! C’est le problème.

Genre trop miraculeux  pour ne pas le demander a l’église de Cloche ?

Genre vœu qui ne se réalise pas si je t’en parle.

Quelle idée il a eu de rejoindre le maquis a quatre vingt dix neuf ans !

Monsieur Levieux ! Il ne faut surtout pas qu’il y passe la nuit !

Monsieur Levieux sera très fier que tu y ai emprunté son bateau pour aller demander qu’il ressuscite.

Pas question : c’est à mon père que Monsieur Levieux présenterait la note, moi je ne compte jamais revenir a 🐟🔔

Une patrouille ni vue ni connue l’a déjà envoyé rouler au fond d’un ravin. Faut pas pousser ! On est pas a Verdun ici !

J’espère qu’il en aura tué un ! Œil pour œil.

Mais il a les yeux tout blancs. Tu l’as vu s’appuyer sur sa canne de la main gauche et tirer avec la droite ?

Comme le dira son avocat si ça a été le cas : « Si dans la position dans laquelle se trouvait mon client, il toucha un gibier, peu importe lequel, ça n’eut pu être que par accident ! ». 

C’est pour ça qu’essayer de le retrouver, je trouverais ça dangereux !

Tu y as pensé ? On serait des héros !

Berk ! Les corbeaux ont déjà dû lui manger les yeux !

Je demanderai a Adolphe, il est humain, lui.

Non, si ils l’ont eu a la grenade, il va nous le ramener par morceaux !

Dommage, moi je t’aurais prêté ma licorne.

Ta 🦄 qui boite ?

Pas une fois lancée !

Je jouerai les héros quand je serai chez moi ! Là je suis avec ma tante !

Vue imprenable par dessus les buissons !

Mais quand c’est prêté de bon cœur, il ne faut jamais dire non.

Si tu ne la décorne pas !

Oh la honte ! Tu peux le garder ton tas d’🦴sans moelle ! Et qu’il garde sa corne.

C’est son porte-bonheur, son panache qui éloigne les autres chevaux ! Surtout les jeunes fougueux !

Qui éloigne aussi les demoiselles, tu en fais un malheureux !

On traite comme on est traité.

Quoi ?

Touché !

Et tu vas t’en remettre ?

Coulé ! Je retirerai l’appendice… Une fois par semaine ! Pour commencer.

Je pourrai le monter ?

Pour commencer tu pourrais aller voir dans son bateau si Monsieur Levieux y sieste s’il te plaît ?

Comment il pourrait siester a l’heure des essais grenades ? Il a des oreilles grosses comme des

Il paraît qu’ il cache une lame a l’intérieur de sa canne !

Un coupe-jarret ! Caramba collé aux 🦷, heureusement que je n’ai pas encore de cheval !

C’est ce qu’on dit, je ne l’ai jamais vue !

J’y vais ! Il y a une récompense ?

Prend ma pelle ! Posée derrière le bateau !

Garde ta pique au chaud « Sang chaud » ! Il n’aurait pas la force d ’enfoncer sa lame dans quoi que ce soit, il tremble comme une🍃

Même dans un Pudding ?

C’est quoi déjà un pudding ? Je ne me suis jamais fait traiter de pudding.

Un gros tas de gélatine anglaise.

Pareil que les mixtures que vous inventez avec le curé pour saloper les forges du forgeron ?

Pour saboter !

C’est comme une méduse échouée ?

Bon, tu y vas vaquero ? On s’ennuie !

Les deux jeunes perdreaux n’y croyaient pas vraiment. Le vieux Levieux, aux sens amoindris, ne sachant pas a quel quoiouaqui il avait affaire, venait de reprendre son souffle. Se retenir de tousser était devenu pour lui aussi pénible que tousser, sauf en dormant. Son pouce raccompagnait la gâchette qu’il ne fallait surtout pas laisser levée. Si sa pétoire, fraîchement déterrée n’avait pas un canon se finissant en trompette, elle dépasserait déjà du trou de la planche de son bateau, Rodriguel’aurait vu et notre histoire aurait pris une toute autre tournure. Beaucoup plus dynamique. Bien que Rodrigue n’avait plus aucune force.

Crouiiiiiiiiiiiii ( Lestomac de Rodrigue )

Je ne sais pas si c’est pour ménager la monture mais qui veut guerroyer la guerre nourrit son cavalier.

Ah ! Celle-là je l’attendais pour t’en mettre plein la vue ! J’ai de la potion magique !

Laisse tomber ! Pas de sorcelleries, je reconnais les pots de la mère Grand ! Chaperon de malheur !

Goutte ! De la confiture de 🍌 pétillante !

Ça n’existe pas : cette sorcière va te faire un trou dans l’estomac.

Ça prévient, quand des🦋 te sortent de la tête, tu arrêtes !

Ça va pas non ? C’est fluphorphor…Phosfluo…oh je n’y arrive pas !

Phosphorescent !

C’est carrément de la même couleur que le souffre !

Pas l’odeur, c’est celle du sucre d’orge ! Il y a marqué « Confiture de canari » mais c’est pour faire rire !

Merci ! J’ai trouvé un mégot ! C’est un bon coupe-faim !

Recule ! Si mes canaris voient des flammes, ils deviennent dragons, c’est écrit sur l’étiquette, mais au dos.

Alors tu ne le sais que quand tu laves le pot ?

Et seulement avec de bons yeux, qui entrent dans un bocal.

Les poumons de celui qui fume ce tabac finiront dans un bocal ! Pour l’exemple ! Ce n’est même pas du belge ! C’est local !

Recule ! Si je l’attrape je la déchire !

J’ai coupé le bout mouillé puis pompé dessus mais elle s’est éteinte. Goutte ! Éteinte !

Berk ! Kofkof ! Et re-berk ! Et re-kofkofkof. Elle pue comme ça éteinte ? Le caca attire le caca !

De la la paille roulée dans une feuille de maïs.

C’est de la véritable cigarette de sauvage autochtone.

Monsieur aurait du feu ? Soit orange soit bleu ! Ou même deux bouts de silex.

Dégoupille une grenade ! Tu fumeras de partout ! Et tu auras toutes les couleurs !

Idiot de fumeur sans feu !

En mer une cigarette ça se mouille plus vite qu’une pipe.

Et une blonde ça coûte cher ! Je te signale quand même que les pommes tombées sur les chemins sont gratuites, elles !

Je sais que tu as du feu !

Valechiquercheztoitoncalumetpasalluméenpapieretapets ! Enfumé de visage pâle !

Ce jaune canari dans le pot de la grand-mère, c’est les crachats du tabac qu’elle chique. Ou pire, elle y chie dedans !

Si elle est toute jaune, c’est parce qu’elle a été gazée dans les tranchées.

Une infirmière ! C’est pour ça qu’elle a un masque ! Moi qui croyais que c’était pour cacher sa moustache !

Sa gueule cassée.

Fanfan, répliqua d’un coup bas :

Tout a l’heure, quand j’ai vu passer ta tante, je ne lui en ai pas vu !

Et ne regretta pas.

Oui, elle se masque aussi pour sortir, dans le col de sa cape.

Rodrigue s’ y empala.

J’adore sa dentelle, pas noire comme les mémés, ni blanche comme les mariées.

Comme une mariée, elle n’offre pas son sourire a tout le monde.

L’exemple est mal choisi : la mariée sourit a tout le monde.

Je voulais dire son cul.

Avec un neveu comme toi, Gaxuxa ne doit pas sourire tout les jours.

Elle avait l’air en colère ?

Je n’ai pas vu sa tête ! Elle a frôlé le bateau. Je n’ai vu que sa 👗 de gaze blanche.

La gaze c’est pour les gueules cassées !

De la gaze bien épaisse qui ne laisse passer ni l’air ni la lumière.

Taillée dans un morceau de tissu grand comment ?

Grand et pointue comme une voile de goélette.A porter les jours sans vent. Tu sais que tu commences a me gonfler !

Elles se sont séparées ? La voile et la goélette ?

La gaze et elle ? Une si joli robe, faite de tours et de nœuds ?

Pour s’étendre au soleil ! L’une sur l’autre !

Tu veux dire pour s’éteindre dans l’eau ! L’une sans l’autre ?

Elle avait pris feu ? Maintenant je peux le dire : tu me mènes en bateau.

Pour éteindre ses mains seulement ! Touche la pelle ! Là ! Derrière le bateau !

Le manche est encore brûlant !

Elle aura des cloques ! Tu verras que je ne raconte pas d’histoire. 

Si ! Parce qu’elle aurait préféré éteindre un feu a coup de pelle, même sur elle, plutôt que de rompre le serment qu’elle m’a fait !

Qui est ? De ne jamais enterrer de cadavre pour toi ?

De ne jamais se baigner de jour.

Elle a juste un peu marché dans l’eau, pour y poser ses pommes.

Rodrigue entendrait paumes.

Dans sa valise un bandeau est plié avec dessus brodé en fils dorés « Miss Amérique du Sud ».

Ça ne m’étonne pas !

Je ne te ment pas alors toi aussi ne me ment pas.

Avec mon père, ils ont fait un comptoir, avec deux tonneaux et une planche sur laquelle ils ont empilés tous les verres de la région.

En pyramide comme au jeu de massacre  ? Une fête ?

Puis finalement ils ont tout enterré. Sûrement quand ils ont appris que la fête était annulée.

Ah parce que la fête devait se tenir sur la plage de Merlan ? Tu me l’apprend ! Je serais monté sur la place de Cloche ! 

Cest peut-être pour que les allemands se roulent mieux par terre !

Ah parce qu’ ils sont invités ? Pas tous quand même ?

Pas tous, mais chacun, a sa tâche forcée, regardera de loin si celle qui la veille lui souriait ne danse pas maintenant avec un villageois du village voisin

Ils feront une chaîne, jusque dans la forêt, Ils m’ont dit que vider les fûts avant que les américains n’arrivent, c’est le plus grand défi qu’ils ne se soient lancé.

Anguel ne boit pas et il compte inviter Madeleine a danser. Madeleine qui ne boit pas non plus compte bien accepter !

Et tous les villageois vont l’accepter aussi ? Qu’il garde son pistolet à la ceinture.

J’ai essayé de faire quelque chose mais contre l’amour on ne peut rien. Moi la vie de village, maintenant je la mets dans mes lunettes a rétroviseurs.

OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO

Tu as en a ?

Dans mon sac ! Montées sur des lunettes qui déshabillent ! Un cadeau de Pinpon ! J ’y tiens !

Elle s’est baignée jusqu’où ?

Je ne regarde pas les gens se baigner ! J’aurais l’air de quoi ?

Jusqu’à la moustache ?

Puis je n’avais pas le bon angle.

Et toujours pas de cape ! Pour quand elle sort de l’eau !

Difficile a dire : la mer faisait miroir ! Cétait entre le mirage et l’ombre chinoise !

Pourquoi tu me parles de la moustache de ma tante pour me dire que tu ne l’as pas vu ?

Machine arrière : Rodrigue était un jaloux capable de folie. Une folie singulière. Elle était au zénith.

Trop de 🌞 je n’ai vu que de la bouillie.

Où il était le soleil ? Sur la mer ?

Jusqu’à s’en prendre au soleil.

Sous la mer !

Mais tu ne m’avais pas dit qu’il faisait nuit ?

Mais J’ai les courts circuits qui cuicuitent ! C’était la nuit, la mi-nuit. Maintenant je l’ai dit.

Et la pelle ?

Je viens d’enterrer un lièvre mort.

Où ?

Nulle part. Tu vas vouloir le manger, il avait il avait les yeux tout gonflés et marchait de travers.

Quand je pense a tout ses villageois qui, avec leurs yeux qui sortent de la tête, regardaient ma tante se baigner cette nuit, j’ai envie de tuer.

J’ai bien vu, si j’avais prévu que ça te mettrais dans un état pareil, j’aurais préférer mentir !

Tu ne pouvais pas savoir que je ne dormirai pas avec elle.

Et en effet, Fanfan pensait que Rodrigue n’aurait pas laissé sa tante dormir seule dans sa chambre du rendez-vous cette nuit. Un marchand voyageur y louait une chambre voisine. Il aurait pu observer Gaxuxa, se pencher sur la serrure, ses chaussures a la main dans le couloir dont le vieux plancher trahissait les allées et venus. Demain, Rodrigue le suivrait sur le chemin de la gare pour lui jeter des cailloux depuis la forêt.

Un bain de minuit ! En plein feu d’artifice ! Tout le monde l’aura vue ! J’aurais dû la prévenir !

Fanfan y avait, merci Yahvé, passé des siècles mais venait de lever son premier lièvre.

Parce que toi tu peux prévoir quand un avion va passer et déclencher un feu d’artillerie allemand ?

Un avion maintenant !

Pas au milieu d’un tourbillon de lampions, ils faisaient diversion poil au con, le temps, pardon,qu’un avion rejoigne l’horizon, pardi….

J’espère qu’un jour tout le village te verra a poil !

Mais pourquoi quelqu’un aurait regardé ta tante sur la mer ?

Mais pourquoi quelqu’un aurait regardé ta caisse a savon  sur l’horizon ? Tu lui avais mis des ailerons et un moteur a explosion ?

Moi j’étais en train d’empiler des couverts. Que j’amènerai en bas, a la poissonnière, a la vaisselle. Un boulot de dingue. Les invités étaient en haut.

OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO

Papa était en bas qui finissait la mousse au chocolat.

Je dégoulinais dans ma toge d’esclave romain. Blasé par les bruits de guerre, je regardais vers le monastère des petites sœurs des pauvres, là-bas sur la montagne.

C’est a dire a l’opposé de ce qui nous concerne.

Et je l’ai vu se lancer, de la cour du cloître, catapulté sur le chemin, frôlant le toit de l‘abbaye trappiste, puis devenir un trait au clair de lune au dessus de la mer.

Si c’est vrai, c’est rusé.

Ça ne peut pas l’être parce que la piste des vieilles mines qui mène du monastère des petites sœurs des pauvres a l’abbaye des moines trappistes apiculteurs est trop courte !

Une nonne aura du jeter un avion en papier de la tour du monastère ! La liste des courses, pour que d’en bas un moine trappiste sache ce qu’on doit leur monter.

J’ai dit un trait très zétiré, droit devant, bien droit vers la France libre. on ne peut pas être plus clair. Pas tes pions de lampions tirés du champ au taureau !

Peut-être que le marquis nous a quitté !

Tu vérifieras si il nous a pas laissé un sosie en lui tirant sa barbe.

Si j’ai un doute, je lui tirerai sur des cornes pour une seconde gifle. Personne ne peut gifler comme lui.

C’est une piste.

Tu viens de lever un bison Géronimo !

Si ce n’est pas un miracle, tu sais a quoi je pense ?

Oui ! A de l’éther ! Le monastère en fabrique pour l’armée.

A une catapulte !

Ne raconte pas de conneries du genre que c’est moi qui aurais lancé des lampions dans la pente du champ au taureau, sinon je reviendrais te tirer les pieds pendant ton sommeil après ma vrai exécution.

Est ce que tu pourrais me tirer une fois sur le pied gauche si la liste des courses a atterri dans l’eau, une fois sur le pied droit si elle a atterri sur le sable, rien si elle va bien !

On pourrait convenir d’un code, je tirerais plusieurs fois et même sur d’autres bouts.

Pendant que certains s’enterraient dans des oubliettes pour aller danser, d’autres s’envolaient pour devenir des héros ! Et leur sort est important.

Un fuyard ! La guerre c’est dans son dos !

Pour mieux revenir se battre.

Dans un avion qui tue ?

Non ! Comme infirmier, sinon le monastère des petites sœurs des pauvres se serait changé en couvent pour le priver de sortie !

Tout va bien alors puisque tu l’as vu partir pour revenir. Par contre moi celui que j’aimerais voir revenir c’est le taureau dans son champ. Pour que tout rentre enfin dans l’ordre.

Ça, c’était l’ordre ancien, maintenant tout le monde le verra se tremper les pieds dans les étangs ! Sauf toi, toi il t’a dans le nez !

Lui aussi aime la liberté ? Il se fera bouffer bien avant toi !

Peu importe je l’ai acheté il est a moi et il est libre !

C’est interdit ! Tu paieras l’amende !

Avec les dix mille francs que le marquis m’a donné ! Je vais pouvoir m’en payer des amendes ! Même payer celles des autres !

Qu’est ce que tu as bien pu faire au marquis pour dix milles francs ?

J’ai lancé le feu d’artifice. A minuit pile. 

Hein ? Mais non ! C’est moi qui ai lancé le feu d’artifice !

Carambole et tortille ! Il en faut du temps pour te tirer le ver et l’hameçon a toi ! J’ai cru que je n’ allais jamais y arriver !

C’est qu’avec dix mille francs, j’aurais pu m’acheter tout un troupeau !

Tout un troupeau de baleine, le baleinier, et une part dans l’usine. Tout Biarritz.

Tu sais quoi ? Moi si j’avais de l’argent, j ’investirais dans un vieux taureau.

Je ne vend pas au capitalisme.

Et juste une location ? Une corrida sans mise a mort comme le font les portugais !

Il me tarde de te voir parler douceur aux oreilles de mon taureau. Ne choisis pas le côté corne fendue deux fois plus pointue.

Je vais commencer par l’emmener ensemencer les vaches aux villages alentours ! Comme ça on ne verra plus vos faces de bouc !

Si tu croises ma licorne, parles-y de ta corrida portugaise ! Qu’elle rigole !

Je déguiserai le taureau en vache : un verre de lait gentiment tendu, ça doit bien faire se lever toutes les barrières de tous les barrages du monde.

Tu ferais mieux d’acheter un petit quelque chose a Gaxuxa chez l’antiquaire.

Il n’y a que des bibelots chez les Frankenstein.

C’est ça ton excuse ? Ou c’est que tu n’as pas d’argent ?

Le « Rendez- vous », on le fait beau de la cave au grenier mais en plus, on paye un loyer !

Une queue de cerise. Tout meublé !

A l ’aube, le colonel est rentré dans la boutique pour y chercher une troisième baignoire.

Il vendent aussi des broches !

Vendaient !

Qu’est-ce-que tu m’apprends là ?

Le colonel en est ressorti avec un beau bureau de roi qu’il a chargé sur sa jeep américaine.

Il s ’essaye aux deux volants !

Évidemment, comme les Frankenstein ne sont pas là, il les paiera plus tard !

Il a remis les scellés ?

Si un jour je vois Gaxuxa faire du lèche-vitrine, ce sera à travers le rideau de fer, avec son imagination.

Ils ont du partir embrochés ! Personne n’a bronché ?

Tu as déjà vu de prés des lancesflammes allumés ?

Quand ils fument comme ça, c’est qu’ils n’arrêtent pas de s’éteindre.

Tu y étais ! Banane flambée !

Les allemands avaient tous leur banane a la provençale un peu éteinte !

Il n’y a qu’a toi qu’ils sourient ! Ils te prennent pour une fille avec tes cheveux longs !

c’est la nuit qui leur a été longue : le feu d’artifice a minuit … Le feu de forêt jusqu’à l’aube …

Le chant du coq dressé par le curé pour les emmerder… La contre-attaque du clairon…

Une rafle…

Pas l’ inspection du colonel : j’ai remarqué que les ficelles des grenades à leurs ceintures étaient tirées. Il ne manquait plus que les fleurs !

Une semaine après l’arrivée des allemands a Merlan-Cloche, les choses avaient été étrangement claires, presque agréable : le curé était passé a la Gestapo de Marseille, se sachant précédé d’une lettre ( dont il ignorait lui-même les arrangements ) partie de Rome pour passer par Berlin.

Il leur avait gentiment donné la liste de toutes les personnes susceptibles d’intéresser un nazi. Ils l’avaient lue, par politesse, oubliée sur le champ, déchirée. le curé avait dit : « Je m’en charge ». Quinze jours après ils étaient tous moines ou religieuses.

Et Fanfan enfant de chœur.

Mon père me dit tout le temps : « Déjà que… ne sois pas en plus communiste. » 

Il y a un vide après les trois points de suspension ?

Un point devant le guillemet de fin lorsque l’on cite, un point derrière lorsque la phrase n’est pas complète.

Et ce pauvre colonel qui attribue la chute du pot de fleur a un chat, il faut que je le prévienne que ce matin, un grand guérillero est né a la fenêtre des Frankenstein !

J’y songe tout a coup : si l’y on est vu, en haut de la , alors c’est qu’on peut y voir en bas.

Pour voir ce qui se passe en bas de la

Sur le seuil.

Il faut qu’on s’y penche entre ses créneaux. N’ y songe même pas. « L’ on » n’est pas tous chat.

Tu nies ? J’aurais dû te jeter un pot de chambre !

Quand tu t’épanches, essuie ! Langue de vipère !

J’y suis : tu te faisais payer pour le poisson !

Payer une poignée de main ! A la communiste !

Avec un billet dedans !

La contrebande, c’est un peu comme la résistance.

La fameuse poignée de main qui s’appelle l’anguille !

Pour une poignée d’anguilles ! Cueillies aux pieds. Sans violence aucune. Par la queue.

Tu n’as pas peur que ça laisse des odeurs sur les doigts ?

Quand mon anguille frétille, c’est dans le papier journal !

Appelle-moi con ! J’ai servi des poissons-chats d’eau douce, les yeux bien a leur place.

les piles qui électrisent ?

Les papilles, oui. A la rougaille créole.

Mais là Je livrais le gibier !

Attend, je me gratte le menton !

Ou n’importe quel gibier qui ne te ferait pas me livrer au gibet.

Le jambon de sanglier tranché dans son poivre ? Chassé a la grenade ou au harpon ? 

Je livrais un cerf ! Vivant ! En effet ! En filet !

Je ne voudrais pas tremper ma queue de sirène dans la soupe mais je me demande si tu ne vendais pas plutôt tes petites lumières dans la nuit !

Et mon alibi ?

Brochettes de vessies ! En queue de cerf-volant !

Si les allemands savaient qu’ils ont tiré sur une caisse a savon d’une petite sœur des pauvres et non pas sur un avion a caisse américaine !

Gaz dans des lanternes ! Saupoudré de colorants !

j’ai dormi avec ma tante !

Tout d’un trait très zétiré ?

Comme le trait de torche électrique que je tu pointes sur mes yeux !

C’est un tour de magie ! Un coup Gaxuxa se réveille et tu es dans sa chambre, un coup elle se rendort et tu es dehors.

Ça rappelle la danse d’un faisceau de gyrophare d’ambulance !

J’essaie de t’hypipibonobotomiser comme le colonel m’a appris !

Je salive ! Un coup c’est 🕛l’heure des enzymes, un coup c’est🕛 l’heure du crime.

Tu vas ramener toutes les vaches qui se sont éparpillées dans la montagne par ta faute.

Je les ai parquées dans un coin de la forêt entre quatre arbres barbelés pour faire croire.

Et tu rendras l’os de fin de jambon que mon père t’a donné pour ça.

Je le sortirai de sa soupe !

Tu ne mangeras plus que des pommes.

Oui ! Décoché a la grenade ! Merci ! Tu m’inspire !

«  Là ! Marquis ! La belle rouge !

-Notre curé de village est un artiste, nous avons toutes les couleurs.

-Et là ! Une bleue qui tombe en torche !

-Sur Pinpon ! Notre pompier !

-Je lui tomberais bien dessus !

-Elle en met du temps ma marquise pour me trouver un couvre chef  ?

-ce garçon a besoin d’aide, je vais descendre l’éteindre !

-Il allume un contre feu. Pour lui pas de couvre-feu, vous, en bas vous feriez tirer.

– Descendez donc chercher la marquise, ce ciel est beau comme l’enfer ! »

Belzébuth ! Lucifer ! Léviathan !

Bon d’accord : c’est moi le feu sur la terre comme au ciel, c’est moi la bête tombée du ciel, c’est moi qui frappe a la porte ! Bravo ! Tu as gagné !

Tu vas quand même m’ expliquer avant de m’éliminer ?

C’est moi qui m’élimine, je m’illumine et dans un nuage de soufre je retourne en enfer !

Fais moi le speech du criminel ! Pincé !

Je ne suis pas enchaîné ni a toi aurait dit l’ observateur, ni a moi-même, aurait dit le philosophe.

Avoue tout ! Ça se fait dans les romans policiers ! Ce sont mes préférés !

C’est la marquise qui est venue m’ouvrir la porte.

Tu me donneras aussi le nom de tes complices a l’intérieur.

Je lui ai fait remarquer qu’elle avait du chocolat sur les lèvres. Elle m’a dit de lui enlever.

Au temps pour moi, elle avait elle aussi une couronne.

La même que son mari.

Et ? Parle en paix ! Je ne suis ni le juge ni partie. Tout le monde fait des erreurs.

Dans un roman de magie, je me demande si une 🧜ça se vend comme de la chair rouge au boucher ou de la chair blanche a la poissonnière !

Dans cette horreur de roman, le cirque t’en prendrais bien plus !

Je ne sais pas si tu y serais bien traité, quand on voie la gueule des 🦁

Ne fais pas d’affaire avec eux, ils sont bien plus rusés que toi !

Je garde ma flèche pour que l’homme le plus fort du monde me la redresse avec deux doigts !

Le muscle vous obsède : mon père lui a gardé son plus vieux piège a loup que l ’os est encore dedans !

Ma tante y garde une botte dont la fermeture éclair s’est méchamment coincée.

Vous rêvez tous ! Lisez les dazibaos sur la porte de la mairie et non pas les affiches que l’on ne sait pas qui les a posées: le cirque est « Personna non grata »

C’est quoi un dazibao ? Ça ne sonne pas latin !

Des petites affichettes : « Attachez vos chiens » , «  Enfermez vos  » 

C’est qui a inventé ça ? « Parquez vos vaches » ! Le mois dernier c’était « Mettez leur des cloches » !

Pourquoi pas la nuit des bougies sur le front !

Ah ! Ah ! Ah ! De cette poudre grise qui étincelle ! Au bout des cornes !

Tu ne lui aurais pas proposé un toro de fuego qui aurait mal tourné, au marquis, pour amuser ses invités.

Pour qu’on me prenne pour un barbare ?

Je comptais l’embrocher pour une chasse a coure, je peux aussi le faire rôtir pour un toro de fuego !

Une chasse a coure ? Quel salaud ! Tu parles du marquis ou du boucher ?

Des deux et tu feras le troisième.

Tout ça pour un taureau qui vit le plus beau jour de sa vie.

Il est couché où je lui as dit de m’ attendre, il m’obéit au doigt et a l’œil. Ça t’étonne ?

Ton père m’a raconté le jour où tu es venu l’aider a garder les vaches.

Houille ! C’est vieux ça !

Mais pas raconté jusqu’à la fin.

C’est long alors ne commençons pas !

Tu aurais glissé sur une 💩de vache.

Mon cheval, jeune, comme moi, a glissé sur une bouse de vache !

Oui : ne romançons pas !

Ça ne leur arrive qu’une fois.

Ah… Ce n’est pas une super sujet pour l’épitaphe.

Ça n’arrive qu’une fois parce qu’après ils font attention. Moi j’ai juste glissé de mon cheval.

Le nez sur une seconde💩de vache.

Voilà, disons ça ! Puis je suis rentré me laver ! Et ça finit comme ça ! Il ne faut pas écouter mon père !

Et le lapin ! Ce n’ est pas difficile de tenir deux pattes a un lapin la tête en bas.

Moins que de casser trois pattes a un canard, en effet ! Comment la pipelette te l’a t’elle contée celle-là ?

Il a raté son « coup du 🐰», parce que tu tremblais.

On tremblait ! Après, mon con de père lui a arraché un œil avec un couteau pour faire couler son sang dans une casserole.

Où tu as rajouté ton vomi !

Il n’avait qu’a me prévenir ! J’en fais encore des cauchemars !

Pour que tu préviennes le lapin ?

Je comprend pourquoi je t’ai instinctivement détesté, tu lui ressembles.

Il m’a dit que la fin de l’histoire, je n’avais pas a la connaître.

Tu ne tores pas ! Tu tortures !

« Horreur, le rongeur cogite, gicle… Sans claquer prend ses cliques ! »

Le marquis avait imprimé les « Fanfangrogneries » sur sa planche a faux-billets avant de recevoir son papier dollar. Le boucher en possédait un exemplaire, sur papier d’anciens francs.

On peut parler d’autre chose ?

Oui : qui c’est l’ assassin qui a laissée la barrière du champ au taureau grande ouverte ? Il y a des pièges a🦊partout autour !

Pas vu pas pris, le loup avait un loup !

Un loup ?

Un loup : les masques au carnaval de Venise ! En perles et plumes d’autruches sauf que là c’est un loup en peau de loup de Louisiane.

C’est quoi un loup de Louisiane ?

C’est comme 👤qu’on ne sait pas vraiment qui c’est, 👤comme la poissonnière.

Mais ton loup blanc ? Ça ne peut être que la poissonnière masquée, le boucher n’emballe pas la viande comme ça !

Non : il y a autre chose !

Les hommes de l’espace ? Encore eux !

Elle était toute blanche ! Comme un geisha !

C’est quoi déjà une geisha ?

C’est comme une serveuse… Mais a domicile… Et au japon !

Et qu’est ce qu’elle lui sert a lui cette serveuse-là ?

Son corps pardi : elle est arrivée toute blanche, elle est ressortie zébrée !

Blanche zébrée de jaune ou blanche zébrée de noir ?

Tout ça mélangé : tigrée !

Alors si il y a du noir dessous, c’est bien la poissonnière !

A moins que la 🙇 se soit mise une couche de suie sous sa couche de poudre de riz.

Si on passe aux poupées russes, on n’avancera pas !

Elle avançait a petits pas de loup !

L’habit fait le bonze : c’étaient des petits pas entravé par sa pagne pas d’Espagne, elle avait des petits tongs de bois ou des sabots ?

De touts petits potons bandés mais quand elle a soulevée sa perruque de geisha pour la rajuster… Tiens-toi bien : elle était chauve !

Mais non : rasée ! Un jour une sentinelle allemande qui parlait un peu français lui a demandé de quel gaulois ou gauloise elle avait hérité ses cheveux crépus ! Depuis elle porte perruque.

Alors si elle a hérité des cheveux de son papa…

…Qui a fait fortune dans le hareng !

Si elle a les cheveux de son papa qui n’en avait pas et non pas de sa maman…

Qui l’avait pêché aux Antilles françaises !

Je disais si la poissonnière a les cheveux de son papa qui n’en avait pas et non pas de sa maman qui en avaient crépus, tu ne vois pas que moi j’hérite des seins de la 👘

Qu’on disait magnifiques. Rodrigue, qui n’avait heureusement rien suivi enchaîna :

Elle a rajustés ses obus ? Pour les patrouilles allemandes !

Rajuster quoi ? Elle ne portait qu’un haut de kimono.

Tu l’as vu se repoudrer ? Raconte ! Les gaies chattes ont des moustaches ?

Je n’ai vu qu’ un nuage de fumée blanche ! Pouf pouf pouf !

Pouf pouf pouf ! Merci : j’ai l’image !

Boum

Les essais grenades !

Boum

Vite ! Il faut que j’y Boum ! Oh Hisse ! Boum

FFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFF…………. Boum

« Oh hisse » c’est quand on Boum, toi tu pousses ! tu vas  voleur ?

FFFFFFFFFFFFFFFFFFF…………..

En A Boum rique ! Je te dépose ?

Non merci, l’Amérique Boum a nous !

Tu peux Boum de souffler dans ton appeau a mouette ? On n’est Boum en Nor Boum die.

Tu peux lâcher ce bateau s’il te Boum avant que ça ne dégénère ?

Tu peux sortir m’aiBoum ?

Non mais là tu me kidBoumppes ! Je te préviens : Boum vais siffler mon taureau qui va venir t’ enBoum ner !

Adolphe ! On s’en Boum Viens boumper le bon poisson !

Ne Boum ge plus j’arrive !

schrrrclicschrrrclicschrrrclicschrrrclic

FFFFFFFFFFFFFFFFFFFF….

Qu’est ce que tu Boum briques ?

Je me coupe les cheveux !

Ah Boum ? C’ est le moment ?

Par souci de confort, nous ne retranscrirons plus le bruit des 💣 Sauf si celui-ci influait sur le cour de notre histoire.

Oui, je t’avais dit de ne pas bouger ! J’ai failli me scalper !

Tu ne devrais pas t’habiller plutôt ?

Je rase juste les bords ! Tout ce qui pourrait déborder d’un casque !

Ne te fatigue pas : les premiers peaux-rouges qu’on va croiser réduisent les têtes.

Mais ils les les coupent avant ?

Les arrachent je crois, a moins que ce ne soit le cœur. Pinpon a coupé sa frange ?

Non, il la plaque avec un épingle a cheveux et la cache sous son chapeau. Pourquoi ?

En feutre avec un plume de paon glissée dans le ruban.

Parce que si Pinpon monte a 🗼, il faut qu’il garde sa frange.

Paris sera toujours Paris, Pinpon sans sa frange folle, ce ne serait plus Pinpon !

Tu l’aimes ?

Comme mon meilleur ami, pourquoi ?

Pour rien !

J’aimais bien la petite queue qui pendouillait sur ma nuque mais j’ai peur que les épingles a cheveux ne tapent sur le casque.

Tu as fini Poil de carotte ?

Oui, je m’habille !

Désolé pour ta petite queue !

Sschplurrrrrrrr

Oh non !

Hombre ! Il y avait du pruneau dans ta confiture de canari ! On va dire que je n’ai rien entendu !

Tu as entendu mon pied droit glisser dans ma botte gauche ! Abruti !

Dans les mines d’argent d’argentine, les canaris n’aiment pas trop les gaz.

Flûte a bec puant ! J’ai oublié de regarder si je n’ai pas enfermé une 🐝 entre mes orteils.

Tu n’aurais pas pu sortir pieds nus ? pêche-toi un peu ! On dirait une

Moi je suis comme Ariane, il ne faut pas me presser sinon je perd le…

Prend mon couteau ! Fais en des claquettes de tes drôles de bottes qui font du jus !

La gauche veut bien se laisser assassiner a condition que tu fournisses une

🥄 a sa sœur jumelle pour quand je lenfilerai.

Pitié, je sais que c’est psycholoillogique mais j’entends comme une abeille vibrer entre des orteils !

Quelques abeilles étaient venues danser autour du trou depuis que Fanfan avait ouvert son pot de confiture.

Ton nez ! Ton œil  ! Maintenant ton oreille ! Tu vas t’arrêter où ?

Ton pied va gonfler que tu vas exploser qu’on n’enterrera tes bottes que tu parleras encore.

Ouvert le  🔪 s’il te plaît : la botte a emprisonné mes pouces !

Clac

Herchihohou !

Clac

Calmos palmitos ! Je ne veux pas de traces de dents sur mon manche !

Hohê ! Hohê !

Et ne te fais pas mal : ça serait de ma faute !

On hère est houher, hai hahihuhe hes houheaux. ( Mon père est boucher : j’ai l’habitude des couteaux.)

Cette fois-ci je ne bouge plus, promis ! Mais toi bouge-toi !

Plllfrrr…Rrrrrflllp

Mais c’est qu’elle me mangerait ?

Gaffe a toi ! Le caoutchouc c’est traître !

Aïe !

Ça y est tu t’es taillé !

Je ne sais pas : tout est rouge, on se croirait a la boucherie.

Ça picote ? Si ça picote, je cours chercher la nouvelle bonne, elle sait coudre  !

Non ! La👢 m’a rendu mes mains mais a gardé le couteau ! Fermé !

Je viens le chercher : tu vas pouvoir me foutre ton pied au cul pendant que je tiendrai ta botte.

Non ! Je vais bien ! Ce sont mes bottes qui font du jus !

Je te préviens : j’ouvre ! Je défais la ficelle de la bâche.

Non mais attend deux secondes ! Que j’enlève mes ailes.

Ah oui : ça ne doit pas se faire comme ça !

Surtout : ça ne me rend pas visible.

Oui ben pas de problème, moi j’enlève la bâche, et ça requiert mes deux yeux.

Non mais ! On n’est plus chez soi ! Stop !

Arrêtes de rattacher la bâche pendant que je la défais !

Mais tu as combien de doigts ?

Adolphe m’aide avec ses griffes !

Cest toi ou c’est lui l’imbécile qui 🧗 sur mon toit ?

BOUM BOUM BADABOUM

C’était Rodrigue.

On ne pourra pas dire que je n’ai pas frappé : je me suis cogné partout !

Je ne te vois pas de marques ! Par contre les griffures de ton chien sur la bâche de mon père, elles marquent, elles seront même marquées dans mon rapport !

Je trouve que ça fait robot vampire.

Qu’est ce que tu me chantes comme cucaratcha ?

Tes ongles. Ce vernis argenté. Je trouve que ça fait robot vampire.

Merci !

Qu’est-ce que tu fais avec un casque allemand sur la tête ?

J’anticipe ! Il me va bien ?

Je préférai les anciens, ceux a pointes !

POUM

Tu vois !

Adolf ! Descend de sur la tête de Fanfan !

Si il me griffe les épaules je dirais que c’est toi !

Sur ton dos ! Cest la cape de Gaxuxa !

Je peux tout expliquer !

Une nouvelle talionade : « Les voleur on peut voler » ?

Dis a ton chien que si je goûte de ses griffes il goûtera de mes dents !

Attends, regardes : il tient les quatre pattes sur ton casque !

Un véritable artiste de 🎪

Et le cirque est interdit ! Adolf ! Viens mon chien ! Saute dans mes bras !

Boum

Kaï

Mais pourquoi tu as ouvert tes 🦿? Il aurait pu atterrir sur tes genoux !

Parce que je compte m’asseoir sur lui tant que je l’ai sous le cul ! Passes-moi les rames !

Tu voulais voir si il pouvait passer a travers un cerceau !

Ne t’enflamme pas, ce n’est pas un félidé non plus.

Ce qui veut dire aussi qu’il ne va pas se laver tout seul !

Je ne vais pas le laver pour que deux secondes après il se roule dans tout ce qui pue !

Gaxuxa m’a donné sa cape a laver !

Ah ? Elle a eu tort ! Et tu veux aussi laver mon chien ? Tu va voir comme c’est facile !

Je pensais l’enrouler dans la cape et l’envoyer tremper par les fonds !

Sa cape a l’air toute chiffonnée mais beaucoup moins que toi.

Qu’est ce que tu regardes ? Tu vois a travers les capes ?

Qu’est qu’il a ton Marcel ?

Il a qu’il fait ce qu’il veut !

Il brille par sa transparence.

C’est son côté côte de maille.

Il te va comme un gant de boucher !

Du fil d’araignée…

Ah oui ? De mer ?

De mer du sud.

Du sud de Mars ?

Si tu as un aimant tu verras qu’il a un pole nord et un pole sud !

Ce que j’aimerais c’est le voir ce marcel !

Tournes-toi !

Je vais regarder les mouettes tourner au dessus du port.

Fanfan enleva son marcel, ce qui ne fut pas facile tant celui-ci lui collait a la peau. L’invention était si fine qu’une fois chiffonnée, elle tenait en boule dans son poing comme un mouchoir de magicien.

Mais pourquoi tu me montres ton poing ? Je ne vois pas a travers les mains !

Je voulais vérifier !

Fanfan ouvrit la main. Le marcel se déplia comme une fleur.

Rodrigue, subjugué, le fit rouler entre ses doigts, puis essaya de l’entamer avec l’ongle de son pouce, il chercha son couteau que bien sûr il ne trouva pas et entreprit alors de dégainer le harpon défectueux qu’il avait sur le dos.

Tu crois que je vais croire a tes histoires pour les ânes ?

Aussitôt Fanfan glissa sa côte de maille fine dans la minuscule poche arrière de son Gary Lee Cooper, où elle redevint invisible.

Tu ne l’aurais pas trouée, l’homme le plus fort du monde ne le déchirerait pas.

C’est de la soie, ça sort du cul d’un ver !

C’est du métal organique ! Ça ne se lave pas… tout comme les robots, les chiens, les pantalons.

C’est nul pour un marcel ! Un marcel s’est fait pour absorber la sueur. Tu caches quoi sous ton bandage ? 

Tu vas tout y passer ?

Tu caches une blessure ?

Je cache mes ailes !

Ton taureau t’a chargé !

Comme ça tu serais vengé.

Piétiné !

Je sais me tortiller pour qu’il passe a côté !

C’est quand même compliqué d’avoir le bon coup de déhanché.

Pas de quoi remplir une arène. Jai fait du hula-hoop.

C’est vrai que tu chaloupes bien : le museau de mon chien ne t’a pas touché une seule fois.

Ne me regarde pas comme ça ! Tu veux m’embaucher dans ton cirque ?

Tu sais moi j’ y suis arrivé au dernier moment dans mon arbre : une erreur d’appréciation.

Et alors ? C’est chaud un museau de taureau ?

Tu peux me le dire a moi si il t’a « empégué » ! Il n’ y a pas de honte.

Je te le dis : dans le peloton, il y avait un meurtrier.

Et où tu vois un mort ?

Un meurtrier potentiel !

C’est le principe dans l’armée allemande.

Un assoiffé de sang !

Ils sont bien plus assoiffée de bière.

Quelqu’un que je dérange !

Boum

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !

Une grenade défectueuse. Malheureusement pour un pauvre soldat allemand, Anguel, leur champion du lancer était absent.

Ah ! Un répit pour moi et une mission pour toi !

Le colonel racontait que ses soldats s’entraînaient au lancer de grenade mais vu les quantités astronomiques utilisées, les villageois comprenaient bien qu’en fait ils les testaient à la chaîne.

Son cri est saccadé, il y court déjà tout seul a l’infirmerie. Moi je regarde les nuages se transformer en silence !

Les premiers essais de grenades commençaient après le clairon du matin, jamais a heures fixes, aux dires du colonel, pour entraîner les troupes et les voisins villageois a bondir comme des ressorts en cas d’attaque soudaine.

Il crie comme un cochon qu’on égorge !

Il a reçu de la terre dans les yeux ! Ça arrive !

Ils ont une piscine au milieu de la cour, même que ton père il rêve du matin où il va leur y lâcher son taureau au son d’un clairon.

Cette nuit, le maire avait du forcer la porte du presbytère pour se procurer la clé de l’ église (on ne force pas la porte d’une église ). Il s’y trouve un puits menant a une énorme grotte de granit où le curé stocke son vin. C’ était la procédure en cas d’attaque aérienne : les autorités devait introduire le peuple ( anti-cléricaux compris ) dans la maison de Dieu. ce fut le règne de l’anarchie. Heureusement sauf intervention du corbeau, Emmanuel, absent toutes les nuits, n’en saurait jamais rien. Peut-être dans quelques années dans un foyer reconquis en savourant leur meilleur vin, Emmanuel en reconnaîtrait un sorti de sa cave pour voyager de cave en cave.

Un jour, il y en a un qui n’a pas crié, maintenant il mange autant de desserts qu’il veut ! Tous ceux de ses camarades ! A vie !

Tant qu’il lui reste un bras pour les attraper !

Neuf doigts ! Il avait le droit de pleurer ! Il ne s’est pas gêné !

Si les nuages nous pleuraient dessus chaque fois qu’ils perdent un doigt.

Fanfan venait de se mettre en position de lotus et envoyait les sept notes de musique faire vibrer ses sept chakras.

Tu t’envoles voir ce qu’ a le soldat ?

Non ! Je m’envole voir en moi-même.

Manger des graines germées t’aura permis de passer entre les cornes d’un taureau. Essaye les graines soufflées pour la prochaine fois te jeter de côté.

Je te prend au bras de fer quand tu veux ? Trouve-moi deux scorpions !

Plus tard, en début d’après-midi, venait la seconde bien nommée « pétarade », à l’heure sacrée de la sieste. Certains mauvais esprits quand ils n’étaient pas chez eux applaudissaient le blessé. C’était a qui mieuxmieux et le plus longtemps possible. Il y en avait même qui, par divers stratagèmes, applaudissaient pour en faire accuser d’autres. Mais peu de représailles puisque les accidents tenus secrets, les patrouilles devaient faire semblant de croire que les villageois applaudissaient le silence tant attendu enfin venu. Il était difficile au colonel, qu’ aucune bataille n’avait jamais endurci, de continuer les essais de grenades lorsqu’un homme se blessait. Difficile également de demander a un homme de ne pas crier lorsqu’une grenade lui ampute un membre, parfois jusqu’à l’épaule.

Cest la vierge noire qui te demande de ne pas manger d’ animaux ?

Si la vierge m’avait soufflé quelque chose, je ne mangerais que des hosties arrosées d’eau bénie.

Il y avait déjà eu « Ouradour sur glane  », les Merlencloches l’ apprendraient bien plus tard. Ici c’était un par ci un par là. Un qu’on connaissait d’un village voisin, ou qu’un voisin connaissait.

Les allemands savaient bien qu’ils perdaient la guerre, mais il y avait la propagande : on regardait si son voisin de chambrée ou de défilé était hypnotisé, et si il l’était, on ne le laissait pas tomber et l’on faisait semblant de l’être aussi. C’est ce qui avait été expliqué a Deutch, père de Pinpon et de Madeleine, qui dés qu’il voyait Anguel lui offrait une cigarette et apprenait un nouveau mot en allemand.

Si tu t’étais fait tirer dessus, tu serais mort mais là ton taureau t’a chargé mais tu ne veux pas le dire, parce que ton père l’abattrait.

C’est une balle que j’ai pris sur mon cœur ! Ma croix en bois m’a sauvée la vie.

Il y a peut-être un qui a oublié d’enlever le bouchon en liège de sur son canon mais je peux te dire que jusqu’à maintenant le petit jeu préféré du colonel, c’était avec des balles a blanc.

Elle est devenue de fer. Moi je crois aux miracles ? Il y en a tous les jours.

Pas dans l’armée allemande !

Je m’y connais en limaille, j’ai été apprenti chez le forgeron, tu le savais ?

Ils t’avaient peut-être accroché une de leur croix en fer mais c’est plutôt réservé aux héros de guerre..

J’avais la poitrine toute brûlée ! Alors j’ai dû passer a l’infirmerie.

Tu commences quand a nettoyer leurs chiottes ? Demain ? La fête de la vierge est fériée pour les allemands ?

Pas aujourd’hui, l’infirmière m’a piqué les fesses par surprise. Depuis je ne fais que dormir.

Et ton Marcel n’a rien pu faire ? Il te pend a mi-cuisses qu’on dirait une mini-jupe.

« Léger comme le plomb est lourd, dur comme le beurre est mou. S’étire a l’infini. »

Tu viens de l’inventer ?

Pinpon a dessiné le patron, le curé a inventé le fil, moi je l’ai tricoté. Le slogan est collectif.

Je parle de l’infirmière ! Tu viens de l’inventer !

Il brille même dans la nuit, parce qu’il faut bien que l’armée lui trouve un défaut si l’idée lui venait de s’en emparer.

Et qu’est ce qu’elle en a dit de toutes ses échardes l’infirmière ?

Une histoire comme quoi mon corps auraient créé ses gros petits points rouges, qu’il n’y aurait rien dedans sauf mon imagination.

Sans y jeter un œil ?

Elle m’a arrosé d’alcool au cas où ! Les effluves m’ont fait tourner la tête !

Bizarre !

C’est ce que m’a dit la MèreGrand, mais elle n’y voit plus rien, même sous une loupe !

Mais enfin ! Pour savoir ce que c’est, il faut les enlever ! Cette mocheté de mère-grand ne t’as pas trouvé un seul miroir dans sa maison !

Il faut laisser a l’onguent qui rend insensible le temps d’agir. Miraculé, pas martyr !

Et elle n’a jamais eu de pince a épiler non plus la Sainte mère Grand ? Il nous en faudrait une pour t’enlever tes stigmates ?

Si !

En or ou en plaqué or ?

Quoi en or ou en plaqué or ?

La pince ! Pas la scie !

En bois ! Pourquoi ?

Parce que le boucher dit qu’il t’y envoie pour lui piquer son trésor.

Son trésor, c’est son amour !

Bon ! A quelle heure on t’épouille ? Moi je veux bien m’y coller !

J’allais te proposer de l’onguent pour ta blessure de torero mais tu ne le mérites pas.

Je me disais ça sent aussi le camphre en plus de la banane !

Il n’y en a pas !

Rodrigue, peut-être par jalousie, ayant remarqué que Fanfan n’arrêtait pas de humer le col de sa cape :

J’ ai besoin de la cape pour mettre le poisson dedans. Il va falloir la rendre.

Fanfan, peut-être dans l’idée de sauver la cape, qui sentait bon Gaxuxa :

Mais elle me redonne des ailes ! Tiens d’ailleurs je sors pousser !

Adolphe, ne lèche pas le cul de Fanfan ! Tu vas avoir la langue toute bleue !

FFFFFF…….PLOUF

Hiiiiiiiiiiiiiiiii ! (75 décibels)

Soixante quinze décibels, c’était peu mais l’eau glacée avait contracté les muscles de Fanfan qui n’avait pas pu vider ses poumons.

Tu peux arrêter de crier pour un oui pour un non ! J’ai cru que tu avais marché sur une vive !

Elle est Aglaglaa’estc’est ! Ce n’est paha que je soihaha frileux mais ça me saisit un chouïahaglagla !

Nous allons maintenant par la magie de la retranscription sélective faire subir le même sort au claquement de dents de Fanfan qu’ aux explosions de grenades.

Tu préfères venir ramer ?

Non, je me sauve !

Reviens pousser ! Si je savais marcher sur l’eau je prendrais ta place, là je risque de tout bouillabaiser mon pantalon en cuir.

GLOU GLOU GLOU GLOUPS

Ah ben ça alors ! Vous aviez soif ! Mais moi maintenant je suis lesté !

Tu parles a tes bottes ?

Je n’aurais peut-être pas dû rajouter la seconde mais j’ai eu peur de boiter.

Au pays des 👯 on en fera pas deux comme toi ! Vas-y : pousse ! S’il te plaît !

Si je pousse ton chien ne va pas arrêter de me lécher les trous de nez et d’oreilles ! Tu ne devais pas t’y asseoir dessus ?

Il adore les gouttes de sueur ! Offres- y- en quelques unes.

Pouce !

La pousse avec les mains, ou le pouce avec les doigts ?

Attrape-moi ! Manchot ! L’eau alourdit la cape ! J’ai peur d’y marcher dessus.

Oh ! Mais regarde ! Tes bottes ! Elles fondent !

Elles font des🌈

Mais ça va tout saloper la cape de ma tante !

Elle était déjà pleine de sang.

J’y vais ! Merci pour ton aide ! Lance-moi mon couteau ?

Fermé ?

A mes pieds ! Je rame ! Et ouvert, moi le poisson il faut que je le découpe sinon la barque déborde vite.

Klong

Qu’est ce que c’est ?

Si c’est la citerne de Pinpon, elle s’est drôlement enfoncée.

N’’y touche pas ! Si c’était une mine ?

Si prés du bord !

Il y en a pas qui se détachent et s’échouent ?

Tu veux me faire peur ? C’est creux ! c’est en fer ! Ça peut être plein d’autres choses !

Blblblblblblblblblblblblblbblblblblblbl

D’ici, ça a une tête d’ obus ! N’y touches pas que je te dit !

Une bombe ça fait autant de bulles ?

Peut-être les bombes a air ! Avant de tout lâcher !

J’ y jetterai un coup d’œil a mon retour.

Toi tu finiras mal !

Je me demande ce qui se passerait si je jetais une grenade sur un obus.

Sache quand même que chaque grenade que tu jette a la mer, c’est un allemand qui ne se la recevra pas a la libération ! Quand je vais raconter tout ça a tout le monde, ça va être interprété comme de la collaboration.

Mais ce ne sont pas les grenades larguées que les villageois stockent dans leurs poulaillers pour la dernière heure, non, moi je n’ai que des grenades allemandes ! Garanties sans défauts ! Le surplus !

Ce fut une révélation.

Anguel ! 

Et pour notre intrigue un nouveau rebond.

Quoi Anguel ?

Avancerait-on enfin ?

C’est Anguel qui t’a donné les ?

Elles sont comme les lettres sans timbre et sans adresse, elles passent de mains en mains.

Donne-moi ces grenades avant qu’elles ne te pètent la figure ! Déjà que tu es tout moche !

Sinon ?

Sinon je te rassomme !

Tu te moques de moi ? Tu étais devant moi quand c’est arrivé ! Ton bâton sur le dos !

Quelle est la dernière chose dont tu te souviennes ?

Euh … De toi qui sort un oiseau de ta besace et la jette au loin ! Blanc ? Une colombe ?

C’est la technique du magicien : la colombe a toute ton attention, et pendant ce temps, je jette mes mains dans le dos, je tire mon bâton dont la ficelle lâche et en une demi seconde, avant même que le mouchoir ne touche le sol, tu es 🤕Même le curé qui ne t’avait pourtant pas quitté des yeux n’a rien vu : j’ai rebondit plus vite que j’étais venu.

Fanfan venait de jouer sa dernière carte. La vengeance comme appât. Au risque de sa vie car il était lesté.

Je te pardonne.

Il tenta alors de retenir la barque en plantant ses faux ongles dans le bois. ( Fanfan et Pinpon aimaient se déguiser. Mais nous y reviendrons, pour l’instant les choses s’aggravaient )

SKRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIiiiiiiiiiiiiiii

Elles y restèrent plantées, l’abandonnant aussi.

SKReeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee

Tenta d’y planter ses vrais !

Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyeux !!!!!!!!!!!!!!

Abandonna, ses ongles étaient rongés du matin même.

Comme Fanfan pliait genou face a la défaite, Rodrigue entreprit de tenter une relevette et n’obtint que le casque a la sangle défaite.

Rend moi mon casque ! Voleur !

Oh sombre héros ! J’espère que les teutons t’ont fourni un gros béret noir ! Tu as la coupe d’un Ziroquoi de quinquoi  !

CbllllObllllNbllllNbllllAbllllRbllllD

Soyez fort : voilà maintenant le récit de la mort de Fanfan.

L’orque qui avait suivi depuis l’océan atlantique le sous-marin du colonel lui répondit avant de geyser, si toutefois le verbe « geyser » existe.

IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII

Que ceux qui lorsqu’ils se baignent ne peuvent s’empêcher de penser a tout se qui se promène sous leurs pieds se rassurent : les orques ne s’aventurent jamais en méditerranée.

Rodrigue, embarrassé pour attraper Fanfan sous les bras, reposa le casque a sa place dés que ce fut possible.

Mais beaucoup trop lourdement pour l’enfanfatigué qui s’ étala de tout son long.

Mais s’agiter n’est pas une nage et du coup qui s’agite ne flotte pas forcement.

Un détail peut-être : le geste pourtant protecteur de Rodrigue fut mal interprété par le cétacé pour qui une telle coiffe empêcherait de respirer et s’il n’était pas si loin ( au moins un kilomètre a cause des moteurs du port de Merlan ) on jurerait que le cétacé venait de regarder Rodrigue d’un très mauvais œil.

Seconde solution pour redresser Fanfan, et peut-être le hisser a bord : attraper le bâton qu’une ficelle plaquait sur son dos. Mais :

Aïe ! Ton bambou fendu m’a pincé la paume !

Et la lame lui aurait peut-être aussi taillée la paume si la cape n’avait pas été posée dessus. Nous reviendrons aussi sur cette baguette magique qui pique sur toute sa longueur !

Fanfan ! Tend ta main ! Ton pied ! Tend quelque chose !

Fanfan crachant de l’air dans l’eau ( Avec moins de grâce que son lointain cousin au loin crachant de l’eau dans l’air ) n’arrivait qu’a s’enterrer comme un têtard dans un nuage de vase fine.

La main de Rodrigue ( une seule car deux ce serait le risque d’aller rejoindre Fanfan dans l’eau ) lui chercha une ceinture, pesta de ne pas en trouver puis lui pinça la peau du dos comme une maman chat l’ aurait fait avec ses petits.

Aie !

Mon épingle a nourrice ! Voleur ! Mais tu le fais exprès ?

Cette initiative redressa tout de même Fanfan mais dans la pose humiliante d’une bête a quatre pattes, ce qui donne peu a réfléchir, et où son sauveur lui tendait une rame, Fanfan vit un rancunier qui voulait l’assommer.

Attrape la rame ! Mais non ! Pas avec les dents !

Fanfan n’écoutait pas, a peine avait-il lancé deux ou trois banalités de circonstance…

Au diable ! A l’embrocheur ! A moi ! Quelqu’un !

…que sa tête avait replongé.

flexe absurde pour quelqu’un pensant qu’il va mourir : il avait entrepris, se privant de ses membres avants, de renouer le ruban de gaze dans son dos. Oui : maintenant Fanfan faisait l’autruche, tendant sa croupe a l’ennemi, preuve que son cerveau commençait a sérieusement manquer d’oxygène.

Rodrigue, lui, en soupira une tonne. Et se mit a l’aider… ou plutôt essaya car, réflexe de noyé, Fanfan, ou plutôt les doigts de Fanfan tremblaient de panique.

Rodrigue essaya la gentillesse :

Mais Fanfan, si quand je t’aide a dénouer, tu noues, et quand je t’aide a nouer tu dénoues, dans ce cas on tricote ! Qu’est ce que tu veux ? Nouer ou dénouer ? Parle moi !

Brllllllllllllll.

La violence :

Bouge plus l’exocet je t’épingle !

Aie !

La ruse :

Stop ! Quelqu’un vient sur la plage ! Il va croire que je t’assassine !

Soudain, les yeux révulsés comme une pythie, a genoux, comme pour la prière, Fanfan cracha dix verres d’eau par la bouche et un de morve par le nez. Ainsi qu’une prophétie :

Par le prompt renfort du grand ordinateur, ils deviendront millions avant que tu n’arrives au port ! Porc !

Du corneille… A la sauce corbeau.

Rodrigue se souvint alors avoir été prévenu par les boutonneux qu’ il ne fallait pas toucher Fanfan, quand il était parfois sujet a des crises d’épilepsie… Qui pouvait le laisser secoué un petit moment.

Quel ange entends-je?

Qu’est que je viens de dire là ?

Toi je ne sais pas mais moi je dis : « Voilà un fagot ronceux difficile a lever pour moi. La faucheuse te trouvera plus léger par le fond. »

Cite tes sources quand tu pompes La fontaine.

Mais qu’est ce que tu veux que je fasse d’autre ? Tu t’affoles comme une folle !

Et toi t’es gloglougloumoche !

Tu ne fais aucun effort ! Fardeau  !

Et toi t’es glouglougloucloche !

Et toi si tu faisais la planche avant de vouloir faire la grenouille ! Glouglou !

Comme ça ?

Comme pour le contrarier, Fanfan entama une sorte nage de côté, peut-être indienne. Ni a la bonne vitesse, ni dans la direction souhaitée. Rodrigue fit l’erreur du débutant, il le félicita. 

Ben voilà l’emplumé : tu glisses comme un canard !

Et Fanfan, comme on s’y attendait, coquille de noix, s’observant, se referma et coula.

Gloglouglou…

Sur l’eau pas sous l’eau ! Sinon tu vas avaler un innocent !

Je suis un bouchon de liège, seulement j’ai un tire bouchon a ailettes sur le dos !

L’ heure des grands moyens sonna. La ficelle était grosse mais elle permettrait a Rodrigue de pendre Fanfan, pour le dire autrement : de le hisser a bord par le cou. En espérant le pendre moins de temps qu’il ne l’avait noyé.

Mais il n’y avait qu’un nœud il fallait le doubler.

Attends, tu la noues ou tu la dénoues ?

Ici il faut imaginer une empoignade entre vingts doigts autour d’une ficelle.

Là, je la récupère avant qu’elle ne te noie. Je te préviens, je ne te fais pas de bouche a bouche.

Fanfan ne tenait pas non plus a ce que Rodrigue appuie sur sa poitrine. Elle était maintenant clairement clairsemée, la gaze s’étant mouillée, d’échardes d’une bogue de châtaigne qu’ Anguel avait tiré du toit de la caserne. Avec un élastique si gros qu’il le tendait entre les jambes et a deux bras ! Il faisait la même chose pour lancer les grenades qu’il dégoupillait avec tout ce qui lui restait pour saisir : sa bouche.

Fanfan lui s’était enfin assis, comme la sirène du port, celle en pierre , de l’eau jusqu’au épaules, ce qu’il aurait pu et du faire depuis le début. La mer était redevenue calme comme la grosse flaque qu’elle était.

Passe-moi mon sac de scout, j’abandonne. Je rentre.

Si le moussaillon abandonne la Santa Maria a la mer , la Santa Maria, elle, n’ abandonne jamais le moussaillon sur une plage déserte.

Rien n’y faisant rien, Rodrigue allait devoir se résigner a descendre. La méthode  de la dernière chance ? Le soutenir avec ses bras comme les petites roues aident les apprenti cycliste, puis progressivement les faire disparaître sans que Fanfan s’en aperçoive.

Si je t’avais poussé par dessus bord une fois au large, là tu nagerais déjà comme un dauphin !

Ça ne marche que sur les bébés, moi j’ai dix-huit ans !

C’est ça ! Moi aussi !

Tu as dit comme un dauphin ?

Ça je parierais mon pantalon. Tu te battrais comme là tu te débats !

Un dauphin ça se bat !

Fanfan se redressa. Sur les genoux seulement mais assez haut pour un nouveau départ. Un spectateur souffla : ça commençait a faire long.

Et toi, avant que tu n’étires ton marcel a côte de maille sur les cuisses, j’ai vu ton nombril dessiner des paysages !

Oui mais Rodrigue, je n’ai pas de queue. Un dauphin ça bat de la queue !

Toi tu n’as pas besoin de queue ! Tu es une queue…  Tu es la queue ! C’est la clé.

Rodrigue trempa non pas sa queue mais un orteil pour enfin descendre mouiller, non pas sa chemise mais son pantalon qui ne se retroussait pas. Quand :

Qu’est ce qu’il y a ? Tu as vu la mort ?

C’est vrai que s’il manquait plus qu’une momie dans cette histoire, elle apparaîtrait ici. Fanfan battait des bras, dans chaque main, une extrémité de sa bandelettes qui lui dégoulinait de la poitrine jusqu’aux cuisses. Mais c’était la plage que fixait le regard ahuri de Rodrigue, un mètre derrière Fanfan, comme si il venait d’y tomber la nouvelle plaie d ’Égypte.

La rougeole !

Pensant voir son taureau fraîchement renommé ( Avec un nouveau petit nom d’arène ), Fanfan tourna la tête, et, comme peu d’humains avant lui, il entendit un buisson, tout couvert de brochettes de boutons lui parler :

J’ai un message d’Emmanuel ! Il sera là bientôt !

Non, un taureau ça ne parle pas, il reconnu la voix de Marius, le fils du plombier.

Marius qui aussitôt lui tourna le dos et sous le choc lâcha un juron qu’il n’avait entendu jusqu’ici que dans la bouche de son paternel.

Nom d’une pipe au bois !

Fanfan qui n’y comprenait rien ( Comme vous sûrement ) se retourna alors vers Rodrigue déjà loin. Pour toute réponse il reçu son sac de scout sur le nez.

PLOF

Aie ! Mon nez !

Suivi de son pantalon en toile de Nîmes bleu, roulé en boule, sur lequel Adolphe avait fait pipi.

…Schsssssplotch…

Aie ! Mes yeux !

Et enfin, a peine intelligibles, les dernières paroles de Rodrigue.

Sur ta poitrine ce sont des graines, dépêche toi de les enlever avant qu’elles ne germent !

La suite, inaudible, parlait peut-être des lunettes a rétroviseur qu’il lui avait empruntées.

Fanfan, accroupi, dans une sorte de béatitude :

Dégage Castor, je fais pipi !

Je m’appelle Castor ailé  !

Zélé ! « Ailé » c’est déjà pris ! Par l’écureuil qui est plus léger !

Mais un castor zélé ça n’existe pas !

Si ! Ça veut dire que travailler dans le bois te donne des ailes.

Quand je nage sous l’eau en battant de ma queue comme un sirène ! Je ne sais pas nager !

Mais dés que je sais je t’apprend, tu verras c’est facile. Allez ! Aboule la gribouille la boule ! Et refais voir ta bouille a boules rouges !

La sirène se leva !

Ta…ta… queue !

D’equus  ? Rasibus !

De si…si… rène !

Sisi reine. Elle n’était pas impératrice ?

J’en choie.

Ça y est ! Tu deviens poète ? Copieur !

Et menteur : Marius qui reculait les yeux fermés tituba seulement, choir lui était impossible car le buisson n’était pas tout rond mais bien plat du fond.

Je n’ai pas de gribouille du curé, c’était du bluff !

Un éclair illumina l’ horizon, noircissant les nuages, si loin que le tonnerre n’arriva jamais.

Et également acteur ! To bluff or not to bluff ! Bien joué, moi j’y ai cru.

Si l’orage s’invitait, la fête prendrait la sauce, d’accord elle n’éloigne pas les buveurs ( Même la foudre ne le ferait pas ) mais refroidit les danseurs.

Tu saignes ?

C’est son sang : je l’ai mordu !

Pourtant ça coule de ton nez !

Je vais me moucher dans sa cape de torero, ça lui apprendra !

Fanfan y essuya discrètement ses larmes.

Fais gaffe ! Si il revient !

Plfffffffff

Oh le fiasco ! Rouge sur rouge !

Tu as changé Fanfan !

C’est la cape de sa tante, je fais semblant au cas où il regarderait.

Dans l’état où tu es, c’est quand même gentil de te l’avoir laissée.

Envoie-lui une médaille !

Où est ce qu’il va l’accrocher ? Il est a moitié nu comme un moitié-sauvage. C’est qui ?

PAF !

Ça ? Ça c’est un rebir by ten ( prononcé a l’anglaise, un aller-retour en occitan )

PAF !

Et ça c’est pour la pipe au bois, avant que je n’oublie.

Le curé il dit que tu n’as pas le droit de me frapper !

Tu avais un moustique sur la joue. Tiens d’ailleurs il revient !

PAF !

Je le dirai !

Ah ! Ça fait du bien de tuer ! Merci !

Le curé il a dit que tu n’as pas le droit…

Mais tu tournes en boucle, on dirait un robot ! Je n’aime pas les robots !

C’est nouveau ça ! Et pour quelles raisons ?

Tout un tas !

Une !

Il faut abattre des arbres et les brûler pour les fabriquer.

Il faut brûler les cercueils, moi ce sont les vampires que je n’aime pas.

Et plus encore depuis peu, les fourmis. Les boutonneux l’ayant précipité dans une fourmilière.

Mais vampires, robots, même topo ! Des pantins animés mais sans âme.

Samesamekifkif : comme toi et moi ?

Oh ! Castor, mon bras droit ! Excuses moi ! J’ai eu si peur !

Non ! Pas l’ accolade de la paix ! Tu saignes !

Et toi, tu as dormi dans une marre a moustiques ? Qu’est ce que tu nous fait toi ?

La rougeole ! Noli me tangere.

Une allergie aux piqûres de fourmis.

La vierge me protège.

Et vous ? Qu’est ce vous nous faites ? Une noyade ? Tu es tout bleu !

Bleu noyé ? Genre Ophélie.

Le nez de Fanfan quitta le col brodé de dentelle pour plonger un œil a l’intérieur de sa cape.

Bleu indigo. Genre touareg.

Le bleu c’est un pantalon de ma fabrication ! Il m’a déteint dessus !

Et drôlement rétréci ! Où sont les coutures ? La braguette ? Les poches ? Un petit pli quelque part ?

Putain bordel de merde ! Mon pantalon !

Oh ! Un chapelet !

Houps !

Houps !

Fanfan ouvrit son sac, tomba sur un savon qu’il jeta dans sa bouche.

BlrreublrreublrreuPop !

D’où tu sors ton savon ?

De mon sac ! Pas de mon cul !

Houps

Houps ! Je voulais dire mon « jean ».

Fanfan remâcha de plus belle.

« jean » ? Tu parles comme notre américain.

Latino-américain ! Je voulais dire mon pantalon en toile de Nîmes bleue.

Qu’est ce que tu cherches dans ton sac ?

Je cherche mon pantalon pardi.

Tu l’as enroulé autour de la tête !

Il faut que je me débarrasse de cette odeur envoûtante !

A ces mots Marius rajusta sa croix de bois.

Envoûtante comme envoûté ?

Envoûté comme possédé ? Non ! Tu n’y penses pas ! Disons enivré !

Marius se croisa.

Il t’a fait boire ?

De l’eau ! Seulement ! A peine salée ! Et puis bénie ! Puisque le pape se baigne en mer méditerranée.

Tu m’avais dit que le pape, il a une piscine, qu’il vit dans un palais.

A moins qu’il ne devienne frileux et qu ’un jour mal luné, il ait maudit la mer.

Une piscine chauffée parce qu’il n’est plus tout jeune.

Puisque tu veux tout savoir : c’est le parfum d’ une cape qui m’a tourné la tête !

Au sens propre ou figuré ?

C’est sûr que si tu faisais croire que j’étais possédé par le diable le curé accourait pour m’exorciser.

C’est toi qui en a parlé le premier !

Ils n’ont pas le téléphone au monastère ? Donne-moi le tien on va l’appeler.

En mille neuf cent quarante quatre, c’était une blague.

Il faudrait lui envoyer un pigeon !

Là Marius était sérieux.

Fanfan se retint de dire : « C’est toi qui en a parlé le premier » mais l’idée emplit l’air et flotta deux secondes.

Comment qu’il t’exorciserait le curé ? Au pieu ?

Mais je n’y ai jamais demandé, je veux des nuits sereines.

Il ne dort pas au monastère. Il nous dépose et il rentre.

Il n’est pas encore arrivé puisque tu es là.

Oui mais moi je suis a la traîne. Le dernier de la queue. Normal pour un castor.

Il fallait me le dire si tu voulais que je te raye de l’appel.

Mais dis ! Le curé sait quand même voir si je suis là ou pas.

Pas besoin : ton père signe des papiers blancs puis oublie qu’il les signe.

Quand on est possédé on l’ignore peut-être.

Je ne suis pas possédé !

Ou alors on le nie !

Pas possédé au premier degré mais on m’a manipulé.

Comme si tu étais un pantin ?

Voilà ! Pour finalement m’abandonner, comme un tas de tissus bourré, au bord de l’eau.

Pourtant il n’a pas de fil !

Comme une marionnette ! C’est pareil !

Il ne t’a pas mis sa main dedans ?

C’en était trop.

Tiens moi mon fil invisible pendant que je me rhabille ! Tiens bien : il y a le diable au bout !

Je sors d’une fourmilière, ce n’est pas pour que tu me plonges dans les flammes de l’enfer.

A deux mains ! Au bout de tes dix doigts !

Comme ça ?

Oui !

PAF

Aie !

Si des adultes écoutent ! On va passer pour quoi ?

Ce modèle de gifle c’est bon pour les taons !

Ma bonne poire qui voulait te prévenir que la place d’enfant de chœur était libre ! D’accord ce n’est pas de tout repos, mais au moins les boutonneux ne t’ auraient plus jamais embêté !

Si Marius pouvait ouvrir ses yeux ils les auraient plongé dans le vague des vagues pour sortir cette étrange tirade.

Ils n’étaient pas censé toucher au chouchou de la maîtresse non plus.

Fanfan sourit, Marius se croyait le chouchou de la maîtresse et Fanfan savait bien qui était le vrai chouchou de la maîtresse.

Ferme les yeux que je t’adoube !

Je les ai déjà fermés !

« Reçois de moi mon aube d’enfant de chœur car seul l’ enfant de chœur désigne son successeur. » 

L’aube rendu fine par l’excès d’eau de javel, craqua quand la taille de Marius l’arrêta.

crac

Je suis trop gros ! Elle est si fine !

Non parce que je dois l’enrouler. Tu ne vois pas que c’est une ceinture ? Avec une poche a l’intérieur.

Merci ! J’y cacherai mes bâtons de réglisse !

Surveille ça ! Attention que ça ne tombe pas en minijupe !

Oui, parce que ça va me faire du bien de courir un petit peu. Il y avait longtemps.

Voilà : tu entres dans l’église par la petite porte ! Emmanuel te donnera une autre aube.

Fanfan savait qu’entre celles d’Emmanuel, empêtré dans cette blague, Marius serait en de bonnes mains.

Tu pleures ?

Non, je ris aux larmes, j’inonde la Camargue !

J’avais vraiment un mot du curé mais je l’ai avalé.

Je vais te donner ta première leçon d’ enfant de chœur : quand on fait quelque chose pour les autres, c’est toujours mieux fait !

Le curé s’inquiète pour toi, et toi tu t’inquiètes pour un Rodrigue, ce monde est injuste.

Je vais aller sauver Rodrigue contre lui-même, l’assommer, le livrer au colonel !

Il a parlé de la gro…

Et tout ça en Fanfare !

Mais Arrêtes de poisson ! Arrêtes ta sirène ! Si c’est un robot espion l’espadon  ?

Mais tu veux m’user la main ? Qu’est-ce qu’il dit le curé ? Qu’il ne faut jamais parler de la crotte !

J’ai dit crotte ?

Oui, parle français, vous avez quand même inventé le latin, vous les Italiens !

Mais on vient de Pologne !

Tu es italien Mario, les américains et les anglais vous ont envahis alors vous êtes venu vous planquer ici !

Ce sont les allemands qui nous ont envahis ! On a tout perdu, même ma mère.

C ’est toi l’espion, face de bouc ! Tu nous espionnait l’espagnol et moi ?

Qu’au début ! Après j’ai fui ! A la vitesse d’un buisson ! Mais je fuyais quand vous m’avez rattrapé, dépassé même.

Pour quel camp tu travailles David croquet ? Avec ton cadavre de castor sur la tête ? La poissonnière ?

Un seul : le camp des scouts !

Intégré de force dans les scout comme Fanfan l’avait été dans l’armée, Marius n’y trouvait pas vraiment sa place.

Alors ? Qu’est qu’on a dans le manuel scout quand quelqu’un tombe a l’eau et qu’il ne sait pas nager ?

Il fabriquait avec zèle les cabanes des autres, n’avait toujours pas la sienne et n’était invité dans aucune.

D’abord que le manuel doit toujours rester au sec !

Ce que Marius oubliait de dire au sujet du plongeon forcé dans la fourmilière, c’est qu’il s’y penchait au dessus pour y griller ses habitantes avec sa loupe. Même les méchants, dans notre version des faits nommés les boutonneux, peuvent parfois rendre justice.

Craches le morceau Castor. Sors-le ton beau manuel tout sec ! Il n’y a rien sur la fraternité ?

Mais moi mon manuel, je l’ai lu : on lui lance une corde.

Et si je m’attachais des flotteurs un peu partout ? Il y en a plein les filets et des filets il y en a plein les bateaux ! Quatre de moins : ça ne se verra pas !

Cinq : quatre pour les membres, un pour la taille !

Tu as un couteau ?

Non !

Moi j’ai celui de Rodrigue mais je garde ses empreintes dessus pour le planter dans le dos du corbeau.

On n’est pas au Far ouest.

On a mes dents d’écureuil et tes dents de castor !

Abandonne Fanfan ! C’était ça le message de Monsieur le curé que j’ai mangé. Pardon de l’avoir lu.

Ça boulotte tout ce qui leur passe sous le nez les castors !

Pas de racisme s’il te plaît !

Tu as un stylo et du papier pour écrire un message ou tu as tout mangé ?

Non ! Abandonne !

Et dans ton manuel scout dans sa poche étanche que tu serres contre toi ?

Non ! c’est mon bouclier !

Et il n’y a pas un outil qui lui bombe le ventre ? Une plume ?

Non ! Des plumes ! Tu en as plein le dos !

C’est un dessin ! Un tatouage au henné. Il n’y a pas une page blanche a la fin, pour ses notes personnelles ?

Non ! Tu as ton carnet a poèmes sur la tête.

Il sèche.

Je n’ai pas d’encre ! Elle a séché.

Fanfan fit surgir un bâton de majorette ( Une boule de caoutchouc aux deux extrémités ) de sur son dos et un citron de son sac.

Met toi l’encrier a encre magique sur la tête… Ne respire plus !

Je me souviens : j’ai une de mine de crayon de secours entre la tranche de colle et la couverture  ! Il suffit de la mouiller.

Non, tiens-le plutôt dans ta main…

Comme ça ?

Non, tiens-le plutôt sur le bout de tes doigts.

Comme ça ?

Ou plutôt sur le bout de tes ongles. Tu en as ?

Et si je le jette en l’air ? Pas trop vite ? Au ralenti ?

Poses le sur le sable ! Je suis plus précis de bas en haut !

Ça ne marche pas avec autre chose que du citron ?

Admire !

Fanfan d’un coup de bâton trancha le citron, nous aurions aimé écrire en deux mais ce ne fut qu’a moitié.

Et chercha le résultat, non pas planté sur son bâton, mais dans les yeux de castor.

Qu’est ce que c’est que ce tour ?

Un bambou c’est creux et dans mon bambou vert, j’ai caché l’ épée de Rodrigue qui ne demande qu’a sortir.

Et comment tu sais ou est le manche ?

Comme je sais où est la fente d’où il sort pendant le coup et y rentre après le coup. Je le sais ! c’est tout !

Tu en inventes des choses !

Je découvre. Je l’ai baptisé : « Il vaut mieux apprendre a ne pas s’en servir plutôt qu ’apprendre a s’en servir ».

On dirait plus son slogan que son nom !

« Ne sert pas de cure-dent, ne s’aiguise pas entre les dents ! »

C’est toi qui a coupé la tête de l’allemand ?

Trempe ta plume dans le citron !

Je ne peux pas, j’ai les yeux fermés ! Un éclat de citron !

Un pépin ? Ouvre ! Que je le pique !

Une pulpe !

Ouvre !

Une goutte !

Ouvre !

Une effluve !

Ouvre ! Tu n’as pas ouvert les yeux depuis le début !

Quand j’ouvre ça clignote !

Ton citron c’est le soleil ! Bravo tu as gagné le concours de poésie. Vermisseau !

Marius, renversa quelques codes mais répliqua ceci :

« La dent blanche du vampire n’atteint pas le cou gris du robot ».

Bien envoyé ! Quelle réplique ! A moi !

PIC→

Mama mia ! Tu m’as piqué l’œil !

Cette fois-ci c’était sûr, Fanfan était possédé. Que toutes les âmes sensibles s’éloignent sur le champ.

Ta maman elle n’est plus là !

Avec ton bambou ?

Une brindille verte et grasse !

Ce n’est pas une baguette de la mère grand au moins ? J’ai quand même vu des étincelles !

Rouges ? Je me suis trompé de côté, c’était le côté pointe !  Dis moi si avec le côté manche tu vois un éclair blanc !

PIC→

Mama mia ! Rendmoi mes yeux, il n’ont rien vu !

Si tu ne vois rien ils ne te servent a rien, je les garde.

Marius ouvrit pour vérifier et vit deux gros yeux écarquillés comme ceux d’un hypnotiseur de foire plongés dans les siens.

Demande a tes yeux ce qu’ils ont vu pour la dernière fois !

Les yeux de Marius comme vous vous en doutiez, n’avaient pas déménagé.

Sous ta cape ? Rien : il y fait nuit. Une lueur ?

La doublure intérieure de la cape était d’un beau doré brillant … Plus quelques taches de sang.

C’est mieux ! Un reflet donc !

Moins qu’un reflet ! Une faible blancheur !

Au milieu d’une cape ? Mais qu’est-ce-que ça peut être ?

Si ce n’était absurde, je dirai au milieu d’un nombril.

Un galet blanc peut-être ? Tombé là par hasard.

Ou mieux, un morceau de verre poli par la mer. Par chance.

On frôle le « Par miracle ». Allez ! Écris ! « Mon père… »  Je signerai a la fin.

J’imite ton écriture ?

Ah parce qu’ en plus c’est toi le corbeau ? Moi qui avait peur de perdre mon temps en venant a la plage.

Le corbeau est méchant, moi je suis gentil !

Son scribe alors ? Qui sait imiter mon écriture ?

Il faudrait que tu m’écrives une phrase.

« J’ai les doigts tout mouillés » 

Marius tira la langue. La transcription, fidèle, donna :

Schcriiiii…Schcriiiii…Schcriiiii…

« J’ai les doigts tout mouillés. » 

Mais enfin, n’écris pas ça !

C’est fait !

Fais moi voir ! Dépêche-toi avant que ça ne sèche.

C’est de mémoire, tes poèmes, affichés dans la classe.

C’est vrai que tu m’imites très mal. Rajoute donc « Et je tremble. »

D’effroi ? De froid ? Ou des deux a la fois ?

Ah non ! Faisons court ! On lira le roman.

C’est ce que disais la maîtresse quand Fanfan lisait a la classe ses rédactions écrites en pattes de mouches.

Tu as la phrase ?

La phrase ?

Une phrase que lui seul comprendra, comme par exemple : « Sortez les pelles ! » pour « Déterrez les fusils ! »,  « Qui guerroie guérille mal » pour « N’attaquez pas de face, tirez dans le dos  » 

Mais dis donc, c’est aussi toi qui écrit les messages secrets de la résistance ?

Tu dois le tutoyer : lui ça le choquera mais trompera les autres.

Vulglaire !

Non : communiste ! Et a coder, autant ne pas donner son nom ni le tien.

Je le baptise comment ? « Mon biquet »

Schcriiiii…

Hé ! Oh ! Stop !

il y aurait mon « Mon créateur» ?

Et pourquoi pas « Mon semeur de graine », « Mon géniteur »  ? On laisse « Mon père » en attendant de trouver autre chose.

Schcriiiii…Schcriiiii…Schcriiiii…

« Venez vite ! » 

Et le message ? Pour Emmanuel ?

Mais le message, je ne l’ai pas !

Ce n’est pas que tu as besoin de lui ?

Besoin de lui ? Non ! C’est Rodrigue qui a besoin qu’ on l’assomme, moi ça va mieux maintenant !

Marius, tout en guettant d’autres symptômes de possession, dessinait de complexes enjolivures sur les majuscules comme le font les moines copistes.

Je ne peux pas lui dire « Je pense a vous » ! Tu comprends, ça fait trop proche !

Je comprend ! Les mauvaises langues !

Je peux dire : « Je pense bien a vous ».

Avec le bien, c’est bien !

C’est l’équivalent de « Pas du tout  »  dans l’effeuillage de pâquerettes ! En amitié !

Il s’appelle Rodrigue ?

Qui ça ?

Celui a qui tu penses !

Il s’appelle Ernest !

Pfffffffffff

Marius pouffa dans sa main, ce qui fit vibrer la plume dans un plus bel effet cinématographique. Puis se reprit aussitôt, balayant l’horizon pour voir si Rodrigue ne revenait pas.

Ernesto ! Il ne se prend pas pour une m… cette m…-là !

Ronchonna Fanfan en se pinçant les lèvres, avant de se mettre a hurler sur la mer comme un pirate, s’adressant a Rodrigue, qui n’était en effet qu’une chiure de mouche sur l’horizon.

Ça ne sait même pas faire un nœud ! Marin d’eau douce !

( Cent décibels, mais il ne pouvait faire plus fort sans faire plus aiguë et risquer de faire rire). Pour une fois calmé, demander a Marius : 

Tu le connaissais ?

Si il fallait un permis pour conduire les bateaux, c’est sûr qu’il ne l’aurait pas, il n’a même pas ses papiers.

Ce n’est pas ça que je te demande ?

De vue seulement ! Il ne m’a jamais dit bonjour !

Tu sais ce que ça mange un sirène ? Les grecques ! Les méditerranéennes !

Tu me l’a déjà dit ! De l’homme !

Je vais te la faire torer moi la danseuse !

Toréer, c’est quand tu riais ? Tandis que vos doigts se disputaient la ficelle de ta cape ?

Il faut que j’en parle a Pinpon ! En fait je criais mais ça chatouille.

Le nez ? Comme quand une pelote se filoche ?

Il essayait de me rhabiller, pas de me déshabiller, si on te demande !

D’une pelote de ficelle ?

Peloter ça chatouille ! Mon père loue la maison a sa tante et ça, ça me grattouille. Beaucoup.

J’y passe tout le temps devant ! On sait qu’Ernest est là quand il pleut des cailloux.

Ben il ne faut pas t’y arrêter !

Et quand sa tante époussette les draps aux fenêtres ? Tu veux que je me reçoive une poussière dans l’œil ?

Mais sa tante ! Tu ne l’a jamais vue. Buisson enflammé ! Tu aurais reçu un rocher !

Gaxuxa ? Mais bien sûr que je la connais ! Elle sort servir des anisettes a mon père. Entre onze heures et midi.

Elle tend le bras a travers les bandes plastiques arc-en ciel ! Elle ne sort jamais du « Rendez vous » !

C’est pour ça que mon père l’appelle « L’ amoureuse du rendez-vous ».

Pfffff

Fanfan pouffa de rire si fort que le col dentelé de la cape de Gaxuxa n’étant pas boutonné, s’ouvrit.

De qui ? De ton père ! il est bête et moche ! Comme le mien !

Du colonel bien sûr ! C’est son espionne ! Ils sont arrivés ensemble.

Non ! Moi je sais ! Elle est amoureuse du rendez-vous ! Tout simplement !

Mon père il dit : « Il y a des princesses qui voient le prince charmant dans le crapaud ».

La première semaine, mi-Juin, c’était chouette quand elle pomponnait sa chambre. Mais depuis, de fil en aiguille, aujourd’hui elle les pomponnent toutes.

Les gradés allemands y viendraient dormir avec des filles de Marseille.

Maintenant ils peuvent même se restaurer ! Et de la bonne popote ! Pas le poisson pourri de la poissonnerie !

Mon père lui dit : « Ta cuisine on ne peut pas se la payer mais on viendra toujours pour l’odeur !

Mais décidément, c’est un poète ton père. Il copie sur les autres comme toi où ça sort de lui-même ?

Et la fin des temps, quand les morts ressusciteront, quand ta tante va voir tout ça ?

Ah oui, je l’avais oublié ça !

Fanfan semblait revenir au monde de la raison.

Ils disent qu’ ils sont en vacances mais j’ai bien peur qu’ils ne s’installent.

Elle ça va ! Elle, elle est quand même née ici !

Les anciens disent que c’est le garçon qui est parti en Argentine… Le jour où sa jumelle est morte. Si tu ne me crois pas, passe par le cimetière.

Mais lui, je passerai par la jetée cueillir des poulpes que j’y jetterai au visage.

Tout rentrait dans l’ordre, Fanfan retrouvait la gouaille de celui qui ne fera rien.

Ça y est, c’est un roman ! Je te préviens, on fait court pour le curé !

Je pars.

Ben vas-y, écris : « Je pars » ! « Bien a vous » !

Mais avant de suivre un inconnu, attend d’avoir été exorcisé, et le sauvage baptisé.

Dis donc, le métier rentre bien.

Tu pars ? Et le curé ? Il reste où il est ? Tu as changé d’avis !

Tu es scribe ou psychologue ? Qu’il vienne si il veut ! Ce n’est pas un chien qu’on siffle ! n’écris pas ça !

Ne me fait pas mettre « Ne venez pas », ça va le faire venir encore plus vite.

Il a autre chose a faire.

Tu es sûr de vouloir lui écrire  ?

Mais c’est toi qui lui écrit !

Je retouche ! Sans changer ! Je repasse !

« Mon E, les doigts mouilllottes j’tremblote, pars pensant a vousautre.

Sans pieu ne pas venez ! Pointer qu’un boudenez  

Donne-moi cette lettre que je la signe !

Fanfan avait pour projet de signer « Le corbeau » en espérant que le curé en la lisant comprendrait qu’il avait le corbeau devant lui en la personne de Marius. ( Ou son scribe )

N’ayant vu que les premiers mots, éclatés, grossiers, l’idée qu’elle soit prise au sérieux n’effleura pas Fanfan.

Pourtant elle le serait, car voyez-vous, quand les doigts tremblants de Marius ne tremblèrent plus, son imitation fut parfaite.

Mais on n’y voit rien !

Et menèrent le prêtre droit en prison.

Il la noircira a la flamme !

Suivi de prés par Rodrigue.

Tu te moques de moi ? Il n’y a plus d’encre. Mais si tu as mis un truc genre « je vous aime » ?

Si tu déchire mon œuvre, tu déchire mon cœur. Il est fragile. Trop de graisse.

Un papa corbeau aussi noir, ça doit déteindre sur ses enfants ! Alors je te préviens : je vais déchirer.

Je ne sais pas si les sirènes sont très homologuées par l’église.

Sans relecture, il était en effet préférable a Fanfan que la lettre soit déchirée sur le champ.

Il n’en eu pas le temps ( La mer l’effacerait) car les cigales se turent.

Lui, Eros, qui se destinait héros , nageant pour enrouler son fil invisible le reliant au dos de Rodrigue, comme un bébé chien pour son premier bain, le manuel entre les dents.

Bref, Fanfan perça les flots d’une façon qu’utilisait probablement qu’un centième des gens, sur le dos, un plongeon parfait, sans une éclaboussure, dans un cercle pas plus gros qu’un trou de souris.

Et ce que ne fait jamais fait presque personne : en coulant dans soixante dix centimètres d’eau pour ne plus jamais reparaître.

Au bout du chemin de sable, un boutonneux sifflait pour rallier ses complices.

FFFFFFFFFFFFFFFFFFFUUUUUUUUUUUUUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII

Et preuve que l’on peut être dans le camp des méchants et avoir de l’esprit, s’écria :

Hey patate ! Qu’est ce que tu fous avec l’asperge ? Vous potagez !

On avait vu Fanfan  ! On ne devait plus jamais le revoir !

Sa disparition, ou plutôt sa non réapparition d’après plongeon, n’inquiéta pas le boutonneux, il était trop occupé : Marius, proie plus facile, s’ était enfui a travers la fine foret de bambous, la page arrachée, froissée dans son poing.

Où tu cours comme ça patate bouillie ?

Puis vint le premier pin !

CRAC

Les racines qui au prix d’années d’efforts avaient trouvé quelques cailloux auxquels s’accrocher ne lui cédèrent même pas un centimètre, si bien que le pin dut casser.

Lui ? Une patate ? Lui qui venait ( par erreur ) d’abattre un arbre ! Et n’avait, par la grâce divine, presque pas mal.

« Timber ! »

Marius avait l’ œil du taureau, taureau tueur de tigre, taureau tueur de lion, l’œil du taureau sacré que Rodrigue, et la barrière, avaient rendu méchant. En plusieurs siècles, aussi loin que remontait la mémoire du peuple viking , personne n’ avait jamais embêté le pointu ( Même dans le bateau avec la famille, affamée, du boucher) et il n’avait lui-même jamais embêté personne. Le taureau que l’on laisse tranquille dans son champ n’ étant pas plus dangereux qu’un cochon ou un bélier.

Qu’est-ce qu’il veut l’inspecteur le pain ?

Lupin, c’était le fils du boulanger ! Orphelin ! Un malheureux, comme beaucoup de méchants.

Ton père veut t’ acheter une nouvelle maman, mais Madeleine, elle n’aime pas l’argent ! Elle en voit trop défiler dix heures par jour dans la caisse de ton père.

Appelle ton papa plombier de galeries ! Patate Miaouillée ! Parce que tu vas fuir de partout !

Je m’appelle Castor ! Castor Junior ! Toi, quand je t’aurai grignoté les oreilles, on t’appellera la biscotte !

Viens y donc le rongeur ?

Du pain elle n’en mange pas, elle ne mâche même pas des grains de blé.

Je sais ! Du quinoa ! Le caviar des incas !

Moi je fais feu de tout bois !

Ce serait pour toujours sa devise, et toujours suivi d’un cri de rage.

Bref, Marius lui fit la même chose qu’il avait fait au pin. Lupin y laissa une dent. Et la main de sa sœur dix ans plus tard, la maîtresse et Madeleine ayant refusé la leur a Marius.

Où il est mon copain ? Fanfan ! Reviens ! Viens voir le nouvel enfant de chœur.

Arrêtes ! Tu m’écrases ! Avec ton genou ! Je ne peux plus respirer !

C’est la procédure ! Quand tu verras Saint-pierre, tu lui diras d’envoyer un ange te chercher le bon Dieu et tu lui donneras ce message de la part de Castor…

Argh !

Argh ! Sur quelle planète lui a t’on donné ce nom ? Qu’importe, dis lui: « Oh bon dieu d’Abraham ! Faites que Rodrigue ne soit pas le cousin ou pire le frère de mon copain Fanfan. Signé « le castor de la terre ». Sinon ça ira mal.

Le message avait été un peu trop long, Marius lâcha son étreinte car son futur beau-frère semblait être déjà revenu d’entre les morts.

Com…bat…toi…toi…même…

Quoi ?

Ils ont dit qu’il ne court pas après Rodrigue. Ils ont dit il est parti libérer l’église, devenir papesse comme la Jane.

C’est une prophétie ou tu as vu ça du haut de tes échasses ?

Il a pris une bouteille et une combinaison d’homme grenouille. Mais demain il revient prendre le train pour Marseille.

Tu as une veine qui a pété mon pauvre Lepain: il n’y a plus de train pour Marseille !

Demain.Treize heures treize.

Quand lupin eut complètement repris ses esprits, il ne se releva pas, bien que libre et les oreilles en feu. Il comprit aux soubresauts du dos de Marius, face a la mer vide, la situation et planta son front sur le sable pour sangloter a son tour.

La mort n’est pas la nuit, elle peut tomber a tout moment, ne l’oubliez pas pour ne pas rater votre vie. Ainsi avait fini Fanfan. Noyé ! Et c’est tant mieux car je vous jure qu’il aurait fini par envoyer dans les étoile ce pauvre Emmanuel. Pour de bon cette fois-ci.

Bon…

Aurevoir alors ?